Institut Toulousain d’Ostéopathie Les MENINGES Institut Toulousain d’Ostéopathie Philippe GUERIN Ostéopathe D.O.

ETYMOLOGIE DEFINITION Méninge : du grec « Mênigx, mêniggos » = membrane. (Émile LITTRÉ - Dictionnaire de la langue française XIXe siècle) Membranes enveloppant le système nerveux central. Au nombre de trois, de la périphérie au centre : La dure-mère (membrane dite « dure » parce qu'elle est d'un tissu très résistant et « mère » parce qu'elle protége les centres nerveux) ou pachyméninge (grec « pakhus » = épais, du sanscrit « bahu » dense, nombreux), L’arachnoïde (du grec « arakhnoeidês », de « arakhnos » = araignée, toile d’araignée et de « eidos » = forme) ou leptoméninge (grec « leptos » = ténu délicat, mince), La pie-mère (« pie » adjectif de « pieux » du lat. « pius » et « mère » parce qu'elle protége les centres nerveux, proprement mère pie = débonnaire [Émile LITTRÉ - Dictionnaire de la langue française XIXe siècle]) ou leptoméninge.

PRESENTATION Avec leur enveloppe osseuse, leur rôle est de protéger le système nerveux central qui est constitué du cerveau, du cervelet et du tronc cérébral, en haut, et de la moelle épinière en bas. Les méninges sont des enveloppes fibreuses baignées par le Liquide Céphalo-Rachidien (LCR). Elles sont constituées de deux feuillets : la Dura-Mater (Dure-Mère), méninge dure, externe, la lepto-méninge ou méninge molle, interne, avec : Au contact du névraxe la Pia-Mater (Pie-Mère) forme une lame porte vaisseaux, Plus en dehors l’Arachnoïdea (Arachnoïde) d’aspect lâche et formée de simple tractus fibreux. Entre ces deux, se trouvent le Cavum Subarachnoïdale (espaces arachnoïdiens contenant du LCR).

ARACHNOIDEA ENCEPHALI Elle tapisse la face interne de la Dura Mater, constituant un réseau fibreux conjonctif. Elle moule la face externe de l’encéphale sans pénétrer dans les scissures et sillons. Des trabécules lâches la relie à la Pia Mater dont elle est séparée par l’espace sous-arachnoïdien, rempli de LCR. Cet espace sous-arachnoïdien constitue des nappes dans les zones convexes du diencéphale et des canaux dans les sillons ou scissures. Ces canaux sont dénommés en fonction de leur taille : dans les petits sillons du cerveau rivulus (= petit ruisseau), dans les grands sillons du cerveau rivus (= ruisseau), dans les scissures flumen (= rivière).

Méninges Diploé Espace extra-dural Dure-mère Feuillet pariétal de l’arachnoïde Espace sous-dural Feuillet viscéral de l’arachnoïde Espace sous-arachnoïdien Pie-mère Cortex encéphalique

CONFLUENTS SOUS-ARACHNOIDÏENS Le LCR est collecté dans des citernes ou confluents. Confluent antérieur (pré-chiasmatique), en avant du chiasma optique, communique latéralement avec les lacs sylviens (antéro-latéraux). Confluent inférieur (citerne basale), entre chiasma en avant et pédoncules cérébraux en arrière, autour de la tige pituitaire, limité latéralement par les lobes temporaux. Communique avec le suivant. Confluent supérieur (citerne ambiante), entre les pédoncules quadrijumeaux, le corps calleux et la face supérieure du cervelet. Reçoit les canaux circum-pédonculaires. Relié à la citerne du corps calleux ou confluent péricalleux. Confluent postérieur (grande citerne), entre bulbe et cervelet.

Espace sous-arachnoïdien Flumen rolandien Rivus du sillon frontal inférieur Flumen sylvien Lac sylvien Confluent supérieur Canal péri-pédonculaire Confluent postérieur Confluent inférieur Ht Av

L.C.R. Le LCR est sécrété par les plexus choroïdes des ventricules latéraux. De l’espace sous-arachnoïdien, il remplit les citernes, puis entoure les hémisphères et gagne les canaux de la convexité où la résorption se fera essentiellement par voie veineuse

Granulation arachnoïde (de Pacchioni) Sinus longitudinal supérieur Plexus choroïdes Veine émissaire Granulation arachnoïde (de Pacchioni) Sinus longitudinal supérieur Dure-mère Arachnoïde Veine cérébrale Faux du cerveau

Membrane épendymaire externe Membrane épendymaire interne Plexus choroïde Membrane épendymaire externe Membrane épendymaire interne Cavité ventriculaire Toile choroïdienne Plexus choroïdes

PIA MATER ENCEPHALI Mince, transparente, vasculaire, elle n’adhère pas à l’encéphale qu’elle recouvrent entièrement, tapissant les circonvolutions, sillons et scissures. Les formations choroïdiennes dépendent de la Pia Mater. Elle s’appliquent contre les membranes épendymaires des ventricules. Les plexus choroïdes sont issus des toiles choroïdiennes formées par la Pia Mater. La Pia Mater s’insinue entre le cerveau et le tronc cérébral (fente cérébrale de Bichat). Elle donne naissance : Au milieu, à la toile choroïdienne supérieure et aux plexus choroïdes médians. Latéralement, aux plexus choroïdes des ventricules latéraux.

DURA-MATER ENCEPHALI Elle tapisse la face profonde du contenant osseux. Au niveau du crâne, elle adhère dans son ensemble à la paroi, excepté dans la région temporale ou elle peut décollée (au niveau vertébral existe l’espace épidural entre elle et parois du canal). Elle forme des gaines fibreuses autour des nerfs crâniens (comme des nerfs rachidiens). Au niveau du crâne, elle forme des sinus veineux avec la paroi osseuse. Elle forme dans le crâne des replis, cloisons fibreuses, appelés tente ou faux : La faux du cerveau (Faix Cerebri), La tente du cervelet (Tentorium Cerebelli), La faux du cervelet (Faix Cerebelli).

Dure-mère crânienne Faux du cerveau Tente du cervelet

DURA MATER ENCEPHALI Elle est formée par deux feuillets : Externe tapissant le périoste de l’endocrâne, adhérent plus ou moins à l’os, adhérent au pourtour des trous de la base du crâne. Interne émettant des replis cloisonnant la cavité crânienne : Les deux faux (du cervelet et du cerveau), Les deux tentes (de l’hypophyse et du cervelet).

Dure-mère crânienne Faux du cerveau Tente du cervelet Faux du cervelet

Dure-mère crânienne Faux du cerveau Tente du cervelet Faux du cervelet

TENTORIUM CEREBELLI La tente du cervelet . Sépare le cervelet, en bas, du cerveau, au dessus, elle couvre la loge cérébelleuse. La grande circonférence, issue de la protubérance occipitale interne, suit et s’insère sur la gouttière du sinus latéral, puis sur le bord supérieur du rocher (sinus pétreux supérieur), passe en pont sur l’incisure du nerf trijumeau (V) et aboutit à la clinoïde postérieure La petite circonférence, libre, limite avec la lame quadrilatère du sphénoïde le foramen ovale de Pacchioni, passage entre loge cérébelleuse et cérébrale. Elle s’achève sur la clinoïde antérieure.

Tente du cervelet Tente du cervelet Faux du cerveau Étage antérieur Dure-mère Étage moyen Tente du cervelet Faux du cerveau Étage postérieur

Ligament inter-clinoïdien Foramen ovale de Pacchioni Tente du cervelet Étage moyen Ligament inter-clinoïdien Petite circonférence Foramen ovale de Pacchioni Tente du cervelet Grande circonférence

DIAPHRAGMA SELLAE La tente de l’hypophyse. Elle ferme en haut la selle turcique qui abrite l’hypophyse. Elle est tendue du tubercule de la selle, en avant, aux clinoïdes postérieures, en arrière. Latéralement elle se prolonge pour former le toit du sinus caverneux. De forme quadrilatère, elle laisse passer la tige pituitaire au centre par un petit orifice circulaire.

Passage de la tige pituitaire Clinoïdes postérieures Tente de l’hypophyse Tubercule de la selle Passage de la tige pituitaire Tente de l’hypophyse Clinoïdes postérieures

FALX CEREBRI La faux du cerveau. Elle sépare les deux hémisphères cérébraux. le bord supérieur, adhérent à la voûte, part du trou borgne pour rejoindre la protubérance occipitale interne. Au niveau de son insertion, elle est dédoublée, délimitant ainsi le sinus longitudinal supérieur. le bord inférieur, ou bord libre, part en arrière de la crista galli, contourne par le haut le corps calleux compris entre les hémisphères, pour rejoindre l’extrémité antérieure du sinus droit. Il délimite dans son repli le sinus longitudinal inférieur qui aboutit au sinus droit.

FALX CEREBRI l’extrémité antérieure s’insère sur la crista galli. le bord postérieur, oblique en haut et en avant, de la protubérance occipitale interne à l’extrémité postérieure du bord inférieur. Il délimite avec les deux cotés de la tente du cervelet, latéralement, et la faux du cervelet, en bas, le sinus droit.

Sinus longitudinal supérieur Sinus longitudinal inférieur Faux du cerveau Faux du cerveau Sinus longitudinal supérieur Sinus longitudinal inférieur Sinus droit Tente du cervelet

FALX CEREBELLI La faux du cervelet. Triangulaire à base supérieure (sinus droit) et pointe inférieure. elle est située dans la fosse cérébelleuse, sous la tente du cervelet avec laquelle participe à la délimitation du sinus droit. elle s’insère sur la crête occipitale interne (de la protubérance occipitale interne au bord postérieur du foramen magnum), délimitant le sinus occipital postérieur.

Faux du cervelet Faux du cervelet Faux du cerveau Tente du cervelet Foramen magnum

DURA MATER SPINALIS La dure-mère rachidienne occupe le canal vertébral du foramen magnum jusqu’au niveau de la 2° vertèbre sacrée. la moelle épinière qu’elle protège, ne dépasse pas le niveau de L2, ensuite c’est la queue de cheval qui est contenue dans un cul de sac dural dont l’extrémité inférieure forme une gaine au filum terminale. cette gaine se prolonge sous le nom de ligament coccygien jusqu’à la partie postérieure du coccyx où il se fixe. la dure-mère est adhérent en avant au ligament commun vertébral postérieur. au niveau du canal sacré, ces adhérences donnent le ligament sacro-dural de Trolard (cloison médiane).

DURA MATER SPINALIS l’espace épi-dural sépare, en arrière, la dure-mère de la paroi postérieure du canal rachidien. la dure-mère se fixe sur le pourtour du foramen magnum et sur la face postérieure du corps de l’axis. en haut, la dure-mère présente deux orifices latéraux pour les artères vertébrales. latéralement, au niveau de chaque trou de conjugaison, la dure mère engaine les deux racines des nerfs rachidiens, les séparant par un prolongement, puis elle gaine le nerf lui-même. la dure-mère se fixe au périoste des trous de conjugaison.

MEMBRANES DE TENSION RECIPROQUES l’ensemble dure-mérien, constitué d’une part des formations crâniennes (faux et tentes) et de la dure-mère rachidienne d’autre part, est souvent appelé en ostéopathie Membranes de Tension Réciproque (MTR). ceci en raison du rôle que la dure-mère joue dans la transmission des tensions entre crâne et sacrum, voir coccyx. du fait des adhérences privilégiées, entre autres au niveau de : crista galli, rochers, écaille occipitale, corps de C2, ligament vertébral commun postérieur (inséré sur la partie postérieure du corps des vertèbres de C2àS1), coccyx, chacun de ces éléments peut influencer ou être influencé par les autres par l’intermédiaire des MTR.

Dure-mère Faux du cerveau Tente du cervelet Faux du cervelet Dure-mère vertébrale