La métamorphose de la BCE Luc Simula Lycée A. Daudet Séminaire « Monnaie et Banques » 2014
La longue marche vers l’union monétaire européenne 1950, Jacques Rueff : « L'Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas ». 1961, Bela Balassa fait de l’union économique et monétaire la conclusion du processus d’intégration économique régionale. 1969, les « Six » se fixent pour objectif l’Union économique et monétaire définie dans le Rapport Werner (1970). 1979, création du Système monétaire européen (SME) qui organise un système de change fixe entre les pays membres. 1988 : Commission Delors sur l’Union économique et monétaire. 1993, le Traité de Maastricht engage les pays membres dans le processus d’intégration monétaire. 1999 : union monétaire et création de la zone euro
De la Communauté économique européenne (CEE) à l’Union européenne (UE). L’union monétaire est : Une réponse à l’instabilité monétaire internationale Un approfondissement de l’Union européenne qui change sa « nature ».
Le système monétaire européen et la BCE face aux défis du XXIème siècle 1999 - 2010 : une banque centrale et une politique monétaire qui s’inspirée du modèle « allemand » 2010 - 2020 : vers un nouveau modèle ? Conclusion : l’union monétaire est un chantier permanent ! L’Europe monétaire est encore « inachevée » ou « incomplète »
La métamorphose de la BCE 1/ 1999 - 2010 : une banque centrale et une politique monétaire qui s’inspirent du modèle « allemand »
Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne DISPOSITIONS D'APPLICATION GÉNÉRALE Article 7 L'Union veille à la cohérence entre ses différentes politiques et actions, en tenant compte de l'ensemble de ses objectifs… Article 9 Dans la définition et la mise en œuvre de ses politiques et actions, l'Union prend en compte les exigences liées à la promotion d'un niveau d'emploi élevé, à la garantie d'une protection sociale adéquate, à la lutte contre l'exclusion sociale ainsi qu'à un niveau élevé d'éducation, de formation et de protection de la santé humaine.
TITRE VIII LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE Article 119-2 L’objectif principal [de la politique monétaire] est de maintenir la stabilité des prix et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans l'Union, conformément au principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre. Article 127 1/ L'objectif principal du Système européen de banques centrales, ci-après dénommé «SEBC», est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice de l'objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l'Union, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de l'Union… 2/ le second alinéa indique que la première des missions fondamentales de la BCE est de « définir et mettre en œuvre la politique monétaire de l'Union »…
Le modèle allemand de banque centrale Modèle de la Bundesbank de sa création en 1957 aux années 1990 : Une banque centrale indépendante… Garante de la stabilité monétaire… En remplissant les missions fixées par la loi.
La priorité à la lutte contre l’inflation Stagflation 1973-1982 Désinflation : 1983-1986 « Franc fort »: 1986 - 1999
La réalisation de l’objectif de stabilité des prix dans la zone euro
2/ Préteur en dernier ressort La BCE face à la crise de 2008 Taux directeurs de la FED (bleu) et de la BCE (rouge) 1/ Baisse des taux 2/ Préteur en dernier ressort
La métamorphose de la BCE 2/ 2010 - 2020 : vers un nouveau modèle de banque centrale?
Une BCE moins prudente, plus réactive… Déclarations de Mario Draghi, 2012 et 2014 : « La BCE fera tout pour sauver l'euro, qui est irréversible »
Euro faible : 1,20$<€<1,10$ La fin de l’«euro fort» ? Taux de change de l’euro en dollar Taux de change euro/dollar : Juin 2014 : 1,36 ; octobre 2014 : 1,27 ; 20/11 : 1,25 Remarque : Une baisse de 10% du taux de change de l’euro augmente la croissance française de 0,3 à 0,6%. Euro fort > 1,30$ Euro faible : 1,20$<€<1,10$
La BCE devant le risque de déflation Cible d’inflation de la BCE : 2% Risque déflationniste
La spirale déflationniste
Politique monétaire non conventionnelle (1) 1- L’assouplissement quantitatif (quantitative easing) est l’injection massive de monnaie dans l’économie pour accroître sa liquidité et rétablir les circuits de financement. La banque centrale atteint cet objectif en achetant des titres (publics ou privés) sur le marché financier.
La crise des dettes souveraines de 2010-2012
Politique monétaire non conventionnelle (2) 2- Le credit easing s’inscrit dans la même logique que l’assouplissement quantitatif mais la banque centrale accorde des financements à long terme aux banques à des taux d’intérêts réduits, à la condition qu’elles utilisent ce financement pour accorder des crédits à des agents ciblés, par exemple les PME-PMI. La BCE a lancé un vaste programme de credit easing (Targeted long-terme refinancing operations) pour les années 2014-2015. 3- Achat de créances titrisées (ABS)
L’élargissement du rôle de la BCE L’Union bancaire (2014) Surveillance par la BCE des 120 grandes banques européennes. Le «règlement uniforme» est un ensemble de textes législatifs que toutes les institutions financières de l’UE doivent respecter. Garantie européenne des dépôts (100 000€) Création du Mécanisme de résolution unique
L’élargissement du rôle de la BCE L’Union bancaire (2014) La surveillance des marchés financiers ?
Concluion (1) Quel avenir pour l’union monétaire européenne? Le système monétaire européen continuera à évoluer en fonction des changements structurels et conjoncturels. L’avenir de l’euro ne dépend pas que de la politique monétaire de la BCE !
Conclusion (2) Trois conditions pour restaurer la dynamique de l’intégration européenne Un policy mix combinant plus efficacement politique monétaire et budgétaire. Des politiques structurelles plus actives pour réduire les écarts de niveau de vie, de productivité et de compétitivité entre les pays membres. Des politiques nationales plus coopératives constitutives d’un jeu à somme positive.