L’ÉVOLUTION POLITIQUE DE LA FRANCE, 1815-1914 Exemple de l’action d’un homme politique JEAN JAURES
Rappel Programme de 4ème Thème 2 - L’ÉVOLUTION POLITIQUE DE LA FRANCE, 1815-1914 CONNAISSANCES La succession rapide de régimes politiques jusqu’en 1870 est engendrée par des ruptures : révolutions, coup d’État, guerre. La victoire des républicains vers 1880 enracine solidement la IIIe République qui résiste à de graves crises. DÉMARCHES Les régimes politiques sont simplement caractérisés ; le sens des révolutions de 1830 et de 1848 (établissement du suffrage universel et abolition de l’esclavage) et de la Commune est précisé. L’accent est mis sur l’adhésion à la République, son oeuvre législative, le rôle central du Parlement : l’exemple de l’action d’un homme politique peut servir de fil conducteur. On étudie l’Affaire Dreyfus et la séparation des Églises et de l’État en montrant leurs enjeux Pascale Monnet-Chaloin
Rappel programme 4ème CAPACITÉS Situer dans le temps Les régimes politiques successifs de la France de 1815 à 1914 L'abolition de l'esclavage et suffrage universel masculin en 1848 Raconter des moments significatifs de la IIIe République (Jules Ferry et l’école gratuite, laïque et obligatoire : 1882; Affaire Dreyfus : 1894- 1906 ; loi de séparation des Églises et de l’État : 1905) et expliquer leur importance historique Pascale Monnet-Chaloin
Jean Jaurès un Grand Homme Comment se manifeste le passage à la postérité ? Partir des connaissances des élèves sur le personnage. Pascale Monnet-Chaloin
En quoi Jaurès est-il une figure emblématique de la vie politique de la IIIème République ? Faire réaliser une frise chronologique à partir de la définition de Jaurès Jean dans le Robert Collège : « Jaurès Jean 1859-1914 Homme politique français. Professeur de philosophie, il est député du Tarn (1885-1889) puis retourne à l’enseignement. En 1893, député socialiste, il rejoint le Parti Ouvrier Français et milite en faveur de Dreyfus (1898). Il fonde le journal L’Humanité (1904) et devient l’un des dirigeants du mouvement socialiste unifié (S.F.I.O.) [1905]. Brillant orateur et pacifiste convaincu, il mène de grandes batailles (loi pour l’enseignement laïc, lois ouvrières) et s’oppose violemment à la politique colonialiste et à la guerre. Il est assassiné par un nationaliste à la veille de la première guerre mondiale [31 juillet 1914]. Ces cendres sont transférées au Panthéon (1924). » Pascale Monnet-Chaloin
31 juillet 1914 1885 -1889 1898-1906 1924 1859 1893 1904 1905 Pacifiste et Anticolonialiste Naissance Défenseur de Dreyfus Assassinat Député Socialiste De Carmaux Un des fondateurs De la SFIO Transfert des cendres De Jaurès au Panthéon Député Union Républicaine Du Tarn Fondateur De L’Humanité 1898 1er août 1914 Pascale Monnet-Chaloin
Les engagements de Jaurès A partir d’un corpus de documents, faire réaliser une synthèse montrant Jaurès : A l’Assemblée Nationale Dans sa circonscription au côté des ouvriers Défenseur des institutions de la République Dreyfusard Pacifiste Ce travail peut être réalisé en groupe. Chaque groupe doit présenter les documents qui lui sont attribués et trouver un questionnement adapté. Pascale Monnet-Chaloin
Tableau récapitulatif Présentation des documents (nature, date) Thème Questions Vocabulaire Synthèse Pascale Monnet-Chaloin
Jean Jaurès : un tribun de la IIIème République Jaurès à la tribune, tableau de Rousseau Ducelle, 1907 Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès : un député éloquent Croquis pour servir à illustrer l’histoire de l’éloquence Eloy Vincent - 1910 Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès soutient les mineurs de Carmaux 2 Aout 1892 La direction des houillères a renvoyé le mineur Calvignac nouveau maire de Carmaux lui refusant le droit de s’absenter pour accomplir son mandat. Le 16 Aout la grève générale est déclenchée 14 Octobre démission d député de Carmaux Solage gendre du directeur des mines 8 janvier 1893 Jaurès est élu député de la circonscription de Carmaux La grève des mineurs en 1892. La croix désigne Jaurès Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès défenseur du peuple « Vous avez voulu faire des lois d’instruction pour le peuple : vous avez voulu par la presse libre, par l’école, par les réunions libres multiplier pour lui toutes les excitations et tous les éveils […] Eh bien ! vous, vous avez interrompu la vieille chanson qui berçait la misère humaine …et la misère humaine s’est réveillée avec des cris, elle s’est dressée devant vous et elle réclame aujourd’hui sa place, sa large place au soleil du monde naturel, le seul que vous n’ayez point pâli. » Discours de Jean Jaurès du 21 Novembre 1893 à l’Assemblée Nationale Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès défenseur des institutions de la République Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n'auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d'une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Jean Jaurès – extrait de la Lettre aux instituteurs et institutrices (La Dépêche de Toulouse, 15 janvier 1888) Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès défenseur des institutions de la République Dans notre France moderne, qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance. Instituer la République, c’est proclamer que des millions d’hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n’iront pas jusqu’à une fureur chronique de guerre civile, et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos. Instituer la République, c’est proclamer que les citoyens des grandes nations modernes, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique, auront cependant assez de temps et de liberté d’esprit pour s’occuper de la chose commune. Discours de Jean Jaurès à la Jeunesse, Albi 30 juillet1903 Le Triomphe de la République Jules Dalou – 1899 Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès défenseur de Dreyfus et opposé au parti nationaliste Fragment du discours à la Chambre des députés (6-7 avril 1903) « Que le parti [nationaliste] qui a, depuis cinq ans, la responsabilité de tant de fautes commises, de tant de faux accumulés, que ce parti ait osé contre nous, contre la République, se dresser en accusateur ; si vous le tolériez, ce serait la stupeur de l'histoire, le scandale de la conscience et la honte de la raison. » Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès et le combat pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat « La morale laïque, c’est-à-dire indépendante de toute croyance religieuse préalable, et fondée sur la pure idée du devoir, existe ; nous n’avons point à la créer. Elle n’est pas seulement une doctrine philosophique ; elle est devenue, depuis la Révolution française, une réalité historique, un fait social, car la Révolution, en affirmant les droits et les devoirs de l’homme, ne les a mis sous la sauvegarde d’aucun dogme. Elle n’a pas dit à l’homme : Que crois-tu ? Elle lui a dit : Voilà ce que tu vaux et ce que tu dois ; et, depuis lors, c’est la seule conscience humaine, la liberté réglée par le devoir, qui est le fondement de l’ordre social tout entier. » Pour la Laïque, Jean Jaurès 1892 Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État. ARTICLE PREMIER. - La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. Pascale Monnet-Chaloin
Jaurès défenseur de la paix « Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. » Jean Jaurès, discours prononcé le 25 Juillet 1914 Meeting du Pré Saint Gervais 25 mai 1913 Pascale Monnet-Chaloin
On a assassiné Jaurès ! Nous connûmes par les journaux l’assassinat de Jaurès. A notre deuil, une poignante inquiétude se mêla. La guerre semblait inévitable ! Marc Bloch Souvenirs de guerre 1914-1915 Pascale Monnet-Chaloin