Conte de Lysette Brochu Diaporama de Jacky Questel.

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Transcription de la présentation:

Conte de Lysette Brochu Diaporama de Jacky Questel

Il était une fois… mais non ! Mon histoire ne remonte pourtant pas si loin dans le temps. Cela vous surprendra d’apprendre tout de même qu’un miracle se soit manifesté dans notre quartier de l’Outaouais, un certain jour de Noël. Si vous doutez de mon allégation, vous admettrez que ce qui est arrivé était quand même une chose surprenante, fascinante et certainement hors de l’ordinaire.

Une tempête de verglas avait frappé la région, endommageant les arbres et coupant des fils électriques. Plus de courant ! Dans notre demeure, le seul bruit, à six heures du matin, ce jour-là, c’était le craquement du plancher de bois sous mes pas. Catastrophe naturelle qui se révélait rude épreuve, j’ima-gine, pour plusieurs travailleurs qui avaient dû se sortir du lit pour réparer les dégâts causés par la glace.

C’est la Mère Noël qui avait déposé les surprises sous le sapin, car le Père Noël dormait encore sous son édre-don de plumes. Je savais que bientôt les enfants se réveilleraient et je me réjouissais déjà à l’idée de leurs cris de joie devant ces cadeaux enrubannés, tout un amoncellement de paquets colorés. En me tirant une chaise, je m’assieds à notre table de cuisine, avec du papier. Un vers ou deux de poésie me permettraient peut-être de capter la magie de ce pano-rama à vous couper le souffle !

Et puis, sans m’en rendre compte, j’étais rendue à énumérer les bienfaits de ma vie actuelle. Je me sentais bénie d’avoir un mari attentionné, trois enfants turbu-lents et en santé, quatre sœurs et quatre frères qui habi-taient dans les environs immédiats, des amies fiables, un toit chaud (quoiqu’il commençât à faire un peu frisquet sans le chauffage central), un garde-manger bien rempli, une bonne santé, de bons livres à lire. Et en regardant la beauté féerique de mon champ de vision, je me sentais presque comblée.

Pardon ! Ici, je vais dire une bêtise, mais à ce moment-là, même si mon cœur était gonflé de bonheur, il me man-quait… une bonne tasse de café. Banal ou superficiel, di-rez-vous, mais quand on a l’habitude... Alors sans songer à mal, tout simplement pour m’amuser, je fis un peu de marchandage auprès de la Providence. Une proposition en l’air : - Si Vous m’offrez le café, eh bien, je ferai une bonne ac-tion. J’inviterai tous mes voisins, toute ma famille et leurs enfants pour un repas d’amitié et nous lèverons notre verre à la Paix sur Terre.

Il aurait peut-être fallu réfléchir davantage. Soudain, j’en-tendis le murmure du réfrigérateur revenir. Je sursautai comme si j’avais entendu le tonnerre du mois d’août. Je me levai et j’eus juste le temps de préparer deux tasses de café fraîchement infusées, un quart d’heure à peine, avant que la panne d’électricité ne revienne. Le fait me paraissait si étrange que je ne savais pas à quelle sainte me vouer pour exprimer mes remerciements ! Je ne rêvais pourtant pas. Je me ressaisis et, ravie de goûter un aussi délicieux café bien chaud, je marchai hâtivement, tasse à la main, vers notre chambre à coucher, afin de tout raconter à mon homme.

Il m’écouta de son air attendri, mais le coquin égraina un p’tit rire moqueur. Ce qui est promis est promis ! C’est encore chanceux que t’as pas dit que tu inviterais tout le conseil de ville… mais tu n’aurais pas pu demander autre chose qu’une tasse de café, ma femme ? Et puis veux-tu ben m’dire ce que tu vas servir à tout ce monde-là, si le cou-rant ne revient pas avant demain ?

Sous pression, une femme pense vite. – Bof ! Pas trop de flaflas. Repas partage au menu ! Et puis si tu fais un feu dans le foyer, j’me débrouillerai pour cuire la dinde, pas de problème ! Ça va nous réchauffer à part de ça. Tu sortiras le vin pour les grands, puis marmi-te sur le gril BBQ, je chaufferai le lait d’poule pour les jeunes. Les enfants avaient tout entendu et je n’eus pas le temps de finir qu’ils répétaient en chœur : - Oui ! On va faire une grosse fête, dis oui papa !

L’après-midi se passa dans le plus beau calme, au rythme d’une rustique simplicité. Ce soir-là, toujours sans énergie électrique, à la lueur de la chandelle, j’accueillais nos visiteurs, qui arrivaient bras dessus bras dessous, riant à gorge déployée, car il leur avait fallu un sac de sel et de la prudence pour arriver avec leurs petits et leurs plats. Entraient des artistes, le médecin de la clinique du bas de la côte, ma coiffeuse, notre avocate, notre plombier coiffé de son chapeau de castor, mes neveux et mes nièces, deux enseignants que nos jeunes connaissaient bien, un menui-sier, la couturière d’en face, des adolescents, des bambins…

Une joie commune nous rassemblait. Et sur la table, le résultat de la générosité des gens, un abondant festin ! En plus de la dinde bien dorée, du pain de campagne qu’on a rompu, des crudités, des fromages variés et des craquelins, des charcuteries, quelques salades, des crevettes froides épicées, des tartes aux pommes, des tartelettes au sucre, des truffes, je lorgnais même, du coin de l’œil, un gâteau aux fruits. Ô délice !

Chaque fois qu’un hôte se levait pour offrir ses vœux tra- ditionnels, tous les dîneurs levaient leurs verres, trin-quaient et buvaient à la santé de notre belle amitié. Enfin, les convives se déclarèrent à tour de rôle bien rassasiés. Malgré cela, il restait tant de nourriture que nous avons rempli sept paniers d’osier qu’un voisin, propriétaire d’une camionnette, est allé porter au gîte des moins fortunés.

La fête s’est poursuivie jusqu’aux petites heures au son du violon, de cantiques et de bonnes chansons. Mon frère, le beau Claude, répétait à tout moment : - J’vas vous caller un autre set carré pis swingue la com- pagnie ! Autour de nous, des ombres sautillaient et dansaient puis on entendait les rires qui fusaient de tous côtés. Toujours est-il qu’au moment de se rhabiller, nos invités, le cœur pourtant rempli d’allégresse, avaient tous les larmes aux yeux.

Je disais et redisais : – Partez pas déjà ! Faites pas les casseux de veillées. Vous savez que notre maison vous sera toujours ouverte. Comptez pas les tours, vous reviendrez, on n’est pas sorteux. Joyeux Noël et Bonne année ! Lysette Brochu Texte paru dans Le Droit, le 24 décembre 2004 Et dans Saisons d’or et d’argile publié aux Editions du Vermillon.

Texte de Lystte Brochu, publié dans Saisons d'or et d'argile, tableaux de vie, récits, Parole vivante : no 58, les Éditions du Vermillon, Ottawa, novembre Voir : Ces belles cartes de Noël m’ont été offertes par Françoise Mastin, que je remercie. Musique : Celtic Christmas Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :