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Brune ou Blonde?

Ah! Une bonne bière! Je ne connais pas de boisson plus rafraîchissante lorsqu’on veut étancher une grosse soif! Mais la bière est beaucoup plus qu’une simple boisson. C’est un aussi un aliment – oui, oui, un aliment à base de céréales, du moins les vraies bières! Et c’est très très ancien...

La bière est beaucoup plus ancienne que le vin La bière est beaucoup plus ancienne que le vin. On ne sait pas avec précision quand elle fut brassée pour la première fois. Sa découverte serait due à un concours de circonstances. Une récolte d’orge destinée au pain, dévastée par la pluie, aurait germé. Exposée au soleil, puis contaminée par des levures présentes naturellement dans l’air, la bière était née...

Saviez-vous que les hommes des cavernes, en faisant cuire le grain et en le fermentant dans l'eau, se nourrissaient de «pain liquide», ancêtre de la bière? La bière constituait, avec le pain, le repas normal de l'esclave égyptien. Les Romains mettaient de la bière, tout comme du sel et du vin, dans leur nourriture pour afficher leur richesse! A cette même époque, les Gaulois consommaient de la cervoise, qui évoquait Cérès, la déesse des moissons.

Les Babyloniens ont appris la science de l'agriculture et de la brasserie des Sumériens. Une loi pour les métiers de la brasserie et de l'hôtellerie, éditée par le roi Hammourabi, comprenant 360 paragraphes et prend modèle sur les Sumériens. On y dit: "Les brasseurs de mauvaise bière, par exemple trop diluée, seront noyés dans leur propre bière, et ceux qui font et vendent de la bière frelatée doivent la boire jusqu'à ce que mort s'en suive... »

La bière était fabriquée par les femmes jusqu'au Moyen-Âge La bière était fabriquée par les femmes jusqu'au Moyen-Âge. Mais voici que les moines ont pris le relais et ont fait de la bière une sorte de boisson sacrée. N’est-elle pas faite avec les mêmes ingrédients que l’hostie? En Amérique les brasseries ont ouvert leurs portes au même rythme que les églises!

Les premières traces concrètes de la bière remontent à 4000 ans avant Jésus Christ, en Mésopotamie, qui est le berceau de la bière.

Des recettes écrites sous forme de hiéroglyphes et de pictogrammes ont été laissées par les civilisations primitives du bassin méditerranéen, de même que dans les régions sumériennes et égyptiennes. Ces civilisations vénéraient alors Ninkasi, déesse sumérienne de la bière.

Les Égyptiens produisaient une bière blanche de froment à peu près identique, mais améliorée sur le plan technique. Pour leur part, les Chinois fabriquaient de la «tsien tsiou», une bière verte non entièrement fermentée et faible en alcool, et la «tsiou», une bière finie plus forte en alcool.

Quant aux Grecs et aux Romains, ils associaient la bière d’orge aux barbares, puisque pour eux, les civilisés buvaient du vin! Les Gaulois, eux, considéraient la bière comme une boisson sacrée à laquelle ils associaient des divinités, notamment Cérès, déesse des moissons, et Sucellus, dieu de la Cervoise.

Des moines d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique et de France se sont lancés très tôt dans la fabrication de la bière. Ils ont même été à l’avant-garde dans l’utilisation du houblon comme principal aromate des bières blondes.

L’utilisation du houblon a produit des bières douces et onctueuses L’utilisation du houblon a produit des bières douces et onctueuses. Jusque-là on aromatisait la bière avec des plantes amères, notamment la gentiane, la coriandre, l’absinthe, la sauge ou la lavande.

Au dixième siècle la concentration urbaine va favoriser le développement des brasseries et rentabiliser la profession des maîtres-brasseurs. Ceux-ci vont s’organiser en corporation professionnelle. Du même souffle, la Bavière édicte en 1516 la Loi de la pureté de la bière, qui s’applique encore de nos jours.

Au 17ième siècle, la bière va tenir le coup devant la concurrence d’un flot de nouvelles boissons telles que le cognac, le chocolat, le café, etc. À la même époque, l’expansion des villes et l’amélioration des moyens de transport favorisent l’essor des grandes brasseries.

Au niveau de la fabrication, il faudra attendre le milieu du 19ième siècle pour assister à une évolution radicale des techniques grâce notamment au développement de la verrerie, des appareils de filtration, du soutirage sous-pression, de l’embouteillage et de la réfrigération.

À la même époque, les recherches scientifiques sur les micro-organismes vont permettre de mieux comprendre et maîtriser le processus de la fermentation alcoolique, d’améliorer les conditions sanitaires des brasseries et de produire une boisson plus saine et plus claire.

Si l’histoire de la bière continue d’évoluer, le produit se fabrique encore par la fermentation naturelle à la vieille mode d’autrefois. Depuis l’ancienne Égypte, les procédés de fabrication de la bière sont pérennisés, comprenant les étapes successives de maltage, de brassage, de fermentation et de garde.

Les changements les plus frappants sont au niveau des récipients qui eux ont grandement évolué avec le temps. Les bouteilles, canettes de fer blanc et de verre ont remplacé les anciens pots et contenants de faïence, de bois, d’étain ou même de cuir.

A la fin du siècle dernier, la Belgique comptait environ 3 200 brasseries (dont environ 110 à Bruxelles seulement). Il n’y avait pas une ville ou une commune qui ne possédait une ou plusieurs de ces petites brasseries, qui bien souvent restaient très familiales. De nos jours encore, la Belgique reste un pays de bière avec plus de 400 marques!

En Amérique du Nord, des traces de l’industrie de la bière sont mentionnées chez les colons de la Virginie dès 1587. Au Canada, les brasseries font partie du décor économique depuis les débuts de la colonisation.

Les ancêtres des Canadiens français consommaient de la bière comme en fait foi un extrait des Relations des Jésuites de 1636, qui parle d’une pinte de bière dans la ration offerte aux ouvriers agricoles. La première brasserie à «l’usage et pour l’utilité du peuple» a été établie par les Pères Jésuites.

Le premier tavernier licencié au Canada, Jacques Boisond, s’approvisionnait chez les Jésuites! En 1668, l’intendant Jean Talon décide de construire une brasserie à Québec. À son ouverture, en 1671, l’industrie atteint une capacité de 4 000 barils. Jusqu’à la Conquête, les brasseries se multiplient en Nouvelle France.

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