LES HABITANTS DE LA MOUSSE Où comment extraire la microfaune aquatique colonisant mousses et lichens ! D’après une idée de P. Stücki et F. Turrian, tirée du dossier pédagogique : « En suivant Topi la taupe dans le monde mystérieux du sol » WWF Suisse

Matériel à réunir : Un morceau de tulle ou de toile de nylon Une bouteille en PET de 1,5 l munie de son bouchon Des ciseaux, un couteau à scie Un élastique … ainsi que, pour l’observation d’organismes dont la taille est le plus souvent inférieure au millimètre : un microscope (ou une bonne loupe binoculaire), une pipette munie d’une poire et une lame creuse.

Découper, à 15 cm du haut environ, une bouteille en PET (genre « Walser », par exemple) au moyen du couteau scie et finir avec les ciseaux. Fond de la bouteille = support « entonnoir »

Poser l’entonnoir ainsi obtenu dans la demi-bouteille et le remplir aux deux tiers d’eau.

Poser au centre du carré de nylon un morceau de mousse sèche prélevé sur le faîte d’un mur, rabattre les coins et faire un sachet avec l’élastique.

Introduire le sachet dans l’entonnoir rempli d’eau Introduire le sachet dans l’entonnoir rempli d’eau. Attendre un ou deux jours… On obtient aussi de bons résultats en introduisant un fragment de mousse non emballé dans l’entonnoir !

Aspirer au moyen d’une pipette les « particules » reposant au fond de l’entonnoir et les déposer dans une lame creuse. L’observation se fait à la loupe binoculaire ou, mieux, au microscope (en ce cas, recouvrir d’une lamelle).

Les animaux et plantes microscopiques qui vivent dans les mousses sont aquatiques : ils prospèrent dans l’étroit film liquide* retenu à la surface des tiges et des feuilles. Lorsque la sécheresse s’installe, les habitants des mousses entrent en vie ralentie ; on parle d’état d’anhydrobiose marquée par la perte d’eau et l’enkystement. Quand les conditions redeviennent favorables, ces animaux, après des mois, voire des années de «sommeil», reviennent à la vie active en quelques minutes ou en quelques heures ! *

Nématode : ver rond, non segmenté, transparent Quelques représentants typiques de la faunule terrestre et aquatique des mousses : où les « géants » côtoient les « nains » ! Collembole, petit insecte aptère pourvu d’un appendice caudal fourchu lui permettant de sauter. Taille : env. 1 mm Image tirée de La Salamandre N° 145 Tardigrade : minuscule animal multicellulaire, proche des Arthropodes, doté de huit petites pattes terminées chacune par quatre griffes Taille : env. 0,2 mm Rotifère : « ver » minuscule caractérisé par un « pied » permettant à l’animal de se fixer et une « tête » équipée d’un organe rotateur servant à la nutrition Taille : env. 0,2 mm Acarien (classe des Arachnides) type Oribate : herbivore brouteur d’algues et de champignons Taille : env. 0,5 mm Nématode : ver rond, non segmenté, transparent Taille : env. 0,5 mm

Un ourson aux pattes de chat : le Tardigrade ! Avec un microscope … et un peu de patience, on découvre un petit animal boudiné à l’allure d’ourson (les allemands le surnomment « Bärtierchen », les anglais « water bears » !) : un Tardigrade. Un Tardigrade, tel que le révèle la microscopie électronique à balayage (Source : La Salamandre n°145) Dessin d’un Tardigrade en vue ventrale, la tête (avec la bouche en transparence à gauche) ; taille : 0,5 mm environ ! Le corps paraît rempli de sortes de granules ocre, ce qui donne à l’animal une couleur orange rouge. L’animal se meut lentement et déploie et replie ses « griffes » un peu à la façon d’un chat « tirant » le lait ! Etrange et fascinant ! Un « must » : http://baertierchen.de/main.html

Des anguilles de verre microscopiques : les Nématodes ! Ces vers ronds, transparents et non segmentés se récoltent en grand nombre dans l’extracteur . Ils nagent et rampent grâce aux ondulations de leur corps dont la taille n’excède pas le millimètre. Bouche Tube digestif Pour en savoir plus !

Des balayeuses municipales : les Rotifères ! Ces animaux, proches des Nématodes, sont également très faciles à observer. Leur corps transparent, dont la taille varie de 0,1 à 1 mm, comporte trois parties : la tête équipée d’un organe rotateur portant des cils et dont le mouvement tournant sert à créer un courant d’eau amenant des particules alimentaires vers la bouche le tronc, renfermant les organes digestifs et reproducteurs le pied, souvent télescopique, permettant à l’animal de se fixer et de ramper Pour en savoir plus !

Sur le même sujet : « Plongez dans les mousses », un dossier bien documenté et richement illustré de « La Salamandre » n°145.