IMAGERIE DES ONCOCYTOMES DU REIN A PROPOS DE 5 OBSERVATIONS W. MNARI, B. ZAARA, MA JELLALI, W HELLARA*, S RANDA, J SAAD, A ZRIG, H SAAD*, M GOLLI Service d’imagerie médicale ; *Service d’urologie : CHU FB Monastir
OBJECTIF : Décrire et illustrer l’apport des différents moyens d’imagerie dans l’approche diagnostique des oncocytomes du rein en rappelant l’aspect classique au scanner rarement trouvé dans la pratique quotidienne
MATERIELS ET METHODES : Observations radio-cliniques de cinq patients, âgés de 48 à 69 ans, ayant bénéficié d’une échographie rénale pour une symptomatologie rapportée à l’appareil urinaire Un uroscanner a été pratiqué dans tous les cas, une uro- IRM pour un seul cas Tous les patients ont été opérés avec examen anatomopathologique des pièces opératoires
RESULTATS : CAS N°1 Homme de 69 ans, brûlures mictionnelles. Nodule tissulaire hyper vascularisé du rein droit sans envahissement locorégional
RESULTATS : CAS N°1 T1 T2 T1+Gd Uro IRM: le nodule rénal est en isosignal T1 , en hypersignal T2 et de rehaussement intense
RESULTATS : CAS N°2 Homme de 69 ans, dysfonction érectile. Processus tissulaire médio rénal gauche bien limité sans effraction capsulaire
Femme de 61 ans, douleur lombaire gauche RESULTATS : CAS N°3 Femme de 61 ans, douleur lombaire gauche Masse tissulaire rénale gauche de rehaussement hétérogène avec infiltration de la graisse peri rénale
Femme de 65 ans, colique néphrétique gauche RESULTATS : CAS N°4 Femme de 65 ans, colique néphrétique gauche Masse tissulaire rénale gauche de rehaussement intense et sans extension loco régional
RESULTATS : CAS N°5 Femme de 48 ans, colique néphrétique gauche Masse tissulaire rénale gauche encapsulée hypervascularisée donnant une image radiaire avec une cicatrice centrale hypodense (flèche)
DISCUSSION : L’aspect scannographique typique de l’oncocytome n’a été retrouvé que dans un cas L’IRM n’ pas un grand apport dans l’approche diagnostique La règle qui dit que toute tumeur solide du rein est un cancer jusqu à preuve histologique du contraire doit être respecté Néanmoins, le fait d’évoquer ce type de tumeur et de discuter une biopsie peut épargner le patient d’une néphrectomie parfois inutile.
DISCUSSION : L’oncocytome rénal est une tumeur bénigne, représentant environ 3 à 7 % de l’ensemble des tumeurs rénales Habituellement c’est une tumeur du sujet âgé L’atteinte masculine est plus fréquente Elle peut être multifocale et bilatérale L’association à un adénocarcinome rénal est possible dans 7 % des cas La plupart des oncocytomes sont asymptomatiques
DISCUSSION : En échographie , l’oncocytome se présente sous forme d’une masse arrondie, d’échostructure variable mais homogène La cicatrice centrale n’est généralement pas visible Quand elle l’est, notamment dans les grosses lésions, elle apparaît hypoéchogène avec des vaisseaux radiaires au Doppler couleur L’angioscanner permet l’étude de la vascularisation tumorale artérielle et fournit une cartographie préopératoire, utile pour le chirurgien en cas d’indication de néphrectomie partielle
DISCUSSION : En IRM, l’oncocytome est homogène, iso ou hypo-intense par rapport au cortex en T1 et typiquement iso-intense ou modérément hypo-intense en T2 La cicatrice centrale est hypo-intense en T1, hyperintense en T2 et ne se rehausse pas après injection de gado L’artériographie, d’indication rare, montre une vascularisation intratumorale radiaire et centripète, en « rayon de roue », évocatrice de l’oncocytome, mais non spécifique.
DISCUSSION : Le pronostic de cette tumeur après néphrectomie partielle ou totale est excellent La récidive au niveau du site de résection n’a pas été rapportée à notre connaissance Quelques cas d’invasion locale et de métastases ont été rapportés dans la littérature, mais il se pourrait que ce soit plutôt des carcinomes rénaux chromophobes
CONCLUSION : L’oncocytome du rein est une tumeur bénigne caractérisée par sa présentation polymorphe en imagerie Toutefois l’uroscanner représente la méthode de référence pour l’approche diagnostique en montrant classiquement une cicatrice centrale hypodense et un rehaussement en « rayons de roue » La certitude diagnostique est histologique Dans les formes évocatrices, une biopsie per-cutanée doit être indiquée pour éviter une chirurgie large démesurée