NEsp Personnages mythologiques Apollon Le patrimoine redécouvert et replacé dans son contexte A Vienne, une statue d’Apollon est retrouvée au fond d’un puits romain…
La statue a été restaurée par ses propriétaires, la famille Jouffray. À Vienne on découvre en 1850, en plusieurs fragments ajustables, une statue au fond d'un puits romain. C’est une « statue d’Apollon en marbre de Paros. Le dieu debout appuyé sur un tronc d’arbre, au long duquel glisse le serpent Python, tient d’une main son arc ; le carquois est renversé. Le bras droit était passé derrière la tête…Cette statue d’un mètre de hauteur paraît être une œuvre hors-ligne »*. La statue a été restaurée par ses propriétaires, la famille Jouffray. *Session du Congrès archéologique de France tenue à Vienne en 1879 (Leblanc 1880)
En 1986 en fouillant la Maison de l'Atrium (Z. A. C En 1986 en fouillant la Maison de l'Atrium (Z.A.C. des Nymphéas) - on compte trois domus mitoyennes sous cette Z.A.C. - Anne Le Bot-Helly (fouilles 1984-1986) pense avoir situé le puits : il occupait le centre de la branche orientale du grand péristyle de la maison. La statue d’Apollon (état I et niveau de démolition de la maison de l'État II, extrême fin IIe-tout début IIIe) a pu appartenir à la décoration du jardin.
Nous avons ici une représentation d’Apollon archer, archer pour lutter contre les monstres ou contre la maladie. C'est une œuvre romaine destinée à l’ornement d’un jardin, comme nombre de statues de dimensions modestes. L'expression amollie du visage, dans une tradition de maniérisme inspirée de Praxitèle, nous inciterait à dater cette œuvre du IIe siècle ce qui nous met en phase avec le contexte archéologique.
Il semble intéressant, à partir de la découverte archéologique fortuite d’une sculpture brisée en plusieurs fragments au fond d’un puits, de la recomposer, et de la replacer dans le contexte qui était le sien, ici, de la faire revivre dans le jardin d’une « domus » qu’elle ornait…
Documentation Statue d’Apollon (Ht 1,05 m) en marbre découvert en plusieurs fragments au fond d’un puits en 1850 à Vienne, Musée archéologique. Inv. 314. Le Moniteur Viennois, 1er août 1850, p. 2 ; Journal de Vienne, 27 juillet 1850, p. 1 ; J. Leblanc, « Les découvertes faites à Vienne depuis l’année 1841 jusqu’à ce jour », C.A.F., XLVIe session, Vienne, 1879, Paris-Tours, 1880, p. 24 ; H. Bazin, Vienne et Lyon gallo-romains, Paris, Imprimerie Nationale, 1891, p. 75 (dessin), 155-156 ; E. Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, t. III, Paris, 1910, n° 2595 ; Ch. Picard, Manuel d’archéologie grecque. La sculpture, t. IV, IVe siècle, 2ème partie, 2 (1963), Paris, 1939-1963, p. 800, n. 1 ; E. Will, La sculpture romaine au Musée lapidaire de Vienne, Vienne, Syndicat d’initiative, 1952, n° 45 et pl. 3 ; O.R. Deubner, « Der Gott mit dem Bogen. Das Problem des Apollo im Belvedere », J.D.A.I., bd 94, 1979, p. 242-243, fig. 9 ; A. Pelletier, Vienne antique de la conquête romaine aux invasions alamanniques (IIème siècle avant - IIIème siècle après J.-C.), Roanne, Éditions Horvath, 1982, p. 399 ; Colloque Avignon 1996 : « La maison urbaine d’époque romaine en Gaule narbonnaise et dans les provinces voisines », Actes du colloque d’Avignon, 11-13 nov. 1994, Avignon, Service d’Archéologie du Conseil Général de Vaucluse, 1996, II, p. 418-419.
CNRS - Centre Camille Jullian Prises de vues Loïc DAMELET Philippe FOLIOT CNRS - Centre Camille Jullian Textes Danièle TERRER Contributions Anne LE BOT-HELLY Benoît HELLY DRAC de Rhône-Alpes Roger LAUXEROIS Musées de Vienne Centre Camille Jullian ©