Statut professionnel de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde : étude transversale de 50 dossiers dans la région de Monastir M Jguirim*, A Mahfoudh**, M Mahjoub**, A Mhenni*, R Alaya *, L Mani*, S Zrour*, I Bèjia*, M Touzi*, N Bergaoui* *Service de rhumatologie, Hôpital Fattouma Bourguiba – Monsastir ** Département de Médecine de travail de Monastir Introduction : La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique. L'handicap fonctionnel qu'elle engendre est à l'origine d’une incapacité fonctionnelle pouvant entraver l'activité professionnelle des patients. Notre étude a pour but d'évaluer le retentissement de la polyarthrite rhumatoïde sur l'activité professionnelle de ces malades. Matériels et Méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective transversale de 50 dossiers de malades atteints de polyarthrite rhumatoïde et recrutés au niveau du service et de la consultation de rhumatologie à l’hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir, entre Janvier 1999 et Janvier Ont été relevé les caractéristiques des malades atteints de la polyarthrite rhumatoïde, en plus de l'activité de la maladie évaluée par le score du DAS. Le retentissement professionnel de la PR a été évalué par le Work Ability Index (WAI). La qualité de vie était évaluée par le HAQ. Résultats : L’âge moyen de la population étudiée est de 48,14 ± 8,13 ans (extrêmes de 29 à 64 ans). sexe ratio F/H est de 4,55(figure 1). L’ancienneté moyenne de la maladie est de 12,12 ± 8,53 ans avec des extrêmes allants de 2 à 34 ans. La figure 2 représente le profil social de nos malades. Fig 1 : répartition de la population selon le sexe Fig 2 : profil social Le délai diagnostic moyen est de 3,28 ans avec des extrêmes allants de 3 mois à 16 ans. Il est de 3,54 ans chez les femmes et de 2,11 ans chez les hommes. Il est de 3,76 ± 4,1 ans chez les patients en arrêt de travail et de 2,8 ± 3,81 ans chez ceux en activité professionnelle (figure 3). La majorité des travailleurs atteints de la PR appartiennent au secteur de la confection (34 %) dont 100 % sont des femmes. la figure 4 représente les importants secteurs professionnels trouvés dans notre population d’étude. Fig 3 : délai diagnostic selon le statut professionnel et le sexe Fig 4 : répartition selon la profession. Des contraintes professionnelles physiques sont retrouvées dans 45 cas soit 90 %. La moitié de la population étudiée a arrêté l’activité professionnelle à cause de leur maladie. L’abandon de travail a été constaté dans 12 cas soit 48 %, il est volontaire dans 11 cas (44 %) et suite à un licenciement économique dans 1 cas (4 %) après une durée moyenne de la maladie de 63,83 mois. Une mise en invalidité a été constatée dans 7 cas (28 %) après une durée moyenne de la maladie de 99,57 mois. La figure 5 représente les différents statuts professionnels dans notre population d’étude. Fig 5 : statut professionnel La majorité des malades avait une PR très active au moment du diagnostic (48 %). L’atteinte extra-articulaire était plus fréquente chez les patients qui ont arrêté leurs travaux (figure 6). La figure 7 représente les principales caractéristiques des patients en arrêt de travail. Fig 6 : atteinte extra-articulaire selon Fig 7 : caractéristiques des patients en arrêt de le statut professionnel travail Discussion: Un des domaines où les répercussions de la PR sont importantes, est la vie professionnelle. Plusieurs études montrent qu’environ 50% de des patients sont obligés d’interrompre leur activité professionnelle généralement moins de cinq ans après le début de la maladie et 10% d’entre eux développent une PR sévère déterminant une invalidité grave en moins de deux ans. Il s’agit bien d’un problème de santé publique Les patients atteints de PR sont confrontées de façon chronique à une impotence fonctionnelle douloureuse, souvent polyarticulaire dont l’amélioration est fréquemment remise en cause par de nouvelles poussées évolutives. Notre étude montre que l'arrêt de travail au cours de la PR est plus important avec l’âge, l’atteinte extra-articulaire, l’incapacité fonctionnelle, l’activité de la maladie et le bas niveau d'instruction. La prise en charge doit être pluridisciplinaire ayant pour objectif réduire le handicap : * l’apprentissage des mécanismes qui contribuent à aggraver les déformations * l’apprentissage des gestes utiles et nuisibles, * l’entretien de la souplesse et d’un bon tonus musculaire, * les adaptations qui transforment une incapacité en capacité, * l’appareillage qui limite l’évolution des déformations, * la prise en charge psychologique, * l’information sur les droits et les aides financières éventuelles, les possibilités de réinsertion ou d’adaptation de poste de travail Conclusion: L'arrêt de travail au cours de la PR semble être lié à plusieurs facteurs : le degré de lésions structurales, l'activité de la maladie, la douleur mais aussi des facteurs liés au patient lui- même comme l'âge avancé, l'incapacité fonctionnelle, le bas niveau d'instruction ainsi que le profil psychologique.