Dans les coulisses du Raid et du GIGN http://www.rigolus.com

GIGN, Raid. Derrière ces abréviations se cachent deux unités d'élites, qui ont eu fort à faire pendant la vague d'attentats qui a secoué la France. Mais qui se cache derrière les cagoules ? Comment s'entrainent ces commandos ? Comment interviennent-ils ? Linternaute vous dit tout sur le Raid et le GIGN.

Quelle est la différence entre Raid et GIGN Quelle est la différence entre Raid et GIGN ? Le GIGN est le groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale, chargé des opérations de contre-terrorisme, de lutte contre le banditisme et de protection des otages. Le Raid est son pendant au sein de la Police nationale. Habituellement, les missions sont réparties en fonction du territoire d'intervention : urbain pour le Raid (notamment en Ile-de-France), rural pour le GIGN. Mais aussi en fonction des missions : le GIGN est particulièrement efficace dans les détournements d'avion.

Travaillent-ils ensemble. D'habitude non Travaillent-ils ensemble ? D'habitude non. Mais le 9 janvier 2015 est une date clef pour les services d'intervention. Car le GIGN, le Raid, mais aussi la BRI (Brigade de recherche et d'intervention de la police) sont intervenus de manière coordonnée pour neutraliser les terroristes présumés, Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële et à la porte de Vincennes. C'est une première pour ces organisations souvent considérées commerivales.

D'où vient le GIGN. Début des années 1970 D'où vient le GIGN ? Début des années 1970. Le terrorisme fait rage edans n Europe : 17 personnes trouvent la mort une prise d'otage aux Jeux olympiques de Münich (dont onze athlètes israéliens). La gendarmerie française, pour contrer ce phénomène, décide de créer un commando d'élite destiné à répondre aux situations d'urgence : neutralisation des terroristes, sécurisation des otages, interventions en milieux hostiles... Le GIGN (Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale) voit le jour en 1974, sous le commandement de Christian Prouteau. Les gendarmes allient armement et entraînement de pointe, comme le montre cet étonnant reportage réalisé à l'époque par TF1 (voir la vidéo). Ils interviennent notamment à Djibouti, en 1976, où un bus d'enfants est pris en otage par des militants indépendantistes. 

Pourquoi le Raid est le frère ennemi du GIGN Pourquoi le Raid est le frère ennemi du GIGN ? En 1985, la Police nationale décide de s'inspirer de l'exemple du GIGN et de créer sa propre unité d'élite destinée à lutter contre le grand banditisme et le terrorisme. Le ministre de l'Intérieur Pierre Joxe place Robert Broussard - le commissaire à l'origine de l'arrestation sanglante de Jacques Mesrine - à la tête du Raid. On justifiera plus tard le nom de l'organisation en attribuant la signification : "Recherche, assistance, intervention, dissuasion". Très vite, la rivalité entre gendarmes et policiers devient très vive. Sur cette image de 1993, les hommes du RAID se préparent à intervenir dans l'école maternelle de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où se retranche un homme surnommé "Human Bomb".

Combien de policiers et gendarmes tués Combien de policiers et gendarmes tués ? Le risque est inhérent aux activités de ces groupes d'élite. Au sein du Raid, 3 policiers ont été tués dans le cadre d'interventions depuis 1985. Le bilan est de 11 morts parmi les gendarmes du GIGN. La plupart des gendarmes ont été tués lors des entraînements ultra-difficiles plutôt que sur un lieu d'intervention. Sur cette image, ils enterrent un camarade abattu par un forcené, à Valaurie, dans la Drôme, en 1997. 

Ont-il le droit de tuer. Non, sauf s'ils y sont obligés Ont-il le droit de tuer ? Non, sauf s'ils y sont obligés. Le 15 mai 1993, Erick Schmitt, le preneur d'otage bardé d'explosifs de la maternelle de Neuilly-sur-Seine est tué par les policiers du RAID. Certains journalistes mettront en cause la nécessité d'abattre l'homme, qui s'était assoupi peu avant l'assaut (selon les policiers, il aurait menacé de faire sauter une bombe en se réveillant). Raid et GIGN ont pour politique officielle de repousser au maximum l'instant du premier coup de feu. Une cible n'est "neutralisée" (blessée et désarmée ou bien tuée) que lorsqu'elle met directement en danger la vie des otages ou des forces d'intervention. 

Quelle est l'intervention la plus spectaculaire du GIGN Quelle est l'intervention la plus spectaculaire du GIGN ? Parmi les 1600 interventions assurées par le GIGN en plus de 40 ans, l'une des plus spectaculaire est probablement la prise d'otages du vol Air France Alger-Paris, en décembre 1994. Quatre terroristes du Groupe islamique armé ont détourné l'avion et tué trois passagers. Lors d'un ravitaillement à Marseille, les gendarmes pénètrent à bord de l'Airbus A300. Pendant plus de 15 minutes, des tirs sont échangés dans l'appareil. L'assaut du GIGN se solde par la mort des terroristes. Aucun passager ou gendarme n'est tué. 

Pourquoi ne voit-on jamais leur visage Pourquoi ne voit-on jamais leur visage ? Qui se cache derrière la cagoule ou le casque ? Impossible de le savoir puisque les membres des deux organisations sont soumis à un strict anonymat. Deux arrêtés de 2011 confirment cette règle, appuyée par les services de renseignement. En effet, s'ils intervenaient à visage découvert, policiers et gendarmes seraient soumis à des pressions ou représailles dans le cadre de leurs activités. 

Comment entre-t-on dans ces unités d'élite Comment entre-t-on dans ces unités d'élite ? D'abord, il faut être policier ou gendarme de carrière. Ensuite, un critère d'âge est retenu : il faut avoir moins de 32 ans pour postuler au GIGN et 40 ans pour être candidat à une fonction exécution au Raid. Pour les policiers, un concours commun est organisé entre Raid et GIPN (les versions "régionales" du Raid) afin de trancher entre les dossiers retenus : les candidats doivent ensuite passer des épreuves de résistance (boxe anglaise, privations de sommeil...) et des tests psycho-techniques. Côté GIGN, on prend en compte les états de service des recrues potentielles avant de les soumettre à des épreuves sportives : pompes, course, nage, saut depuis un viaduc... Dans les deux cas, seules quelques candidatures sont retenues chaque année.

Combien sont-ils ? Le Raid compte environ 170 fonctionnaires contre 380 pour le GIGN. Ces effectifs comptent les policiers et gendarmes prêts à l'intervention, mais aussi les fonctions support, le commandement, les médecins, les psychologues... Ici, une unité d'une dizaine de policiers du Raid traverse le Boulevard périphérique de Paris afin de rejoindre le site de l'épicerie Hyper Cacher, le 9 janvier 2015. 

RAID, GIGN : combien ça coûte. Pas si cher, serait-on tenté d'écrire RAID, GIGN : combien ça coûte ? Pas si cher, serait-on tenté d'écrire. Selon les chiffres publiés par l'AFP, le budget de fonctionnement du GIGN s'élève à 1,9 million d'euros par an, contre 2,17 au Raid.

Que font les membres du GIGN le reste du temps Que font les membres du GIGN le reste du temps ? Les interventions ne sont pas toutes médiatiques. En 40 ans, le GIGN a pratiqué 1 600 opérations, c'est à dire entre trois et quatre par mois : arrestations d'individus dangereux, protection de hautes-personnalités... Il effectue également des missions de renseignement et de conseil à l'endroit des sites sensibles français. Et comme le révèle une étude sociologique, les gendarmes passent eux-mêmes le balai dans leur caserne de Satory le vendredi après-midi.

Comment s'entraînent-ils. Avec acharnement Comment s'entraînent-ils ? Avec acharnement. Les policiers du Raid et les gendarmes du GIGN pratiquent plusieurs heures de sport par jour, en individuel ou en collectif. Cyclisme, course à pied, natation, judo, krav-maga... A Satory, une tour en béton sert à se tester sur des missions d'escalade ou de saut. Autre obsession : le tir. 100 cartouches seraient utilisées chaque jour par les hommes du GIGN dans un stand ouvert 24 heures sur 24. 

De quel armement disposent le Raid et le GIGN De quel armement disposent le Raid et le GIGN ? Evidemment, l'arsenal est impressionnant. Chaque membre du Raid dispose (comme ses homologues du GIGN), de dizaines d'armes différentes : pistolets semi-automatiques Glock, pistolets-mitrailleurs Heckler & Koch, fusils à pompe ou de précision. Grenades (éclairantes, aveuglantes, offensives), mitrailleuses, explosifs (notamment pour s'introduire dans un lieu) ou armes non-létales (Tazer...) sont également utilisées par les groupes d'élite. 

Les Français possèdent-ils les meilleures unités d'élite Les Français possèdent-ils les meilleures unités d'élite ? Difficile de répondre à cette question. Néanmoins, le savoir-faire des brigades d'élites françaises s'exporte dans de nombreux pays. Ainsi, le GIGN a entraîné en 2014 les jeunes femmes de la garde présidentielle de l'autorité palestinienne dans un camp de Jéricho, en Cisjordanie. L'organisation a également participé à de multiples interventions françaises : en Afghanistan, au Mali...

Qui prend les décisions lors d'une intervention Qui prend les décisions lors d'une intervention ? Le Raid est place sous l'autorité directe du directeur général de la Police nationale tandis que le GIGN dépend du directeur général de la gendarmerie nationale. Ces deux hommes sont auprès du ministre de l'Intérieur. En cas de crise grave, ces directeurs mais aussi les préfets peuvent faire appel à ces deux unités d'élite, en fonction du territoire ou du type de mission. En revanche, les modalités de l'intervention sont décidées par les commandants du Raid et du GIGN, respectivement Jean-Michel Fauvergue et Hubert Bonneau.

Quel bilan tirer de l'action du GIGN Quel bilan tirer de l'action du GIGN ? Selon le GIGN, l'organisation a mené 1600 opérations en 40 ans, interpellant 1500 personnes, libérant 625 otages et maîtrisant 260 forcenés. Dans 80% des cas, la négociation a permis la résolution des cas. Sur cette image, des policiers du Raid libèrent les otages du magasin Hyper Cacher à Paris, le 9 janvier 2015. 

Vu sur humourpps.com