1 La norme individuelle : étude pilote sur le lien perception-production Martine Toda LPP et ENST-LTCI (UMR 5141) Crédits : Projet ASPI (EU 6 th FP )
2 Variation inter-individuelle Un fait : Le bruit de friction des fricatives sibilantes varie selon les individus Hypothèse 1 : cette variation provient de la différence de la forme du conduit vocal (dont l’anatomie structurelle et fonctionnelle) /s/
3 Variation individuelle : existence de facteurs cognitif Hypothèse 2 : La cible phonétique diffère selon les individus – il existe une norme individuelle
4 Modèle phylogénétique du changement phonétique (1) L’enfant construit sa cible phonétique d’après les réalisations auxquelles il est exposé
5 Modèle phylogénétique du changement phonétique (2) À son tour il transmet des indices sur sa cible, au travers de ses réalisations (qui subissent les contraintes des particularités de son conduit vocal)
6 Modèle phylogénétique du changement phonétique (3) Les réalisations phonétiques auxquelles l’enfant est exposé sont potentiellement différente d’un enfant à un autre La cible phonétique des individus est donc potentiellement différente : on suppose l’existence d’une norme individuelle
7 Quelques données Études sur le lien production-perception –Newman (2001) : Temps de réponse plus court lors d’une tâche de discrimination (stimuli naturels) pour les sujets dont les catégories /s/ et / ʃ / sont plus distinctes –Perkell et al. (2004) : les sujets qui sont meilleurs auditeurs et ont une articulation plus distincte entre /s/ et / ʃ / sont aussi de meilleurs locuteurs (produisent des sons plus distincts)
8 Expérience
9 Production et perception sujet par sujet Expérience de perception –Tâche d’ajustement –Tâche d’identification Enregistrement audio de mots lus (3 répétitions) dans le même contexte que les stimuli 11 Sujets de langue maternelle japonaise (monolingues ou langue japonaise dominante)
10 Tâche d’ajustement (Démonstration) Bruits de friction (extrait de fricatives contenues dans un mot) Bruits originaux et filtrés Ajustement du filtre passe-bande (largeur de bande de 1 Bk; espacés de 0,5 Bk) pour que le son filtré « ressemble au mieux » au son original 2 présentation de 18 stimuli produits par des locuteurs japonais
11 Stimuli Spectre du bruit original Bruits filtrés
12 Tâche d’identification Mêmes stimuli Choix forcé : entendez-vous un /s/ ou un /s j / (Démonstration) Seuls les stimuli correctement identifiés sont pris en compte pour l’analyse
13 Enregistrement sonore Mots ‘assari’ et ‘kass j a’; lus trois fois Enregistrement direct sur ordinateur dans une pièce calme Indice de fréquence du bruit de friction : fréquence du pic sur le spectre lissé (lissage LPC avec 2 coefficients pour une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz) Spectre lissé Fréquences (Hz) Intensité relative (dB) /s j / Pic
14 Prédictions Lorsqu’il perçoit un son de parole, l’auditeur va chercher un indice acoustique en fonction de sa norme individuelle L’auditeur aura tendance à sélectionner un filtre proche de sa propre cible acoustique (son pic)
15 Prédictions Sujet A: pic plus grave que le stimulus Sujet B: pic plus aigu que le stimulus Stimulus /s j / Le bruit renferme des informations complexes, qui se répartissent sur plusieurs zones de fréquences
16 Résultats
17 Réponse moyenne (fréquence centrale du filtre) et fréquence du pic
18 Réponse moyenne en fonction de la fréquence du pic du sujet Corrélation signigicative mais faible pour /s j / r = 0,38 Deux valeurs extrêmes pour /s/ Production Perception Suggèrent - l’utilisation d’un indice acoustique qui a peu de lien avec la fréquence du pic, - ou une surdité des hautes fréquences ?
19 Étude pilote Corrélation significative mais très faible Les résultats tendent à aller dans le sens de l’hypothèse
20 Amélioration du protocole expérimental Variation inter-répétitions importante (jusqu’à 8 filtres d’écart ; 2,45 filtres d’écart en moyenne – 4 et 1,23 Bk, respectivement) –Nombre de présentation (= 2) insuffisant La fréquence du pic du spectre lissé n’est nécessairement adéquat pour mettre en relation le spectre produit par les auditeurs et leurs réponses à la tâche d’ajustement –Demander aux auditeurs d’ajuster leur propres productions pour pouvoir quantifier leurs production sur la même échelle (mêmes critères) que les réponses
21 Effet mode parole / mode auditive ? Stimuli correctement identifiésToutes les réponses Taux d’identification correcte globale = 34,7 %
22 Taux d’identification correcte en fonction des stimuli Stimuli peu ambigus Stimuli équivoques Seuil du hasard (50%) Stimuli ambigus %
23 Amélioration du protocole expérimental (suite) Entraîner les auditeurs à répondre en mode parole –Faire passer la tâche d’identification en premier ou simultanément Et pour réduire la variation –Augmenter le nombre d’auditeurs –Sélectionner les stimuli « robustes » (les moins ambigus) ou créer des stimuli artificiels répondant à ce critère Vérification de la cible présumée avec une tâche d’ajustement de paramètres d’un bruit synthétique pour faire des fricatives les plus « typiques » pour l’auditeur
24
25 Hertz-Bark conversion (Traunmüller 1990) freq Bk = (26.81 / (1 + (1960 / freq Hz ))) Intervalle utilisé