Diaporama de Jacky Questel

Ne passez pas trop rapidement sur ces différentes photos : elles ont toutes ou presque quelque chose à nous dire pour fortifier notre foi, et nous apprendre à marcher sur la trace de nos Anciens, qui nous ont laissé de tels témoignages de leur amour pour leur Dieu. Alors, méditez-les. Elles vous parlent tout autant ou plus que le texte du diaporama.

Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses. Car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. Seconde lettre de Saint Paul aux Corinthiens.

Que veut donc dire Paul dans cette phrase à l'emporte-pièce, qui prend tous nos raisonnements et toutes nos convictions à rebrousse-poil ? Et comment, lorsqu'on est trop faible, on peut se sentir fort ? Je vais vous transcrire in extenso ce que nous dit à ce sujet Marie-Noëlle Thabut dans sa "Petite Chronique Biblique" publiée dans "Magnificat" de juillet 2012 : Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort, écrit Paul aux Corinthiens. Ce faisant, non, il ne cultive pas le paradoxe. En toute simplicité, il nous confie sa merveilleuse expérience spirituelle.

Lui qui pouvait s'enorgueillir de tant de richesses humaines et intellectuelles a découvert que l'on ne rencontre Dieu que dans la pauvreté. En cela, il rejoint l'expérience de Moïse et celle d'Elie. Le premier a rencontré le Seigneur du Buis- son ardent, non pas lorsqu'il comptait parmi les puissants de la Cour de Pha- raon, mais lorsqu'il était devenu un pa- ria dans le Sinaï. Elie, le grand et violent prophète de la Cour de Samarie, a ren- contré Dieu, lui aussi, lorsqu'il était ré- duit à la plus extrême solitude. J'ajouterai quelque chose aux exemples choisis par Noëlle Thabut. Si Moïse et Elie étaient tombés dans une pauvreté des biens matériels qui a dépouillé suffisamment leur esprit pour rencontrer Dieu, il n'en est pas tout à fait de même de Paul.

Nous pouvons être riches de biens maté- riels, immensément riches, mais éprouver dans notre cœur combien nous avons be- soin de Dieu, et qu'il est bien notre plus précieuse richesse. Le mot hébreu dans ce sens est anawim : les pauvres de Dieu. Savoir que c'est de lui que nous avons be- soin. Dans la parabole du riche et de Lazare, il n'est nullement reproché au riche d'être riche, mais de n'avoir pas vu son frère dans le besoin. De n'avoir pas compris que sa première richesse était ce qu'il offrait aux autres, pour l'amour de Dieu. Peut-être que trop de possessions nous aveuglent et nous endurcissent. Mais en elles-mêmes elles ne sont pas obstacle. Et nous sont données justement pour per- mettre un partage.

Bon, d'accord, la vraie pauvreté est le sens du besoin que l'on a de Dieu. Mais pour- quoi donc cette pauvreté nous rend-elle forts ? Si j'en crois Saint Paul, plus nous avons le sens de notre misère et de notre besoin de Dieu, plus nous sommes forts ? En fait, oui, nous devons faire l'expérience de ce dénuement, nous rendre compte de notre incapacité à aller vers Dieu de notre seule volonté. Ou, encore pire, ne pas nous prévaloir de ce que nous pouvons réussir en ce sens. Nous devons savoir, nous devons expérimenter au plus profond de nous que, si nous réussissons quelque chose, ce n'est pas NOUS qui réussissons, mais l"Esprit de Dieu qui veut bien travailler en nous.

Nous avons tendance à être comme le pharisien qui se tenait dans le Temple : tu vois, Seigneur, ce que suis capable de réus- sir ! J'espère que tu es content de moi ! Je fais tout tellement bien ! Je réussis si par- faitement… Alors, évidemment, si je suis déjà emplie d'auto-satisfaction, comment Dieu pour- rait il entrer en moi ? Oui, il me sortira "même le peu que j'ai". Pourquoi ne prendrais-je pas une parabole moi aussi ? Imaginez un de ces couples qui vit ensemble depuis longtemps et décide de ce marier. Ils sont incapables de faire une liste de mariage, ils ont déjà tout leur appartement équipé. Oui, ils auraient sû- ement besoin, tout simplement, de votre amitié, mais ne savent pas le dire. Et vous êtes là à vous demander ce que vous pour- riez bien offrir pour leur faire plaisir…

"C’est dans la conscience, le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est avec Dieu, et où sa voix se fait entendre que se découvre la loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du pro- chain" (Gs 1, 16). Alors, dites-moi, comment la voix de Dieu pour- rait-elle se faire entendre au plus secret de notre conscience, si nous avons le cœur et l'esprit en- combrés de tant de choses ? Nos enfants, nos bébés, ne se posaient pas tant de soucis ! Ils avaient faim, ils pleuraient, et on leur donnait ce dont ils avaient besoin. Plus tard, on a essayé aussi de leur donner de la sagesse. C'est là qu'ils ont commencé à nous dire : "je sais ! Je sais le faire ! J'ai compris !!" et ce que nous avions à leur donner, nous ne le pouvions pas… Plus tard, peut-être, lorsqu'ils découvrent qu'en fait ils ne savaient pas, s'ils ont assez d'humilité pour le re- connaitre, ils reviendront vers nous.

Plus tard, peut-être, lorsque nous décou- vrirons qu'en fait nous passons à côté de l'Amour, aurons-nous assez d'humilité pour le reconnaitre, assez de courage pour déblayer la route de notre conscien- ce de tout ce fatras inutile, et lui laisse- rons-nous la route libre. Alors, nous serons forts de la force même de Dieu, car nous aurons compris que seul il agit en nous, et que nous n'y sommes pour rien, que, au contraire, nous gâ- chions tout par notre présomption et notre orgueil. Nous saurons que l'Esprit de Dieu habite en nous, que c'est un hôte de marque, mais que c'est peut-être aussi un hôte de passage. Accueillons-le avec reconnais- sance et humilité.

Alors, nous pourrons dire comme Saint Paul : c'est lorque je suis faible que je suis fort, car ma force, c'est mon Dieu qui est en moi et qui a permis que je sa- che enfin lui réserver une place.

Photos de diverses sources, libres de droit. Citation de Marie-Noëlle Thabut, Texte : Jacky Musique : Buxehude par Michel Chapuis : Magnificat primi toni, Dorian Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix