Le tableau que tu vas découvrir a été peint en 1631 par un peintre français, Lubin Baugin. Tu devras au cours du jeu trouver un titre à ce tableau. Pour répondre à certaines des questions qui vont suivre tu auras besoin d’écrire. Prends donc un cahier ou ton ardoise et de quoi écrire : tu peux commencer à jouer !

Attention, le tableau va apparaître très rapidement. Note tous les objets que le peintre a représentés. Pour t’ aider : il y a dix objets !!!!!!!

fermé par une cordelière Un vase avec trois fleurs Un objet accroché au mur : un plat, un cadre… ? Un verre rempli Du pain Un objet en parti caché : le manche d’un couteau ? Un plateau de jeu Un petit sac fermé par une cordelière Un instrument de musique Un jeu de cartes Un livre

Soyons plus précis ! Un verre de cristal ciselé rempli de vin. Un vase avec trois fleurs : des œillets. Une boule de pain Un plateau de jeu : une boîte d'échiquier ; dépliée, on dispose sur les cases blanches et noires les différentes pièces du jeu. Un jeu de cartes laissant voir sur le dessus, le valet de trèfle. Un livre de musique sur lequel sont dessinées des portées avec des notes.

Une mandore La mandore ou mandole est un instrument de musique semblable au luth, avec 3, 4 ou 6 cordes. C’est l’ancêtre de la mandoline. Une mandore Le Joueur de luth, Le Caravage 1595

Une bourse Une bourse était un petit sac de cuir ou d’étoffe, resserré par un cordon dans lequel on mettait son argent. La bourse était fixée à la ceinture des vêtements. Aujourd'hui, on utilise un porte-monnaie. Le prêteur et sa femme, Marinus van Reymerswale 1539 Une bourse La Diseuse de bonne aventure, G. De La Tour vers 1630

Une perle allongée Les perles, petites boules de nacre, produites par certains coquillages, étaient au XVIIème siècle très appréciées. Lorsqu’on avait les moyens d’en acheter car elles coûtaient très cher, on les faisait transformer en bijoux ( colliers, boucles d’oreilles…) ou en accessoires ( épingles à chapeau, boucles de manteaux, de chaussures…) Les portraits de cette époque montrent bien la passion de la noblesse européenne pour les perles. Portrait d’Olympe Mancini, atelier Pierre Mignard, XVIIème S. Une perle allongée La Jeune Fille à la perle, Johannes Vermeer 1665

dans lequel rien ne se reflète! Au début du XVIIème siècle, les miroirs étaient de véritables produits de luxe. Pour obtenir un miroir, on recouvrait une glace de verre d’une couche d’étain. C’était un travail long et dangereux (les ouvriers manipulaient des produits très toxiques) La mise au tain (l’application de la couche d’étain) était une opération délicate et difficile ce qui explique que les miroirs s’abimaient relativement rapidement, ne réfléchissant plus parfaitement les objets. Un miroir dans lequel rien ne se reflète! À la Renaissance, les fabricants européens mirent au point une méthode supérieure de miroir en verre recouvert d'un amalgame d'étain-mercure. La date exacte et le lieu de la découverte est inconnu, mais Venise est réputée au XVIe siècle pour ses verreries utilisant cette nouvelle technique. Les miroirs et glaces de cette époque restent des produits de luxe. A la fin du XVIIe siècles, les deux tiers des foyers parisiens avaient pu acquérir un miroir qui passa ainsi de statut de « bijou » à celui d’objet de décoration. Une de ses utilisations les plus spectaculaires dans le domaine de l’architectures durant l’époque Louis XIV fut l’aménagement de la célèbre Galerie Des Glaces au château de Versailles. La miroiterie s'occupe de la transformation des plaques de verre anciennement appelée « verre à glace », en glaces. Celle ci se faisait par la mise au tain, ou étamage des glaces. L'étamage est une opération de traitement de surface qui consiste à appliquer une couche d'étain sur une pièce métallique ou autre. En miroiterie, l'étamage consiste à couvrir d'une feuille d'étain ou de tain, préparée et dissoute en partie, la surface du dessous ou derrière d'une glace et miroirs pour qu'ils réfléchissent parfaitement les objets. Cet art ancien est maîtrisé en France à partir du XVIIe siècle. Les glaces, d'abord fabriquées à Venise sont ensuite produites en France à la manufacture des Glaces créée par Colbert en 1665. La galerie des Glaces du château de Versailles, construite entre 1678 et 1684 comporte 357 miroirs dont chacun coûtait à l'époque trois fois plus cher qu'un tableau de Rubens !

Un vase avec trois œillets Un miroir Un verre rempli de vin Une boule de pain Une perle allongée Un échiquier Une mandorle Une bourse Un jeu de cartes Un livre de partitions de musique

la peinture animalière. Tu auras remarqué que dans ce tableau ne sont représentés que des objets et des fleurs. On appelle ce genre de peinture une nature morte. Il existe d’autres genres en peinture : la peinture d’histoire (avec comme sujets la mythologie, la religion, les scènes de bataille, les événements historiques), les scènes de genre (scènes d’intérieur telles que les repas ou les scènes de rue), le portrait (des monarques , des personnes célèbres, de simples modèles anonymes), le paysage, la peinture de fleurs, la peinture animalière. La définition du dictionnaire « La nature morte : Objets ou êtres inanimés (végétaux coupés, animaux morts) faisant le sujet essentiel d’un tableau ; genre de peinture qui s’attache à les représenter ».

1 2 3 A B C Sauras-tu reconnaître parmi ces tableaux les natures mortes ? 1 2 3 A B C

Les natures mortes : (A, 2) et (A, 3) Le portrait : (B, 2) et (C, 3) La scène de genre : (C, 2) La peinture d’histoire : (A, 1) et (B, 3) Le paysage : (B, 1) et (C, 1) 1 2 3 A B C

Parfois, il arrive qu’ une nature morte se « cache » dans un tableau. Sauras-tu retrouver dans ce tableau d’Edouard Manet deux natures mortes ? Edouard Manet- le Déjeuner (dit dans l'Atelier) - 1868 - 118 x 153 cm Exemple : cette peinture d'Edouard Manet ne présente pas moins de 3 natures mortes dont 2 sur des thèmes classiques : les armes, à gauche, le repas et les aliments, à droite. Au fond on sent une représentation moins forcenée de l'exotisme, au travers du pot et de la plante, disons que cela compte pour rien.

Les aliments Les armes Le déjeuner dans l’atelier Edouard Manet 1898 Edouard Manet- le Déjeuner (dit dans l'Atelier) - 1868 - 118 x 153 cm Exemple : cette peinture d'Edouard Manet ne présente pas moins de 3 natures mortes dont 2 sur des thèmes classiques : les armes, à gauche, le repas et les aliments, à droite. Au fond on sent une représentation moins forcenée de l'exotisme, au travers du pot et de la plante, disons que cela compte pour rien.

Le XVIIe siècle est une période faste pour la nature morte Le XVIIe siècle est une période faste pour la nature morte. Les peintres se spécialisent : certains peignent des bouquets, d’autres s’intéressent au thème des tables servies. En Espagne, les natures mortes sont plus simples ; il n’y a pas l’accumulation d’objets somptueux qu’on retrouve dans les natures mortes des pays du Nord. Corbeille de fleurs, Jan Brueghel dit de Velours vers 1620 Nature morte avec une tourte de dinde, Peter Van Claez 1627 BRUEGHEL Jan BRUEGHEL de Velours (dit) Titre Corbeille de fleurs Période création/exécution 1er quart 17e sièclela mort - crâne humain, squelette - le temps qui passe - montre, sablier, bougies, lampes à l'huile, fleurs fanées, bulles de savon - la vanité du savoir - livres,  instruments scientifiques - la vanité des biens - argent, bijoux - la vanité du pouvoir - couronnes, spectre, armes - la vanité des plaisirs humains - instruments de musique, cartes à jouet, jeux, pipes, vin - Ces oeuvres sont des invitations à la méditation mais ne « ne disent rien des moyens de dépasser cette vanité ». les arts et les sciences par des livres, des cartes, et des instruments de musique. Le pouvoir et la richesse sont représentés sous la forme de bourses et de joyaux. Les plaisirs terrestres apparaissent comme autant de cartes à jouer, ou de gobelets. L’iconographie concernant la mort est certainement la plus importante et la plus diversifiée. Ce sont des crânes, des fleurs fânées, des fruits pourissants, des verres vides, des chandelles consumées, des sabliers ou encore des luths ou des violons aux cordes rompues. Plat avec citrons, panier avec oranges et tasse avec rose Francisco de Zurbarán Vers 1633 Coing, Chou, Melon et Concombre Juan Sanchez Cotan 1602

En France, les vanités sont très répandues.  Une vanité est une nature morte dans laquelle les objets sont choisis pour évoquer la vie terrestre, ses plaisirs et ses excès, le temps qui passe et la mort inévitable… Les vanités montrent des objets qui représentent : la mort - crâne humain, squelette - le temps qui passe - montre, sablier, bougies consumées, fleurs fanées, fruits abimés, bulles de savon - les arts et les sciences - livres, cartes, instruments de musique ou de sciences - le pouvoir et la richesse - armes, bourses, bijoux, joyaux - les plaisirs terrestres - instruments de musique, cartes à jouer, jeux, vin - Vanitas (Vita brevis, ars longa) , Evert Collier 1672 Vanité, Franciscus Gysbrechts deuxième moitié du XVIIe siècle

Regarde attentivement cette nature morte puis retrouve parmi les 2O images de la diapositive suivante les objets qui figurent sur ce tableau.

1 2 5 3 4 6 7 9 12 16 8 10 11 13 16 14 15 17 18 19 20

Seuls 8 objets parmi les 20 proposés dans la diapositive précédente figurent sur ce tableau. 3 1 5 15 12 7 8 9

Quels sont parmi ces 8 objets, ceux qui peuvent être associés au temps qui passe ? aux arts et aux sciences ? au pouvoir et à la richesse ? aux plaisirs terrestres ? 3 1 5 15 12 Quels sont parmi ces 8 objets, ceux qui peuvent être associés au temps qui passe ? aux arts et aux sciences ? au pouvoir et à la richesse ? aux plaisirs terrestres ? 7 8 9

Les arts et les sciences : Le pouvoir et la richesse : Le temps qui passe : 8 Les arts et les sciences : 1, 5, 9, 15 Le pouvoir et la richesse : 3, 7, 12 3 1 5 15 12 Le temps qui passe : 8 Les arts et les sciences : 1, 5, 15, 9 Le pouvoir et la richesse : 3, 12, 7 7 8 9

Et dans le tableau de Lubin Baugin, quels sont les objets qui peuvent être associés au temps qui passe ? aux arts et aux sciences ? au pouvoir et à la richesse ? aux plaisirs terrestres ?

Les objets sont également choisis les sensations que nous procurent Tu l’as compris, une vanité est composée d’objets symboliques qui évoquent les plaisirs de la vie , le temps qui passe et la mort inévitable... La plupart de ces objets sont également des symboles religieux : le pain et le vin rappellent le Christ, les œillets l'amour pour Dieu. Les fleurs : l’odorat Les fruits : le goût Le bois, le cuir, le métal : le toucher Le miroir : la vue Lorsque la nature morte invite à la réflexion sur le temps qui passe et la vanité des plaisirs ce monde face à la certitude de la mort, on parle de « vanité », genre particulier de la nature morte. Portent Le pain et le vin sont des objets chargés, au XVIIème siècle, de connotations sacrées. Ils renvoient au repas eucharistique. Quant aux oeillets, ils symbolisent au XVIIème siècle l'amour sacré. Les objets sont également choisis pour représenter les sensations que nous procurent nos différents sens. Le livre de musique : l’ouïe

Sauras-tu dans le tableau de Lubin Baugin retrouver les objets qui évoquent l’odorat, la vue, l’ouïe, le goût et le toucher ?

Cette nature morte sollicite nos cinq sens : la vue (le miroir), l'ouïe ( la mandore, la partition de musique), l'odorat (les œillets), le goût (le pain, le vin), le toucher (l’échiquier, les cartes, la bourse, la perle).

Lubin Baugin a représenté des objets qui symbolisent nos cinq sens : la vue (le miroir), l'ouïe (la mandore, la partition de musique), l'odorat (les œillets), le goût (le pain, le vin), le toucher (l’échiquier, les cartes, la bourse, la perle).

Tu admireras aussi la grande habileté du peintre à restituer les matières et matériaux constituant les objets représentés. Les diagonales ( le bord de la boîte et le damier de l’échiquier, la position de la mandore) attirent notre regard au centre du tableau. La lumière vient de la gauche, là où sont les couleurs chaudes.

Et maintenant, que tu as découvert un certain nombre de choses concernant ce tableau, sauras-tu lui trouver un titre ?

Le titre de ce tableau est   " Nature morte à l'échiquier " Ce tableau a été interprété comme une "Allégorie des cinq sens" ou encore une "Allégorie des deux Amours", opposant la vie profane et les plaisirs de l'amour charnel à la vie religieuse et à l'amour sacré.

Si tu vas à Paris, tu pourras admirer ce tableau au musée du Louvre dans une salle où sont exposées des nature mortes du XVIIe siècle.