ETUDE DES ACCIDENTS EN CANYON EN 1998 Docteurs GAUMER Raymond - KANEKO Yves Commission Médicale Nationale de la Fédération française de Spéléologie.

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ETUDE DES ACCIDENTS EN CANYON EN 1998 Docteurs GAUMER Raymond - KANEKO Yves Commission Médicale Nationale de la Fédération française de Spéléologie

Cette étude avait pour ambition de faire l’inventaire de tous les accidents en canyon, survenus en France en 1998 et ayant nécessité une intervention de tous les services officiels de secours. En fait, aujourd’hui nous vous présentons le bilan des interventions réalisées par les PGHM et les CRS de montagne, grâce à leurs centres de formation respectifs basés à Chamonix, le CNISAG et le CNEAS qui ont centralisé les fiches de recueil de données avant de nous les transmettre.

L’enquête porte donc sur 85 blessés secourus, pour un total de 71 interventions, et nous pensons qu’elle couvre la plus grande partie des opérations de secours en Nous étudierons successivement, présentés sous forme de tableau, d’abord les conditions dans lesquels se sont déroulées ces accidents, puis le profil des blessés et de leurs lésions. Nous essayerons ensuite de tirer des conclusions, qui pourront être utilisées en matière de prévention.

I – Les circonstances : Unité de secours :

Date des accidents : Maximum de secours en août (36/85 soit 42%), avec un pic à 12 blessés entre le 13 et le 17 août 99

Conditions météo : Mauvaises sur un seul secours, mais à cause d’un vent violent qui a gêné l’intervention héliportée.

Niveau d’eau :

Département : 48.2% des blessés ont été secourus dans les Alpes Maritimes, 14.1% en Corse et 10.5% dans l’Isère.

Heure de l’accident :

Délai entre accident et alerte :

Délai entre alerte et sortie du canyon :

Nature du secours demandé :

Présence d’un médecin :

Mode d’évacuation :

Conditions d’encadrement :

II – Le blessé :

Sexe etAge :

Equipement :

Causes de l’accident :

Niveau de conscience au moment de la découverte de la victime :

Types de pathologie :

Localisations des plaies :

Gestes effectués :

IV – Conclusions : Tout d’abord, nous rappelons que les chiffres collectés ressortent d’interventions réalisées par les gendarmes des PGHM et les CRS de montagne, officialisées chacune par un procès verbal. Il y a eu 71 interventions de secours en canyon, pour évacuer 85 blessés, dont 82 pratiquants de la descente en canyon. Sur ces 85 personnes, 6 étaient indemnes.

Le nombre des opérations est peut être en légère régression (pour les PGHM : 64 en 1994, 62 en 1995 et 50 en 1998 hors département de la Réunion). Il est clair que nous n’avons aucune idée du nombre total de blessés réels, compte tenu de tous les auto secours qui ont pu être réalisés, en particulier par des pratiquants expérimentés ou dans les groupes encadrés par les professionnels..

Environnement : Le canyon est essentiellement une activité d’été avec 81% des secours réalisés en juin – juillet - août, dont 42% pour le seul mois d’août (14% au cours du week-end du 15 août). Les conditions météorologiques étaient bonnes ou moyennes, et cela ne semble pas être un élément déterminant dans la genèse des accidents en Les niveaux d’eau étaient plutôt moyens (57%) et hauts (10.5%) ; dans les 2 cas où il y avait une crue, celle-ci a été directement responsable de la demande d’intervention, à la fois technique et médicale par épuisement.

Localisation des sites : Les Alpes Maritimes (riche en sites) est le département où il y a eu le plus de blessés (48.2%), suivi de la Corse où les canyons étaient peu connus jusqu’à ces derniers mois, et l’Isère (à noter 9 interventions de secours sur le département de la Réunion, non incluses dans l’étude). Par contre, peu de blessés dans les Pyrénées Orientales (5.8%) en 98, bien que le canyon du Llech (4 blessés) reste très fréquenté (il est vrai que de nombreux parcours y ont été interdits ces derniers mois)..

Pour la commune de Breuil sur Roya, il y a eu un record de 18 blessés secourus, dont 16 pour le canyon de la Magglia. Même s’il est hyper fréquenté pendant tout l’été, sa difficulté n’est pas extrême et il serait bon d’essayer d’analyser les causes des accidents pour mieux les prévenir. Peut être en renforçant les informations au départ du canyon. A noter également, 5 blessés sur la commune de Mandailles dans le Cantal, tous dans le canyon de Liadouze, sur deux accidents concernants des jeunes de 8 à 17 ans, dont l’un est décédé. Dans le 2° accident, les 4 jeunes, mal équipés ont été victimes de glissades

Au niveau des horaires : L’heure des accidents s’étale tout au long de la journée, avec une majorité (63.5%) entre 11h et 15h. L’alerte est généralement rapide : 44.4% des appels dans la première demi-heure après l’accident, 24.6% dans la seconde et 89% dans les 2 premières heures. A partir de certains canyons, elle a pu être déclenchée par portable, mais c’est encore loin d’être une généralité ; les canyons sont encaissés et cela gêne énormément les communications. Les alertes tardives (7% > à 5h30) ont été le fait d’accidents survenus en fin de journée, voire en début de soirée, ou dans des canyons très longs.

Les secours sont également rapides : le maximum de blessés (30.5%) est évacué entre 30 minutes et 1 heure, et 80% d’entre eux le sont dans les 2 heures qui suivent l’alerte. Secours du Raton : 6h entre accident et alerte, et extraction en 30 minutes.

Types d’intervention : Dans 54% des cas, le secours demandé est d’ordre médical, mais même quand il est d’ordre technique, il y a la présence d’un médecin dans 50% des cas. Ceci est particulièrement vrai dans le sud, où le nombre des interventions est plus important % des secours d’ordre médical se font hélas sans la présence d’un médecin. L’évacuation héliportée est très largement utilisée pour 80% des blessés, et elle explique la rapidité d’extraction du blessé à partir du déclenchement de l’alerte.

L’encadrement et le groupe: 75% blessés pratiquaient à titre individuel, 24% avec un encadrement de professionnels, et 1% (1 seul blessé) dans le cadre associatif, avec un moniteur fédéral. Pourtant il y a probablement plus de personnes qui descendent les canyons encadrés par un guide.

– Blessés et blessures : Le blessé :  54% d’hommes pour 46% de femmes.  La moyenne d’âge des blessés masculins est du 28.8 ans, le plus jeune ayant 8 ans et le plus âgé 58 ans. Pour les femmes, moyenne d’âge à 29.4 ans, avec pour extrêmes 15 et 61 ans.  L’âge moyen des blessés est donc de ans et 65% ont entre 20 et 40 ans. Il n’y a pas d’écart significatif entre les deux sexes.

L’équipement : Il est bon dans 77% des cas, avec la même proportion hommes/femmes. Il est mauvais dans 16% des cas, avec là 3 fois plus d’hommes, et ce sont en majorité des jeunes de 15 à 25 ans. 4 personnes ( 4.7% des blessés) étaient sans équipement, dont 3 non canyoneurs :  une femme de 43 ans, indemne mais prisonnière d’un canyon où elle était descendue pour secourir son chien.

 Un pêcheur de 58 ans, victime d’une glissade (trauma crânien et rachidien, avec perte de connaissance initiale – évacuation en matelas coquille avec assistance SAMU).  Un randonneur de 52 ans a glissé dans le canyon en se promenant sur le chemin d’accès.

Les causes des accidents :  Les sauts viennent en premier lieu avec 42% des blessés dont 53% de femmes 27% de blessés le sont sur chutes ou glissades dont 61% d’hommes Les rappels concernent 13% des blessés dont 73% d’hommes.

Les décès : 5 décès pour 81 personnes évacués : 6.17%. 4 décès constatés sur place, le 5° 48h après en milieu hospitalier. 2 rappels (dont 1 sur un canyon en crue), 2 sauts ou glissades, 1 accident cardiaque. Causes : 1 arrêt cardiaque, 1 noyade peut-être associée à un traumatisme, 1 traumatisme crânien mortel, 1 traumatisme abdominal avec hémorragie interne, 1 épuisement en bout de rappel.

Nous tenons à remercier chaleureusement les 2 auteurs du rapport d'avoir bien voulu nous autoriser à le publier sur notre CD. RETOUR A DIAPORAMAS RETOUR A LA PAGE MEDICALE