AVEC MARIJO

LISLE SUR TARN La bastide de

Lisle sur Tarn

Située dans le Tarn, à mi-chemin entre Toulouse et Albi, cette cité vit son nom changer à maintes reprises depuis la primitive Yla, passant, entre autres, par Isla, Lisle , l’Isle en Albigeois ou même l’Isle dans le diocèse d’Albi(y)! A la révolution ce qui rappelait le clergé fut supprimé et la ville devint l’Isle sur Tarn. Enfin, en 1898, par décret préfectoral, elle devint Lisle sur Tarn! Ce serait Raymond VII, comte de Toulouse qui voulut créer cette bastide pour remplacer Montégut, dont les croisés avaient décrété la destruction après la défaite subie lors de la croisade des Albigeois. Les plans de cette ville nouvelle (bastide), furent donc tracés, au XIIIe siècle, sous forme de quadrilatère, ce qui facilitait la subdivision future, délimitant, autour d’une place centrale, quatre quartiers avec quatre portes fortifiées. C’est au XVIIè siècle que la grande place aux arcades, unique dans le Sud-ouest, prit son aspect actuel.

Arrivant de Toulouse, l’approche de la place centrale.

Un angle de la grande place.

Alors que Gaillac et Rabastens montraient des maisons en briques, celles de cette cité furent d’abord construites en torchis, selon que le rapporte un visiteur en 1698… Ce serait au XVIIe siècle que la brique en terre cuite fit son apparition. Il nous est donné, maintenant ,d’admirer ces constructions de briques avec des colombages, des encorbellements, des pontets sur les petites rues… Toute la vieille ville a conservé son unité et offre des merveilles aux visiteurs.

Les couverts de la place.

Les terrasses couvertes permettaient de faire sécher le pastel très présent aux XVe et XVIe siècles, comme dans toute la région.

La place est ornée d’une magnifique fontaine (le griffoul), à cuve de plomb, que l’on dit offerte au XIIIè siècle par Jeanne de Toulouse et Alphonse de Poitiers. Elle repose sur huit colonnes de pierre de taille avec chapiteaux, qui supportent un grand bassin circulaire de même dimension que la cuve, richement orné de motifs qui font penser à une cuve baptismale : croix, évêques, etc. Un arbre en bronze représentant des enfants assis sur des dauphins, fut installé au XVIIe siècle pour surmonter le griffoul. Certaines assertions laissent à penser que la cuve en plomb ne serait pas d’origine mais aurait pu être remplacée en même temps que l’arbre de bronze était installé. Quoi qu’il en soit, cette fontaine est très curieuse quand on prend la peine de l’examiner.

Décoration de la pierre et arbre de bronze.

En haut, l’ancien hôtel de ville et le blason qui le décorait en 1889 et à droite, le nouveau qui fut d’abord hôtel particulier, de 1640 à 1900.

Ferronnerie réalisée manuellement Il existe six pontets dans la cité. Ils permettent de relier les pièces d’un appartement ou d’atteindre un jardin . Ils pouvaient servir de tour de guet.

Construction qui montre des briques de terre non cuites, dites briques crues, seulement séchées au soleil.

Ancien poste des pompiers et une machine qu’ils utilisaient…

Notre_Dame de la Jonquière fut construite en briques, église massive de style gothique, sur l’emplacement d’un édifice roman dont subsiste un portail sur le côté.

Le Tarn était déjà utilisé comme voie de transport sous les Gallo-romains. Des barques à fond plat (gabares) pouvaient passer au-dessus des rochers. Au moyen-âge, dès le XIIIe siècle, un port existe à Lisle. Seront transportés par voie fluviale, toutes sortes de marchandises, le vin, le blé et le pastel, au moment de sa grande culture. Un bac permet également de passer d’une rive à l’autre, transportant hommes, animaux et marchandise…

Du port, il ne reste que les contreforts du mur de soutien.

Les belles bastides sont nombreuses dans le Sud-Ouest de la France Les belles bastides sont nombreuses dans le Sud-Ouest de la France. Certaines sont davantage connues, surtout quand elles sont perchées sur un piton… Mais toutes contiennent des merveilles qui peuvent charmer le visiteur attentif. Personnellement, Lisle sur Tarn m’a séduite, malgré le mauvais temps de ce jour-là et j’espère avoir pu vous transmettre un peu de mon admiration.

Musique : Suite languedocienne Conservatoire occitan de Toulouse Documentation : site de Monsieur Gérard Veyries http://pagesperso_orange.fr/gerard.veyries/ Photos (sauf identification particulière), conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Juillet 2008 marijo855@gmail.com

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