L’anorexie du Python royal Damien MEDAN
PLAN Introduction : le Python royal Signes et lésions associés à l’anorexie Étiologies de l’anorexie Diagnostic étiologique Traitement Conclusion
Introduction : le Python royal Ordre : squamates (Squamata) Sous ordre : ophidien (Serpentes) Super famille : Boidea Famille : Boidae Sous famille : Pythoninae Genre : Python Espèce : Python Regius Taille : 1m20 – 2m Statut juridique : espèce protégée Région : Afrique, Amérique centrale Biotope : Savanes arbustives à climat tropical Habitat : Serpent terrestre aimant grimper aux arbres où il guette ses proies.
Introduction : le Python royal Comportement : Non agressif il a tendance à se mettre en boule s'il se sent agressé. Essentiellement nocturne Alimentation : Proies : Petits rongeurs (souris, rats, gerbilles, hamsters...). Fréquence : une proie tous les 15 jours Reproduction : en automne, ovipare
Introduction : le Python royal Mois J F M A S O N D Nbr de repas par mois Mâle 2 4 Nbr de repas par mois Femelle Hygrométrie : 70-80% (90% en Oct.-Nov.) Température jour : 26-29°C (24-26°C en automne) nuit : 24-26°C (22-24°C en automne) Éclairage : de 9h (début été) à 14h (début hiver)
Signes et lésions associés à l’anorexie « Syndrome de maladaptation » : Cachexie constante avec plis de peau Enorbitation Nécrose de peau/cloaque/gencives/muqueuses La peau se déchire FC diminue Absence de graisse interne Réduction des villosités intestinales
Signes et lésions associés à l’anorexie Evolution : Irréversible lorsque sévère Évolution vers la mort : La cachexie est une des causes morbides les plus fréquentes en zoo et surtout en expositions itinérantes.
Étiologies de l’anorexie Physiologique : à l’approche d’une mue pendant l’hibernation en période de reproduction femelles gravides Pathologique : stress maladies parasitaires maladies métaboliques, bactériennes, virales, mycosiques nourriture inadaptée
Les facteurs favorisant le stress Espèce : Parmi les plus sensibles : Python royal (Python regius) Python de Séba (Python sebae) Python malais (Python curtus) Couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus) Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) Age : les serpents âgés sont plus sensibles Conditions d’élevage inadaptées : mauvaise source de chaleur manque d’eau ou eau sale absence de cachette Capture récente Manipulations intempestives (EsAgeChaEauCaCaMa)
Diagnostic étiologique Interrogation du propriétaire sur les conditions d’élevage : nourriture, boisson, fréquence des repas température, humidité, eau, temps d’éclairement nettoyage taille du vivarium, cachette? déplacement/réaménagement du vivarium Examen clinique : stade physiologique état d’entretien Recherche de parasites dans les fécès Examens hématologiques et biochimique pour révéler un syndrome infectieux, une insuffisance hépato-rénale, des troubles minéraux…
Diagnostic étiologique Recherche de parasites : Il peut être nécessaire de faire un lavement avec une solution saline Parasites les plus courants : Nématodes : Kalicephalus le plus souvent (anorexie, perte de poids, entérite) Ophidascaris (régurgitation, perte de poids)… Flagellés : Trichomonas (parfois trouvé chez des serpents sains) Coccidies (anorexie, perte de poids, diarrhée)…
Traitement Traiter la cause : Par exemple Antiparasitaires par sondage oesophagien : Métronodazole (Flagyl ND) 125-250 mk/kg 2x à 7j d’intervalle Fenbendazole (Panacur ND) 50 mg/kg 2x à 15j d’intervalle
Traitement En phase initiale (réversible, pas encore de lésion) : Stimuler l’appétit : Chauffage fort et brutal (30-35°C) pendant 3h sans lumière 1x/j pendant 2-3j si nécessaire Installer une lampe à lumière proche de la lumière solaire Varier les proies Médronidazole : 25 mg/kg/j pendant quelques jours ou 125-250 mg/kg une seule fois Plonger le serpent quelques heures dans un bain d’eau tiède, dans le noir Gavage si pas de résultat (en dernier recours)
Traitement En phase tardive : Gavage impossible car très peu d’enzymes digestives On peut donner des probiotiques Injection SC ou intra-péritonéale d’un mélange isotonique (<40mL/kg) en 2-3 injections/j On peut y ajouter vitamines (A, D3, E), minéraux, acides aminés
Le gavage Que donner ? une proie ou un repas peu volumineux et très calorique Par exemple : ou une solution nutritive : Fortol ND (10 mL tous les 3 jours) 60% viande bœuf hachée 20% jaune d’œuf cru 20% eau vitamines oligo-éléments
Le gavage Technique : Plus l’anorexie est ancienne, moins il faudra donner de volume. Souvent le gavage doit être continué à vie. Mettre la proie dans la bouche, la tête la première, lubrifiée avec du blanc d’œuf (ou paraffine?), et masser la face ventrale du cou ou utiliser un matériel spécial Candoia Aspera
Le gavage Il faut éviter tout ce qui favorise la régurgitation : stress visuel (tous mouvements devant le vivarium) température dans le vivarium trop importante ou trop basse gavage réalisé trop brutalement manipuler le python après un gavage mettre le python dans un environnement inconnu ou de taille inadaptée Plus l’anorexie est ancienne, moins il faudra donner de volume. Souvent le gavage doit être continué à vie.
Conclusion Les serpents peuvent vivre longtemps sans manger Records : 18 mois chez une Vipère Fer de Lance 33 mois chez un Python Mais il ne faut pas attendre pour agir car : Peut devenir irréversible Plus on attend plus on risque de devoir gaver à vie Bibliographie : Serpents, Optionnel NAC, 2004-2005, J. DUCOS de LAHITTE Les maladies des reptiles, Jacques Brogard Guide pratique des maladies des reptiles en captivité http://foliereptilienne.free.fr/pythonroyal.htm http://bernardorocarey.free.fr/anorexie.htm http://repssion.free.fr/le_gavage_.htm http://www.chez.com/meserpents/index_classification_protection.htm