60 ans de DIOR
Dior : 60 années hautes en couleurs Le tailleur Dior de 1947 à 1997 Tandis que la maison Dior fête cette année ses 60 ans, le musée qui lui est consacré, en Normandie, souffle ses 10 bougies. Une double occasion de célébrer la griffe et de revenir sur son histoire, de 1947 à aujourd'hui. A travers quelque 80 modèles, l'exposition "Dior : 60 années hautes en couleurs", retrace toute l'évolution de la maison, de Christian Dior à John Galliano. Mais elle montre aussi combien l'usage des codes et des couleurs dicté par le fondateur de la maison perdure, lui assurant unité et continuité. Les 3 tailleurs Bar par Dior (1947), Ferré (1988) et Galliano (1997)
Du bon usage des couleurs Le modèle Lucky drapée de rouge Leçon de bon goût et d'élégance : "Les couleurs sont merveilleuses et rendent plus séduisantes mais elles doivent être utilisées avec précaution", écrit Christian Dior en 1954 dans le Petit dictionnaire de la mode. "Rouge éclatant", "vert eucalyptus", "rose soupir", "brun Titien", "gris Trianon" : dès son premier défilé, le 12 février 1947, les couleurs participent au succès de la collection du couturier. Il les baptise lui-même, en référence au vocabulaire pictural, théâtral et littéraire qu'il affectionne. Christian Dior drapant Lucky d'un tissu rouge
Le rose, couleur de la féminité Robe du soir rose boréal Dès ses débuts, Christian Dior souhaite un retour au luxe à la française. Le but : éclipser la mode sous l'occupation qui obligea les femmes à une garde-robe économe en volume et en couleurs. "Pourquoi priver la mode et les femmes du prestige de la couleur ?" s'interrogeait le couturier. Parmi les couleurs de référence de la maison, le rose, "couleur de la joie et de la féminité". Il évoque le crépi qui recouvrait la villa de Rhumbs où Christian Dior a passé son enfance. Robe du soir "Fête" en faille rose boréal, printemps-été 1948
Le "rouge Dior", unité et continuité Manteau rouge braise Couleur fétiche de Christian Dior : le rouge. A la fois primitive et raffinée, cette teinte est comme inscrite dans les gènes de la maison. A tel point que lors du défilé printemps-été 1951, seuls un bleu et un rose viennent avec le classique "rouge Dior" apporter quelques notes stridentes. De toute la palette Dior, c'est la couleur magique qui fait le lien entre Christian Dior et John Galliano, qui lui a consacré un défilé entier, celui du printemps-été 2006. Manteau "Arizona" de lainage rouge braise, automne-hiver 1948
Un bleu électrisant Tailleur en lainage bleu Dior Le bleu, qui suggère le vide, le calme et la tranquillité, est largement décliné par la maison. On connait le bleu Klein ; on peut également parler du bleu Dior, avec une touche de violet. Cette photo de mode, parue dans L'Officiel en 1952, met en valeur la tenue mais surtout sa couleur. Un bleu presque électrique, électrisant. Tailleur en lainage bleu Dior, automne-hiver 1952
Des étoiles plein les yeux Robe "Bonne étoile" L'étoile est l'un des motifs préférés de Christian Dior. Le 18 avril 1948, le jeune couturier en trouve une en fonte dans la rue. C'est un signe du destin : il peut accepter la proposition que vient de lui faire monsieur Boussac et fonder sa maison de Couture. Depuis, l'étoile est déclinée sur de nombreux modèles, comme cette robe légère bleu marine, dessinée par Christian Dior en 1952. Robe "Bonne étoile", printemps-été 1952
Le pied de poule selon Ferré Tailleur pied de poule Nœud et pied de poule : deux signes de reconnaissance forts de la maison Dior que Gianfranco Ferré a su intégrer à ses collections. Plus qu'un ornement, le nœud fait ici partie intégrante de la structure de la tenue. Le pied de poule joue le contraste entre le blanc et le gris, couleur que Christian Dior affectionnait particulièrement. Motif purement masculin, il a été décliné sur les modèles haute couture dès 1948. Tailleur pied de poule, Christian Dior par Gianfranco Ferré, automne-hiver 1989
Le cannage, un motif récurrent Trench à motif cannage Au 30 avenue Montaigne, les régiments de chaises dorées à cannage Napoléon III ont accueilli les élégantes dès le premier défilé Dior. C'est ainsi que ce motif, aujourd'hui récurrent, a été introduit dans la maison. Le paletot Roll's Royce créé par Marc Bohan en automne-hiver 1961 arbore ce motif, tout comme le fameux sac Lady Dior en 1995. Trench à motif cannage Christian Dior par Gianfranco Ferré, prêt-à-porter printemps-été 1991
Le nœud : sceau de la maison Détail de robe : le nœud Fontanges "Fourreau de crêpe de satin lilas sirène, sur-robe de tulle de soie rose thé, décorée d'un nœud Fontanges en appliqué de lamé vieil argent" : le luxe et la sophistication de la haute couture résumés en quelques mots. Ce motif récurrent du nœud Fontanges dans les collections Dior ornait le haut du cartouche de la maison d'enfance du couturier. Détail de la robe à danser "Zobeide" Christian Dior par John Galliano, printemps-été 1998
Galliano, entre tradition et modernité Robe du soir rose et grise En 1997, John Galliano, "l'enfant terrible de la mode anglaise", prend les commandes de la maison : le début d'une nouvelle ère. Mais durant ces 10 années, le créateur a su respecter les codes originels dictés par Christian Dior. Le gris et le rose, notamment, figurent en bonne place dans ses collections. La relève est parfaitement assurée ! Robe du soir "Ga-Ya-San" Christian Dior par John Galliano, printemps-été 2007