Diaporama de Jacky Questel LE VIADUC DE MILLAU Diaporama de Jacky Questel
Millau est une coquette petite ville située dans un des méandres du Tarn. Ses toits rouges la font ressembler à un coquelicot ! Elle est mondialement connue pour ses gants, en peau d’agneau, si souples et si solides qu’ils sont comme une seconde peau sur votre main. Cette industrie est très ancienne à Millau. La Mégisserie (tannage et teinture de petites peaux) est reconnue dans le monde entier avec le label « Peaux de Millau » pour son savoir-faire dans la fabrication du fameux « agneau plongé », très prisé par l¹industrie du Luxe pour la confection de gants, vêtements, maroquinerie, chaussure et gainerie. Autrefois, ces peaux étaient assouplies avec certains mélanges et… de l’urine. Alors, tous les matins, les bons habitants de Millau mettaient leurs pots de nuit devant leur porte, et les mégisseries passaient avec leurs tonneaux récupérer le précieux liquide. Je ne vous parle pas de l’odeur !
Mais Millau a maintenant un autre titre de gloire, qui lui attire les foules du monde entier : bien entendu, vous avez deviné que je parle du viaduc. Le viaduc de tous les records ! Vous avez ci-joint la fiche technique du pont, que j’ai paresseusement scannée sur un set de table !!!
Le 21 février 2003, la Pile 2 dépassait 141 mètres et faisait ainsi tomber le record de France détenu par les viaducs de Tulle et de Verrières. Le 13 juin de la même année, c’était le record du monde qui était pulvérisé. Mais non contente de dépasser les 181 mètres du viaduc de Kochertal (Allemagne), la pile continuait son ascension, pour finalement culminer, le 20 octobre 2003, à 245 mètres. Certes, il existe dans le Colorado le Royal Gorge Bridge, suspendu à 321 mètres au-dessus de l’Arkansas, contre 270 pour le tablier du viaduc de Millau, mais l’ouvrage américain construit en 1929 n’est qu’un belvédère pour piétons. Il aura fallu à l’équipe de vingt-cinq personnes qui avait en charge la construction de la pile, flèche de quelque 33 000 tonnes, 62 levées de béton pour l’ériger sur le toit du monde. Et j’ai oublié tous les autres records que notre guide, absolument imbattable sur le sujet, nous a signalés.
Les gens de la région, au début un peu ou très réticents par rapport à ce projet, sont maintenant enthousiastes. Les retombées économiques sont très conséquentes. Des entreprises s’installent maintenant dans cette région qui était jusqu’alors si difficile d’accès. Les jeunes trouvent du travail pour se fixer au pays. Une trentaine d’ouvriers du pont ont acheté une des maisons qui avaient été bâties pour les loger, et se sont fixés dans la région, près de « leur » pont. L’hôtel où nous sommes descendus s’est agrandi. Tout comme nous, les gens viennent voir le pont et découvrent une région attachante, où l’on peut pratiquer tous les sports : équitation, parapente, spéléologie, randonnées pédestres ou en bicyclette.. Bien d’autres que j’ai oubliés. Sans compter les safaris-photos, la région comprenant une faune et une flore tout à fait spécifiques et originales.
Les rambardes que vous venez de voir sur le côté du pont (là, nous sommes SUR le viaduc) sont en fait des coupe-vent. Elles font trois mètres de haut, et ont été « inventées » et réalisées spécialement pour le viaduc. Malgré cette précaution, le vent souffle très fort là-haut, et, si les vents dépassent 120 km/h, les autobus à 2 étages ou les poids lourds trop hauts sont interdits de passage, par crainte des risques de renversement. Le métal et la peinture des haubans sont aussi des premières, étudiés et inventés pour les besoins du pont. Le maître d’œuvre tenait à une peinture blanche mate, qui se fondrait de loin avec le ciel, afin de ne pas couper la perspective. En fait, tout est étudié pour que cet ouvrage se fonde dans le paysage le plus possible.
De même, on voit fréquemment les routes qui rétrécissent lorsqu’elles traversent un pont, par suite de la place à laisser aux rambardes des côtés, par exemple. Ici, rien de tel. Les ingénieurs ont voulu garder exactement la même largeur que la route elle-même pour la surface de roulement, pour éviter toute sensation d’être « pris au piège ». D’autre part, le tablier du pont est creux. À l’intérieur peuvent circuler véhicules de police et camions de pompiers. Si un encombrement sur le pont venait à interdire la circulation, les équipes de secours pourraient se rendre au plus près tout de même, par des trappes qui font communiquer l’intérieur du tablier et la chaussée qui le recouvre. Tout a été étudié dans les moindres détails !
On ne le distingue pas bien sur cette photo, mais chaque pile a une forme particulière. Elles sont ni carrées, ni rectangulaires, ni rondes, ni… ni rien du tout. Elles sont à pans irréguliers, selon leur implantation, les vents les plus fréquents… Les haubans ne sont pas « rigides » : sous les piles, il y a des capteurs qui calculent la vitesse et la direction du vent, les mouvements du pont, la charge qu’il supporte, la température, qui peut faire jouer les différents métaux, et… et… des tas d’autres données techniques que, pardonnez-moi, j’ai oubliées ! Ces données sont transmises à un ordinateur central qui se trouve à côté des cabines de péage, dans une pièce en sous- sol, et l’ordinateur corrige dans l’immédiat et en continu la tension des haubans en fonction de ces données. Toujours à côté du péage et en sous-sol se trouvent les services d’entretien, de sécurité, les pompiers. garages, cantines, etc…
De loin, on peut avoir l’impression que les piliers d’ancrage des haubans enjambent la voie de circulation. Il n’en est rien. Ils sont bien situés dans l’axe de la route, en parfait parallélisme. On le voit bien lorsqu’on regarde le pont par dessous. Le revêtement du tablier est aussi un revêtement spécial, étudié en première mondiale pour ce viaduc… Voilà un résumé de notre belle escapade…J’ai oublié bien des choses… Il y en aurait eu tant et tant à retenir ! Mais je suis heureuse de vous partager ce donc je me souviens… ainsi, vous voyagerez par la pensée…
Ma sœur et mon beau-frère vous disent « au revoir… ».
Musique : Chant traditionnel béarnais : « Maudit sie l’amou » Texte et photos ! Jacky Musique : Chant traditionnel béarnais : « Maudit sie l’amou » par les Chanteurs Montagnards de Lourdes Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/