LA BALADE DU TEMPS - I - Diaporama de Jacky Questel
Le temps passe et s’enfuit. Et tous les vieux métiers Que nous avons connus dans notre enfance heureuse Tous ces gens au cœur fier et aux mains valeureuses Sont partis, eux aussi, sur la pointe des pieds… Voici quelques photos. Nostalgique passé… Le nom de ces métiers saurez-vous me donner ?
Sur l’enclume, le fer, sous les coups de marteau, Se modèle et prend forme. Les gerbes d’étincelles Jaillissent du métal que l’artisan modèle. Dans la forge le feu brille, toujours nouveau.. L’ouvrier par moments, arrêtant sa cadence Met la pièce de fer dans les charbons ardents Puis martèle à nouveau le fer incandescent Pour le plonger enfin dans l’eau qui fume et chante.
Moment fort délicat : cerclage de la roue ! Par chemins et sentiers doit rouler la charrette. Il faut qu’elle résiste : ornières et cailloux, Talus et chemins creux, le travail et la fête. Les bœufs puissants allaient, traînant, le foin, le blé, Emmenant la famille à messe le dimanche. Et parfois sur le char briqué, enrubanné, Le violoneux montait, pour entraîner la danse…
"Couteaux ! Ciseaux ! Rasoirs !" À ce cri familier Aussitôt accouraient toutes les ménagères. Les enfants quelquefois, envoyés par leur mère Portaient précieusement le fer à aiguiser. Sur la meule abrasive qu’un pied vaillant actionne La lame à réparer est conduite avec art. Réparée, rajeunie, c’est un nouveau départ, Une nouvelle vie, que l’artisan lui donne.
Le métier à carder est déjà au repos. La laine en fins flocons attend avec patience. L’homme, en gestes précis, avec persévérance, Transforme en un long fil l’offrande du troupeau. Le mouton ne sait pas tout ce que sa toison Nous permet de créer pour notre propre usage. Mais tout au long des jours, qu’ils leur soient courts ou longs, Ils ont refait ces gestes venus du fond des âges.
La glaise sur le tour s’arrondit et s’allonge, Et la main savamment la guide en son essor. Elle creuse le pot pour que la fleur y plonge, Et donne au fil des jours de la beauté encor. La terre… Pour nos petits, signe de saleté. Matériau noble aussi, qui, sous des mains habiles, Sur un tour actionné par quelque pied agile, Permettra de créer la grâce et la beauté…
Lorsque le pot enfin sur le tour a pris forme, Avant toute cuisson, il faut le décorer. Attention ! Un seul geste, et il peut se casser ! Ce travail-là requiert une patience énorme. Soit des sillons creusés dans la terre encor tendre, Soit de riches couleurs, soit des émaux dorés… Et l’humble poterie, par les doigts d’une fée, Devient cet objet d’art que chacun voudra prendre…
Le cheval patiemment attend d’être ferré. L’acre odeur de la corne nous emplit les narines. Car, pour que l’animal par les routes chemine, Sans être, au long des jours, par les pierres blessé, Il faut le protéger des arêtes coupantes, Des nids-de-poule traîtres, des ornières béantes. Le bruit de son galop sonnant sous le ciel clair Nous dira le travail de ces hommes du fer.
Dans son vaste atelier œuvre l’homme de l’art. La bonne odeur du bois réjouit nos narines. Les fins copeaux dorés s’enroulent et s’animent Sous le rabot précis, réjouissant nos regards. Les boucles parfumées qui tombent une à une Ont bien souvent été perruque à mes poupées. Je prenais, je triais, et les bois colorés Lui faisaient tour à tour la tête blonde ou brune…
Ainsi passe la vie, ainsi passent les hommes. L’implacable progrès passe en tout écrasant. Mais sur nos cœurs parfois se pose comme un baume L’image surannée d’un des métiers d’antan.
Photos prises sur Internet Texte : Jacky Musique : Coustadous : l’aigo doù Roco Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/