J’ai transcris, pour un prêtre spécialisé dans la formation des adultes, une conférence enregistrée sur une cassette audio. Le sujet de la conférence ? L’amour et le mariage. Tout en écrivant ce texte, j’en tirais des conclusions auxquelles le conférencier ne s’attendait sûrement pas… mais qui nous concernent, nous, les internautes. Je vais essayer de vous les livrer…

Il a parlé de la grandeur de l’amour humain, image et figure de l’amour du Christ pour son Église. Il a parlé de la beauté du baiser, échange de souffles, échange de vies, comme Dieu a soufflé sur le visage d’Adam pour en faire le Vivant. Il a parlé du respect que l’on se doit l’un à l’autre, mais aussi du respect que l’on doit à l’amour lui-même.

C’est là que j’ai commencé à bifurquer, en pensant à tout ce que colporte l’Internet. Non, je ne pensais pas à la pornographie proprement dite, ou à la pédophilie… Mais je pensais à toutes ces histoires plus ou moins sales, ces allusions, ces double-sens que les meilleurs chrétiens diffusent sans même penser à mal.

Est-ce là l’image que nous nous faisons de l’amour, cet amour humain sensé représenter l’amour de Dieu pour son Église ? Est-ce là ce que nous appelons le respecter ? Est-ce que nous savons quels débuts d’habitudes ou d’accoutumances nocives ces histoires donneront à ceux qui les lisent régulièrement, qui en sont friands ?

Comment pouvons-nous savoir jusqu’où cette accoutumance les entraînera, quelle part, même infime, nous aurons dons le mal qu’ils feront ? L’habitude émousse les perceptions. Ce qui paraissait honteux, à force de lire et de diffuser des histoires salées, devient presque la règle, devient ce qui fait rire… Voire ce dont on peut se vanter. En tout cas ce que l’on veut vivre.

Je n’avais jamais pensé à tout cela. Autrefois, lorsque j’entendais ce genre d’histoires, j’avais simplement honte et mal pour la personne qui les racontait. Il me paraissait impensable que quelqu’un puisse s’abaisser à tourner en dérision un sentiment qui est ancré si profondément en chacun.

Je trouvais cela dégradant, et pour le narrateur, et pour ceux qui riaient. Mais je n’avais pas compris vraiment. Non, je n’avais pas compris. Et je parie que, même maintenant, ma compréhension est imparfaite. Mais je sais au moins que c’est une atteinte à la dignité humaine, car c’est salir ce que nous avons de meilleur et de plus beau.

Un autre aspect du problème, c’est que les jeunes écoutent ou lisent aussi ces histoires. Et ensuite, nous nous étonnerons vertueusement qu’ils aient une conduite aussi désordonnée… Nous leur en donnons, en quelque sorte, l’autorisation, en parlant ainsi. Nous détruisons en eux tout sens moral, tout jugement droit.

En fait, dans ces histoires, nous parlons de l’amour comme si nous étions des animaux. Nous nous rabaissons à leur rang. Et je ne suis pas sûre que le verbe « nous nous rabaissons » soit bien choisi, et qu’ils ne sont pas souvent supérieurs à nous. Mais c’est là un autre problème.

Drôle de diaporama, pour un dimanche, me direz-vous… Mais il nous aidera peut-être à voir clair, et à prendre une décision, non pour le temps de carême, mais pour tous les jours de toute notre vie. Alors, peut-être, ce que nous disons sera en accord avec ce que nous vivons… Et nous oserons regarder nos enfants et petits-enfants en face.

Certaines photos sont signées. Les autres sont prises sur le Net. Texte : Jacky Musique : Brahms : Danse hongroise -Zamfir Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix