Je suis allée visiter un endroit magique, le Parc aux Oiseaux à Villars les Dombes. Magique par la beauté du cadre. Magique par les magnifiques oi- seaux qu’il nous permet de voir. Mais surtout magique parce que tous ces oiseaux parlent ! Oui, je vous assure, ils parlent, il suffit de tendre l’oreille… Je vais essayer de vous rapporter quelques dialogues entendus au passage !
Des dialogues ! Des dialogues ! pense la cigogne. Est-ce que j’ai le temps de discuter, moi ? Je ne puis même pas ouvrir mon bec, je porte du matériau sur mon nid !
Eh toi ! Là en bas ! Petit microbe ! Peux- tu me dire si l’eau est bonne ? Je ne voudrais pas attraper mal ! - Je ne suis pas un microbe, je suis un canard ! Et à mon avis, avec tes lon- gues pattes, tu n’auras aucune difficul- té pour tâter l’eau et savoir si elle te convient ! Allez ! Frileux ! Un peu de courage, que diable !
- Tu as entendu craquer ? Je suis sûr que tu m’as démoli la tête, avec ton aile ! - Quelle chochotte ! Rien n’a craqué, ça a juste claqué ! Et c’est mon aile en se dépliant. J’ai bien le droit de profiter du soleil, il me semble !
- Vous avez entendu ça ? - Heu… ben… entendu quoi ? - Le gamin voulait entrer dans notre volière, et le père lui a répondu ! "Il n’y a rien à voir là- dedans !" Rien à voir ! Alors que nous sommes les plus beaux vautours de France ! - Dis-moi ! Tu penses tout de même qu’il y a aussi les autres oiseaux rapaces, avec nous ? - Oui, bien sûr, mais eux sont plus quelconques ! Tandis que nous… Du moins moi… - Toujours aussi modeste !
- Vous venez ? Il y a toute une éten- due de lentilles d’eau là-bas ! On va se régaler ! - Tu crois que si j’en porte plein mon bec à Valérie, elle acceptera de venir nager avec moi ? - Tu sais, ta Valérie, Oscar lui rame- nait des prêles ce matin ! Il faut dire qu’elle mange à tous les râteliers !
- Je veux rien dire, mais je trouve qu’ils sont bien longs pour nous amener nos crevettes ! Comment veulent-ils qu’on soigne notre belle couleur rouge, si nous n’avons pas de carotène ??? - Tu ne penses qu’à toi ! Et comment veux-tu qu’ils nous amènent notre ration, s’ils ont eu un problème ? - Ah… Je n’avais pas pensé à ça ! Mais… mais s’ils ont eu un problè- me, qui va nous porter nos crevet- tes ? - Irrécupérable ! Tu es irrécupérable..
- Je voudrais bien trouver une belle herbe bien juteuse pour la lui offrir ! Je n’ai jamais vu une grue aussi mignonne qu’elle ! - Je voudrais bien avoir le courage de lui dire qu’il est le plus attentionné des mâles… Mais ce n’est pas aux demoi- selles de faire des avances…
- Je vous assure, ma chère ! C’est la bonté même ! Depuis que Yolande a été blessée, elle lui porte sa nourriture ! Et en cette saison, ce n’est pas facile à trouver ! - Ah ! Cela fait du bien de savoir qu’il existe de bonnes personnes, n’est-ce pas ? Cela me donne une idée : si nous allions voir Yo- lande nous aussi, et lui porter quelque gourmandise ? - Excellente idée !
- C’est le jabiru le plus coquet que j’aie jamais vu ! Il passe son temps à se lisser les plumes ! Il ferait mieux de s’occuper de moi ! Tiens ! Je vais aller le décoiffer un peu ! Ça lui apprendra que j’existe !
Photos : Yvonne Texte : Jacky Musique : Scott Joplin, Original rags Maple Leaf Rag Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :