INGESTION DE CAUSTIQUES Yohann DUBOIS DESC de Réanimation Médicale Décembre 2006
INTRODUCTION Pathologie grave: 10% de mortalité. 10 à 40 % de séquelles Pronostique dépendant de la rapidité de PEC. Intervenants multiples.
EPIDEMIOLOGIE 30% des appels des CAP. 26000 cas / an aux USA. (Christesen, J Toxical 94) Ingestion chez l’enfant: 90% du total, souvent bénin. Accidents domestiques +++. Enfants jeunes ( 1 à 3 ans). Ingestion chez l’adulte: Tentative d’autolyse dans 75 % des cas ( Enquête AFC 95) 2/3 de femmes.
PHYSIOPATHOLOGIE Nécrose de liquéfaction Nécrose de coagulation Bases: Soude Potasse Ammoniaque Acides: Chlorhydrique Fluorhydrique acétique Oxydants: Javel Sels de Potassium Nécrose de liquéfaction Nécrose de coagulation Causticité dépendante du pH, de la concentration. Gravité dépendante de la causticité, de la quantité et du temps de contact. (Zargar, Gastroenterology 89; Mattos, Laryngoscope 06)
LESIONS Cutanées et oculaires si projection. ORL Respiratoires Oeso-gastriques Digestives étendues (duodénum et pancréas, rate, jéjunum, colon G et transverse…)
PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE Prise en charge précoce. Collaboration multi-disciplinaire. Rôle essentiel de l’endoscopie. Attitude chirurgicale agressive. Complications multiples.
AU DOMICILE PEC médicalisée ++. Identification: Signes de gravité: Produit ( appel CAP) Quantité (>150 ml) (Sarfati, Br J Surg 87) Co-intoxication Signes de gravité: Signes de choc Détresse respiratoire Signes péritonéaux Confusion Bilan lésionnel périphérique. Transfert des formes graves au bloc ou déchoquage. NE PAS: -Faire vomir -Donner à boire Faire un lavage gastrique
A L’HOPITAL Bilan pré-opératoire: Bilan des lésions digestives. RP et ASP à la recherche de signes de perforation Risque d’acidose métabolique, hémolyse et CIVD en cas d’ingestion d’acide fort. Risque d’hypocalcémie sévère en cas d’ingestion d’antirouille (holstege, Am J Emerg Med 05). Bilan des lésions digestives. Bilans des lésions respiratoires: Brûlures trachéo-bronchiques OAP lésionnels Bilan des lésion ORL.
ENDOSCOPIE DIGESTIVE Réalisation précoce Difficultés techniques Interprétation parfois difficile Patient vigile Risque de perforation faible (0,1 %) (Grosier, EMC 2000) Identification des patients à risque de perforation digestive (Rigo, endoscopy 04)
ENDOSCOPIE DIGESTIVE (Di Costanzo, Gut 80)
ENDOSCOPIE TRACHEO-BRONCHIQUE Systématique si atteinte IIb (Do Dang, SRLF 87) Atteinte diffuse par inhalation (prédomine à Dte) . Atteinte localisée par diffusion (paroi postérieure trachée et BSG). Modifie la PEC Xie et le pronostic.
LARYNGOSCOPIE Atteinte ORL fréquente ( 40%) Atteint pharyngée et épiglottique. Détresse respiratoire rare. (Martin, MAPAR 95) Lésions ORL non corrélées aux lésions digestives. (Legrand, Hépato gastro 97)
PEC:BRULURES MODEREES Stade I Stade II IIa Réalimentation Contrôle à 1 semaine IIb Contrôle à 6 semaines Jéjunostomie
PEC:BRULURES GRAVES Stade III Oesophage Oeso-gastrique Estomac IIIa IIIb Stripping Gastrectomie Gornet, EPU Gastroentérologie 05 Contrôle H24
PEC:BRULURES GRAVES Les signes cliniques, radiologiques et endoscopiques de perforation sont des indication de Xie en urgence. Une exérèse élargie ( DPC, splénectomie, colectomie G ou transverse…) est possible en cas de diffusion intra péritonéale. (Munoz, A Chir 03) Une attitude plus conservatrice paraît envisageable par certaines équipes. (Pruvot, A Chir 03)
TECHNIQUES CHIRURGICALES Oeso-gastrectomie par stripping (Sarfati, Br J Surg 87) : Incision bi-sous costale et cervicale G. Drain sous phréniqueDt Jéjunostomie Atteinte trachéo-bronchique Oeso-gastrectomie et plastie trachéo-bronchique (Sarfati, J Thorac Cardiovasc Surg 92 ) : Thoracotomie Dte Plastie pulmonaire par patch du LSD Cervico laparotomie
TECHNIQUES ANESTHESIQUES Lésions ORL Ingestion Ventilation et IOT difficile Estomac plein Intubation sous Fibro Pas de VVC en SC ou Jug G. Jet ventilation si brèche trachéale?
PEC POST OP PRECOCE Complications respiratoires: Extubation difficile. (Bable, Am J Emerg Med 98) Pneumopathie / médiastinite Epanchements pleuraux / PNO Complications digestives: Extension des lésions Péritonite Abcès sous phrénique Pancréatite Syndrome du compartiment abdominal Troubles métaboliques, hémorragies digestives, troubles de coag…
A DISTANCE: LESIONS NON CHIRURGICALES Troubles nutritionnels Sténoses: 1,5% si Stade 1, 50 % au delà. (AFC, 95) Localisation ORL, oesophagienne ou gastrique. Dilatations itératives. (Kikendall, Gastroenterol Clin 91) 2/3 de chirurgie secondaire ( pharyngoplastie, oesophagoplastie…) Traitements préventifs inefficaces. (Pelclova Toxical Rev 05) Risque de cancer à distance
A DISTANCE: LESIONS CHIRURGICALES Troubles nutritionnels Rétablissement de continuité à partir du 3è mois: Oesophagoplastie rétrosternale Transplant iléocolique Dt Complications post op fréquentes ( 40%) (Cherki; Ann Chir 03)
CONCLUSION Pathologie rare mais grave Morbi-mortalité immédiate et à distance PEC multi-disciplinaire précoce et agressive PEC fonctionnelle à long terme