DES VACANCES EMPOISONNÉES

Rolande boude… Vous dites ? Ça lui passera ?… Eh bien non, ça ne lui passe pas ! Voilà deux jours que ça dure ! Sous prétexte qu’elle a été malade et que le médecin veut qu’elle change d’air, ses parents l’envoient chez une tante à la campagne ! Loin de ses amies ! Une tante qu’elle ne connaît même pas ! Des vacances empoisonnées, je vous dis !!! Elle regarde sa mère à la dérobée, et sa mère la regarde aussi avec un petit sourire triste. Il faut dire, pense Rolande, qu’elle n’a pas la tête d’un bourreau d’enfants… Ouais ! Mais si les bourreaux d’enfants pouvaient se repérer à leur tête, ben… il n’y en aurait plus !!!

Elle s’imagine déjà, perdue parmi tous ses bagages… Oui, oui, c’est décidé ! Elle emporte tous ses livres ! Tous ses jeux ! Ah mais ! On ne va pas l’exiler comme cela, tout de même !

Parce que… Faut pas croire qu’elle restera toute la journée assise sur son coussin en train de broder ! Un peu, d’accord, c’est agréable, mais… trop, c’est trop !

Pourtant, le triste jour est arrivé… À la nuit, Rolande est arrivée chez sa tante. Elle s’est un peu déridée en voyant qu’il y avait un chat et un chien dans la maison : elle pourrait toujours jouer avec eux ! Enfin… s’ils ne mordent pas et ne griffent pas...

Mais le lendemain matin, quand sa tante a tiré les lourds rideaux et ouvert la fenêtre… quel émerveillement ! Toutes ces belles fleurs… Rolande a tendu un doigt hésitant pour caresser une frêle corolle… « J’ai préparé la jardinière dès que j’ai su que tu allais venir ! Ça te plaît ? » Rolande commence à avoir honte de sa mauvaise humeur !!!

tante Léa sortit précautionneusement d’un grand carton la Merci ! Mais, après le petit déjeuner, une autre merveilleuse surprise l’attendait: tante Léa sortit précautionneusement d’un grand carton la plus charmante maison de poupée qui se puisse imaginer ! Du coup, Rolande lui sauta au cou et l’embrassa.

À deux heures, la sonnette retentit. « Va ouvrir ! lui dit tante Léa : j ’ai invité Corinne, la petite voisine, à venir passer l’après-midi avec toi. Et je vous ai préparé un bon goûter ! » Rolande se précipita vers la porte et découvrit sur le seuil une fillette de son âge… et tout aussi intimidée ! Elles se regardèrent, se sourirent… et elles comprirent tout de suite qu’elles seraient les meilleures amies du monde !

Et vraiment, une amitié sincère, merveilleuse, naquit entre elles Et vraiment, une amitié sincère, merveilleuse, naquit entre elles. Mais… l’amitié, n’est-ce pas toujours merveilleux ?

Et, voyez si le hasard fait bien les choses ! (ou bien tante Léa était-elle un peu fée ?) Elles étaient de même niveau scolaire, et purent faire ensemble leurs devoirs de vacances ! La corvée se transforma en plaisir, et en partie de fous rires !!!

Elle se promirent de ne pas se laisser séparer par la vie. « Nous irons dans le même lycée, nous continuerons nos études ensemble ! » Que de projets !

« Tu imagines, quand nous serons jeunes filles, à l’université ? Est-ce que nous continuerons à aimer les mêmes choses, à nous émerveiller devant chaque nouvelle découverte ?… »

Que de rêves, aussi, échangés dans des chuchotis animés ! Elles évoquaient le Prince charmant… La robe de leur mariage… Qui se marierait la première ? « Ce serait amusant si on se mariait le même jour ! On épousera peut-être deux frères ? »

Et son anniversaire ! Ah ! Elle se souviendrait longtemps du jour de ses 10 ans ! Pour commencer, tante Léa lui avait appris à faire elle-même de délicieux petits gâteaux pour ses invités. Eh là ! Pas trop de lait, la pâte sera trop liquide !!!

Et tante Léa fit une chose incroyable ! Elle accrocha au mur, pour décorer la pièce, les dessins que Corinne et elle avaient réalisés. Il faut dire qu’ils étaient réussis ! « Ce n ’est pas aussi bien que Renoir - pensait Rolande - mais enfin… presque ! Et encore ! Je me demande ! »

Puis, pour ce grand jour, tante Léa l’habilla comme une princesse, et la couronna de fleurs. Et même la petite Victorine lui apporta un mystérieux paquet !

Jean, le petit frère de Corinne, lui apporta une belle fleur… et un précieux cadeau, bien caché derrière son dos !!!

Soyalin arriva avec une gerbe de fleurs de son pays et une énorme boîte de bonbons en forme de fleurs … qui eurent un immense succès ! C’est drôle… Personne ne dit : « ils sont trop beaux pour qu’on les mange ! » Non, chacun se régala sans remords !

Jean lui offrit un charmant bouquet, et, le plus merveilleux des cadeaux ! Il l’embrassa ! Oui, oui, Jean le Timide l’a embrassée ! Rolande a été toute émue !

Bonne Fête, Rolande ! Violaine vint aussi lui offrir son cadeau, si joliment présenté que Rolande battit des mains ! Jamais, non, jamais elle n’aurait imaginé être aussi gâtée ! Elle revit en pensée la Rolande boudeuse et capricieuse qu’elle avait été avant le départ… Vraiment, on ne peut jamais savoir ce que la vie nous réserve ! Bonne Fête, Rolande !

Et, quand Corinne arriva avec Mélanie sa cousine, la joie fut complète ! Ils allèrent tous jouer au ballon et faire voler des cerfs-volants dans le pré, puis rentrèrent pour le goûter, échevelés et heureux. Et, savez-vous quoi ? Les petits biscuits de Rolande furent tous dévorés et furent déclarés délicieux !

À la fin de l’après-midi, quand les autres invités furent partis, les trois fillettes s’installèrent tranquillement et jouèrent, jusqu’au repas du soir, avec les poupées à découper, cadeau de Corinne et Mélanie. Des poupées avec toute leur garde-robe, et tous les accessoires ! Des heures de plaisir en perspective !

« Vraiment, tante Léa, je te l’assure, ce fut le plus beau, le plus réussi de tous les anniversaires ! » Et Rolande embrassa fougueusement sa tante.

C’est le moment du départ… Il faut rentrer à la maison… Rolande se regarde dans la glace : oui, elle a pris de belles couleurs, ses parents en seront heureux ! Et elle, elle, ma foi, elle se promet bien de revenir l’année prochaine !!!

Dessins trouvés sur le Net Texte : Jacky Musique : Bizet - l’Arlésienne Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/