MODULE 1 La mondialisation
CHAPITRE 4 La Première Guerre mondiale : le Canada arrive à maturité Page 46 à 57
Introduction Questions du chapitre : Quel rôle militaire le Canada a-t-il joué dans cette guerre et quelles contributions a-t-il apportés? Comment la Première Guerre mondiale a-t-elle entrainé des changements sociaux au Canada? Comment les décisions les plus controversées de la Première Guerre mondiale ont-elles influencé le Canada et les Canadien(ne)s? Comment la Première Guerre mondiale a-t-elle favorisé le développement du Canada en tant que nation?
Introduction La GM1 a eu des répercussions politiques, économiques, sociales et militaires sur tous les continents, sur les gouvernements, sur les populations et sur les institutions qui ont changées le monde
Le début de la grande guerre La guerre commence en 1914 Le premier ministre Robert Borden assure la Grande-Bretagne de l’appui du Canada Le chef de l’opposition, Sir Wilfrid Laurier, indique que les Canadiens francophones se rallieront à la cause britannique La plupart des Canadiens sont enthousiastes à l’idée d’appuyer un conflit qui ne durerait pas longtemps Personne pensait que la GM1 durerait 4 ans
Les effets de la guerre totale La GM1 marque le début d’un nouveau type de conflit : la guerre totale Guerres du passé : batailles entre petites armées qui n’utilisaient que de fusils, de canons, de baïonnettes Ces batailles affectaient rarement les civils Début du XXe siècle : les forces nationalistes et industrialistes changent la nature de la guerre Les petites armées du passé sont remplacées par des grandes armées de soldats
Les effets de la guerre totale Les progrès technologiques mènent aux armes plus puissantes et destructrices : mitrailleuses sous-marins chars d’assaut avions bombes Puisque les moyens de transports se sont améliorés, les guerres ont lieu plus loin et les soldats se déplacent plus rapidement vers les batailles
Les effets de la guerre totale Les flottes de la marine marchande s’ajoutent à la marine de guerre et transportent des soldats, des marchandises et des munitions en Europe La mobilisation est la plus facile qu’elle ne l’a jamais été 65 millions de soldats de 35 différentes nations ont participés à la GM1 30 millions sont morts 15 millions au combat 15 millions aux épidémies diverses Fin de la GM1 en 1918
Les effets de la guerre totale : Le coût humain En 1914, le Canada est un des pays combattants les moins populeux : 600 661 soldats 61 000 tués et 173 000 blessés Presque toutes les familles canadiennes perdent un frère, un fils, un père, un oncle, un cousin Des générations entières de jeunes hommes sont mort Effets à long terme sur la démographie, l’économie, le sentiment de paix, de bonheur et de bien-être
Les effets de la guerre totale : Sur le front domestique Il n’y a pas de batailles comme-telles qui se passent sur les côtes Pacifique et Atlantique, mais le pays entier doit quand-même soutenir la guerre Personne n’est exempté du « service militaire » Ceux qui ne peuvent pas participer directement dans le combat contribuent de leur manière à l’effort de la guerre
Les effets de la guerre totale : Sur le front domestique Les Canadiennes : infirmières et ambulancières les membres de la Croix-Rouge tricotent des bas, empaquettent de la nourriture et assemblent des trousses de médecine écrivent des lettres aux soldats organisent des collectes de fonds pour acheter aux soldats des bonbons, du papier à lettre, etc. Beaucoup de fermiers s’enrôlent dans le militaire Réduction de la main-d’œuvre agricole 12 000 garçons (15 à 19 ans) et beaucoup de jeunes femmes se portent volontaires pour travailler au « front agricole »
Le Canada entre en guerre Au début de la guerre, la plupart des Canadien(ne)s appuient le gouvernement dans son support de la Grande-Bretagne, mais le pays n’est pas préparé pour la guerre Les forces armées actives ne comptent que 3 110 hommes et deux navires de guerre Chanceux! Environ 74 000 soldats sont enregistrés comme réservistes –les premiers 31 000 sont appelés au combat Octobre 1914 : les premiers bataillions du Corps expéditionnaire canadien (CEC) vont s’entraîner en Angleterre Décembre 1914 : les soldats de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry sont les premiers Canadiens à participer aux combats en France
Le Canada entre en guerre Au début, les commandants britanniques veulent disperser les troupes canadiennes dans les bataillons britanniques Le gouv’t canadien s’y oppose et le CEC peut ainsi demeurer une unité militaire distincte Cette décision permet au Canada de manifester son indépendance en tant que nation
Le Canada entre en guerre : Sur le champ de bataille Les troupes canadiennes sont connus pour leur grande bravoure Lorsque Borden fait connaître son intention de garder les soldats canadiens dans leurs propres corps de combat, il ne réalise pas que sa décision résultera dans la morts de plusieurs soldats Les soldats canadiens étaient souvent la première ligne de défense Le rôle joué par les soldats canadiens dans des batailles clés a fait en sorte qu’ils sont connus pour être les meilleurs soldats alliés du front de l’ouest
Le Canada entre en guerre : Sur le champ de bataille Bataille d’Ypres en Belgique (1915) : les soldats canadiens maintiennent leur position même en face d’une nouvelle arme : le chlore gazeux 1916 : les pays alliés lancent une offensive qui fait en sorte que les Canadiens vont se battre pendant 5 mois contres les Allemands au bord de la rivière Somme en France Pertes énormes pour les forces canadiennes Le Royal Newfoundland Regiment perd 722 de ses 790 soldats en un seul jour à Beaumont-Hamel
Le Canada entre en guerre : Sur le champ de bataille Après 5 mois de combat et 21 000 pertes canadiennes, les Alliés ont seulement gagné 11km de territoire ennemi La bataille de Somme démontre : la futilité d’une guerre de tranchées l’ennemi n’est pas incarné par un soldat, un général, un politicien, mais par la guerre elle-même Bataille de Vimy en France (1917) : 4 divisions des troupes canadiennes combattent dans une même unité sous le lieutenant-général britannique Julian Byng
Le Canada entre en guerre : Sur le champ de bataille Les Canadiens attaquent Vimy avec un « feu roulant » : diriger le tir d’artillerie juste en avant des troupes pour éviter qu’elles se fassent détectées par l’ennemi 10 602 pertes canadiennes, 3598 morts Capture d’un grand nombre d’ennemis = étape critique dans la victoire des Alliés Pour les Canadiens, la crête de Vimy (Vimy Ridge) symbolise l’apport crucial du Canada dans la guerre et rehausse encore plus la réputation des forces armées canadiennes
Le Canada entre en guerre : La marine et l’aviation Parce que le Canada ne possède que 2 navires de guerre, la Grande-Bretagne lui demande de limiter ses efforts de guerre aux opérations terrestres Le Canada n’a pas d’autre choix que d’accroître sa contribution militaire parce que les sous-marins U-boot allemands réussissent à faire couler plusieurs navires transportant des marchandises en Grande-Bretagne et en Europe Construction de corvettes anti-sous-marins pour escorter les convois de navires dans l’Atlantique du Nord
Le Canada entre en guerre : La marine et l’aviation Pendant la poursuite de la guerre, le développement de la marine canadienne devient une priorité Par la fin de la GM1, la marine canadienne comptera 5 500 soldats et une flotte d’environ 100 navires de guerre En 1914, les avions sont encore une invention nouvelle et il n’existe encore pas de forces aériennes au Canada Lors du début de la GM1, les canadiens sont encouragés de joindre le British Royal Air Force 40% des pilotes de la RAF seront canadiens par la fin de la guerre
Le Canada entre en guerre : La marine et l’aviation Au début, on utilise des avions dans des missions de reconnaissance pour déterminer le mouvement des forces ennemis Plus tard, on les équipe de canons et d’artillerie pour répondre aux opérations aériennes ennemies Le taux de survie des pilotes est très faible : plus d’un tiers des avions sont abattus Les pilotes qui abattent 5+ avions ennemis sont appelés des « as » Sur les 27 as de la RAF, 10 sont canadiens, y-compris Billy Bishop qui cumule 72 victoires
Les controverses durant la GM1 : La Loi sur les mesures de guerre Au début de la guerre, les conservateurs et les libéraux de la Chambre des communes s’unissent pour adopter la Loi sur les mesures de guerre Donne un pouvoir immense au gouv’t fédéral : arrêter et détenir des personne soupçonnées de subversion Les immigrants et les Canadiens de descendance allemande ou austro-hongroise doivent se faire inscrire auprès de la police Toutes publications écrites dans une « langue ennemie » sont bannies
Les controverses durant la GM1 : La Loi sur les mesures de guerre Cette loi permet aussi au gouv’t de prendre une des décisions les plus controversées de l’époque : l’instauration de camps d’internement dans tout le pays, notamment à Amherst en N.-É. 83 000 sympathisants allemands et autrichiens suspects sont internés où ils sont traités comme des prisonniers de guerre Plusieurs sont forcés à travailler sans paie dans des aciéries, des chantiers ou des mines de charbon D’autres sont forcés de défricher des terres et de construire des routes dans les parcs nationaux La majorité de ces prisonniers seront libérés avant la fin de la guerre, mais les camps ne fermeront qu’en 1920
Les controverses durant la GM1 : La guerre de l’homme blanc La discrimination raciale et sexuelle qui prévaut au Canada est apparente dans le choix des membres des forces armées Les femmes sont considérées comme trop faible pour endurer la vie sur les fronts -elles ne peuvent pas être des soldats 3 000 canadiennes s’enrôlent dans l’armée comme infirmières et ambulancières -47 d’entre elles meurent pour leur pays Jusqu’en 1915, les hommes autochtones sont interdits de joindre l’armée dû à la crainte qu’ils seront mal traités dans les camps de prisonniers Certains autochtones réussissent à joindre quand-même Lors de la crise de recrutement en 1916, cette interdiction est levée
Les controverses durant la GM1 : La guerre de l’homme blanc 4 000 soldats autochtones participent au combat comme soldats de relève Avant 1914, les Afro-canadiens ont toujours participé aux campagnes militaires canadiennes et britanniques 1916 : Borden forme un bataillon de travail formé de 1 000 Afro-canadiens (le No. 2 Construction Battalion) Activités de construction et de foresterie -très peu participent au combat Les Afro-canadiens sont isolés des hommes blancs Propres casernes, tentes, lieu à manger, etc. Les contributions des groupes minoritaires à la guerre sont plus ou moins ignorées
Les controverses durant la GM1 : La crise de la circonscription Au début de la guerre, les Canadiens démontrent une grande ferveur patriotique Les Canadiens anglais se sentent liés à la Grande-Bretagne et accepte d’aider leur ancienne mère patrie Les Canadiens français se disent que le guerre risque de menacer la France et accepte aussi d’aider Des bataillons entièrement francophones sont créés, comme le 22e Bataillon (appelé Van Doos par les anglais)
Les controverses durant la GM1 : La crise de la circonscription En 1914, Borden assure son pays qu’il n’y aura pas de circonscription (le service militaire obligatoire) À la fin de 1916, le CEC manque de soldats Les Canadiens n’expriment plus le désir de s’enrôler parce qu’ils ont tous entendus parler de la dureté de la guerre Les hommes choisissent plutôt de travailler dans les services essentiels à cause du bon salaire Puisque le taux d’enrôlement volontaire est faible, Borden instaure la circonscription
Les controverses durant la GM1 : La crise de la circonscription La circonscription oppose les Ontariens aux Québécois, les agriculteurs aux travailleurs d’usine, les populations rurales aux populations urbaines, les catholiques aux protestants, l’arrière-pays aux régions centrales, les pacifistes aux militaires