Monsieur B.
George BALANCHINE Saint-Petersbourg New York 1983
Balanchine a composé quatre cent vingt-cinq chorégraphies pour le ballet (dont plusieurs versions de certaines œuvres), la comédie musicale, le cinéma et même le cirque. B. a contribué de façon exceptionnelle à adapter la danse classique à la sensibilité du XXe siècle. George BALANCHINE Monsieur B.
Balanchine entre à l'École impériale de danse de Saint- Pétersbourg en 1914, à l’âge de 10 ans. Diplômé en 1921, B. se joint au Théâtre d'État académique d'opéra et de ballet, le Gatob (Ancien théâtre Marinski). Espèrant néanmoins devenir compositeur, B. poursuit aussi, pendant trois ans, des études de piano et de composition au Conservatoire de Petrograd. B. quitte l’URSS en 1924 et se joint aux Ballets russes de Diaghilev, en tant que danseur et chorégraphe. George BALANCHINE Monsieur B.
En 1924, les Ballets russes sont dans leur période d'avant-garde et Léonide Massine assure une partie de la programmation. B. entre comme danseur aux Ballets russes, mais Diaghilev lui confie aussitôt la chorégraphie des intermèdes d'opéras pour la saison d'hiver à Monte-Carlo. Devant sa réussite, il lui demande désormais chaque année des créations. B. compose dix œuvres aux Ballets russes, d'abord une nouvelle version du Chant du Rossignol [1925], son premier travail sur la musique de Igor Stravinsky,puis des ballets où dominent humour et fantaisie. Parmi eux, Le Triomphe de Neptune [1926], Les Dieux mendiant [1928] et surtout La Chatte [1927] connaissent un réel succès. George BALANCHINE Monsieur B.
Balanchine affirme avec éclat l'originalité de son talent en créant Apollon Musagète [1928] et Le Fils prodigue [1929], deux chefs-d'œuvre immédiatement reconnus, qui offrent aux Ballets russes de nouvelles orientations esthétiques, et qui seront repris par le New York City Ballet, l'Opéra de Paris et le Royal Ballet à Londres, entre autres. George BALANCHINE Monsieur B.
APOLLONMUSAGÈTE1928APOLLONMUSAGÈTE1928 Apollon (Serge Lifar) et les muses.
Martin James dans Apollon musagète
LEFILSPRODIGUE1929LEFILSPRODIGUE1929 Décor de Rouault.
Photo Paul Kolnik LEFILSPRODIGUENYCBALLETLEFILSPRODIGUENYCBALLET
LACHATTELACHATTE
Musique: Georges Bizet Décors et costumes: Leonor Fini SYMPHONIEENDO1947SYMPHONIEENDO1947
Balanchine dit voyez la musique et écoutez la danse. Il conçoit ses chorégraphies en totale communion avec les intentions du compositeur. Il choisit des œuvres classiques, modernes, et parfois du jazz. B. aime particulièrement Piotr Tchaïkovski et noue des rapports privilégiés avec Igor Stravinsky dont la modernité stimule sa créativité et qui lui inspire plus de trente ballets. Le compositeur lui rend un hommage exceptionnel en déclarant avoir découvert certains aspects de sa propre musique en regardant ses chorégraphies George BALANCHINE Monsieur B.
BALANCHINE et STRAVINSKY
Balanchine ne rejette pas la tradition, se voulant l'héritier de Marius Petipa auquel il voue une grande admiration. Mais il est également marqué par l'atmosphère novatrice qui règne à l'époque en Russie subissant, entre autres, l'influence de Kassian Goleïzovski, le chorégraphe le plus audacieux de son temps. Aussi, ses premières créations s'inscrivent-elles résolument dans une approche évolutive de la danse classique qui restera sa marque. George BALANCHINE Monsieur B.
Balanchine renouvelle la composition chorégraphique en combinant les pas de façon originale, et modernise le mouvement en étirant les lignes du corps, en utilisant des positions hanchées, en jouant avec le déséquilibre et les figures acrobatiques. Son style se caractérise par la pureté des lignes, la dynamique des enchaînements, l'extrême vivacité des mouvements : une danse virtuose sans pause, ni temps de préparation, d'un niveau de difficulté aussi élevé pour les groupes que pour les solistes. Il tire son inspiration du corps de ses interprètes, et particulièrement du corps féminin, sur lesquels il expérimente ses innovations. George BALANCHINE Monsieur B.
Balanchine travaille à Paris, à Londres pour le music-hall, au Ballet royal de Copenhague, et en pour le Ballet russe de Monte-Carlo. Il rencontre un mécène américain, Lincoln Kirstein, un passionné de ballet, qui veut amener la danse classique dans son pays. B. s’établit aux U.S.A. et ouvre avec Kirstein la School of American Ballet, à New York. B. y compose d’abord Sérénade. George BALANCHINE Monsieur B.
George BALANCHINE Monsieur B.
LINCOLN KIRSTEIN Photo credit George Platt Lynes
Débuts difficiles pour l'Américan Ballet bien qu’il fut engagé en 1935 au prestigieux Metropolitan Opera, comme compagnie en résidence. Le style de B. déplait au public du « Met ». La compagnie est renvoyée en Naturalisé américain en 1939, B. travaille alors une dizaine d'années pour Broadway et Hollywood. Il est aussi engagé par l'Original Ballet russe [1941] et le Teatro Colon de Buenos Aires [1942]. Création de la Ballet Society en 1946 qui devient en 1948 le New York City Ballet, auquel B. se consacra jusqu’à sa mort. En 1949, B. l prend Jérôme Robbins comme directeur adjoint et chorégraphe. La compagnie connait depuis un succès international. NEW YORK CITY BALLET
B. ENRÉPÉTITIONENRÉPÉTITION
Balanchine choisit des danseuses jeunes, minces, aux longues jambes, qui mettent en valeur la pureté formelle qu'il recherche. Pour favoriser la lisibilité du mouvement, il privilégie des scénographies dépouillées et des costumes souvent réduits à un collant avec un maillot pour les femmes et un tee-shirt pour les hommes. Son intérêt pour le mouvement de danse lui-même lui fait privilégier des ballets non narratifs, qui portent simplement le titre de la partition musicale. George BALANCHINE Monsieur B. Concerto barocco 1941
Balanchine joue un rôle essentiel dans l'implantation de la danse classique aux États-Unis. D'une part, il l'introduit dans le monde de la comédie musicale, d'autre part, l'adaptant aux corps sportifs et pleins d'énergie qu'il découvre avec ravissement en débarquant à New York, il développe un style américain de danse classique. George BALANCHINE Monsieur B. Concerto barocco 1941