Annabella adore se promener dans le petit bois. Elle connaît tous les animaux, et tous les animaux l’aiment. Comme il est bon, en ces dernières journées d’automne, de jouer avec les lapins et les écureuils !!!

Parfois, elle croise Gaétan, un garçon de son âge, mais n’arrive guère à sympathiser avec lui. Il a beau cacher, quand il la croise, sa fronde derrière son dos, Annabella sait parfaitement qu’il l’a toujours avec lui !

Elle l’a surpris un jour qui visait un écureuil. Il lui a affirmé qu’il voulait juste le blesser, afin de l’attraper et de le mettre en cage ! Vous imaginez si Annabella était scandalisée !

Il s’est bien moqué d’elle. Il riait encore en reprenant sa barque pour traverser le lac et rentrer chez lui. Mais Anna- bella avait sauvé l’écureuil ! Seulement, combien d’innocents petits animaux étaient prisonniers chez lui ?

Quelles ne furent pas son étonnement et sa colère, en rentrant chez lui ce soir-là après avoir visité ses pièges, de trouver ses cages ouvertes et tous les animaux disparus ! Etait-ce un coup d’Anna- bella ? Et lui qui n’avait rien trouvé dans tous ses pièges !

Il résolut de se venger de celle qu’il appelait “la pim- bêche”, et partit dès le lendemain à sa recherche. En arrivant dans le petit bois, il entendit une douce musique. S’approchant à pas de loup, il vit Annabella jouant de la flûte, et les petits animaux, charmés, regroupés auprès d’elle.

S’approchant par derrière à pas de loup, il s’empara de la flûte après avoir bousculé Annabella qui n’arrivait plus à se relever. Malheureusement, les petits animaux; confiants, suivaient cette musique qu’ils connaissaient si bien…

C’était formidable ! Il n’avait qu’à aller jusqu’à chez lui, fermer les portes, et remplir à nouveau ses cages ! Mais, dans son excitation, il ne vit pas le piège qu’il avait lui- même posé. Il tomba lourdement, le pied si bien pris et tordu qu’il n’arrivait pas à se libérer ;

“Au secours ! A moi ! Ne m’abandonnez pas !“ Gaétan affolé crie à perdre haleine, se débat, se tord le pied… Il a peur, il se voit déjà prisonnier de ce piège pour l’éternité ! Mais voilà Annabella ! Elle le délivre, l’allonge sous un arbre, soigne son pied enflé.

Tu vois ? lui dit-elle sévèrement. Tu vois ce que souffrent ces pauvres bêtes que tu blesses, que tu attrapes dans tes pièges, que tu mets en cage ? J’aurais dû te laisser passer la nuit dans le bois, prisonnier de ton propre piège !

C’est alors qu’un écureuil s’approche et, pour le consoler, lui tend un gland, ce qu’il a de meilleur ! Gaétan commence à comprendre que les animaux ont une sensibilité, et qu’il faut les respecter…

Le pied de Gaétan est à peu près guéri. Et son cœur aussi ! Il a détruit ses cages, jeté sa fronde, et supprimé ses pièges. Maintenant, il est l’ami d’Annabella, et de tous les animaux du petit bois !

Illustrations de M. R. Batlles Texte : Jacky, d’après un scénario de Marie Luisa Musique : Schubert : Baby Einstein Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix