Dans la grande prairie, la fête aérienne s’est préparée toute la nuit. Des milliers de montgolfières miniatures, nimbées d’un voile léger comme de l’organdi, se sont pomponnées pour le grand soir.
Dressées à l’extrémité de leurs liens tendus, elles montrent leur cœur à contre-jour et la lumière irisée les auréole de neige. Elles ont patiemment attendu les retardataires pour un décollage spectaculaire.
Rien ne bouge. C’est l’attente sous un ciel pur et sans nuage, idéal. Tout est calme, attentif, suspendu, juste éraillé par le crincrin des grillons excités par la chaleur qui commence à s’élever !
Un léger souffle se devine venant de l’horizon. Il approche. Les ballons se tendent à l’extrême… Le vent arrive …Il est là….
Soudain, tous ensemble, comme des millions de lanternes de soie, les ballons explosent en une infinie multitude de petites nacelles brunes soutenues par des parasols en étoile.
Où que se portent les yeux, c’est comme un brouillard clairsemé qui monte en dansant vers l’azur, emportant la semence du prochain printemps, la semence des pissenlits.