Suscinio ou la vie de château

Entre Armor et Argoat, le château de Suscinio est l’occasion d’un voyage à rebours dans le temps. Il ouvre une porte dans les couloirs du temps et nous fait vivre, pour la durée de la visite, la vie du moyen âge. Située sur la presqu’île de Rhuys, le château est une ancienne résidence de chasse des ducs de Bretagne où ils pratiquaient la chasse à courre mais également la chasse au faucon. En 1218, le duc de Bretagne Pierre de Dreux fait construire à cet endroit un manoir. En 1219, son fils Jean 1er le Roux poursuit l’édification et fait clôturer la majeure partie de la forêt de Rhuys pour le transformer en parc cynégétique. A la fin du XIVème siècle, les ducs Jean IV et Jean V consolident le château et font élever une nouvelle tour. Avec le mariage entre la duchesse de Bretagne, Claude de France, et le roi François 1er, la Bretagne perd son indépendance et est rattachée au royaume de France. François 1er loge une de ses favorites au château de Suscinio. En 1798, le château est très dégradé, il est vendu et sert de carrière de pierre. Ce qu’il en reste est racheté, en 1852, par le vicomte de Francheville. En 1965, il est à nouveau racheté par le conseil général du Morbihan. Il faudra près de quatre décennies pour redonner vie à ce château qui accueille aujourd’hui des visiteurs venus découvrir l’édifice mais abrite également des expositions ou des manifestations culturelles.

Le château-fort de Suscinio comprend deux corps de logis dans une enceinte défendue par des tours.

Les douves encerclent le château, faisant de lui une île, inaccessible aux assaillants, les défenseurs les tenant à distance depuis les remparts et les tours.

Deux imposantes tours flanquent l’entrée du logis Est accessible par un pont.

Et elles paraissent encore plus grandes en considérant leur reflet dans l’eau des douves.

On pénètre dans le corps de logis principal par un pont dormant puis un pont-levis qui lui fait suite et que l’on voit sur l’ombre portée.

Les ouvertures verticales de part et d’autre des armoiries sur la façade permettaient le passage des chaînes du pont-levis.

En 1975, la découverte des vestiges d’une chapelle incendiée au XIVème siècle a permis de faire évoluer les connaissances sur les pavements de sol au Moyen Age. De nombreux exemples sont exposés dans les salles du château.

Les pièces placées dans les tours sont éclairées de fenêtres à meneaux disposées dans des absides équipées de coussièges, ces bancs autrefois agrémentés de coussins.

Au deuxième étage du logis Est, le duc et la duchesse de Bretagne nous accueillent dans la chambre à parer de la duchesse. Une chambre à parer est la partie des appartements où l’on entrepose les vêtements, l’endroit où l’on se pare, un genre de dressing room. La chambre de retrait qui faisait suite, est la véritable chambre à coucher.

La chapelle privée du duc et de la duchesse s’ouvre sur la salle de cérémonie, au deuxième étage. Elle est agrémentée de deux oratoires latéraux qui pouvaient être chauffés par une petite cheminée. A gauche de l’autel se trouve une armoire où étaient rangés les objets du culte. A droite, une niche abritait peut-être une statue.

Vue sur le chemin de ronde. Au centre des remparts, une tour ruinée Vue sur le chemin de ronde. Au centre des remparts, une tour ruinée. A l’arrière-plan, le logis Ouest.

La beauté de ce château est renversante.

Mais déjà le soleil est au couchant, éclairant de ses derniers feux les vénérables pierres du château…

…avant de disparaître derrière la presqu’île de Rhuys, incendiant de ses derniers rayons les marais de Suscinio.

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