27 janvier 1945 les premières images de la libération d'Auschwitz http://www.linternaute.com/
Il y a 70 ans, le 27 janvier 1945, les soldats de l'Armée rouge délivrent le complexe de concentration et d'extermination d'Auschwitz. Aux environs du portail devenu emblématique du camp et de ces voies de chemin de fer qui mènent à l'enfer (ici un cliché datant de 1941), la vie d'un million de personnes a pris fin. Voici les toutes premières photographies prises sur place par les soldats russes, un témoignage de l'horreur et de la barbarie nazie.
L'Armée rouge approche d'Auschwitz Novembre 1944 L'Armée rouge approche d'Auschwitz Novembre 1944. Les soldats de l'Armée rouge progressent en Pologne, en direction de Berlin. Ils sont à moins de 200 kilomètres d'Auschwitz. Heinrich Himmler, le commandant de la S.S., exige que les fours crématoires du camp soient démantelés et toutes les traces de la solution finale détruites. En janvier, il fait évacuer la zone. Des prisonniers d'Auschwitz sont emmenés de force vers d'autres unités, situés au coeur du Reich. Beaucoup laissent leur vie dans les marches infinies au coeur de l'hiver.
Auschwitz vu du ciel Depuis l'été 1944, la Résistance polonaise alerte les puissances alliées (URSS, Etats-Unis, Royaume-Uni) sur les horreurs d'Auschwitz. Néanmoins, aucun bombardement de l'installation ne sera entrepris, même si Winston Churchill l'envisage. Peu d'informations ont filtré dans les médias. Dans les progression vers l'ouest, les soldats russes ne savent pas à quoi s'attendre en approchant du camp.
Premiers contacts entre soldats et prisonniers Fin janvier, les troupes nazies ne cessent de reculer devant les avancées soviétiques. Après une dernière nuit de combats dans les environs d'Auschwitz, les derniers soldats allemands quittent la zone. L'Armée rouge prend possession du camp le 27 janvier 1945. Les soldats examinent les prisonniers.
Aux portes du camp Les militaires soviétiques donnent des morceaux de chocolat aux prisonniers, qu'ils prennent dans leurs bras. S'ils se montrent chaleureux, les soldats ne prennent sans doute pas immédiatement conscience de la spécificité du camp (extermination systématique des juifs). Pour eux, il ne s'agit que d'une atrocité de plus dans un conflit particulièrement sanglant sur son front est.
Les survivants 7 500 prisonniers sont toujours sur place au moment où les soldats de l'Armée rouge prennent le contrôle du camp. La plupart sont trop faibles pour repartir chez eux immédiatement.
Prise en charge des prisonniers Des enfants internés à Auschwitz sont pris en charge par des infirmières soviétiques. Le froid et les maladies continuent de tuer après le départ des nazis. Auparavant, on estime que 1,1 million de personnes trouvèrent la mort dans ce complexe, dont plus de 900 000 juifs.
Des hommes tiraillés par la faim Les prisonniers d'Auschwitz souffrent massivement de dysenterie et de malnutrition. Les bâtiments en bois - à peine chauffés - ont aujourd'hui disparu, souvent démontés par des populations locales en manque de combustible.
Trois camps majeurs Sur place, les soldats de l'Armée rouge constatent qu'Auschwitz regroupe plusieurs installations distinctes : le camp de concentration d'Auschwitz I (avec son célèbre portail surmonté de ma maxime "Arbeit macht frei", "le travail rend libre"), le camp d'extermination d'Auschwitz II - Birkenau , une unité de travail pour la société IG-Farben dite Auschwitz III, ainsi qu'une cinquantaine d'autres établissements.
Enfants d'Auschwitz Parqués dans des train venus de toute l'Europe (Pologne, Tchécoslovaquie, Hongie, France), les prisonniers - pour la plupart juifs - étaient "triés" par les nazis à leur descente de wagon. La plupart des petits enfants et des personnes âgées étaient éliminés dès leur arrivée. Ils étaient emmenés en camion, enfermés dans des supposées douches et exposés au Zyklon B, un gaz mortel en moins de 20 minutes.
Dans les dortoirs Dans les dortoirs, les lits s'alignent par dizaines Dans les dortoirs Dans les dortoirs, les lits s'alignent par dizaines. Chaque baraquement abrite près de 1 000 prisonniers : la plupart juifs, mais aussi tziganes ou Polonais non-juifs. Quand les nazis étaient encore dans le camp, la plupart des prisonniers dormaient avec leurs seuls vêtements de peur de se les faire voler. Ils étaient réveillés dès 4h30, devaient rester des heures dans le froid avant d'entamer le journée de travail de 12 heures.
Des prothèses et des cheveux Ces prothèses appartenaient aux prisonniers d'un des camps d'Auschwitz. En arrivant sur place, les soldats soviétiques découvrent 370 000 costumes d'hommes et 837 000 vêtements de femme. Ils mettent également la main sur 7,7 tonnes de cheveux.
La presse garde le silence Cinq jours après la libération d'Auschwitz, la Pravda, le journal soviétique, publie un communiqué annonçant la nouvelle. Laconique, il annonce que des milliers de personnes ont été amenées en train entre les barbelés et baraquements avant d'êtres tuées. Le quotidien ne précise pas que la plupart d'entre elles sont juives.
Condamnés à vie ? La plupart des photos de la libération du camp ont été prise le lendemain, 28 janvier. Les prisonniers ont été "conservés" sur place afin de poser pour des images témoignant de la barbarie. La plupart d'entre eux mettront des mois à retrouver leur foyer, subissant viols et violences sur leur chemin. Leur témoignage sera mal perçu dans l'euphorie de la Victoire et certains rescapés ne parvirent jamais à mener une vie normale. Seuls 15% des nazis ayant travaillé à Auschwitz seront jugés.
Témoignage unique de la barbarie nazie Cette photo a été prise clandestinement en 1944 par un membre des Sonderkommando, groupes de prisonniers juifs chargés de détruire les corps des victimes des chambres à gaz. Trois autres clichés du même accabit ont été pris avant d'être transmis à la Résistance polonaise. Ils sont les seuls témoignages iconographiques de la solution finale.
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