Le village des naufragés tempsreel.nouvelobs.com
Depuis, des hommes surtout, à qui la vie n’a souvent pas fait de cadeau, se relaient dans ce "village" solidaire. Ils y trouvent un toit et de quoi manger. Mais pas seulement. A la base du projet, des valeurs collectives et des règles de vie assez strictes qui les aident à retrouver des repères. A l’origine de cette initiative : Brann du Senon, ex-biker, ex-SDF lui-même (à droite, au premier plan, avec son amie).
Brann, le chef du village, se rend régulièrement au supermarché voisin pour récupérer les invendus et acheter de quoi nourrir le groupe. Si certains fruits et légumes sont cultivés par la communauté, le soutien des commerçants environnants est précieux.
Chaque repas est pris en commun. Midi et soir, Patrick, le cuistot en chef (à gauche en tee-shirt blanc), bat le rappel en soufflant dans une corne que l’on entend dans tout le village. Chacun sait alors qu’il reste quelques minutes pour passer à table.
Tout juste retraité, Serge vit l’été dans un camping où il retrouve sa petite amie. L’hiver dernier, il a trouvé refuge au village en attendant de récupérer ses droits et de pouvoir se payer un logement.
"J’aurais pas connu le 115 du Particulier, je ne serais peut-être pas en vie"», confie Rémy. Cet ancien ostréiculteur a traversé, après son licenciement, une période compliquée durant laquelle il prenait des drogues. Brann ? "C’est quelqu’un qui croit en moi", dit-il de celui qui l’a aidé à s’en sortir.
En arrivant, chaque résident signe un document qui stipule que tout le monde doit "apporter sa pierre à l’édifice en fonction de ses capacités". Carlos, handicapé d’une main, participe à l’aménagement du village.
Pendant la semaine, la règle veut qu’aucun ne consomme d’alcool. Parfois, le vendredi soir est un moment de relâche. Voisins et amis de la communauté (comme Steve & Heather, un groupe de country) viennent alors animer la soirée.
Au fil des mois, le village a a tissé des liens avec les habitants des environs. Mme Perrault habite dans un hameau à quelques kilomètres. Sensible à la cause de Brann, elle lui fournit des cochons à élever. En échange, il lui apporte des bocaux de piperade préparés par les résidents.
Brann tient à la dimension militante du 115 du Particulier. Avec les résidents du village, il participe, comme ici à Paris, aux marches pour le droit au logement.
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