8 Impacts territoriaux des filières bioénergies Ce support a été réalisé avec le soutien financier du Compte d'affectation spéciale "Développement Agricole et Rural" du Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche 8 Impacts territoriaux des filières bioénergies Les critères et échelles à considérer, les exemples de questions à se poser 1
DIFFÉRENTS CRITÈRES … pour intégrer les 3 dimensions de la durabilité 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies DIFFÉRENTS CRITÈRES … pour intégrer les 3 dimensions de la durabilité Exemples en lien direct avec les projets bioénergies : impacts environnementaux : biodiversité, qualité de l'eau et quantité d'eau, qualité de l'air, qualité des paysages, utilisation d'énergie non renouvelable, érosion du sol, utilisation des engrais azotés et des pesticides ... impacts économiques : revenu, emploi ... impacts sociaux : qualité des produits et des territoires, équité … … pour intégrer les différentes échelles temporelles et spatiales RETOUR SOMMAIRE 2 2
LA METHODE ACV 1 tonne de… En tonne équivalent CO2 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies LA METHODE ACV 1 tonne de… En tonne équivalent CO2 Dioxyde de carbonne CO₂ 1 Méthane CH₄ 25 Protoxyde d’azote N₂0 298 Source : IPCC 2007 Une meilleure prise en compte des problématiques environnementales passe par une connaissance de plus en plus fine des impacts sur l'environnement et la santé humaine liés à la composition, la fabrication, l'utilisation et la fin de vie des produits. L'ACV est une méthode d'évaluation environnementale qui permet de quantifier les impacts d'un produit (qu'il s'agisse d'un bien, d'un service voire d'un procédé) sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation. Outil normalisé et reconnu, l'ACV est la méthode la plus aboutie en terme d'évaluation globale et multicritère. Elle résulte de l'interprétation du bilan quantifié des flux de matières et énergies liés à chaque étape du cycle de vie des produits, exprimée en impacts potentiels sur l'environnement. L'enjeu majeur de l'utilisation de l'ACV est d'identifier les principales sources d'impacts environnementaux et d'éviter ou, le cas échéant, d'arbitrer les déplacements de pollutions liés aux différentes alternatives envisagées. Cette meilleure connaissance des impacts associés aux produits peut permettre de hiérarchiser les priorités d'amélioration et éclairer les choix techniques et organisationnels dans une démarche d'éco-conception par exemple. La conduite d'une telle évaluation peut également permettre de repérer et valoriser les produits présentant les impacts les plus faibles dans une démarche d'écolabellisation, d'information des consommateurs, et participer au développement de l'offre de produits de meilleure qualité écologique. Favorisant une vision globale des impacts générés par les produits ou procédés, déclinée selon différentes simulations, l'ACV fournit ainsi des éléments d'aide à la décision aux politiques industrielles (choix de conception, d'amélioration de produits, choix de procédés?) ou publiques (choix de filières de valorisation, critères d'écolabellisation de produits?). Source : ADEME Plus d’informations sur le site de l’ADEME : www.ademe.fr - Rubrique :Domaines d'intervention / Management environnemental et éco-produits / Recherche / Projets en cours / Analyse de cycle de vie - Evaluations multicritères ou http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=13201 Source : IFP RETOUR SOMMAIRE 3 3
LA METHODE ACV Importance du raisonnement global 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies LA METHODE ACV Importance du raisonnement global ©INRA Pour les biocarburants, les critères systématiquement renseignés sont : les émissions de gaz à effet de serre l’efficacité énergétique par rapport aux carburants d’origine fossile RETOUR SOMMAIRE 4 4
8. Impacts territoriaux des filières bioénergies LA METHODE ACV Exemple de résultat pour les biocarburants de 1ère génération Les points de divergence peuvent s’expliquer de la manière suivante : concernant le champ de l’étude, différentes situations sont considérées : >actuellement en France >en Europe en 2010-2020 avec des technologies moyennes / avec les meilleures technologies à cet horizon > étude Pimentel : basée sur des technologies désormais obsolètes concernant l’énergie considérée dans les calculs : l’étude GM intègre l’énergie solaire utilisée pour la photosynthèse dans le bilan ! (or, on ne pourra pas intervenir sur cette consommation d’énergie + si l’optique est bien de comparer des biocarburants entre eux ou avec des ressources fossiles, le soleil produire de l’énergie de toute façon) ; l’étude Concawe comptabilise au niveau industriel l’énergie renouvelable provenant de la biomasse et perdue avec les co-produits RETOUR SOMMAIRE 5 5
LA METHODE ACV Des questions méthodologiques 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies LA METHODE ACV Des questions méthodologiques comment intégrer les co-produits ? quels systèmes étudier/comparer ? à quelles échelles ?… comment agréger les indicateurs ? Quels critères regarder en priorité ? Des difficultés pour les évaluations multicritères certains critères manquent encore nécessité de mobiliser des équipes pluridisciplinaires RETOUR SOMMAIRE 6 6
ÉVALUATION : LES AVANCÉES DU RMT 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies ÉVALUATION : LES AVANCÉES DU RMT État des lieux des outils utilisés par les acteurs sur le terrain Analyse de 28 outils/méthodes utilisés en 2008 : les dimensions considérées : environnementales, économiques et/ou sociales choix méthodologiques : échelle, type de variables et de sorties, type d’indicateurs … RETOUR SOMMAIRE 7 7
QUELLES SONT LES ÉVALUATIONS PRATIQUÉES ACTUELLEMENT ? 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies QUELLES SONT LES ÉVALUATIONS PRATIQUÉES ACTUELLEMENT ? 2 Au niveau global, pour des produits ou pour les filières biocarburants : ACV, bilans énergétiques, études d’impacts sociaux et économiques A petite échelle : modèles biophysiques (fonctionnement des sols, des couverts végétaux cultivés, dynamique du carbone …), modèles économiques (rentabilité, coûts…) A l’échelle des projets d’implantation des unités « biomasse » : de façon systématique : évaluation technico-économique (rentabilité) au cas par cas : évaluations environnementales (bilans énergétiques, bilan des émissions de GES) © INRA RETOUR SOMMAIRE 8 8
EXEMPLES D’OUTILS D’ÉVALUATION 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies EXEMPLES D’OUTILS D’ÉVALUATION 2 © INRA Pour plus d’informations sur ces outils ( auteur et utilisateur de la méthode, son objectif et son principe…), télécharger l’analyse critique complète dans la partie Résultats / Evaluation sociale, environnementale et territoriale du site du RMT Biomasse www.rmtbiomasse.org ou directement via : http://chambres-agriculture-picardie.fr/fileadmin/documents/publications/energie_biomasse/RMT_biomasse/Les_28_outils_methodes.pdf La première caractéristique frappante de ces outils et méthodes est leur foisonnement, ce qui ne facilite pas leur analyse, ni le choix pour une évaluation des aspects environnementaux, sociaux et territoriaux des projets de valorisation énergétique de la biomasse. Néanmoins, la multiplicité laisse envisager l’utilisation, au moins en partie de ces outils et méthodes pour les évaluations des projets « biomasse », sous réserve de les adapter aux spécificités de ces projets. En effet, dans aucun cas il n’est mentionné de spécificités pour utiliser les outils recensés dans ce type de projets, même si certains outils (comme PLANETE, désormais DIATERRE, ou DIGES) sont plus directement utilisés du fait des thèmes traités (respectivement bilan énergétique à la ferme et de bilan des émissions de GES d’une installation de méthanisation pour PLANETE et DIGES). Par ailleurs, même si beaucoup d’entre ces outils ont une approche généraliste, leur mise en œuvre sur des cas divers et variés n’est pas toujours possible, car ils ont été conçus et validés uniquement pour une région et/ des types d’exploitation/ de productions particulières, ou bien, on manque de référence pour étendre leur application ailleurs (par exemple : Persyst, Arthtur et Merlin, EDEN, etc…). Par ailleurs, dans des projets biomasse énergie où les interactions avec le territoire sont souvent importantes, la régionalisation des impacts, ainsi que la prise en compte de la variabilité spatiale et temporelle pour les évaluations sont des caractéristiques attendue. Cependant, peu d’outils et méthodes recensés intègrent effectivement ces aspects. De plus, peu d’outils et méthodes prennent en compte les spécificités locales. Les phénomènes avec déterminisme local fort (ex : émissions de N2O) sont rarement traduits, et souvent, des références nationales ou moyennes régionales sont utilisées faute de mieux. De plus, si certains outils se positionnent clairement en tant qu’aide à la décision, et utiles à une application directe, ce manque de lien avec le local les dessert et suppose une certaine adaptation dans l’optique d’une utilisation pour les projets de valorisation énergétique de la biomasse. Les thématiques environnementales sont abordées largement et de manière plus ou moins complètes selon les outils ou méthodes, mais les outils qui permettent une évaluation de la durabilité dans toute ses dimensions ne sont pas nombreux, et si les aspects économiques sont les plus intégrés après l’environnement, les aspects territoriaux et sociaux restent très peu voire pas du tout abordés. La question de l’intégration des aspects environnementaux, sociaux, économiques et territoriaux dans les projets qui se développent sur la thématique « bioénergies » reste donc entière. => ACV : démarche lourde, difficile à appliquer systématiquement sur le terrain sur les projets bioénergies en filière courte Plus d’information sur ces outils : télécharger le document « analyse de 28 outils et méthodes » sur www.rmtbiomasse.org rubrique « Outils et documents » / dans « Evaluation environnementale, sociale et territoriale » RETOUR SOMMAIRE 9 9
DES TRAVAUX A POURSUIVRE 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies DES TRAVAUX A POURSUIVRE 2 Exemple : comment mesurer les impacts du miscanthus sur la biodiversité ? La réponse est délicate actuellement : il y a une évolution de la biodiversité différente en fonction de l’âge de la culture pérenne 1ères années : de – en – d’adventice du fait de l’accroissement du couvert végétal développement d’insecte les 1ères années et donc d’oiseaux Années suivantes : le couvert est trop dense : moins d’insecte, mais la culture offre un abri pour la nidification des oiseaux => Quelles conclusions tirer ? Y a-t-il moins de biodiversité pour autant ? © INRA Remarque : plusieurs indicateurs de biodiversité sont actuellement en cours d’élaboration dans différents projets … RETOUR SOMMAIRE 10 10
LES PISTES DE TRAVAIL IDENTIFIÉES PAR LE RMT 8. Impacts territoriaux des filières bioénergies LES PISTES DE TRAVAIL IDENTIFIÉES PAR LE RMT 2 Le RMT n’est pas un centre de compétence pour la réalisation d’ACV Positionnement du RMT : Pas de développement de nouvelles méthodes Vers une simplification des outils pour les appliquer en routine sur de « petits » projets Approfondissement de certains critères pour compléter/préciser les évaluations choix des critères, interaction Approche globale : en cours en Picardie au niveau des approvisionnements (Optabiom) démarches d’appui en situation concrète © INRA en lien avec la réglementation, les collectivités territoriales, les porteurs de projets .. RETOUR SOMMAIRE 11 11