L’ Utilisation du Plomb dans une dans une PME A propos de … L’ Utilisation du Plomb dans une dans une PME Imprégnation Collective et Saturnisme Angoulême, 15 Novembre 2005 Dr M-A Even-Baïsse APAS Périgny
Description du processus de production Un environnement vétuste PME de 20 salariés (15 ouvriers et 5 employés) Processus de production de tuyaux en PVC Matière 1ère Broyage Granulatrice Extrusion Emballage (200 °C) Nb d’ouvriers : 2 2 3 5 3 Travail posté 3 x 8 heures Processus Granulatrice (Seul secteur utilisant le Plomb): Mélange broyé ou « one pack » au centre de l’atelier Addition de stabilisants (Plomb, Zinc, Ca2+, Stéarine, Craie) Stéarate de plomb sous forme de granules utilisé 3 jours par mois
Carence de mesures de protection Pas de capotage ou d’aspiration, Pas d’isolement des zones à risques, Hygiène insuffisante et non maîtrisée, Nettoyage des locaux non adapté aux risques, Tenues de travail lavées à domicile, Chaussures de sécurité à disposition, Port du masque et protections auditives non systématique. Le manque d’information des ouvriers conduit à une absence de maîtrise des risques.
Surveillance Médicale Spéciale (tests effectués depuis plus de 10 ans) Pour tous les ouvriers Audiogramme Spiromètre Ouvriers du secteur Granulatrice (3 opérateurs, surveillés tous les 6 mois) Plombémie PPZ NF Les résultats ont toujours été conformes aux valeurs réglementaires jusqu’en avril 2004 Plombémie sujets exposés: 200 µg/l chez l’Ω PPZ: N < 3 µg/g Hb
Marqueurs Biologiques à fin 2004 Augmentation soudaine des marqueurs biologiques chez les salariés habituellement surveillés Aucune indication permettant de présager de ces résultats
EXPLICATION un peu tardive….! Remplacement de la matière première initiale par des déchets de fenêtres PVC depuis le retour des CA, fin août Nécessité de stabiliser au plomb quotidiennement (3 tonnes en 3 mois) Utilisation du stéarate de plomb sous forme de poudre Absence de conscience de l’augmentation du risque Pas d’information ou de précaution supplémentaires des salariés ………Encore moins du MT! Information de l’employeur Evaluation globale du risque dans l’entreprise nécessaire
Biologie pour les « autres salariés » non exposés au plomb Diagnostic du premier cas de saturnisme
Mr D : Opérateur extrudeuse n° 2 58 ans ( retraite en juillet 2005 ) Embauché en 2000 Antécédents: Tt pour le cholestérol et l’HTA Dernière VA en septembre 2004 : Asthénie et arthralgies pouvant évoquer une désadaptation au travail posté Clinique novembre après convocation en urgences: Douleurs diffuses, myalgies, asthénie, céphalées => patraquerie « saturnique » Remplacement de Mr E (opérateur en granulatrice) en AT Port des EPI très occasionnel Mâchonnement des lèvres réflexe
Prise en charge de Mr D : Opérateur extrudeuse n° 2 Retrait du poste immédiat et Arrêt Maladie Déclaration en MPI n°1 le 21 /12/ 2004, Reconnaissance le 29 /03/ 2005 Consultation en PP au CHU de NANTES en février 2005 Plomburie provoquée à l’EDTA calcique => 950µg sur 5h +++ Évaluation psychotechnique réalisée en sept 2005: IRM et EEG Discrètes perturbations cognitives (saturnisme ou pathologie dégénérative) Traitement chélateur par SUCCICAPTAL per os Surveillance biologique (hépatique et plombémie)
Évolution des marqueurs biologiques lors de la reprise de Mr E après son AT Visite de reprise de Mr E, opérateur granulatrice n° 1 Examen clinique subnormal Demande des marqueurs biologiques Aucun traitement spécifique, ni retrait de poste préconisé pour Mr E
Analyse des Saturnismes Biologiques 2 cas de « saturnisme biologique »: L’un : diagnostic fortuit Clinique ambiguë Imprégnation ancienne aggravée par une exposition récente lors d’un remplacement Le second lors de la VR salarié récemment embauché sans connaissance suffisante du risque travaillant la nuit exclusivement ….et chaussant des espadrilles!
Analyse de l’Imprégnation collective au plomb Diffusion du stéarate en poudre de longue date dans tout l’atelier: Mélanges réalisés au milieu de l’atelier: lieu de passage et sans isolement du secteur Aucune captation sur les « mélangeurs » Balayage en fin de semaine par les ouvriers, à tour de rôle, sans EPI Pause « collation » de 30 minutes en tenue de travail entrecoupés d’ allers-retours au poste Insuffisance d’hygiène : douche inutilisée et inutilisable locaux sociaux et toilettes à côté de à la granulatrice Ménage 2 h par semaine des locaux sociaux!!!
Maîtrise du Risque par l’Employeur Malgré les conseils donnés: Peu d’aménagement de l’entreprise en 30 ans Aucune dosimétrie Absence de fiches d’exposition Prise de conscience de la situation d’imprégnation collective et de l’inquiétude des salariés - Pour affiner l’importance de l’imprégnation, évaluation de la quantité de plomb restante dans l’atelier - Évaluation demandée par l’employeur
RESULTATS DES PRELEVEMENTS DE SURFACE réalisés en février 2005
RAPPEL RISQUE PLOMB Maladie des « mains sales » Ingestion et déglutition Valeur limite biologique = 400 µg / L de sang 500 µg / L de sang à partir de décembre 2005 Nécessité pour l’employeur de faire: Mesures de l’exposition particulièrement lors de changements VLE = 0.10 mg / m3 Liste des travailleurs exposés Fiche d’exposition individuelle
Action dans l’entreprise Retrait total du plomb le 17/12/2004 dès le diagnostic du saturnisme de Mr D Information collective Action commune avec la CRAM et le MT Remplacement par l’alliage Zinc Calcium « Amorce » d’amélioration des conditions d’hygiène Vestiaires et douches neufs Nouvelle salle de repos isolée de l’atelier Nettoyage superficiel de l’atelier par les salariés Devis par un spécialiste de 2000 euros en cours d’étude…
CONCLUSION Pour évaluer le risque biologique, il faut corréler les dosages biologiques aux mesures d’atmosphères, qui sont réglementaires Pour tout changement de procédé de fabrication, l’employeur doit alerter le MT qui l’aide à mettre en place les moyens de surveillance et de prévention nécessaire à la protection de la santé des salariés