L’ Utilisation du Plomb dans une dans une PME

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Journée inter-régionale des Précautions « Standard »
Advertisements

Dr Jean-François SAYET
Place du médecin du travail dans la réglementation
de Midi-Pyrénées Informations C.CLIN Sud-Ouest
Infirmier/res en Santé au Travail
Plein phare sur le plomb
L’effectif d’assujettissement Les personnes prises en compte
FORMATION Correspondance avec la FIA des SPP GOC 1 MARCHE GÉNÉRALE DES OPÉRATIONS D'EXTINCTION.
16 décembre 2005Institut Universitaire de Médecine du Travail de Lyon 1 Herbiers anciens : un risque méconnu dexposition au mercure E. Pouget - J.C. Normand.
Que peut apporter le médecin du travail au médecin traitant ?
PREVENTION REGLEMENTAIRE DU RISQUE AMIANTE
Prévention des risques CMR en entreprise
Méthodes de prévention du risque chimique.
Dr PORTAZ Françoise JDV 30,31janvier,01février 2006
Cas clinique n°3: travail et cannabis
Prévention de l’intoxication benzénique
Dr. Dominique MAUPRIVEZ Capacitaire Strasbourg
BASES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES DE L ACTION DU MEDECIN DU TRAVAIL EN MILIEU DE TRAVAIL MICHEL PERNIN JDV NANCY 10,11,12 JUILLET 2006.
Journées de validation Reims 19, 20 et 21 Février 2007 Surveillance médicale des intérimaires Exemples concrets Stéphanie Kleinlogel Interne DES Strasbourg.
APTITUDES MEDICALES AU TRAVAIL : Cas cliniques
APTITUDES MEDICALES AU TRAVAIL : Aspects réglementaires
Fonction publique d’état: médecine de prévention
Travail des femmes à propos de parité… Audrey Farrugia et Fabienne Michel Faculté de Strasbourg JDV de Reims, 9 au 11 mai 2005.
Docteur Dominique GRAND Docteur Michel PERNIN
Une tempête dans un verre d’eau
Pour une meilleure surveillance médicale des salariés intérimaires
La santé au travail en Picardie
Présidents des CLI 10 décembre 2003 Dr . QUESNE
Michel Niezborala Médecin du travail AMST, Toulouse
LES PRECAUTIONS STANDARD HORS HYGIENE DES MAINS
BILAN DE FIN DE CARRIERE EN VUE DORGANISER LE SUIVI POST-PROFESSIONNEL Dr. Marc CROS SMIBTP FMCB du jeudi 09 Février 2006.
LES ACTEURS PRIVEES DANS L’ENTREPRISE
Prévention Plomb / Dr Buch / CMIST 2005
Le risque cancérogène dans l’entreprise
L'information et les formations à la sécurité
CMI-Alès / Dr J-P. BUCH / Janvier 2005
Cahier des charges des Connaissances nécessaires au salarié d’une entreprise de travaux agricoles et ruraux en matière de Qualité-Sécurité et Environnement.
La sécurité du travailleur isolé
Maladies professionnelles
Prévention du tabagisme à l’hôpital
Protection des stagiaires et des travailleurs internes
Gestion d’une épidémie à Pseudomonas aeruginosa en Néonatologie / réanimation néonatale PRINOI juin 2007 c. simac.
LE TRAVAIL C’EST LA SANTE ?
Quelques indications sur la sinistralité liée aux risques d'origine électrique le nombre des AT d'origine électrique a été divisé par 4 depuis les années.
Pharmacien FICHE METIER Description du métier Conditions de travail
Comité Santé Sécurité Aptitude médicale et habilitations
DÉPISTAGE DU SATURNISME Population d’enfants âgés de 12 à 20 mois ayant consulté dans un centre d’examens de santé de Paris. Avril-septembre 2004 BEH n.
REFORME DE LA SANTE AU TRAVAIL Décret du 13 janvier 2004 – Pluridisciplinarité Décret du 28 juillet 2004 – Réforme Santé au Travail Circulaire du 7 avril.
VI-2. Cas groupés d ’épidermolyse bulleuse en maternité
CRAM Bourgogne et Franche-Comté Mail :
Accident du travail - Accident de trajet Maladie professionnelle
Les précautions standards
Les infirmières en SIST : nouveau vecteur de la Prévention Primaire 30 e Congrès National Médecine et Santé au Travail – Tours 3 – 6 juin 2008 SRAS 09.
CHANTIERS D’ASSAINISSEMENT ET DÉMANTÈLEMENT NUCLÉAIRE
Hygiène Sécurité Conditions de Travail AVSC Nord de France
Circulaire DGT/ASN n.°4 du 21 avril 2010
Présentation du bilan annuel 2008 et actualités
ROLE DU MEDECIN DU TRAVAIL
Pôle santé au travail CHSCT Réunion du 7 mai AMPM 56.
AKA INA, KOUASSI YM, TCHICAYA AF, N’GUESSAN LMA, GUIEGUI CP, BONNY JS Service de médecine du travail, CHU Yopougon - Abidjan L’IMPORTANCE DE LA CONSULTATION.
MÉDECINE DE PRÉVENTION
3 février 2006SGGRP / LUNDBECK1 Bonnes pratiques soignantes en EHPAD Articulations avec le Secteur Libéral.
Contextes et évolutions
Direccte - XX/XX/XX Emplacement De l’identifiant gouvernemental pour l’administration territoriale -préfet de la région XXX Actualités réglementaires en.
GP’Sup > 27 novembre 2015 Page 1 Présentation des circulaires Circulaire du 28 juillet 2015 relative aux dispositions applicables en matière de prévention.
Prévention des risques chimiques >> Quelle démarche?
Le Compte Pénibilité. Le compte pénibilité : Ce qu’il faut savoir Ouvert pour tout salarié du secteur privé exposé à des conditions de travail réduisant.
Les objectifs de la veille sanitaire : pour quelles raisons mettre en place des dispositifs de veille sanitaire ? Le 05/02/2007 François Lefebvre.
Prévention Plomb / Dr Buch / CMIST Le Plomb Risques & Prévention.
Transcription de la présentation:

L’ Utilisation du Plomb dans une dans une PME A propos de … L’ Utilisation du Plomb dans une dans une PME Imprégnation Collective et Saturnisme Angoulême, 15 Novembre 2005 Dr M-A Even-Baïsse APAS Périgny

Description du processus de production Un environnement vétuste PME de 20 salariés (15 ouvriers et 5 employés) Processus de production de tuyaux en PVC Matière 1ère Broyage Granulatrice Extrusion Emballage (200 °C) Nb d’ouvriers : 2 2 3 5 3 Travail posté 3 x 8 heures Processus Granulatrice (Seul secteur utilisant le Plomb): Mélange broyé ou « one pack » au centre de l’atelier Addition de stabilisants (Plomb, Zinc, Ca2+, Stéarine, Craie) Stéarate de plomb sous forme de granules utilisé 3 jours par mois

Carence de mesures de protection Pas de capotage ou d’aspiration, Pas d’isolement des zones à risques, Hygiène insuffisante et non maîtrisée, Nettoyage des locaux non adapté aux risques, Tenues de travail lavées à domicile, Chaussures de sécurité à disposition, Port du masque et protections auditives non systématique. Le manque d’information des ouvriers conduit à une absence de maîtrise des risques.

Surveillance Médicale Spéciale (tests effectués depuis plus de 10 ans) Pour tous les ouvriers Audiogramme Spiromètre Ouvriers du secteur Granulatrice (3 opérateurs, surveillés tous les 6 mois) Plombémie PPZ NF Les résultats ont toujours été conformes aux valeurs réglementaires jusqu’en avril 2004 Plombémie sujets exposés: 200 µg/l chez l’Ω PPZ: N < 3 µg/g Hb

Marqueurs Biologiques à fin 2004 Augmentation soudaine des marqueurs biologiques chez les salariés habituellement surveillés Aucune indication permettant de présager de ces résultats

EXPLICATION un peu tardive….! Remplacement de la matière première initiale par des déchets de fenêtres PVC depuis le retour des CA, fin août Nécessité de stabiliser au plomb quotidiennement (3 tonnes en 3 mois) Utilisation du stéarate de plomb sous forme de poudre Absence de conscience de l’augmentation du risque Pas d’information ou de précaution supplémentaires des salariés ………Encore moins du MT! Information de l’employeur Evaluation globale du risque dans l’entreprise nécessaire

Biologie pour les « autres salariés » non exposés au plomb Diagnostic du premier cas de saturnisme

Mr D : Opérateur extrudeuse n° 2 58 ans ( retraite en juillet 2005 ) Embauché en 2000 Antécédents: Tt pour le cholestérol et l’HTA Dernière VA en septembre 2004 : Asthénie et arthralgies pouvant évoquer une désadaptation au travail posté Clinique novembre après convocation en urgences: Douleurs diffuses, myalgies, asthénie, céphalées => patraquerie « saturnique » Remplacement de Mr E (opérateur en granulatrice) en AT Port des EPI très occasionnel Mâchonnement des lèvres réflexe

Prise en charge de Mr D : Opérateur extrudeuse n° 2 Retrait du poste immédiat et Arrêt Maladie Déclaration en MPI n°1 le 21 /12/ 2004, Reconnaissance le 29 /03/ 2005 Consultation en PP au CHU de NANTES en février 2005 Plomburie provoquée à l’EDTA calcique => 950µg sur 5h +++ Évaluation psychotechnique réalisée en sept 2005: IRM et EEG Discrètes perturbations cognitives (saturnisme ou pathologie dégénérative) Traitement chélateur par SUCCICAPTAL per os Surveillance biologique (hépatique et plombémie)

Évolution des marqueurs biologiques lors de la reprise de Mr E après son AT Visite de reprise de Mr E, opérateur granulatrice n° 1 Examen clinique subnormal Demande des marqueurs biologiques Aucun traitement spécifique, ni retrait de poste préconisé pour Mr E

Analyse des Saturnismes Biologiques 2 cas de « saturnisme biologique »: L’un : diagnostic fortuit Clinique ambiguë Imprégnation ancienne aggravée par une exposition récente lors d’un remplacement Le second lors de la VR salarié récemment embauché sans connaissance suffisante du risque travaillant la nuit exclusivement ….et chaussant des espadrilles!

Analyse de l’Imprégnation collective au plomb Diffusion du stéarate en poudre de longue date dans tout l’atelier: Mélanges réalisés au milieu de l’atelier: lieu de passage et sans isolement du secteur Aucune captation sur les « mélangeurs » Balayage en fin de semaine par les ouvriers, à tour de rôle, sans EPI Pause « collation » de 30 minutes en tenue de travail entrecoupés d’ allers-retours au poste Insuffisance d’hygiène : douche inutilisée et inutilisable locaux sociaux et toilettes à côté de à la granulatrice Ménage 2 h par semaine des locaux sociaux!!!

Maîtrise du Risque par l’Employeur Malgré les conseils donnés: Peu d’aménagement de l’entreprise en 30 ans Aucune dosimétrie Absence de fiches d’exposition Prise de conscience de la situation d’imprégnation collective et de l’inquiétude des salariés - Pour affiner l’importance de l’imprégnation, évaluation de la quantité de plomb restante dans l’atelier - Évaluation demandée par l’employeur

RESULTATS DES PRELEVEMENTS DE SURFACE réalisés en février 2005

RAPPEL RISQUE PLOMB Maladie des « mains sales » Ingestion et déglutition Valeur limite biologique = 400 µg / L de sang 500 µg / L de sang à partir de décembre 2005 Nécessité pour l’employeur de faire: Mesures de l’exposition particulièrement lors de changements VLE = 0.10 mg / m3 Liste des travailleurs exposés Fiche d’exposition individuelle

Action dans l’entreprise Retrait total du plomb le 17/12/2004 dès le diagnostic du saturnisme de Mr D Information collective Action commune avec la CRAM et le MT Remplacement par l’alliage Zinc Calcium « Amorce » d’amélioration des conditions d’hygiène Vestiaires et douches neufs Nouvelle salle de repos isolée de l’atelier Nettoyage superficiel de l’atelier par les salariés Devis par un spécialiste de 2000 euros en cours d’étude…

CONCLUSION Pour évaluer le risque biologique, il faut corréler les dosages biologiques aux mesures d’atmosphères, qui sont réglementaires Pour tout changement de procédé de fabrication, l’employeur doit alerter le MT qui l’aide à mettre en place les moyens de surveillance et de prévention nécessaire à la protection de la santé des salariés