III. Une journée en Antarctique

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Transcription de la présentation:

III. Une journée en Antarctique

Partis à la découverte… Malgré les nouvelles technologies de communications qui se développent jour après jour dans notre monde moderne, beaucoup de personnes (et nous les premiers avant de rencontrer Sylvie Becquevort) pensent encore que les scientifiques travaillant en milieu polaire se déplacent par groupe de cinq, skis au pieds. On les imagine luttant contre le froid à leurs risques et périls dans un des endroits les plus hostiles de la planète afin d’avancer dans la découverte de l’Arctique et de l’Antarctique. C’est pourtant une vision assez précaire et fort éloignée de la réalité. Bien sûr, ce genre d’expéditions existe encore… Nous voulons souligner ici, les explorations de nos compatriotes Alain Hubert et Dixie Dansercoer qui traversèrent l’océan Arctique à pied et à skis en autonomie complète dans le but d’effectuer des mesures scientifiques. Ces mesures, réalisées à la demande de l’Université Catholique de Louvain, ont permis de valider un modèle mathématique qui simulait la dérive des glaces provoquée par les changements climatiques de ces dernières années. Pour quelles raisons les recherches de Sylvie B. sont-elles menées en Antarctique et non en Arctique ? Au niveau historique, chaque pays voulant conserver sa place dans le Traité de l’Antarctique doit y effectuer des recherches. De plus, l’océan arctique semble ne pas être limité par le fer, élément primordial intervenant dans les recherches de Sylvie B., l’océan antarctique est donc tout désigné pour ces recherches. Les recherches « ordinaires » sont, de nos jours, beaucoup plus modernes qu’on se l’imagine et peuvent souvent même nous paraître, à première vue, assez anachroniques. (En effet, n’est-il pas absurde d’imaginer 3000 personnes vivant dans un gigantesque complexe au beau milieu d’un désert de glace ?) Pourtant, serait-il réellement possible d’effectuer de bonnes expérimentations dans d’autres conditions ? Maintenant que nous en savons plus sur les installations présentes sur les pôles, notre « vision » première nous parait totalement absurde… Durant les deux heures passées en compagnie de Sylvie, nous en avons appris plus que nous l’espérions et sommes passés de surprise en surprise au fil de nos questions. Tout au long de l’interview, nous nous sommes égarés dans différents sujets tels que la préparation d’une expédition ou la durée d’un trajet pour atteindre les pôles mais aussi dans des domaines plus généraux comme ceux de l’alimentation, l’évacuation des déchets ou encore les installations spécifiques qui facilitent la vie des chercheurs dans les bases polaires...

Une expédition ça se prépare…! En ce qui concerne la préparation proprement dite de l’expédition polaire, c’est un travail de longue haleine qui ne s’improvise pas. Au minimum une année avant le départ, les participants se rassemblent lors de nombreuses réunions. Durant toute l’année, le programme de l’expédition est établi petit à petit en fonction des compétences de chacun. Ils réfléchissent ensemble au matériel nécessaire et le mieux adapté à leurs expérimentations. La Belgique ne possède pour le moment pas de bateau océanographique, les scientifiques belges sont donc obligés d’embarquer sur des bateaux étrangers et de parler couramment l’anglais afin d’être compris et de se faire comprendre… Comme tout le monde s’en doute, avant de s’embarquer dans une aventure de deux/trois mois ou plus, nos scientifiques sont soumis à différents examens médicaux. Ceux-ci sont assez stricts. Par exemple, avec les Américains, si un scientifique ne s’est pas fait extraire les dents de sagesse, il ne peut faire partie de l’expédition…Par contre, les scientifiques ne doivent suivre aucun entraînement physique spécifique. Ceux-ci restent nécessaires pour des traversées semblables à celle de Alain Hubert et Dixie Dansercoer mais sont inutiles pour les personnes qui voyagent en bateau ou s’installent dans des bases. Et pour y arriver? Pour réduire au plus possible la durée du trajet jusqu’au Pôle, les scientifiques embarquent souvent à bord du bateau au Chili. A partir de là, il leur faudra encore attendre une bonne semaine avant d’atteindre le continent polaire. Le verbe  « attendre » est, ici, assez mal approprié car durant cette période, les scientifiques ne cessent de travailler seuls ou en groupe, pour mettre au point les derniers détails de leurs expériences.

Un bateau océanographique… Plus concrètement, de nos jours, deux possibilités s’offrent à nos chercheurs afin d’étudier dans des milieux polaires : les bateaux océanographiques et les bases installées de manière permanente sur les pôles. Chacune de ses options offre ses avantages et ses inconvénients, elles sont différentes mais complémentaires. Chaque scientifique « choisit » son milieu en fonction de ses recherches. Un bateau océanographique offre le confort nécessaire et possède comme avantage de pouvoir briser la glace. Pour notre invitée Sylvie B, la solution la plus adéquate est sans conteste le bateau océanographique. En effet, pour pouvoir étudier les zooplanctons, elle a besoin de changer d’environnement régulièrement et de se trouver près des côtes et des banquises pour en extraire des carottes de glace. Une base ne pourrait donc être utile à ses recherches que si elle était située près de l’eau, et qu’elle possédait des moyens de déplacement adéquats. C’est une telle base que nous avons imaginée, mais dans la partie scientifique… De temps en temps, sur le bateau, des moments ou des journées de loisirs sont accordés aux chercheurs: lors de fêtes comme le Nouvel An, la Noël, un anniversaire,…La fréquence de ces activités dépend des pays à qui appartiennent les bateaux. Par exemple, les américains ne font pas fort la fête et l’alcool y est prohibé. Lorsque les chercheurs passent par des endroits exceptionnels et spectaculaires: il leur arrive de jeter l’ancre, s’équiper de leurs skis et profiter du paysage merveilleux qui s’offre à eux…

Une base au milieu de la glace Sylvie B. nous a un peu éclairés à propos des bases (elle s’y rend de temps à autre lors d’escales) dont le confort est plus approprié pour des recherches sur le continent glacé. Il en existe deux sortes: les bases provisoires qui peuvent entre autres prendre la forme de plusieurs containers assemblés ensembles ou éparpillés sur une certaine distance et qui ont un aménagement très sommaire. La deuxième possibilité sont les bases permanentes, été et (pas toujours) hiver. Vous pouvez prendre comme exemple la base américaine de Mc Murdo. En été, celle-ci peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. Elle est bien aménagée et organisée. Pour l’organisation de la vie commune, il n’y a pas réellement de règle stricte mais pour le bien de la vie en communauté chacun se respecte. Les laboratoires sont superbes et l’équipement d’une haute technologie. De plus, l’endroit est aseptisé. Elle possède différents lieux de détente comme une salle de gymnastique ou une piscine. La décoration est elle aussi soignée. Certaines bases sont en bois à l’intérieur afin de donner un sentiment de confort. Malgré le désir de polluer au minimum l’antarctique, les énergies renouvelables ne sont pas encore fort utilisées et le mazout reste le moyen le plus fréquent pour chauffer ces bases.

Et les expériences? Bien évidemment, la plupart des travaux se passent à l’extérieur lors des prélèvements: carottes de glace, échantillons, etc. Ceux-ci sont analysés et/ou conservés dans les laboratoires sur place en attendant de rejoindre les laboratoires de notre continent. Comme on peut s’en douter, durant les tempêtes ou autres perturbations climatiques importantes, les prélèvements effectués à l’extérieur sont interrompus. De plus, si l’expédition se déroule à bord d’un bateau, le capitaine est obligé de rester au même endroit et de tenter de stabiliser le navire pour éviter tout danger. D’un autre côté, et malheureusement pour eux, il n’est pas rare que certains scientifiques soient victimes de mal de mer et restent dans leur cabine le temps de la tempête. Dans leurs recherches, Sylvie et son « groupe » n’ont jamais rencontré de problème majeur, par contre l’environnement extrême dans lequel ils travaillent apporte son lot de surprises qui les obligent à adapter leurs méthodes de travail, ou même de devoir modifier leur matériel, ce qui retarde parfois leur progression. Lors des sorties, les scientifiques portent des combinaisons qui les isolent le plus possible de la température extérieure et garde la chaleur du corps au maximum à l’intérieur. Ils disposent bien évidemment de gants mais aussi de lunettes solaires spécifiques car la luminosité est, comme en montagne (voir encore plus), beaucoup plus intense que dans nos régions, du fait de la réflexion de la lumière par la blancheur du paysage. Lors de leurs prélèvements sur la banquise, ils disposent de combinaisons capables de se gonfler au cas où la glace se fissurerait et qu’ils se retrouveraient dans l’eau. Bien entendu, si cela devait arriver, les secours doivent être extrêmement rapides car le malchanceux ne survivrait pas indéfiniment au froid…!

Une recherche internationale? Les bateaux océanographiques sont souvent internationaux, ainsi que les bases. Mais les bases sont plus souvent occupées par des gens d’un même pays, même si de temps en temps elles accueillent des étrangers: l’hospitalité va de soi en Antarctique! C’est pourquoi il est primordial de savoir parler anglais, sinon la communication entre chercheurs peut devenir précaire. Ce sont les pays concernés qui financent, pour la plupart du temps, les recherches. Mais, si (par exemple) un pays envoie ses propres chercheurs sur un bateau étranger, il n’intervient pas dans le prix du trajet et de l’entretien, mais pour remercier le pays hôte, il offrira du matériel à ceux qui les accueillent…

Une vision de la vie quotidienne Il est très difficile de proposer un exemple de journée type d’un chercheur en antarctique. Elles s’organisent autour des prélèvements et varient en fonction du climat. Les scientifiques ne connaissent pas leurs horaires à l’avance. Au début de la campagne, ils font un planning par rapport à leurs prélèvements et aux objectifs qu’ils se sont fixés, mais celui-ci peut être modifié au cours du voyage en cas d’avance ou de retard pris ou encore de n’importe quelle circonstance atténuante. En ce qui concerne les tâches ménagères, autant pour les bases que pour les bateaux, les chercheurs n’ont pas à s’en soucier : ils disposent d’un personnel suffisant. Il y a en moyenne un pourcentage de 50% de scientifiques et de 50% de personnes chargées de les encadrer pour toutes ces « corvées »! Cela permet-il aux scientifiques de se relaxer plus longuement ? Pas vraiment car ces services sont justement mis en place pour leur permettre de se consacrer pleinement à leurs recherches. De telles expéditions n’ont pas un but vacancier ! En ce qui concerne la cuisine, il ne s’agit pas, comme nous le pensions, d’aliments déshydratés mais bien de nourritures ordinaires. Les plus grandes bases se font même envoyer des fruits et des légumes frais grâce aux bateaux et avions pouvant les ravitailler régulièrement. Pour les plus petites bases, les boîtes de conserves sont souvent utilisées car elles possèdent un avantage pratique. Les repas sont servis à des heures fixes par les cuisiniers préposés mais il reste toujours de la charcuterie et du fromage dans le frigo pour se préparer un sandwich en cas de petite faim ou de dîner(s) manqué(s), ce qui arrive plus que régulièrement… Une autre question pratique que nous nous posions concernait les déchets. Il est évidemment exclu d’abandonner des déchets sur les pôles. Pour l’éviter, ils essayent de recycler au maximum et de limiter les déchets au minimum. Bien entendu, il est impossible de n’avoir strictement aucun déchet. Ces derniers sont alors entassés dans des containers qui sont rapatriés ultérieurement.

Coupés du reste du monde…? Etre éloigné de tous, au milieu de rien, loin des siens, ce n’est pas toujours facile! Heureusement, le réseau internet s’est fortement développé et il est devenu aisé pour les chercheurs de communiquer régulièrement avec leurs proches, malgré le prix élevé (pris en charge par l’Etat ainsi que tout les coûts des expéditions). Mais, le revers de la médaille, c’est que le courrier personnel est filtré, donc censuré. En effet, il faut éviter que de graves nouvelles parviennent aux oreilles des chercheurs et leur portent préjudice car, lorsque l’on se trouve en Antarctique, on ne peut se permettre d’interrompre une expédition avant son aboutissement… les enjeux financiers sont trop importants. Mais les chercheurs qui partent sont naturellement au courant de cette circonstance et l’acceptent. En ce qui concerne l’actualité, les chercheurs reçoivent régulièrement des e-mails avec les points clés de l’actualité (les gros titres suivis d’un bref résumé).

Sylvie Becquevort: précisions Sylvie B. travaille sur l’Antarctique depuis 1987. Sylvie et son équipe ont eu une succession de projets de 4 ans jusqu’à maintenant avec des interruptions entre les projets de quelques mois à 1 an ; Le nouveau projet a commencé le 15 décembre 2005. Au sein du laboratoire d’Ecologie des Systèmes Aquatiques, Sylvie travaille principalement avec Christiane Lancelot (directrice du laboratoire), Véronique Schoemann (docteur en sciences) et deux étudiantes en thèse (Isabelle Dumont et Florence Masson) mais elles travaillent aussi en étroite collaboration avec d’autres laboratoires de l’ULB et de Belgique puisque les projets qu’elles ont impliquent d’autres équipes de recherche. L’avancée principale effectuée par leur équipe est la mise en évidence du rôle majeur du réseau trophique microbien dans l’Océan Antarctique. Description d’une journée sur un bateau océanographique en station, c’est-à-dire que le bateau a navigué de nuit pour se placer à un point de prélèvement: « 6-8h Déjeuner 8-10h Les prélèvements des échantillons de la colonne d’eau commencent. Je vais voir sur une feuille quand le prélèvement d’eau me concernant arrivera car il y a un ordre de priorité à suivre. En attendant je prépare l’ensemble du matériel (bouteille, appareil, produits…) nécessaire au traitement des échantillons. 9h30 Je me dirige vers le point du bateau où la rosette avec les bouteilles Niskin (Matériel qui sert à prélever de l’eau à différentes profondeurs de la colonne d’eau de l’océan) arrive. J’attends patiemment mon tour avant de remplir mes bouteilles d’échantillonnage.

10h30 Je retourne au laboratoire où j’effectue les différents traitements permettant de conserver mes échantillons jusqu’au retour au laboratoire à Bruxelles. Certains échantillons sont observés directement au microscope, d’autres sont mis dans des réfrigérateurs ou des congélateurs. D’autre part des expériences sont mises en place dans des incubateurs à différentes températures et conditions en lumière. 12h30-13h30 Si j’ai l’occasion c'est-à-dire que j’ai bien procédé aux étapes essentielles préliminaires du traitement des échantillons je vais manger. 13h30 Retour au laboratoire, je continue mes expériences. Une première possibilité : J’ai la possibilité de travailler calmement et d’observer mes échantillons au microscope 18-19h souper 19h-20h discussion au salon avec les autres scientifiques 20h-21h séminaire scientifique avec présentation des résultats 21h temps libre Une deuxième possibilité : 15h30 on annonce par haut-parleur qu’on arrive à une station ou l’on pourra descendre sur la banquise pour effectuer des prélèvements. On commence à préparer le matériel à la hâte et à s’habiller de manière appropriée. 19h on est sur la glace, les prélèvements vont durer 4 heures 23h retour vers le bateau, on commence le traitement des échantillons et l’on va travailler toute la nuit. Dès qu’on a l’occasion, on fonce vers la salle à manger où nous avons la possibilité de nous faire des tartines. On dormira quand tout sera fini. »

Fin!

Le GPS: Braun Barbara Carlier Julien Cerfontaine Elodie Mathioudakis Dimitris Voisin Didier Mineur Laurent