La Loi du Silence Alfred Hitchcock
F.T. [Le public] espère tout le temps que Clift va parler, ce qui est un contresens. Je suis certain que vous navez pas voulu créer cet espoir… A.H. Je suis daccord avec vous. […] Cest un inconvénient puisque cest impossible ; et tout le film est compromis puisque lidée de base nest pas acceptable pour le public. […] Nous savons, nous les catholiques, quun prêtre ne peut pas révéler un secret de la confession, mais les protestants, les athées, les agnostiques pensent : « Cest ridicule de se taire ; aucun homme ne sacrifierait sa vie pour une chose pareille. » F. T. Cest donc une erreur dans la conception du film ? A. H. Effectivement, il ne fallait pas tourner ce film.
I. Le secret de la confession Sur la théorie morale des secrets
Sissela Bok, Secrets
« Il y avait en lhomme des pensées mauvaises, et elles ont été révélées de telle sorte que, une fois amenées à la lumière, elles soient détruites, battues, et mises à mort […] Car tant que ces pensées étaient cachées et quelles nétaient pas amenées à la lumière, on ne pouvait pas réellement les faire cesser. » Origène, Homélies sur lévangile de Luc
II. Le caché et le dévoilé Lesthétique du secret
Aristote, Poétique
Le suspense selon Hitchcock Dans la forme normale du suspense, il est absolument essentiel que le public connaisse les éléments importants, autrement il ny aurait rien pour produire un sentiment de suspense.
Un mouvement constant porte lhomme noble du désir à lorgueil, de lorgueil qui se contemple à lorgueil qui se donne en spectacle […] Ainsi la tragédie cornélienne est doublement un spectacle, puisque les grandeurs quelle représente sont déjà grandeurs dans la vie.
III. Le transfert de culpabilité À qui la faute?
René Girard, La violence et le sacré