Agriculture Dr Mamadou Khouma IDEV-ic Atelier de dialogue national de science et politique sur le changement climatique au Sénégal 12-14 Avril 2010
Pour le GIEC, Changement Climatique renvoie à tout changement dans le climat au cours du temps qu’il soit du à la variabilité naturelle ou aux activités humaines.
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques “des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine, altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables.”
La capacité d’adaptation est la capacité d’un système à s’ajuster au changement climatique (incluant la variabilité et les extrêmes) pour modérer les dommages potentiels, pour profiter des opportunités, ou pour faire face aux conséquences. La vulnérabilité est le degré auquel un système est susceptible , ou est incapable de faire face aux effets adverses du changement climatique, incluant la variabilité climatique et les extrêmes.
Prévisions pour l’Afrique du 4ième rap. En 2020, entre 75 et 250 millions de personnes seront exposées à une augmentation de stress hydrique à cause du changement climatique. Couplé à une demande croissante, cela affectera négativement les modes de vie et exacerbera les problèmes liés à l’eau.
Prévisions pour l’Afrique du 4ième rap (suite) La production agricole, incluant l’accès à la nourriture, dans beaucoup de pays et régions africains sera sévèrement compromise par la variabilité et le changement climatique. Les zones aptes à l’agriculture, les longueurs de période de croissance et les rendements, en particulier dans les marges des zones arides et semi-arides diminueront. Ce qui affectera la sécurité alimentaire et exacerbera la malnutrition dans le continent. Dans certains pays les rendements des cultures pluviales pourraient être réduits de 50 % en 2020.
Prévisions pour l’Afrique du 4ième rap (suite) La disponibilité locale de nourriture sera aussi négativement affectée par la baisse des ressources halieutiques dans les grands lacs à cause de la hausse de la température de l’eau exacerbée par une surpêche continue.
Prévisions pour l’Afrique du 4ième rap (suite) Vers la fin du 21ième siècle l’ élévation du niveau des mers affectera les zones côtières basses densément peuplées. Le cout de l’adaptation pourrait au minimum être à hauteur de 5-10% du produit intérieur brut. Les mangroves et récifs coralliens seront davantage dégradés avec des conséquences additionnelles pour la pêche et le tourisme.
De nouvelles études ont confirmé que l’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables à cause de stress multiple et d’une faible capacité d’adaptation. Certaines adaptations à la variabilité climatique sont en cours , cependant cela sans doute insuffisant pour les futurs changements. Nécessité de tenir compte : des aspects sanitaires de la pauvreté de la répartition inégale des ressources Asseoir un développement durable Combiner adaptation et atténuation
Agriculture Sénégal Les principaux facteurs de pressions Pression humaine (diminution de la superficie par actif) Chaleur Eau Extraction sans restitution Maladies
Les impacts de la variabilité climatique actuelle et du changement climatique observés Irrégularité dans la production Plus grande fréquence des inondations Très fortes chaleurs se traduisant par des besoins en eau plus élevés Baisse des rendements Pénurie /excès d’ eau Augmentation de la pauvreté
Les impacts estimés du changement climatique futur Baisse des rendements Raccourcissement des périodes de croissance Plus forte dégradation des sols (physique, chimique et biologique) Plus grande occurrence des feux Perte de l’agrobiodiversité Pertes de ressources halieutiques Développement de l’élevage
Diop et al. (2005) : impact sur les revenus Quelques modèles Diop et al. (2005) : impact sur les revenus Diagne (2000) a montré à partir d’un modèle de simulation du bilan hydrique que les scénarios de modification des conditions climatiques (scénario sec avec comme référence 1970-1985 et scénario correspondant à une hausse des températures de 2 °C et une baisse de la pluviométrie) aboutissent à une dégradation des conditions de la production agricole du mil et de l’arachide.
CENTURY (Tschakert et al. (2004) ) Pour le scénario historique, des modifications de températures moyennes de -1°C, + 1°C, +3°C et +5°C ont été retenues. Pour les précipitations des variations de –50 %., -20 % , + 20 % + 50 % ont été retenues. Par rapport à la normale 1961-1990
Le meilleur scénario d’adaptation est celui appelé intensification agricole optimale : Rotation triennale arachide-mil- jachère avec 150 kg /ha d’engrais composé 8-18-27 sur l’arachide, 4 tonnes de fumier sur la jachère, 5 tonnes de déjection de mouton + 2 tonnes d’émondes de Leuceana sur le mil, combinée à la traction animale, une réduction des émondage de Kads (Faidherbia albida) et des semences améliorées de mil. Le gain le plus important en termes de carbone du sol est obtenu par le scénario d’une intensification optimale (de 11.9 à 25.4 t C/ha).
Les scénarios de changement climatique indiquent qu’en général, le carbone de la végétation ligneuse est plus sensible aux modifications de la pluviométrie et de la température que le carbone du sol. Une perte de 33 à 71 % du carbone des arbres est obtenue comparée au cas de base, comme résultante d’une augmentation des températures mensuelles (de 3 à 5°C), d’une réduction de la pluviométrie annuelle (de 20 à 50 % ) et de leurs combinaisons.
Les sources de vulnérabilités actuelles Une agriculture fortement dépendante de la pluie Sols fragiles dont la fertilité n’a pas été entretenue Activités rurales peu diversifiées Pas d’assurance agricole
Les sources de vulnérabilités potentielles Accentuation de la pauvreté Croissance démographique non maitrisée Non maitrise de l’eau (rareté ou excès et dégradation de sa qualité) Extension des phénomènes de salinisation des terres
Les réponses en termes d’adaptation et/ou mitigation approche holistique prenant en compte les autres problèmes économiques et sociaux variétés tolérantes à la sécheresse variétés tolérantes à la salinité variétés tolérantes aux maladies promotion de la fertilisation organique des sols
plus grande intégration de l’agriculture et de l’élevage (valorisation des sous produits agricoles et valorisation des déjections du bétail) promotion de l’agroforesterie généralisation des bassins de rétention et autres ouvrages de retenue meilleure gestion et réallocation des ressources en eau (riz irrigué versus autres cultures)
systèmes de prévisions fiables sur la physionomie de la saison des pluies collecte, caractérisation et préservation de nos ressources phytogénétiques valorisation des savoirs locaux sensibilisation à tous les niveaux
La réduction drastique des gaz a effet de serre est indispensable pour la survie de l’humanité. Tenir compte des changements climatiques dans les stratégies de développement.