« LA GESTION ET LA PREVENTION DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST) EN SOINS PRIMAIRES » IST AMLD/CNGE/SPILF/2008 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Mais vous comprenez qu’il s’agit d’une « tromperie ».
Advertisements

ORTHOGRAM PM 3 ou 4 Ecrire: « a » ou « à » Référentiel page 6
Santana P., Abravanel L., Aubert JP. Gervais A., Marcellin P. 1 PREVAC-A Evaluation de la pratique vaccinale VHA chez les groupes à risque.
COREVIH Auvergne – Loire
Distance inter-locuteur
France Journées de l’Afef – 1er octobre 2010
Transmission des infections
Sondage Baromètre Gay 2000 Philippe ADAM Institut de Veille Sanitaire Syndicat National des Entreprises Gaies InVS - novembre 2001.
INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE
Augmentation des cas de syphilis à Paris en 2000
Surveillance du VIH et du Sida données au 31 décembre 2004 Unité VIH/sida - IST - VHC Département des maladies infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
15/03/2005 Les femmes et le VIH Situation épidémiologique Unité VIH/Sida – IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de veille sanitaire.
1 Situation du VIH-sida en France Données du 30 juin 2007 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
InVS 23/11/2004 Points dActualités et Synthèse Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
Le VIH et les IST en France
Situation du VIH / sida en France
Actualité sur l’épidémiologie du VIH/sida
Les découvertes de séropositivité VIH chez les migrants en France
Diminution des gonococcies dans le réseau RENAGO
Surveillance des Infections Sexuellement Transmissibles
Infections sexuellement transmissibles (hors VIH)
Lutte contre le VIH/sida et les IST en France ans de surveillance, Unité VIH-IST-VHC, Département des maladies infectieuses.
Surveillance du VIH/sida en France Synthèse des données du 30 juin 2011 Institut de veille sanitaire, Département maladies infectieuses, Unité VIH-IST-VHC-VHB.
Anne Gallay, Alice Bouyssou, Betty Basselier, Véronique Goulet
Synthèse et perspectives Unité VIH/sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Réunion des Associations 2007.
InVS 27/11/2006 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 27 novembre 2006 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
InVS 22/11/2005 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 22 novembre 2005 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
Actualités épidémiologiques sur le VIH et le sida Unité VIH-IST-VHC, Département des maladies infectieuses, InVS Françoise Cazein, Florence Lot, Stéphane.
Notification obligatoire du VIH/sida et activité de dépistage du VIH
DOCTEUR JC PIERRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE 2005
Les numéros
COREVIH Auvergne-Loire
Cas clinique 4 module infectieux
Cas clinique infectieux 5
NOUVELLES SEROPOSITIVITES 2008 ET EVOLUTION ICÔNE 2009 Reims, le 19 juin 2009 S HENARD, Pr Ch RABAUD.
1er épisode: 1986: Mr B… Homosexuel
PROTOCOLES CIDDIST CDAG.
Nancy, 13 septembre 2011.
dépistage VIH/VHB/VHC en médecine générale
ICONE, 27/05/2011 Facteurs de risque de transmission de la syphilis, une étude cas-témoins K.Champenois1, A.Cousien2, B.Ndiaye3, Y.Soukouna3, V.Baclet4,
Epidémiologie des cancers digestifs en France
Conseil Général des A.M. direction de la Santé et des Solidarités DSS
infectés par voie périnatale
« Améliorer le dépistage pour traiter plus tôt. » Eric Billaud Infectiologie CHU Nantes Corevih des Pays de la Loire Plénière COREVIH.
Accidents d’exposition aux liquides biologiques
IST-VIH DMG Paris71 Données épidémiologiques VIH.
Prélèvements génitaux
Dépistage de l’hépatite C
TRANSMISSION ET PREVENTION DE L’INFECTION A VIH/SIDA
Recommandations Afssaps 2008 et Actualisation 2011
Le soccer & les turbans Sondage mené par lAssociation détudes canadiennes 14 juin 2013.
La ROCHELLE : le 21 Novembre 2013
Session 7 1 IST/VIH/SIDA.
Recrudescence de la Syphilis en Guadeloupe depuis 2001: lien avec la précarité sociale et la consommation de crack I. Lamaury 1, S. Azi 2, R. Baudry 1,
Rubéole D Aussel.
DUMP GAUCHE INTERFERENCES AVEC BOITIERS IFS D.G. – Le – 1/56.
MST 330 millions de cas par an en 1999
Année universitaire Réalisé par: Dr. Aymen Ayari Cours Réseaux étendus LATRI 3 1.
Infections sexuellement transmissibles bactériennes et Santé Publique
MAGIE Réalisé par Mons. RITTER J-P Le 24 octobre 2004.
AG 2012 EPF Primeva Coverte Eq4. CESP U1018
Prévention des ITSS auprès des HARSAH : Se réseauter pour mieux intervenir France Janelle, médecin-conseil Vendredi 21 septembre 2012 ITSS chez les HARSAH.
Réunion des associations 27/11/2006 Surveillance des Infections Sexuellement Transmissibles ● Réseaux de surveillance volontaire de biologistes et de cliniciens.
MAGIE Réalisé par Mons. RITTER J-P Le 24 octobre 2004.
1/65 微距摄影 美丽的微距摄影 Encore une belle leçon de Macrophotographies venant du Soleil Levant Louis.
Annexe Résultats provinciaux comparés à la moyenne canadienne
Service des maladies infectieuses
2012 Dr Pinault CIDDIST BRABOIS Dermatologue
Chlamydia trachomatis
Les infections sexuellement transmissibles en 2016
Transcription de la présentation:

« LA GESTION ET LA PREVENTION DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST) EN SOINS PRIMAIRES » IST AMLD/CNGE/SPILF/2008 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Une réalisation CNGE/SPILF en partenariat avec SAF Comité pédagogique : Pr. AM Lehr-Drylewicz (Chef de projet CNGE, PA-MG Tours) Dr Claire Guglielminotti (PH SPILF St Etienne) Dr Anne Bottet (MCA-MG Clermont-Ferrand, CNGE) Dr Henri Partouche (MCA-MG Paris V, CNGE) Dr Vincent Renard (MCA-MG Paris 12, Créteil, CNGE) Comité scientifique : Pr Bernard Garo (PH SPILF, Brest) Pr Serge Gilberg (PA-MG Paris V, CNGE) Pr Frédéric Lucht (PU-PH SPILF, St Etienne) INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Définitions Prévention : ensemble des mesures à prendre afin d’éviter une maladie, et en limiter le risque par une information adaptée Dépistage : recherche d’une maladie ou d’un facteur de risque chez une personne sans symptôme et sans demande Diagnostic : raisonnement menant à trouver la cause d’un symptôme ou d’une anomalie INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Données épidémiologiques INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Circonstances de dépistage systématique Adolescents Certificats Vaccination Discussion sur la sexualité Contraception Frottis Nouveau patient Demande de bilan Désir de grossesse Retard de fécondité IVG Grossesse (penser au conjoint) Profiter de toute opportunité pour parler des IST et du VIH 5

Circonstances de dépistage des Chlamydiae Retard de fécondité Sexualité précoce En cas d’IST concomitante Jusqu’à 30 ans chez la femme et l’homme Un dépistage par PCR pour les couples stables A renouveler si nouveau partenaire sexuel dans les 3 derniers mois A renouveler si plus de deux partenaires par an ANAES 2003, BEH 2006. En sachant que: - chez la femme un dépistage préférentiel avant 25 ans permet la diminution du taux de complications - la prévalence la plus élevée chez les hommes est entre 25 et 35 ans INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

« Ne plus penser : populations à risque » IST/VIH Oser parler de la sexualité Penser au risque d’exposition : Rapports sexuels non protégés avec un ou des partenaires occasionnels Comportement préventif de base : En dehors d’une relation stable, avoir des rapports sexuels toujours protégés (pénétration, fellation) INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

« Ne plus penser : populations à risque » IST/VIH Facteurs comportementaux augmentant le risque : Multi partenariat sexuel Hommes ayant des Rapports Sexuels avec d’autres Hommes (HSH) Plus de 2 partenaires sexuels dans les 12 derniers mois ou nouveau partenaire dans les 3 derniers mois Situations de vulnérabilité augmentant le risque : Rapports sexuels dans des situations de consommation abusive d’alcool ou de substances psycho actives Rupture sentimentale Précarité, migrants, éloignement familial Dépression Sévices sexuels INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Surveillance des IST en France : InVS 2008 Persistance d’une transmission continue des IST Progression des diagnostics de chlamydioses urogénitales Gonococcies en hausse (femmes) Recrudescence de la syphilis (HSH, hétérosexuels) Epidémie des Lympho Granulomatoses Vénériennes rectales et des chlamydioses anales non LGV chez les HSH Le portage asymptomatique de Chlamydia trachomatis favorise la diffusion de l’infection dans la population générale. Une IST (en particulier l’herpès génital et la syphilis) augmente de la charge virale VIH dans les sécrétions vaginales et le sperme. INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Epidémiologie de l’infection VIH en France Prévalence -100 000 à 130 000 personnes vivent avec le VIH - 40 000 personnes séropositives ignorent leur statut à l’origine de 75% des nouvelles contaminations Incidence - 6 300 nouveaux diagnostics en 2006 25% des infections datent de moins de 6 mois INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Nombre de découvertes de séropositivité VIH par mode de contamination, sexe et nationalité Le nombre de découvertes de séropositivité augmente chez les homosexuels, tandis que ce nombre a diminué chez les femmes étrangères contaminées par rapports hétérosexuels. Aucune tendance particulière n’est observée chez les personnes françaises contaminées par rapports hétérosexuels quel que soit le sexe, ni chez les hommes de nationalité étrangère contaminés par rapports hétérosexuels, ni chez les usagers de drogues.  www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_VIH/rapport_vih_sida_10ans-5-Epidemiologie.pdf INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Dépister une infection par le VIH Proposer une sérologie de dépistage: Occasions pour aborder la question rupture sentimentale consultation voyage contraception demande de bilan migrant nouveau patient Comportements augmentant le risque Situations de vulnérabilité 12

Diagnostiquer une infection par le VIH Toute IST augmente le risque d’être contaminé par le VIH Herpès génital et/ou la syphilis précoce: transmission du VIH plus fréquente Urétrite aiguë Penser aux manifestations cliniques évocatrices de primo infection et d’infection chronique à VIH 13

Enquête de prévalence VHB, Adultes, France, 2003-2004 Nombre de personnes porteuses de l’Ag HBs Effectif Hommes 233 109 Femmes 47 713 Total 280 821 Hépatites B aiguës symptomatiques : incidence estimée 1 200 à 8 000 nouveaux cas d’hépatite B aiguë symptomatique par an 145 hépatites aiguës déclarées, documentées en 2003 – 2004 (46% d’hospitalisation, 3 hépatites fulminantes, 2 décès) source : enquête de prévalence InVS /CNAMTS, 2003-2004

Hépatites aiguës B : expositions à risque, (dans les 6 mois antérieurs) Déclarations obligatoires mars 2003 - février 2004 N = 145 Sexuel 59 40,6% Aucun facteur 43 29,6% Plus d’1 facteur 38 26,3% Voyage pays endémie 21 14,5% Soins invasifs 15 10,3% Familial 14 9,7% Vie en institution 11 7,6% Usagers drogue 9 6,2% Tatouage, piercing 5 3,4% Périnatal 2 1,4% 91/145 patients (63 %) avaient une indication vaccinale Source : InVS, Inserm U707

SITUATIONS CLINIQUES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 1 Monsieur D. 20 ans consulte pour un écoulement urétral. Que recherchez-vous lors de l’entretien ? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 1 Quels signes cliniques ? Quels examens complémentaires? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Évolution du nombre moyen de gonocoques isolés par laboratoire actif par an (1986-2005) Le nombre moyen de gonocoques isolés en laboratoire est en progression avec 2,5 souches par labo en 2005 et 3,75 en 2006. La tendance à la hausse concerne les 2 sexes mais elle est plus marquée chez les femmes (+ 260%) que chez les hommes (+ 24%), tendance plus marquée en province (+ 94%). La part des gonocoques d’origine masculine demeure majoritaire et la proportion des souches anales augmente (12%).  www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_VIH/rapport_vih_sida_10ans-5-Epidemiologie.pdf INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Neisseria gonorrhoeae : Gonocoque PRELEVEMENT DIRECT DE L’ECOULEMENT AU LABORATOIRE * PRELEVEMENT PAR ECOUVILLONNAGE * : endocol, urètre (+/- anal, pharyngé) PCR sur urines : mais pas d’antibiogramme possible *(étalement sur lame, examen direct et culture, antibiogramme) INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Chlamydiae trachomatis : PCR 1er jet d’urine plus de 1h30 après la dernière miction Tests sérologiques inutiles dans le cadre du diagnostic biologique des infections urogénitales basses à C. trachomatis Mais intérêt lors d’infections profondes : - Salpingite, péri hépatite, épididymite - Lymphogranulomatose vénérienne +++ - Pneumopathie du nouveau-né Auto-prélèvement vaginal Endocol

Trichomonas vaginalis Gros parasites ronds flagellés, rares et fragiles, confondus avec les cellules Examen CAPITAL à l’état frais : parasite mobile entre lame et lamelle reconnaissable à ses mouvements saccadés Ecouvillon sec et écouvillon sur coton humidifié Prélèvements du cul-de-sac vaginal postérieur ou latéral pour frottis coloré mais surtout examen direct si le laboratoire est à côté et pour culture Trichomons vaginalis est responsable de 174 million d’IST dans le monde (OMS 2001) Prévalence chez la femme 3%-48% selon les populations Responsable principalement de vaginite chez la femme Rarement diagnostiqué chez l’homme, à cause du manque de sensibilité du test (qui pourrait être remplacé par la PCR) et du caractère asymptomatique de l’infection ( 77% des partenaires hommes de femmes infectées) Sena et al . CID 2007. INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Mycoplasmes Mycoplasma genitalium (Mg) Mycoplasma hominis (Mh) Ureoplasma urealyticum (Uu) Aucun prélèvement génital n’est stérile de mycoplasmes. Les mycoplasmes ne sont pas franchement responsables d’IST, sauf Mycoplasma Genitalium (Mg), responsable d’urétrites chez l’homme. INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Urétrite, cervicite, anite et/ou diagnostic positif d’IST Dépistage VIH, syphilis en tenant compte des délais de séroconversion et VHB selon le contexte vaccinal VIH : fenêtre sérologique VIH de 21 à 45 jours Détection Ag p24 possible de 12 à 26 jours ► sérologie VIH, (Ag p24 et charge virale VIH si symptômes de primo infection) ► sérologie VIH à contrôler à 2 mois Syphilis : fenêtre sérologique de 2 à 6 semaines ► VDRL-TPHA initialement ► à contrôler à 1,5 mois et 3 mois Proposer le vaccin anti-VHB à tout patient non immunisé INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 2 Madame H. consulte pour des brûlures urinaires. Que recherchez-vous lors de l’entretien? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 2 Quels signes cliniques ? Quels examens complémentaires? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Herpes : Cytodiagnostic, histologie LE DIAGNOSTIC EST ESSENTIELLEMENT CLINIQUE Diagnostic direct : culture, recherche d’antigène par IF et PCR, frottement des lésions avec un écouvillon, à mettre dans milieu de transport Sérologie :  Seul intérêt dans la prévention de la transmission mère-enfant permet de différencier HSV1 et HSV2 témoigne d’une rencontre avec le virus permet de dater l’infection en cas de séroconversion ou de présence d’IgM mais manque de spécificité INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Herpès génital 28

Résultat de consultation : herpès génital OMG SFMG 2006 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Résultat de consultation : herpès génital OMG SFMG 2006 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Evolution de la distribution par âge des femmes ayant eu un diagnostic de chlamydiose 1997-2005 L’âge médian des femmes n’a pas varié de 2002 à 2006. alors qu’il a diminué chez les hommes. Les classes d’âge les plus touchées sont les femmes de moins de 25 ans et les hommes de moins de 30 ans. BEH. 5 février 2008. N° 5-6 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 3 Madame B. 40 ans consulte pour son examen gynécologique annuel. A l’examen, on retrouve une lésion dermatologique. INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 3 Que recherchez-vous lors de l’entretien ? Quels signes cliniques ? Quels examens complémentaires? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Epidémiologie de l’HPV Infection de plus de la moitié des femmes actives sexuellement par un HPV à haut risque au cours de leur vie (OMS) Pic d’incidence de l’infection à HPV chez les femmes de 15 à 24 ans Prévalence plus élevée pour les HPV à haut risque (66,8%) qu’à bas risque (27,7%) Condylomes ano-génitaux : 1% de la population sexuellement active mais 10 à 15% de porteurs sains (HPV non oncogènes, génotypes 6 et 11) INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Les génotypes HPV dans les cancers du col en France ■ Etude des génotypes 419 échantillons : 87% carcinomes épidermoïdes, 13% adénocarcinomes EDITH Study. IPV Prague 1-7/09/2006 ■ Lien génotype/tumeur Type HPV 16 HPV 18 Carcinome épidermoïde 77,3% 16,2% Adénocarcinome 70,3% 37% 35

Vignette 4 Monsieur T. 30 ans consulte pour une éruption sur le tronc. Que recherchez-vous lors de l’entretien ? Eruption depuis deux semaines ,pas de prise médicamenteuse 30 ans pas de fièvre état général RAS pas de prurit conduite à risque pas d’antécédent dermatologique Sérologies TPHA VDRL INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Vignette 4 Quels signes cliniques ? Quels examens complémentaires ? INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Syphilis : diagnostic sérologique Cinétique des anticorps au cours de la syphilis non traitée Phase primaire = Syphilis primaire Cinétique après apparition du chancre FTA IgM 4 à 10 jours TPHA 8 à 10 jours VDRL 8 à 20 jours Phase de latence précoce = contamination dans les 12 mois précédents TPHA et VDRL à titres très élevés Phase de latence tardive : = contamination de plus de 12 mois chute des anticorps avec quelques fois des VDRL négatifs ascension des anticorps à titre variable INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Nombre de cas de syphilis précoce par an selon la région (2000-2006) La réapparition des cas de syphilis à partir de 2000 est le témoin d’une reprise des comportements à risque à l’ère des trithérapies efficaces. Puis tendance à la baisse à partir de 2003 sans doute secondaire à la relance des actions de prévention et d’incitation au dépistage. Mais l’épidémie de syphilis est toujours d’actualité en 2006, avec une ré-ascension des cas sur la période 2005-2006. La région Ile-de-France représentait 61% des cas, mais cette proportion diminue.  www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_VIH/rapport_vih_sida_10ans-5-Epidemiologie.pdf INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Nombre de cas de syphilis précoce chez les hétérosexuels par an selon le sexe (2000-2006) L’épidémie de syphilis affecte surtout les homo-bisexuels masculins qui représentent 83% des cas de syphilis, âgés en moyenne de 37 ans, dont 51% séropositifs VIH. Mais le nombre de cas chez les hétérosexuels augmente également, notamment chez les femmes. Dans ce contexte : risque important de transmission du VIH et éventualité de syphilis congénitale.  www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_VIH/rapport_vih_sida_10ans-5-Epidemiologie.pdf INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement des IST Gonococcie Chlamydiose Urétrite à M. genitalium Trichomonase Syphilis Herpès génital Accident d’exposition virale HPV INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement probabiliste, urétrites et cervicites non compliquées (1) Neisseria gonorrhoeae : Ceftriaxone : une inj IM unique de 500mg = meilleure garantie d’observance Ou si nécessité d’une alternative Cefixime 200 mg : 2 cp en monoprise (niveau de bactéricidie moins élevé et biodisponibilité variable) (échec possible en cas de localisation pharyngée) ou Ciprofloxacine 500 mg: 1 cp en monoprise sous réserve d’une documentation bactériologique avec antibiogramme car niveau de résistance élevé et évolutif aux FQ (30% à 60%) ou Spectinomycine : 2 g en une seule inj IM (échec en cas de localisation pharyngée) Gonococcies : Autres fluoroquinolones moins efficaces, ofloxacine : mauvaise diffusion pharyngée INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Evolution de la résistance à la ciprofloxacine des souches de gonocoques (1989-2006) La croissance de la résistance à la ciprofloxacine se poursuit et varie selon le sexe : 46% chez les hommes et 30% chez les femmes; la proportion des souches anales résistantes augmente chaque année. Aucune résistance à la ceftriaxone.  www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_VIH/rapport_vih_sida_10ans-5-Epidemiologie.pdf INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement probabiliste, urétrites et cervicites non compliquées (2) Co infection Gonocoque + Chlamydiose fréquente Traitements couplés mis en œuvre aussitôt après le prélèvement Traitement gonocoque : Ceftriaxone une inj IM unique de 500mg ET Traitement C. trachomatis : Azithromycine 250 mg : 4 cp en une prise unique ou Doxycycline 100 mg : 2 cp pendant 7 jours INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement de l’urétrite à Mycoplasma genitalium chez l’homme Azithromycine 250 mg : 4 cp en une prise unique ou Doxycycline 100 : 2 cp /j pendant 7 jours INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement de l’herpès génital Première poussée : Aciclovir 200 : 5 cp par jour pdt 10 jours Valaciclovir 500 : 1 cp x 2 /j pdt 10 j Herpès récurrent : Aciclovir 200 : 5 cp par jour pdt 5 jours Valaciclovir 500 : 1 cp x 2 /j pdt 5 jours Herpès récidivant : (au moins 6 épisodes par an) Aciclovir 200 : 2cp x 2 par jour pendant 6 mois Valaciclovir 500 : 1cp par jour pendant 6 mois Réévaluation clinique INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement du trichomonas Traiter le ou les partenaires même en l’absence de symptôme : (CI grossesse) METRONIDAZOLE 500 mg : 4cp en dose unique SECNIDAZOLE : un sachet de 2g en une prise unique Traitement local chez la femme enceinte : METRONIDAZOLE ovule 500 mg : 1 ovule matin et soir pendant 10 jours aucun Traitement local de l’herpès génital n’est recommandé Traitement de M. genitalium : 50% d’échec INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Traitement de la syphilis Benzathine pénicilline : 2,4 MU Syphilis précoce : une inj unique IM Syphilis latente tardive : 3 inj IM à une semaine d’intervalle Aucun cas de résistance à la pénicilline Allergie aux lactamines : Cyclines = Doxycycline : 200mg/j en une ou 2 prises Syphilis précoce : pendant 15 jours Syphilis latente tardive : pendant 30 jours Pénicillinothérapie impérative (après désensibilisation préalable) : - neurosyphilis - syphilis au cours de la grossesse - syphilis congénitale Accidents mortels exceptionnels (1/100 000) En cas d’allergie à la pénicilline un nouvel épisode allergique ne surviendrait que chez 10% des sujets. Mais le risque d’accident grave incite chez les allergiques vrais (6%) à recourir à d’autres AB Réaction de Jarisch Herxheimer: à distinguer d’une réaction allergique à la pénicilline. = Exacerbation des manifestations cliniques contemporaine d’une lyse tréponémique massive = Indépendante de la dose de pénicilline, fréquence et intensité varient en fonction du stade de la maladie. = Cette option ne se discute qu’en cas de syphilis tardive = Partiellement prévenue par corticothérapie générale brève la veille du traitement et les 3 jours suivants (0.5mk/kg de prednisone). INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Cinétique des anticorps dans la syphilis traitée Contrôle du VDRL quantitatif à 3, 6 mois, 1 et 2 ans Le titre doit diminuer d’un facteur 4 (2 dilutions) à 3 mois et d’un facteur 8 à 6 mois Traitement au début du chancre : la sérologie peut rester négative Traitement en phase précoce : chute rapide des anticorps qui disparaissent en 3 à 6 mois Traitement plus tardif : chute des IgM et du VDRL en 6 à 12 mois avec négativation de VDRL en 1 à 2 ans, mais persistance d’une cicatrice sérologique (TPHA, FTA-abs. +/- VDRL) Il nous manque des marqueurs sérologiques fiables pour différencier avec certitude une syphilis latente d’une cicatrice sérologique INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Accident d’exposition au VIH Selon l’exposition Le sujet contaminant Le délai de la situation à risque adresser en urgence (téléphoner avant): - en service de maladies infectieuses, CDAG ou CIDDIST - la nuit et le WE : aux urgences de l’hôpital le plus proche Trithérapie le plus tôt possible, au mieux dans les 4 heures 51

Accidents d’exposition VHB et VHC VHB : prophylaxie par immunoglobulines anti-VHB dans un délai maximum de 72 H et débuter une vaccination (selon le contexte) VHC : pas de prophylaxie médicamenteuse post-exposition 52

Traitement des condylomes Traitement appliqué par le médecin Podophylline à 25%: une fois par semaine durant 6 semaines Région lavée 6 heures plus tard Acide trichloracétique sur les muqueuses une à deux fois par semaine (anesthésie locale préalable) 5FU ou Efudix® seulement pour les condylomes du méat urétral Traitement appliqué par la patiente Condyline®, Wartec® solution à 0,5% 2 fois par j par série de 3 jours par sem pendant 6 semaines Aldara® le soir 3 fois par semaine pendant 16 semaines maximum, lavage soigneux le lendemain Traitement destructeur par cryothérapie, laser ou excision chirurgicale si besoin INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

SYNTHESE INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Synthèse (1) Il existe une augmentation des gonococcies, en particulier chez la femme, avec une augmentation des souches résistantes aux fluoroquinolones En cas de suspicion de gonococcie, traiter une co-infection potentielle à chlamydiae, dépister et traiter si besoin le ou les partenaires, privilégier le traitement minute Quelle que soit l’IST, conseiller les rapports protégés Toujours rappeler les mesures de réduction des risques d’IST Retirer 10J et VIH INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Synthèse (2) Diagnostic d’une infection à chlamydiae par PCR sur les urines de premier jet (pas de sérologie…) Prélèvement pour mise en culture indispensable en cas de suspicion de gonococcie Réalisation d’une surveillance sérologique des patients traités pour une syphilis récente INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Synthèse (3) Pénicilline, traitement de référence de la syphilis (cyclines en cas d’allergie) Ceftriaxone, traitement de référence du gonocoque après prélèvement bactériologique Azithromycine, traitement de référence des chlamydiae (cyclines si allergie) INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Synthèse (4) Devant toute symptomatologie d’IST, proposer un dépistage VIH et un vaccin anti hépatite B chez les personnes non immunisées Chercher à dépister et traiter si possible le ou les partenaires Pas de nécessité à rechercher les mycoplasmes de façon systématique INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Cadre législatif et éthique VIH : Proposition systématique en cas de grossesse du dépistage VIH Déclaration obligatoire anonymisée de l’infection à VIH et du sida auprès de l’InVS  VHB : Dépistage obligatoire de l’AgHBs au cours du 4ème examen prénatal de la grossesse (6ème mois de grossesse) et prévention de la transmission au nouveau-né. Déclaration obligatoire anonymisée des hépatites B aiguës auprès de l’InVS Syphilis : Dépistage obligatoire lors du premier examen prénatal INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE

Cadre législatif et éthique Information du patient : Informer le patient sur tous les prélèvements demandés S’enquérir du (des) partenaire (s) Evoquer le rendu des résultats Améliorer l’éducation et la prévention 60

Merci de votre attention De nombreuses formations sont à disposition sur le site www.cnge.fr CNGE Formation 6bis rue des deux communes 94300 VINCENNES 01 53 66 91 80 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AMLD/CNGE