DE LA MORT
I. A TRAVERS LES DIFFERENTES SOCIETES Univers daujourdhui : mort spectacle (film, journal TV,…), bavarde. Fausse mort montrée pour éviter la vraie. Grande multiplicité des représentations de la mort suivant les différentes sociétés.
a) Les sociétés archaïques Mort anti-naturelle : provoquée par un agresseur +/- identifié (ennemi, sorcier, spectre) Angoisse de la contagion (figurée par la pourriture du cadavre ) Multiplicité des rites=>pour freiner la contagion Monde des esprits : les morts vivent ailleurs mais interfèrent dans le monde des vivants
b) Les sociétés métaphysiques Les crânes sont une radio pour établir un lien avec les morts. Affaiblissement de la notion de double au profit de celle de lesprit (vivant jamais mort ). Destruction du corps mais pas de lâme.
c) Les sociétés modernes Affaiblissement des mythes et des rites religieux avec une importance donnée beaucoup plus grande au progrès, à la science, à la montée en puissance de lindividu. Approche technicienne du mourir (ex : expérience de mort imminente=> besoin de rationnaliser ).
d) Les sociétés préindustrielles 1. Les rites : Attention particulière pour le défunt : toilette rituelle, exposition du cadavre, embaumement, momification, crémation, mise à lécart des proches; 2. Les attitudes symboliques rassurantes : Grand banquet réunissant les membres de la famille du mort et les amis (festin, louanges du défunt) Présentation du cadavre chargé de cadeaux et dornements (Philippines) Parent grimé ou masque jouant le rôle de lancêtre lors des funérailles Combat rituel de la parenté contre les forces de mort Ostentation de reliques pour engager lâme à passer dans le monde des ancêtres.
3. Les attitudes convenables vis-à-vis du mort : Pleurs et lamentations : présence des pleureuses (pas forcément un membre du groupe ou de la famille), ritualisation de la douleur (mutilation=<sioux, papous) Indifférence moqueuse à légard du défunt : jeu parodique ou burlesque, déguisement jugé ridicule des veilleurs du mort.
4. Participation du défunt : Ex : masque du tigre sublimer la souillure du cadavre maintenir la relation entre défunts récents et vivants. 5. Possession négative : Personne possédée par le défunt : confusion entre moi et lautre, entre le vivant et le mort doù exorcisme pour rejeter, neutraliser la présence (Haïti) 6. Possession positive : Deuil réussi=> double devient fantasme canalisé par un système dimage collectif, pour cultiver la relation au défunt (rite dadorcisme au Tchad ) 7. La réincarnation : Réincarnation symbolique => transmission de substance par le nom Réincarnation ontologique => le nouveau né est lancêtre du défunt.
II. REPRESENTATIONS DE LA MORT EN OCCIDENT A TRAVERS LES SIECLES Moyen-âge (avant IX e siècles) La mort apprivoisée : représentée par les gisants la mort ne fait pas peur, elle est acceptée, maîtrisée, civilisée, socialisée. Du XI e au XVII e La mort de soi : Incidence de la mort de masse (famines, guerres, peste noire), amour viscéral pour les lieux terrestres, le monde=>apparition de lindividualisme Personnalisation de la mort (danse macabre) Dramatisation du mourir Apparition du testament Tombeau spectaculaire pour les grands
Du XVIII e au milieu du XX e La mort de toi : crise religieuse (réforme), montée de lindividualisme, représentation affective de la famille. La mort est arrachement, brisure Deuils spectaculaires et bruyant Rite de la visite au tombeau Cimetière romantique XX e siècle La mort interdite : 2 moments de rupture La première guerre mondiale : corps non retrouvés, création de monuments aux morts, explication scientifique de la mort La deuxième guerre mondiale : réduction de lhumain à de la matière (industrie de la mort) Avec les médias=> fabrication de limage mortifère Honte du deuil La mort conçue comme une maladie à vaincre ( médicalisation de lagonie) Lagonisant et sa famille dépossédés de la mort au profit des institutions médicales
CONCLUSION Ce tabou sur la mort a permis aux Soins Palliatifs de voir le jour.