Les restaurants du coeur Texte audio Les restaurants du coeur Questions: 1.Depuis combien de temps l´association existe-t-elle? Où dort Pascal? Quel âge a Amar? Quelle est la nouvelle clientèle depuis 4 ans? Quel est le problème des étrangers? Combien de personnes ont été aidées l´an dernier?
Noël autrement…Restos du coeur Je suis attristé de voir la pauvreté augmenter sans cesse dans ce pays depuis la création de l’association, il y a 22 ans. C’est un résultat calamiteux pour la France» commente Olivier Berthe, président des Restos du coeur, à l’occasion de la réouverture des centres de distribution de colis alimentaires. Au centre de la Villette, ce lundi matin, une petite foule attend devant le Resto. D’un côté, le centre de distribution de colis pour ceux qui ont un toit et qui peuvent cuisiner les denrées; de l’autre la partie cantine, ouverte presque toute l’année et où les bénévoles servent des repas chauds. Il y a là Pascal, 37 ans. Il vit dans la rue depuis 5 ans, alternant hôtels, refuges et quais du métro (station Sentier où il se réjouit que la RATP le laisse y dormir de temps en temps). Déménageur intérimaire, il alterne les missions de courte durée et des périodes «plus vides» pendant lesquelles il touche les Assedic. Célibataire et sans enfants, il n’est pas considéré comme prioritaire pour un logement social. Un peu plus loin dans la queue, Ali et Amar, 68 et 75 ans, deux Algériens, anciens combattants pour la France. Avec leur petite retraire et quelques aides sociales, ils se sont fait expulser de leurs logements et vivent dans la rue depuis maintenant deux ans. Les bénévoles sont présents au rendez-vous eux aussi. Certains depuis de nombreuses années. Comme André, 79 ans, bénévole depuis 21 ans. Touché par les appels de Coluche à la télévision, il a pris le chemin des Restos: «Ca me donne du baume au coeur et ce me fait tenir». Il explique être entré dans l’association un «peu par égoïsme». A 58 ans, se retrouvant à la retraite il avait peur de ne plus avoir d’activité. Il remarque que depuis 4 ans il y a une grosse augmentation de la fréquentation des Restos, notamment des étrangers dans des situations difficiles. «On voit de plus en plus de salariés pauvres et de retraités, des gens qui travaillent mais qui ne gagnent pas assez ou qui ont une petite retraite et ne peuvent plus assumer leurs charges locatives», confirme Raimonde Fernandez, responsable du centre de la Villette (et bénévole depuis 12 ans). «Il y a également de plus en plus de gens surendettés avec beaucoup de crédits à la consommation, poursuit-elle. Mais on trouve de tous les âges, et aussi des gens dont on a vu les enfants grandir. Et puis des étrangers à qui on a donné l’autorisation de rester sur le territoire mais pas de travailler». L’année dernière 700 000 personnes ont été accueillies dans les Restaurants du coeur. Les 51.000 bénévoles risquent bien d'en voir encore plus cette année dans les 1900 centres répartis dans toute la France. www.liberation.fr décembre 2007