LES REPRESENTATIONS SOCIALES DU VOYAGE :

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Transcription de la présentation:

LES REPRESENTATIONS SOCIALES DU VOYAGE : UMR 8069 LES REPRESENTATIONS SOCIALES DU VOYAGE : Mise en évidence des effets des pratiques. Bonjour à tous. Ma communication portera sur les effets des pratiques sur les représentations sociales. En particulier, on parlera ici de représentations sociales du voyage et de pratiques touristiques. L’ approche des représentations dans cette étude est de type structural. Présenté par Chloé Gurrieri 8ème Conférence Internationale sur les Représentations Sociales Rome 28 août - 1er septembre 2006

Hypothèse générale : Des pratiques touristiques d’intensité différente se traduiront par des différences au niveau de la structure des représentations du voyage. 1ère étape Construction de deux groupes selon l’intensité des pratiques de voyage 2ème étape Examen des différences structurales entre les RS du voyage propres à chaque groupe En effet, l’hypo gén qui soutient cette étude est celle selon laquelle: = dire l’hypo Nous procèderons en 2 temps. Tout d’abord l’échantillon sera contrasté sur l’intensité de ses pratiques touristiques. Ensuite, les structures des R propres à chaque groupe seront examinées et comparées entre elles. Chloé Gurrieri.

1ère étape Participants et Procédure Population : 86 étudiant(e)s en Psychologie (Paris) 2 Groupes : Pratiques de voyage fortes (P+) vs faibles (P-) Indicateurs retenus Au niveau de la 1ère étape, cad au niveau du découpage de l’échantillon selon les pratiques, 2 groupes constitués a posteriori sur la base d’indicateurs d’intensité des pratiques touristiques. [P+: N=34; P-: N=27. Les 25 sujets moyens (par rapport à leurs pratiques de voyage) n’ont pas été pris en compte]. Les indicateurs d’intensité des pratiques touristiques ont été, notamment: Fréquence des voyages (en France et à l’étranger) Nombre moyen de voyages par an (en France et à l’étranger) Nombre de pays visités au cours de la vie ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le nombre de pays visités au cours de la vie (P- : 0-4. P+ : 8-25); il s’agit d’une question ouverte, dans laquelle les sujets écrivent les pays qu’ils ont visités : on peut donc séparer ces pays en européens et extra européens, par exemple, ou encore présenter au niveau descriptif, pour chaque pays, le nombre de sujets de l’échantillon s’y étant rendus. Cet indicateur se révèle particulièrement efficace a posteriori pour la partition en groupes (= très peu de sujets se situent autour de la moyenne, beaucoup aux extrêmes) Autre indicateur a été la fréquence des déplacements en France et à l’Etranger (Moy par an). Population: L’échantillon est composé de 86 étudiants inscrits en Licence de Psychologie à Paris V. Le niveau d’études et le type de formation ont été contrôlés pour éviter que des différences éventuelles dans l’échantillon ne soient attribuées à des variables parasites (comme l’année d’études, ou le différent type de cursus). L’âge des sujets dans l’échantillon varie entre 20 et 59 ans, mais étant donné qu’il s’agit d’étudiants, 75% de cet échantillon a moins de 30 ans. Cependant, on vérifiera que l’âge n’a pas d’effet sur les réponses des sujets, avant de procéder à l’analyse. Les effectifs des deux sexes dans cet échantillon sont très inégaux : on y trouve 70 filles et 16 garçons. Cela est dû au type cursus. Ces proportions reflètent en effet la répartition des deux sexes parmi les étudiants en Psychologie. On peut considérer que l’échantillon est représentatif, du point de vue du sexe, de la population des étudiants en Psychologie. Chloé Gurrieri.

2ème étape Approche multi-méthodes des RS du voyage Analyse de similitude (arbre de Kruskal) connexité des items II. Algorithme de Floyd centralité des items III. Effacement des liens les plus faibles simplification structurale des représentations Au niveau du la 2ème étape, cad la comparaison structurale des R propres à chaque groupe, on mettra en œuvre une approche multi-méthodes, qui, nous le verrons, permet une approche systématique et fine du phénomène qui nous intéresse, à savoir la manière dont des pratiques d’intensité différente concernant l’objet de R sont susceptibles d’affecter la structure-même des R de cet objet. Ce type de procédure peut s’appliquer en effet à n’importe quel objet qui implique des pratiques. On mettra en œuvre tout premièrement une analyse de similitude, qui nous amènera à la construction, nous le verrons, d’un arbre de Kruskal. Grâce à ce type de démarche on pourra examiner les différences entre les 2 arbres (groupe p+ et P-) en termes de connexité: Connexité: nombre de liens que chaque item entretient avec les autres items. Plus il entretien de liens, plus il est central. Ensuite on mettra en œuvre une autre procédure: on procèdera au calcul de l’Algorithme de Floyd, qui nous permettra de prendre en compte les différences entre les 2 arbres en termes de centralité: Centralité: cet algorithme permet de calculer une sorte de « score de centralité » qui permet de départager les items de la représentation de manière beaucoup plus fine que la connexité. On aura une sorte de hiérarchie dans la centralité, même à connexité égale. Dans un 3ème temps, on procèdera à l’effacement des liens les plus faibles entre les items, ce qui permettra une simplification structurale des 2 arbres. Grâce à la Simplification structurale: on voit quelles parties de la R résistent le mieux, sont plus solides. On accède au « squelette » de la R. Il est donc plus facile de comparer 2 arbres de Kruskal suite à l’effacement: on ne garde en effet que l’essentiel, en éliminant le superflu. Chloé Gurrieri.

I. Analyse de similitude (arbre de Kruskal) Procédure Hypothèse La représentation relative au sous-groupe « pratiques fortes » (P+) sera plus complexe dans sa structure que celle relative au sous-groupe « pratiques faibles » (P-).  Passons maintenant à la procédure et aux hypothèses spécifiques qui sont associées à chaque méthode: Concernant l’analyse de similitude, qui permet d’aboutir à la construction d’un arbre de Kruskal, un graphe connexe qui permet de donner un aperçu de la structure de la R, (Procédure:) On commence par sélectionner une liste de 12 items suite au recueil d’évocations à partir de l’inducteur « voyage ». Ensuite on procède à la Présentation de la liste de 12 items dans un questionnaire. La consigne est celle de choix par bloc, c’est-à-dire que le participant doit choisir, parmi les 12, 4 items qui représentent bien le voyage, 4 items qui ne représentent pas très bien le voyage ( selon l’idée qu’ils s’en font). 4 items resteront: il s’agit des items « neutres ». Calcul de l’indice de similitude/distance entre tous les couples d’items. Grâce à la mise en œuvre d’une formule mathématique, nous pouvons calculer, à partir des réponses des participants, un indice qui représente la force du lien (et son sens, dans le cas de l’indice de distance, qui peut être négatif) entre tous les couples possibles d’items, pris à 2 à 2. On peut enfin procéder à la construction de l’arbre de Kruskal, permettant de visualiser la représentation propre à chacun des 2 groupes (P+ et P-). Pour ce faire, on commence par représenter les 2 items qui ont entre eux le lien caractérisé par l’indice le plus fort, et on continue en décroissant, jusqu’à représenter tous les items. Rappel: il s’agit d’un arbre par définition sans cycles, donc le processus de construction s’arrête lorsqu’il n’est plus possible de représenter de liens sans former un cycle. Mais passons à l’analyse des 2 arbres (groupe p- et P+) ainsi obtenus: (slide suivant) HYPOTHESE: l’énoncer. En d’autres termes, la meilleure connaissance de l’objet par la pratique va donner lieu à une représentation plus « riche » de ce dernier. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Chaque item peut être placé par chaque sujet dans l’une des classes suivantes : 0 (deux items ne sont pas dans le même bloc = non- similitude) à 1 (les items sont placés dans le même bloc = similitude). On va ici considérer trois classes : +1 (items qui représentent bien le voyage), -1 (items ne représentant pas bien le voyage) et 0 (items neutres). Pour calculer la distance entre deux items, on fait pour chaque sujet la différence entre ses réponses pour ces deux items. Cela étant fait pour chaque sujet, on fera la somme de toutes les distances entre les deux items sur la totalité des sujets. Cette « somme des différences » sera prise en valeur absolue, et rapportée à la distance maximale possible entre deux items. La distance maximale correspond à l’écart maximal possible entre deux réponses (dans ce cas l’écart le plus grand possible est égal à 2 : il s’agit de l’écart entre la réponse +1 et la réponse -1). Cet écart maximal, égal à deux, est multiplié par le nombre total des sujets. Il s’agit de la réponse maximale : c’est comme si tous les sujets avaient différencié le plus possible deux items (en leur affectant les signes -1 et +1). Pour l’ensemble des sujets, on prendra donc, en résumé, la somme des écarts réels entre les deux items considérés en valeur absolue. Ce chiffre sera rapporté à la distance maximale. La formule de calcul de l’indice de distance permet d’obtenir pour chaque couple d’items un indice allant de -1 à +1. La formule s’exprime de cette manière : ID (indice de distance) = (N x ∑│a-b│)/ dmax Où dmax = [1- (-1)] x N = 2 x 81 = 162, et N= 81 (à titre de rappel, sur les 86 sujets de l’échantillon total, 5 sujets n’ont pas appliqué la consigne de choix par blocs, et leurs données ne peuvent pas être prises en compte). Exemple : s1 a répondu 1 pour l’item a et 0 pour l’item b ; s2 a répondu -1 pour l’item a et 1 pour l’item b ; s3 a répondu 1 pour l’item a et 1 pour l’item b. La distance │a-b│sera égale à 1 pour le sujet 1, à 2 pour le sujet 2 (on prend -2 en valeur absolue, donc 2), à 0 pour le sujet 3. On fait la somme de ces distances: 1 + 2 + 0 = 3. On calcule la dmax, ici égale à 3 x 2 = 6 (N = 3 et dmax entre a et b = 2). On applique la formule : 1 - 2 x (3 / 6) = 0. L’indice de distance entre les items a et b est, ici, égal à 0, c'est-à-dire qu’il n’y a aucune similitude entre les réponses des sujets pour ces deux items (ce qui d’ailleurs est bien le cas). Ce calcul permet de donner une valeur aux liens intervenant entre les items. Pour construire graphiquement la représentation, on procède en prenant le lien le plus fort, et on poursuit en décroissant jusqu’à épuiser tous les liens. Le critère est toutefois celui d’écarter les liens qui formeraient un cycle. On obtient ainsi un arbre appelé arbre maximum, tel que « entre deux quelconques de ses sommets, il existe un, et un seul, chemin » (Flament et Rouquette 2003, p.89). Cette procédure permet d’obtenir l’arbre « le plus lourd possible à partir du graphe de similitude considéré ». Chloé Gurrieri.

Arbre de Kruskal (1): Groupe P- Plaisir Moyens de transport Argent .41 Hébergement .33 Activités culturelles Nouvelles personnes - .33 Évasion Détente Vacances .48 .37 .30 Enrichissement Étranger Confort [P-: N=27] Voici l’arbre de Kruskal relatif au groupe ayant des pratiques touristiques rares ou inexistantes Présenter les 3 groupes d’items (cf. Légende). [Les sujets les perçoivent spontanément comme faisant partie de ces 3 grands thèmes (cf. notamment les entretiens)]. Les liens les plus forts: Enrichissement-Nouvelles personnes et Détente-Vacances =.48 Le lien négatif (particularité de l’indice de distance): Hébergément-Evasion = -.33 La branche « stéréotype » lié aux vacances se trouve séparée de tout le reste de l’arbre. Peut-être que le stéréotype est plus prenant chez ceux qui ne voyagent pas? Items centraux (connexité): seul Hébérgement a 3 liens avec d’autres items. Les 3 groupes d’items sont préservés dans l’arbre, à l’exception près de Confort, qui se trouve séparé de la branche « pratiques » et mélangé aux items de la branche « Découverte/Enrichissement ». Noter qu’Étranger, qui pourtant devrait assez bien représenter le voyage et faire partie, intuitivement, du noyau central, se trouve ici complètement en bout de chaîne. Pour ces sujets, qui ne vont vraiment pas souvent à l’étranger, les pays autres que la France ne sont pas fondamentaux dans la définition du voyage. Légende: Pratique – Découverte/Enrichissement – Vacances/Plaisir Chloé Gurrieri.

Arbre de Kruskal (2): Groupe P+ Évasion Vacances Activités culturelles Nouvelles personnes Détente .23 .40 .31 .46 Enrichissement Étranger .20 Plaisir Moyens de transport Argent .37 Hébergement .26 - .46 Confort .43 [P+: N=34] Voici l’arbre de Kruskal relatif au groupe ayant des pratiques touristiques fréquentes ou très fréquentes. Les liens les plus forts: Moyens de transport-Hébergement, Evasion-Etranger et Confort-Evasion =.46 en valeur absolue. Le lien négatif (particularité de l’indice de distance): Confort-Evasion = -.46 Ici, à l’exception près de « Plaisir » qui est rattaché au versant pratique du voyage, c’est plutôt cette branche pratique qui se trouve séparée (lien négatif) de tout le reste. Comme si pour ces personnes voyageant souvent, le côté pratique du voyage était quelque chose en soi de différent de tout le reste, que ce soit l’enrichissement personnel ou la détente. Items centraux (connexité): Évasion, Étranger et Confort entretiennent 3 liens entre eux ou avec d’autres items. Ce sont les 3 items les plus centraux. Noter comment l’item Étranger, qui se trouvé relégué en bout de chaîne dans l’arbre précédent, assume ici un rôle tout à fait central. Mais passons maintenant à la schématisation des 2 arbres, de manière à ne considérer QUE la structure. Légende: Pratique – Découverte/Enrichissement – Vacances/Plaisir Chloé Gurrieri.

Représentations schématiques de la structure des 2 arbres de Kruskal : Groupe P - Groupe P + On a ici les 2 arbres précédents, schématisés: Pour exemplifier cela de manière claire, il suffit de représenter les structure des deux arbres qu’on examine par des traits, correspondant aux liens, sans tenir compte des items qui ont la fonction de « nœuds », ni des courbures (aléatoires). Chaque chaîne d’items sera donc représentée par un trait droit. Une nouvelle ligne droite partira d’une autre à chaque fois qu’il y a une intersection. On ne voit donc que la structure (on n’a pas marqué les items ni les indices). Apparaît ici, de manière claire, la structure globale des 2 arbres. L’arbre P+ est incontestablement plus complexe que le P-. Chloé Gurrieri.

II. Algorithme de Floyd Procédure Hypothèse Les items définis comme centraux par l’algorithme de Floyd ne seront pas les mêmes dans les deux représentations considérées. Passons maintenant à la 2ème méthode permettant de comparer les 2 arbres; L’algorithme de Floyd. Rarissimes sont les études qui mettent en œuvre le calcul de cet algorithme. Or il semble que dans ce genre d’approches « comparatives » le calcul de cet algorithme permette de se prononcer de manière très fine sur la centralité des items dans la R. En effet la prise en compte de la seule connexité (nombre de liens qu’un item entretien avec les autres) reste malgré tout un peu grossière: on ne peut pas départager les items à connexité équivalente. L’algorithme de Floyd permet d’obtenir une véritable hiérarchie de centralité des items. Il serait donc souhaitable que ce type de calcul soit mieux connu et plus souvent utilisé dans ce type d’études. Procédure. En s’appuyant sur l’arbre de Kruskal construit pour chaque groupe (P- et P+) : A partir de chaque item, on compte le nombre d’arêtes qui le séparent de chacun des autres items. Cette distance, exprimée en nombre d’arêtes, représente le chemin le plus court qui permet de passer d’un item à un autre. 2. On calcule la somme des arêtes séparant un item de tous les autres (un à un) 3. On compare les sommes obtenues pour chaque item 4. L’item le plus central sera celui associé à la somme des arêtes la plus faible HYPOTHESE: l’énoncer --------------------------------------------------------------------------------------------------------- Cet algorithme ( cf. Masse et al., 2003) permet de calculer la centralité de chacun des 12 items présents dans l’arbre maximum plus précisément que par la connexité (c’est-à-dire le nombre de liens qu’un item entretient avec les autres ; c’est sur la connexité que l’on se base, en général, pour déterminer quels sont les items centraux dans la structure de la représentation). Pour obtenir l’indice de centralité dérivant de l’algorithme, on calcule, pour chaque item, la distance à laquelle il se trouve de chacun des autres. Cette distance est exprimée par le nombre d’arêtes qui séparent deux items, une fois que l’arbre maximum a été construit selon les critères énumérés supra. Cette distance représente le chemin le plus court pour passer d’un item à un autre. Pour chaque item on fait ensuite la somme de toutes ces distances. L’item le plus central sera celui pour lequel cette somme est la plus petite. Exemple. A -------- C -------- B -------- D L’item A, dans l’exemple, est séparé de l’item B par deux arêtes, de l’item C par 1 arête et de l’item D par 3 arêtes (dans le cas d’un arbre plus complexe, on prend toujours le chemin le plus court). Pour calculer la centralité de A dans l’arbre, on fait la somme de toutes ces distances. On aura donc : 2 + 1 + 3 = 6. L’item B est séparé de l’item A par 2 arêtes, des items C et D par une arête. On aura donc : 2 + 1 + 1 = 4. L’item B est donc, dans cet exemple, plus central que l’item A. Chloé Gurrieri.

Résultats algorithme de Floyd Somme des distances (en nombre d’arêtes) La connexité ne permettait pas de partager aussi finement les items. Floyd nous permet de savoir QUEL item est le plus central dans la représentation. Résultats: L’item désigné comme le plus central par l’algorithme est Évasion dans la représentation du groupe P+, et Hébergement dans la représentation du groupe P-. En ce qui concerne les items suivants, le deuxième item le plus central est Confort pour le groupe P+, et Activités culturelles pour le groupe P-. Enfin, le troisième item le plus central est Étranger pour le groupe P+, et Évasion pour le groupe P-. On peut avant tout attirer l’attention sur le fait que les sommes des distances entre items (calculées en nombre d’arêtes) sont bien moins élevées dans la représentation du groupe P+ que dans celle du groupe P-. En effet, l’item (Étranger) qui arrive en troisième position pour le groupe P+ a une somme des distances comparable (27 contre 28) à celle de l’item Hébergement, qui arrive en première position pour le groupe P-. Ces deux séries de trois items centraux pourraient donc être placées sur un continuum (le premier item de la série P- viendrait après le troisième de la série P+). Le fait que les sommes des distances entre items soient beaucoup plus élevées dans la représentation P- est un indicateur supplémentaire du fait que les items sont bien plus dispersés dans cette dernière représentation par rapport à l’autre, qui possède un noyau central plus riche (composé d’au moins trois items, contrairement à la représentation du groupe P-, qui n’en a qu’un seul). De plus on peut constater que les trois items les plus centraux dans chaque représentation, dégagés grâce au calcul de l’algorithme de Floyd, ne sont, en général, pas les mêmes.(cf. hypothèse) ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Un seul item apparaît deux fois : Evasion. Cependant, la place occupée par cet item parmi les trois retenus n’est pas la même dans les deux représentations. Evasion arrive en effet en première position dans l’arbre du groupe P+, et en troisième position dans celui du groupe P-. De plus, la somme des distances entre Evasion et tous les autres items est très différente dans les deux représentations : on trouve une s.d.d. (somme des distances) égale à 23 pour le groupe P+, et égale à 32 pour le groupe P-. Le rôle joué par Evasion dans les deux représentations n’est, de plus, pas du tout comparable du point de vue de la connexité (cet item serait central dans la représentation P+, et périphérique dans la représentation P-). Il fallait s’attendre à ce pattern de résultats, vu que l’algorithme de Floyd est lié à la structure de la représentation. Or cette structure n’est pas la même dans les représentations des deux sous-groupes, comme on voulait le démontrer. Chloé Gurrieri.

III. Effacement des liens les plus faibles Procédure Hypothèse Suite à l’effacement, la structure de l’arbre correspondant au sous-groupe « pratiques fortes » sera mieux conservée que celle correspondant au sous-groupe « pratiques faibles ». Voici la 3ème méthode qu’on mettre en œuvre pour comparer les 2 R: on procède à l’effacement des liens présentant les indices les plus faibles. Procédure. 1. On considère la force des liens entre les items de la représentation pris 2 à 2 (indice de distance). 2. On choisit un seuil qui permet de bien départager les liens (faibles/forts) entre les items. Ici le seuil choisi est de .33. Cela permet, sur les 11 arêtes initiales, d’en supprimer environ la moitié (=5) de chaque arbre. De plus, ce seuil correspond au tiers inférieur des valeurs possibles de l’indice (qui va de 0 à 1). 3. Les liens entre deux items inférieurs ou égaux à . 33 sont effacés de l’arbre de Kruskal initial. 4. On obtient ainsi une simplification de la structure des représentations, et cela permet de les comparer de manière encore plus efficace. En particulier, on se focalise sur « ce qui reste », une fois mise en œuvre la procédure d’effacement. HYPOTHESE : L’énoncer. Examinons maintenant ce qui reste des arbres suite à l’effacement. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- On procède, toujours en partant des arbres maximums obtenus précédemment, à l’effacement des arêtes définies par les indices de similitude les plus faibles. Pour déterminer quelles arêtes seront effacées on a besoin d’un seuil, qui doit être le même pour les deux représentations, de manière à pouvoir les comparer. Ce seuil, étant donné la valeur des indices de similitude dans les deux représentations, peut être raisonnablement fixé à .33. On effacera donc de l’arbre tous les liens entre les items exprimés par des indices de similitude inférieurs ou égaux à .33. Chloé Gurrieri.

Arbre de Kruskal suite à l’effacement: Groupe P - Moyens de transport Argent .41 Hébergement Évasion Plaisir Détente Vacances .48 .37 Nouvelles personnes Enrichissement L’organisation de la représentation relative au groupe « pratiques faibles » disparaît suite à l’effacement : on y trouve en effet trois groupes d’items dispersés, c’est-à-dire non reliés entre eux. Légende: Pratique – Découverte/Enrichissement – Vacances/Plaisir Chloé Gurrieri.

Arbre de Kruskal suite à l’effacement: Groupe P + Étranger Moyens de transport Argent .37 .46 Hébergement - .46 Évasion Confort .43 Nouvelles personnes .40 Si on compare à la R précédente ce qui reste de l’arbre relatif au groupe « pratiques fortes », on constate que la représentation conserve sa structure de départ même suite à l’effacement des liens les plus faibles. L’item central est clairement définissable (il s’agit d’Évasion, qui conserve ses trois liens avec Nouvelles personnes, Étranger et Confort), et tous les items sont rattachés entre eux : la représentation en reste donc bien une. En effet, la branche de la représentation concernant les pratiques est conservée dans son ensemble : les quatre items appartenant à cette catégorie sont tous présents, et se trouvent reliés au reste de l’arbre par un lien négatif et fort, comme si l’aspect pratique était, dans ce sous-groupe de sujets qui voyagent beaucoup, un aspect en soi, distinct du reste, tout en étant rattaché (négativement) au noyau central. Pour plus de clarté, on donnera un aperçu graphique schématique des deux représentations avant et suite à l’effacement Légende: Pratique – Découverte/Enrichissement – Vacances/Plaisir Chloé Gurrieri.

Représentations schématiques de la structure des 2 arbres P- et P+ AVANT L’EFFACEMENT Groupe P - Groupe P + Rappel de la structure schématisée des 2 R AVANT l’effacement Chloé Gurrieri.

Représentations schématiques de la structure des 2 arbres P- et P+ APRES L’EFFACEMENT Groupe P - Groupe P + Structure schématisée des 2 R APRES l’effacement En ce qui concerne la représentation du groupe P-, elle n’est plus interprétable et perd toute sa signification suite à l’effacement. Cela témoigne donc du fait que la représentation du groupe P+ était, même au départ, plus structurée, « solide » et cohérente que celle de l’autre groupe. Chloé Gurrieri.

Conclusions Intérêt de croiser les méthodes Approche comparative des RS d’un même objet Groupes contrastés au niveau des pratiques concernant l’objet de RS Intérêt de croiser les méthodes Ces 3 méthodes conjointes permettent de tirer des conclusions différentielles concernant l’influence des pratiques sur les représentations. En particulier, Une procédure multi-méthodes se révèle efficace lorsqu’on met en oeuvre une approche comparative de deux représentations d’un même objet chez des groupes contrastés du point de vue de leurs pratiques relatives à cet objet. On a pu montrer à travers l’analyse des résultats que les hypothèses, qui concernaient les multiples effets de pratiques de voyage d’intensité différente sur les représentations, ont été vérifiées. Il apparaîtra en particulier une plus grande complexité structurelle de la représentation associée au groupe ayant des pratiques soutenues de voyage, par rapport à celle du groupe ayant des pratiques de faible intensité. Les différences observées affectent bien la structure- même de la représentation : le contenu des deux représentations étant strictement le même (les douze items qui les composent sont identiques), c’est l’organisation des items qui se trouve changée dans les deux groupes contrastés uniquement sur les pratiques de voyage. De plus, le voyage étant une conduite, il renvoie au lien fondamental entre pratiques et représentations : on a vu au cours de cette étude que les répercussions des premières sur les dernières ne sont pas négligeables. CROISER LES METHODES: cela permet une approche systématique de la question, notamment par le biais d’indicateurs précis (cf algorithme de Floyd, très rarement utilisé dans le domaine des RS). Ces méthodes, croisées, permettent d’examiner différents aspects des similitudes et des différences structurales, ce qui autorise une analyse des résultats qui soit soutenue par une certaine rigueur méthodologique (utilisation de mesures et indicateurs OBJECTIFS). Chloé Gurrieri.

Références bibliographiques ABRIC J.-C. (Ed) (1994). Pratiques sociales et représentations. Paris, Presses Universitaires de France. ABRIC J.-C. (Ed) (2003). Méthodes d’étude des représentations sociales. Ramonville Ste Agne, Erès. DOISE W., PALMONARI A. (Eds) (1986). L’étude des représentations sociales. Paris, Delachaux et Niestlé S.A. FLAMENT C., ROUQUETTE M.-L. (2003). Anatomie des idées ordinaires. Comment étudier les représentations sociales. Paris, Armand Colin. FLAMENT C. (1987). Pratiques et représentations sociales, in J.-L. BEAUVOIS, R.-V. JOULE, J.-M. MONTEIL (Eds). Perspectives cognitives et conduites sociales. Théories implicites et conflits cognitifs. Tome 1. Cousset, Delval , 143-150. GUIMELLI C. (1989). Pratiques nouvelles et transformation sans rupture d’une représentation sociale : la représentation de la chasse et de la nature, in J.-L. BEAUVOIS, R.-V. JOULE, J.-M. MONTEIL (Eds). Perspectives cognitives et conduites sociales. Représentations et processus socio- cognitifs. Tome 2. Cousset, Delval, 117-141. JARDEL J.-P. (Ed) (1994). Le tourisme international entre tradition et modernité : actes du colloque international. Nice, 19-21 Novembre 1992. Laboratoire d’ethnologie Université de Nice. Centre d’Etudes de Tourisme et Civilisation. MASSE L., RICHARDOT S., STEWART I. (2003). Comparaison des représentations de trois formes de groupement idéologiques: la secte, la religion et le parti politique. Psychologie et Société, Vol. 6 (2), Tome 3, 58-89. JODELET D. (Ed) (1989). Les représentations sociales. Paris, Presses Universitaires de France. MOLINER P. (1996). Images et représentations sociales : de la théorie des représentations à l’étude des images sociales. Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble. MOSCOVICI S. (1961/1976). La psychanalyse, son image et son public. Paris, Presses Universitaires de France. (éd. de 1976). REYNIER J. (2001). L’installation d’une représentation sociale : l’exemple de la fonction d’infirmière. Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, n°49, 97-113. ROUQUETTE M.-L. (1997). La structure et le sens des représentations sociales : réponse à quelques questions d’A. Clémence. Papers on social representations. Threads of discussion. Vol.6, 89-94. ROUQUETTE M.-L., GUIMELLI C. (1992). Sur la cognition sociale, l’histoire et le temps. Temporalistes, n° 22 (Temps et représentations), décembre 1992, 4-15. ROUQUETTE M.-L., RATEAU P. (1998). Introduction à l’étude des représentations sociales. Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble. Merci pour votre attention. Je vous laisse maintenant la parole s’il y a des questions. Chloé Gurrieri.