1 Le financement du logement en Afrique de lOuest Bamako, 14-16 février 2005 Politiques de subvention : bonnes et mauvaises manières Claude Taffin.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Crise de la dette, mesures Logement, prélèvement
Advertisements

État des lieux de laccès à lemprunt des collectivités locales de lAfrique Subsaharienne Séminaire CIFAL/UNITAR/PDM, Ouagadougou Avril 2008 Lionel Caruana,
Bien comprendre la notion d’investissement
Les déterminants des investissements des salariés dans les FCPE d’Actionnariat Salarié Monsieur le Président, messieurs les membres du jury, je vous remercie.
Journée CdG I.T.B..
Nom, TITRES PROFESSIONNELS Titre, Société Date Choisissez les bons outils pour faire croître votre capital-retraite.
Les Mécanismes de Financement de lEnseignement Supérieur William Experton.
« Donner au suivant » Le refinancement des projets de logements communautaires au Québec par René Chamberland, Société dhabitation du Québec FIESS 2011.
Problématique du financement privé : analyse de cas
Finances Personnelles Leçon #3 Les prêts hypothécaires.
SEMINAIRE SUR LE FINANCEMENT DU LOGEMENT EN AFRIQUE DE LOUEST février 2005 à lhôtel Salam de Bamako, Mali LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DE LHABITAT.
1 Le financement du logement en Afrique de lOuest Bamako, février 2005 Lépargne-logement Claude Taffin.
SOLVABILISATION ET ELARGISSEMENT DE LACCES AU CREDIT CONDITIONS AU NIVEAU DU MARCHE PRIMAIRE.
PÉRENNITÉ INSTITUTIONNELLE ET VIABILITÉ FINANCIÈRE
MARCHE DES CAPITAUX, ACCES AU CREDIT, SOLVABILISATION
Loi de finance 2011 Lexpérience qui donne vie aux projets de vos clients ! Réunion U M F du Cher du 09 juin 2011.
Simulation de management Principes d’une simulation de gestion
L’offre de la firme en concurrence
L’offre de la firme en concurrence
De la titrisation à la crise de liquidités Soit une banque qui a accordé 100 millions de crédits immobiliers : N. Rossignol, Professeur de SES, lycée Senghor,
Comportements des Français à légard du crédit – enquête réalisée en novembre LOBSERVATOIRE DE LENDETTEMENT DES MENAGES Comportements des Français.
Les politiques conjoncturelles
1 Institut de Technico-Economie des Systèmes Energétiques – 3 juin 2009 Réduction des émissions de gaz à effet de serre: quels instruments économiques?
Ministre délégué au Logement et à la Ville – mardi 9 novembre 2004 Ministère de lemploi, du travail et de la cohésion sociale.
La crise de l'économie américaine
Les années 20 et les années 30
1 UESL - 66 av. du Maine PARIS cedex Sommaire Préambule Le principe du PASS-FONCIER ® Le PASS-FONCIER ® accédant en individuel Montage pratique.
Le mécanisme de la crise Henri Houben Université marxiste dété 21 août 2008.
Le prêt social location-accession (psla)
Presenté par L Everette Martin November 2010
LA COMPTABILITE COMME OUTIL DE GESTION dans la sphère locale
Faut-il réduire la dette publique?
Réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons RPT IDHEAP, 19 février 2009 Gérard Wettstein,
Ce quon appelle la « dette publique » est en réalité la dette des administrations publiques (lEtat, mais aussi les collectivités locales et les organismes.
Chapitre 13: la politique économique
Le micro crédit Projet d’éthique Douay Matthieu Doutriaux Estelle
Le marché locatif de Thau agglomération en Caractéristiques essentielles du parc locatif et évolution -Les aides au logement -Une offre nouvelle.
ANTOINE BOZIO THOMAS PIKETTY PARIS 24 OCTOBRE 2008 Pour un nouveau système de retraite Des comptes individuels de cotisation financés en répartition.
Journée dinformation sur le logement Introduction à la problématique du logement.
PAGE 1 Groupe de travail simplification des impôts à la consommation Brasilia 20 au 24 novembre 2007.
LE SYSTEME MONETAIRE ET FINANCIER
Direction interdépartementale de la Cohésion sociale 1 Plan daction pluriannuel relatif à lhabitat permanent dans les équipements touristiques Formations.
CADASTRE DU LOGEMENT PUBLIC Contextualisation
LES PRELEVEMENTS SUR RESSOURCES PROPRES
La Gestion des rémunérations
Symposium de l'OMC sur la fourniture transfrontières de services Approches envisageables pour poursuivre la libéralisation dans le cadre de l'AGCS Genève,
FEC 557 Gestion des institutions financières I Jacques Préfontaine Jean Desrochers K ext : 3300.
Chapitre X : OPTIQUE DEPENSES
La crise japonaise des années 1990 Lionel Artige Introduction à la Macroéconomie HEC – Université de Liège.
Gestion de Portefeuille.
Les immobilisations Andrée Lafortune, professeure agrégée
Chapitre 4 Les taux d’intérêt.
abderrahim ID-HMED Logistique et export
Selon : Alternatives Economiques. Mise en contexte L'équation budgétaire Au niveau des entreprises Au niveau des ménages Priorité aux dépenses ou à la.
Evolution et perspectives dans la construction et l’immobilier en France Poursuite de la baisse Conjoncture économique et financière Mercredi 17 avril.
Le financement de l’économie
Épargne et investissement
Prix de l’immobilier en France Comparaisons internationales Conjoncture économique et financière 17 avril 2013.
Assurance-vie Solidaire au profit de SOS Villages d'Enfants __________ Contrat Long Cours Version Epargne en Conscience AZUR PATRIMOINE – Groupe AZUR GMF.
Gestion de l ’offre de monnaie: politique monétaire
1 BUDGET PRIMITIF Le budget 2010  Conduire l’action publique  Se fixer des objectifs pour obtenir des résultats   Piloter et avoir une approche.
La politique monétaire de la BCE La BCE peut-elle relancer la croissance économique ? Pauline Agorreta et Stessy Martin 1ES1, Lycée Grand Air, Arcachon.
DEVENIR PROPRIETAIRE EN DEUX TEMPS Un outil: le PASS-FONCIER ®
La banque au cœur du financement de l’économie
01/10/20151 LA POLITIQUE MONETAIRE J-M Heneffe 2015 APLL.
BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX IMPOT SUR LES SOCIETES
Ace Patrimoine Courtier en opérations de banque et en services de paiement, mandataire d’intermédiaire en opérations de banque et service de paiement et.
Bien préparer sa retraite Nom Titre Société DATE.
LA DETTE GRECQUE Les finances publiques 1. LA DETTE GRECQUE : MATIÈRE À CONNAÎTRE Ce cas doit être compris mais pas étudié. Questions possibles pour l’analyse.
Finance d’entreprise, risques et rôle des banques Les dangers des interventions publiques auprès des banques et plus particulièrement ceux engendrant des.
Transcription de la présentation:

1 Le financement du logement en Afrique de lOuest Bamako, février 2005 Politiques de subvention : bonnes et mauvaises manières Claude Taffin

2 Plan Importance du contexte et des objectifs. Aider loffre. Aider la demande : - aide à lépargne, - aide à lemprunt, - aide directe.

3 Le bon choix dépend … Du niveau de développement du système financier, Du niveau de satisfaction des besoins en logement, Des pouvoirs publics : ce quils veulent et ce quils peuvent.

4 La solvabilisation des acquéreurs

5 Si le logement est trop cher pour tout le monde… Il y a un problème doffre foncière, de matériaux : subventionner loffre. Il y a un problème financier (rémunération de lépargne trop faible, crédit trop cher) : aides « de circuit » (épargne-logement ou autre).

6 En général Cible des politiques daide à laccession = ménages à revenus moyens ou « modestes ». Cibler seulement les classes moyennes ? - choix politique, - outils : épargne-logement, intérêts demprunt exonérés dIR.

7 Laide aux ménages modestes

8 Aider loffre (1) Cest abaisser le prix de revient des logements à laide de subventions de toute nature, y compris fiscale. On peut agir sur : - le prix du terrain (cession par lEtat ou la Collectivité locale, péréquation entre différentes utilisations), - le coût de la viabilisation, - le coût de construction (prix des matériaux, les crédits aux promoteurs et leurs profits).

9 Aider loffre (2) Suppose un contrôle de lactivité pour vérifier que laide se traduit par une baisse de prix (et non de qualité !). Plus facile (en théorie) avec les promoteurs quen auto-construction. Dans tous les cas, ciblage social difficile. Exemple (fréquent) : taux de TVA réduit.

10 Laide à lépargne Beaucoup de vertus : - pousse à la bancarisation, - réduit le besoin demprunt et prépare à le rembourser, - fournit un financement stable pour le crédit au logement. Quelques inconvénients : - ciblage social déficient, - risque de liquidité.

11 Laide directe Efficace et transparente : - va au destinataire final, pas dintermédiaire à rémunérer, - le montant exact de laide est connu par le Budget et le bénéficiaire. Ciblage social facile ; pas dexigence de bancarisation. Effets daubaine et abus possibles.

12 Laide directe : exemples Chili, Costa-Rica, Mexique, Salvador, Surinam, Uruguay, Venezuela ; Afrique du Sud ; Hong-Kong, Philippines ; Allemagne (crédit dimpôt : 5% du prix du neuf, 2,5% de lancien, majoration si enfants) ; Espagne (5% à 11% selon revenu).

13 Laide directe : variantes Prime de montant fixe ou variable accordée directement au ménage chaque mois afin dalléger sa charge de remboursement. - Oblige à recourir à lemprunt. - Exemples : Espagne (de 5% sur 5 ans à 20% sur 20 ans de lannuité), Pays-Bas. Aide personnelle : varie chaque année en fonction du revenu ; ciblage parfait mais nécessite un suivi des revenus. - réservée aux pays les plus développés, - plus fréquent en locatif.

14 Le crédit bonifié: inconvénients Coût budgétaire étalé mais effet « boule de neige » (cumul de générations). Coûts aléatoires ou cachés (garanties). Illisible pour les bénéficiaires (10 % au lieu de 12 %, cest encore trop !). Mauvais ciblage social : - aide proportionnelle au montant du prêt, - sélection par le prêteur des emprunteurs proches du plafond. Risque de distorsion de concurrence.

15 Le crédit bonifié : modalités Par subvention des prêteurs Par utilisation de Fonds hors marché Par défiscalisation des intérêts

16 Subvention aux prêteurs Mauvais exemples France et Maroc (avant réforme) : - prêteur unique, - prêt principal, - engagements longs et coûteux (bonification et garantie), - aide peu lisible, - ciblage médiocre. Bons exemples France (prêt à 0%): - produit lisible, - distrib. banalisée, - aide fonction du revenu, - pour les bas revenus, équivaut à une prime. Jordanie (bonif. 5%) - financement prédéfini, - ciblé (étroitement) et priorisé.

17 Fonds hors marché Exemple fréquent : utilisation de fonds de retraites des fonctionnaires pour financer des prêts à laccession. - Techniquement : à peu près tous les défauts déjà mentionnés ; - Mais constitue un élément de la politique sociale de lEtat-employeur Exemples moins mauvais : fonds ad hoc Grèce, 1% en France).

18 Défiscalisation des intérêts Bénéficie aux plus riches (gros revenus, gros emprunts) et incite à lendettement. Totalement inefficace (pas deffet déclencheur). Relève dune politique daides aux classes moyennes. Cas extrême : Etats-Unis - exonération quasi-illimité des intérêt demprunts hypothécaires. Autre exemple : Danemark - déduction de 32 % des intérêts.

19 En guise de conclusion (1) Eviter les aides qui : - créent des engagements à long-terme ; - recèlent des coûts cachés ou imprévisibles Préférer les aides transparentes et mesurables. Aides dEtat et financement relèvent de domaines distincts : éviter les mélanges.

20 En guise de conclusion (2) Cest vous qui connaissez votre pays, la mentalité de ses habitants, les goûts de vos politiciens. Donc : écoutez les conseils des « experts » de la Banque Mondiale. Mais mieux vaudra en général les adapter que les adopter. Comme lon fait les marocains …

21 En guise de conclusion (3) Abandon des ristournes dintérêt, Mais pas dadoption des aides directes (méfiance), Mise en place dune aide à la production avec ciblage social : défiscalisation des promoteurs pour les gros programmes de logements sociaux. Souhait de développer la promotion. Effets encore à évaluer.