La filière des semi-conducteurs en France Éléments de perspective et enjeux sociaux Christophe Doyon et Guy Moulas, groupe Alpha Romain Raquillet.

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Transcription de la présentation:

La filière des semi-conducteurs en France Éléments de perspective et enjeux sociaux Christophe Doyon et Guy Moulas, groupe Alpha Romain Raquillet et Nicolas Weinstein, Syndex 17/03/2009

Introduction Le cadre général de notre intervention Notre intervention s’inscrit dans le cadre des réunions thématiques sectorielles sur la prévention et le traitement des restructurations (telles que présentées par le président de la République le 13 janvier) Objet du document : Rappeler les tendances clés et la situation du secteur Identifier les principaux enjeux sociaux et défis d’adaptation et de développement de la filière

Plan Des perspectives de récession sévère pour le début 2009, avec des réactions conséquentes des acteurs Cette crise frappe une industrie européenne en mutation et déjà fragilisée, avec une position plus favorable de ST Les enjeux sont accentués par une concentration forte sur certaines zones d’emplois Les risques sociaux à court terme : les sites les plus fragiles en France Des pistes de réponses : préserver la capacité industrielle, des choix à court terme : Altis, Atmel, Freescale pallier le manque d’utilisation des compétences numériques en France en s’inspirant des modèles américain (Intel-Qualcomm), finlandais (Nokia) et suédois (Ericsson) adapter localement des dispositifs spécifiques en mobilisant les outils disponibles

Des perspectives de récession sévère pour 2009 L’industrie des semi-conducteurs montre un degré de corrélation étroit avec le PIB mondial, à cause de la multiplicité de l’utilisation des puces, tant en électronique grand public que dans les applications informatiques, réseaux, automobiles et industrielles La crise financière et économique affecte sévèrement l’industrie de la microélectronique avec une très forte contraction des commandes à la fin du dernier trimestre 2008 et au premier trimestre 2009 Le recul attendu en 2009 pourrait être similaire à la récession de 2001 (jusqu’à - 30% des ventes de composants) Les dernières estimations de certains analystes confirment cette appréciation : Future Horizons (01/09) prévoit – 28%, tandis que Gartner (02/2009) prévoit - 26% Cette baisse des prises de commandes est difficilement lisible à l’heure actuelle : Elle est, pour l’heure, largement liée à une politique de diminution des stocks face aux incertitudes sur les marchés de consommation Les effets d’une crise durable des marchés clients pourraient prendre le relais, voire accentuer la baisse attendue, notamment sur les segments de la téléphonie mobile ou de l’automobile L’importance des coûts fixes dans les usines (40% de coûts liés aux amortissements et aux supports techniques) peut entraîner, en cas de surcapacité, des guerres tarifaires très importantes débouchant rapidement sur des pertes massives pour les acteurs

Cette crise frappe une industrie européenne en mutation et déjà fragilisée avant la crise Le marché des semi-conducteurs avait, avant la crise, atteint une phase de maturité (taux de croissance moyen inférieur à l’historique) : Forte érosion des prix moyens défavorable à l’ensemble du secteur, réduisant ainsi les marges des acteurs en raison des phénomènes suivants : Mouvements de concentration importants dans les industries clientes (téléphonie, équipements de réseaux, informatique, etc.) sans mouvements comparables chez les fournisseurs de puces Pas de marchés ou de « killer application » spécialement porteur depuis la dernière crise de 2001 du secteur Ceci a notamment conduit les acteurs européens à vouloir sortir des activités de type « commodités » comme les mémoires (Infineon avec Qimonda en faillite et ST avec Numonyx en difficulté) ou encore à se regrouper (ST-Ericsson et la reprise de NXP dans le Wireless) Augmentation considérable des coûts de développement des nouveaux produits et nouveaux processus de production conduisant à une segmentation des acteurs (Fabless, Fablite, fondeurs) Les acteurs « financiarisés » ont refusé de supporter seuls l’investissement donnant lieu à un renforcement des coopérations technologiques, modèle de la « coopétition » qui s’est heurté à des échecs notables Désinvestissement industriel au profit de la zone asiatique Emergence à Taïwan d’un fondeur leader (TSMC) s’appuyant sur des subventions importantes et une parité monétaire extrêmement favorable : Compétitivité des entreprises européennes et des sites en Europe mise à mal par un taux de change globalement défavorable ces dernières années (revenus en $ et coûts en €) Présence de fonds privés qui a fortement fragilisé des acteurs comme Freescale et NXP en introduisant des niveaux d’endettement insupportables pour des activités cycliques nécessitant des investissements élevés

Dans un contexte dégradé, ST est en position plutôt favorable 12% par an 2% par an 3% à 6% par an Équipement des pays développés Saturation des pays développés Renouvellement des pays dév. + équipement des pays en voie de dév. Milliards $ Source : Chevreux / WSTS fin 2008 Dernières estimations moyennes : 2008 - 3%, 2009, - 22% Dans ce contexte, le Franco-italien ST, 3e fabricant mondial avec Texas et Toshiba, derrière Intel et Samsung (mémoires), est en position plutôt favorable : 5% de croissance organique, 7% de part de marché accessible (marchés de généralistes) seul à avoir une marge opérationnelle positive en 2008 parmi les fabricants européens et japonais. Les fabricants américains profitent de leur positions monopolistiques : Intel (micros), Qualcomm (brevets CDMA) Avec un dispositif industriel mixte européen/asiatique, ST profite des développements des procédés dérivés à Crolles (logique/analogique) et en Italie (embarqué,puissance, MEMS) : Leader en mixte-analogique, puissance, MEMS : principalement en fabs 6 et 8 pouces Repositionnement en cours avec ST-Ericsson (inclut ex-NXP) en logique Telecom : fab 12 pouces

Taille de bulles proportionnelle à l’emploi Point sur les emplois directs et les risques… une concentration forte sur certaines zones d’emplois Taille de bulles proportionnelle à l’emploi Les couleurs correspondent au niveau de risque sur l’emploi dans le futur NXP Caen ST Montrouge ALTIS Corbeil ST Tours, Le Mans, Rennes, Caen Atmel Nantes MHS Nantes ST Grenoble Crolles LETI SOITEC Bernin E2V Grenoble Freescale Toulouse ATMEL Rousset ST Rousset, Sophia TI Nice LAAS

Des situations très fragiles en France (1) Atmel Rousset, 1 300 emplois, 50/50 entre R&D et production - activités essentiellement tournées vers les produits « sécurisés » Restructuration en 2008 : - 200 postes Fort risque en 2009 : site et activités mis en vente par le groupe (chances de réussite d’une cession de la fab très faibles»). Quid du site de R&D de Nantes ? Altis Corbeil-Essonnes, (JV IBM Infineon), 1 300 emplois directs, activité de production Restructuration en 2007 : - 200 postes Mis en vente par IBM et Infineon, la reprise par des acteurs russes ne se concrétise pas et risque d’entraîner la fermeture du site avec un fort impact sur les nombreux sous-traitants Restructuration certaine en 2009, même en cas de reprise, en raison de l’incapacité d’Infineon à assurer une charge à suivre NXP Caen, 600 emplois, R&D PSE en 2008 : - 450 postes dont fermeture (ou cession?) de la fab Equipes restantes fortement menacées par la situation financière catastrophique du groupe Freescale Toulouse, 1 600 emplois, 60/40 entre R&D et production PSE en 2008 : - 200 postes Risques sur la fab en 2009

Des situations très fragiles en France (2) MHS Nantes, Fab reprise à Atmel, 150 salariés en production Redressement judiciaire, risque de fermeture en 2009 Texas Instruments Sophia Antipolis, 800 salariés R&D PSE en 2008 : - 300 postes Avenir de l’activité très incertain ST Microelectronics, 11 600 emplois en France, 50/50 R&D production Emploi : - 2% avec PME en 2008, addition des sites ex-NXP Wireless En 2009 : menaces sur d’éventuelles redondances dans les activités R&D de téléphonie mobile

Des enjeux tant court terme que long terme Sociaux et territoriaux à court terme : Mesures de chômage partiel (6 semaines chez ST, 11 semaines chez SOITEC…) Perspectives de PSE et de fermetures de sites industriel et de R&D avec des conséquences majeures sur les territoires Difficultés de reclassement des populations spécialisées sur certains territoires (ex : Caen…) Manques à gagner fiscaux 1 emploi direct = 2,5 emplois indirects ! Industriels et sociétaux à plus long terme Pertes de savoir faire technologique ! Plus d’irrigation des TIC et des industries traditionnelles par les nouvelles technologies de composants Nécessité de pouvoir préserver des capacités des usines pour asseoir la pérennité des activités de R&D (process et conception-design) En logique : fab 12 pouces En mixte-analogique, embarqué, puissance, Mems, micropiles : fabs 6/8 pouces Dépendance extérieure : sécurisation des approvisionnements destinés aux industries de la sécurité et de l’armement Environnementaux : Basculement vers une production « propre » Besoins de puces, indispensables à l’économie en basse consommation de carbone

Des pistes de réponses à court terme (1) : préserver ou reconvertir la capacité industrielle (Altis, Atmel, Freescale) Dans le contexte actuel, les mises en ventes des sites sont largement illusoires Un adossement des acteurs entre eux est-il possible pour certaines usines (fabs) ? Nécessité d’avoir des tailles critiques suffisantes pour les fabs, plus de 10 000 plaques par semaine : notons, dans ce cadre, l’implantation géographique et les centrales communes de Atmel Rousset et ST Rousset Inciter des acteurs industriels à s’intéresser à leur approvisionnement (Gemalto avec Atmel Rousset par exemple ?) Mettre en œuvre des soutiens temporaires pour les sites offrant des perspectives Certaines fabs risquent de disparaître. Comment favoriser une évolution industrielle de ces sites ? Vers des nouveaux procédés semi-conducteurs : le photovoltaïque (projet R&D en cours avec EDF), les Mems (Leti, LAAS) pour la domotique, le biomédical, les micropiles (Liten, Tours) L’industrie ne serait-elle pas fragilisée par une concentration excessive sur un acteur et un territoire unique ? Valoriser les spécificités et les forces des implantations individuelles en les intégrant le mieux possible dans une stratégie nationale : Excellence industrielle à Altis, quelle reconversion possible en cas d’échec de la cession ? Proximité LAAS et compétence en Mems à Freescale

Des pistes de réponses à moyen terme (2) : relancer une stratégie industrielle numérique Développer des axes où se croisent les intérêts privés et étatiques (cf. rapport Saunier et plan numérique) Diffuser la microélectronique vers des secteurs industriels pour leur fournir des avantages compétitifs et technologiques : mieux travailler en réseau en France Développer les puces nécessaires pour la régulation de la consommation d’énergie (avec des acteurs importants en France : Schneider, Legrand) Coopérer dans les Technologies de la sécurité où la France est en avance et dispose de l’intégralité de la chaîne de valeur (Gemalto, Oberthur, Ingenico, Sagem, Atmel et ST) Financer dans les pôles de compétitivité pas seulement la R&D produit, mais aussi le volet développement des procédés de fabrication (procédés dérivés mixtes-analogiques, Mems, micropiles, photovoltaïque) et assurer la mise en production locale Renforcer les centres de normalisation pour les normes et standards européens, notamment sur des segments porteurs (communication et sécurité) Créer une norme européenne de validation des processus d’élaboration et de production des systèmes de sécurisation des données individuelles Pallier le manque d’utilisation des compétences numériques en France en s’inspirant des modèles américain (Intel-Qualcomm), finlandais (Nokia) et suédois (Ericsson) Prévoir un volet spécifique pour les semi-conducteurs dans le plan numérique Permettre des coopérations et des mises en réseau de la recherche, déterminantes pour l’efficacité

Des pistes de réponses à moyen terme (3) : relancer une stratégie industrielle numérique (suite) Structurer le secteur autour d’acteurs incontournables (CEA, STMicroelectronics…) avec : un fort pouvoir d’influence de l’État comme pour le projet Crolles3 la possibilité d’une politique industrielle en accord avec leurs intérêts financiers Une politique ambitieuse avec le CEA, pas seulement dans les dérivés du « core » CMOS, où le LETI a son savoir-faire reconnu internationalement, mais aussi : Dans les procédés utilisables dans les fabs 6 et 8 pouces : mixte-analogique, Mems, micropiles En faisant profiter tout le secteur des semi-conducteurs du « cluster » en développement à Saclay dans la recherche numérique : architecture des systèmes embarqués, algorithmie, cryptologie, optimisation et méthodes de test et de programmation

Des pistes de réponse (4) : des outils à mobiliser Favoriser et accompagner : Essaimages, créations de start-ups : faciliter les aides existantes, OSEO , ACRE… Parcours de reconversion possible intra-filière et extra-filière (le reclassement d’ingénieurs dans les industries traditionnelles peut permettre, à terme, un meilleur appui pour les semi-conducteurs) au regard des caractéristiques des bassins d’emplois concernés Plans de mobilité (exemple du plan de mobilité régionale, PMR) Réfléchir aux conditions de mise en œuvre d’une GPEC territoriale Engager des actions de revitalisation des territoires touchés, de diversification du tissu économique Préserver des compétences de développement industriel Accompagner un éventuel redéploiement des équipes de R&D

ANNEXES 17/03/2009

Quelles autres réactions face à la crise ? Que font les autres États devant la crise du secteur ? Taïwan : consolidation des fabricants de DRAM avec prise de participation étatique Allemagne : forte probabilité d’obtention d’un prêt de l’Etat par Infineon Etats-Unis : 15 Md$ dans le plan de relance dédiés à la recherche scientifique, avec l’accent sur des programmes liés à la consommation électrique, les réseaux de télécommunications et la pénétration des nouvelles technologies dans le secteur médical, qui devraient fortement bénéficier à l’industrie des semi-conducteurs On peut également citer le sondage de EETimes (journal spécialisé) sur la crise : 43% des sondés veulent un support accru à la R&D et un financement des sociétés engageant la construction d’usines de semi-conducteurs 15% indiquent que les usines de pointe devraient être nationalisées ou acquises par l’Union européenne, en raison de leur importance stratégique