THROMBOSES VEINEUSES I- DEFINITIONS

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Héparine non fractionnée HBPM
Advertisements

La chute est de survenue spontanée
M me C, 30 ans, n’a pas d’enfant
IMAGERIE DE L’EMBOLIE PULMONAIRE Question n° 135 Objectifs:
LA CHIRURGIE des VARICES
Les AVK.
COMMENT TRAITER UNE TVP DES MEMBRES INFERIEURS EN 2011
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE CHEZ LE SUJET JEUNE ET THROMBOPHILIE
Thrombopénie provoquée par l’héparine (HIT)
Embolie pulmonaire Migration d’un caillot provenant le + souvent des veines des membres inférieurs dans l’arbre artériel pulmonaire. Maladie fréquente:
Recommandations AFSSAPS Prévention et traitement de la MTEV en médecine Décembre 2009 Alexandre DUVIGNAUD.
CAT DEVANT UN ULCERE DE JAMBE
THROMBOPHILIES CONSTITUTIONNELLES ET ACQUISES
Dr N.LEJEUNE CH.SAINTONGE
Vous voyez aux urgences le petit Mathieu L
INSUFFISANCE VEINEUSE
Ischemie Aigue Des Membres Inferieurs Dr François Raoux.
Sang et coagulation, bilan d ’hémostase, principes des tt anticoagulants et surveillance Dr O.BIZEAU CHR ORLEANS Définitions: l ’hémostase: =désigne l ’ensemble.
LA MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE VEINEUSE
LES PATHOLOGIES CARDIO-VASCULAIRES
SYNDROME D’ISCHEMIE AIGUE
PH : 7,46 (air ambiant) PaCO2 : 36 mm Hg CO2T : 23 mmol/l PaO2 : 56 mm Hg Sat : 88 % Na+ : 144 mmol/l K+ : 4,2 mmol/l Cl- : 103 mmol/l CO2T : 22 mmol/l.
Pathologie de l’hémostase
MALADIES INFECTIEUSES BRONCHOPULMONAIRES
ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE DES MEMBRES INFERIEURS
EMBOLIE PULMONAIRE SUBMASSIVE
Divulgation Vous pouvez accéder et utiliser cette présentation PowerPoint à des fins éducatives seulement. Il est strictement défendu d’afficher cette.
Maladie thromboembolique
EMBOLIE PULMONAIRE GRAVE Physiopathologie et traitement
Thrombose veineuse profonde : TVP
CONTENTION COMPRESSION
Embolie pulmonaire (EP)
Œdème Aigu du Poumon OAP
Embolie pulmonaire massive
Chirurgie PTH / PTG (grade B) Chirurgie carcinologique (grade B)
Syndromes coronaires aigus
RT : le plus souvent normale ou peu contributive
HEMATOLOGIE.
Thrombose veineuse superficielle (TVS)
Caroline Wolff Benjamin Wojciek
LES ANEVRYSMES POPLITES
Stratégie diagnostique non-invasive de de l’Embolie Pulmonaire
Thromboses veineuses et embolies pulmonaires maladie thromboembolique veineuse Maria BALICE PASQUINELLI, HOPITAL BROUSSAIS HEGP Cours IFSI 2è année.
MALADIES THROMBO-EMBOLIQUES
Les broncho-pneumopathies chroniques obstructives
Techniques d’exploration des artères et des veines
La maladie thrombo-embolique
PATHOLOGIE VEINEUSE Dr P. HAUDEBOURG Service de chirurgie vasculaire
LES PHLEBITES.
Pathologies cardiovasculaires et marqueurs biologiques
Embolie Pulmonaire Dr L DROGOUL
Séminaire de préparation Faculté de Médecine PARIS - DESCARTES
MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE
Anticoagulants: rappel sur l’hémostase
Plan Types d’anticoagulants Instauration du traitement
Maria BALICA PASQUINELLI, IFSI 2006
LA TAMPONNADE PERICARDIQUE
La Maladie de Willebrand
MALADIE VEINEUSE THROMBOEMBOLIQUE DU SUJET AGE
PRISE EN CHARGE DE MALADES - Embolie Pulmonaire
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SUSPICION DE THROMBOSE VEINEUSE DES MEMBRES INFERIEURS JOAL FADIOUTH.
Thrombose veineuse profonde ( TVP) Dr H.Foudad
CPCMU Le 11 avril 2014 Gilles MOALIC
Surveillance biologique d’un traitement par Héparine
Dr D. DOYEN Cardiologie – Pasteur CHU-NICE
Présentation Gpe échange de pratiques du 19/12/13 Hélène LEBOULANGER TCEM2 Thrombophilie quand dépister? Que rechercher?
Oral rivaroxaban for symptomatic venous thromboembolism
Transcription de la présentation:

THROMBOSES VEINEUSES I- DEFINITIONS Phlébite : inflammation d ’une veine. Thrombose veineuse : oblitération d ’une veine par un caillot sanguin. Embolie : Oblitération brusque d ’un vaisseau sanguin par un corps étranger entraîné dans la circulation.

II- RAPPEL ANATOMIQUE : Le réseau veineux des membres inférieurs 2 Réseaux en parallèle : réseau profond et réseau superficiel. Le réseau superficiel se draine dans le réseau profond qui assure le retour sanguin vers l ’oreillette droite par la veine cave inférieure. Les deux réseaux sont en communication par des veines perforantes. En théorie : thrombose veineuse profonde  risque d ’embolie pulmonaire. Le plus souvent, deux veines profondes pour une artère au niveau jambier.

III- FACTEURS FAVORISANTS Triade de Virchow : stase, altération pariétale et trouble de la coagulation.  La Chirurgie : surtout pelvienne, orthopédique et carcinologique. Thrombose sus-poplitée dans 7% des cas.  Obstétrique : 3ème trimestre de grossesse, post-partum, post-abortum (rare).  Causes médicales : Insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde Hémopathies : polyglobulies, thrombocytémies Obésité, insuffisance veineuse chronique Cancers (pancréas, poumons, prostate, estomac …) Anticoagulant circulant du lupus (inhibe la protéine C) Prise d ’oestroprogestatifs (diminution du taux d ’ATIII) Immobilisation prolongée (voyages…),Tabac  Anomalies de l ’hémostase : Déficit en ATIII Déficit en protéine C ou protéine S Résistance à la protéine C activée (mutation du facteur V)

SCHEMA 1

Signes peu sensibles et peu spécifiques  importance du terrain DIAGNOSTIC CLINIQUE Signes peu sensibles et peu spécifiques  importance du terrain Accélération du pouls Fébricule discret Dilatation des veines superficielles Diminution du ballottement d ’un mollet Douleur provoquée sur un trajet veineux ou à la dorsiflexion du pied œdème unilatéral Augmentation de la chaleur locale Rechercher des signes évoquant une EP (douleur thoracique, dyspnée…) et faire un ECG

V- Confirmation du diagnostic Dosage des D-Dimères : Produits de dégradation de la fibrine Bonne valeur prédictive négative Très peu spécifique Echo-doppler veineux : Sans danger ni contre indication Bonne sensibilité pour les thromboses veineuses proximales Possibilités de faux négatifs : Thrombose distale et non occlusive/ oedème important Intérêt de la répétition d ’un examen initialement négatif Phlébocavographie : devenue exceptionnelle Examen de référence Ponction de deux veines au dos du pied Injection de produit de contraste iodé au fil de l ’eau Visualise le thrombus sous la forme d ’une lacune ou d ’un arrêt en cupule Interprétation difficile Contre-indiquée pendant la grossesse (1er trimestre) Risque d ’allergie à l ’iode

IMAGE 1

IMAGE 2

VI- Formes particulières Thrombose veineuse asymptomatique révélée par une EP Thrombose veineuse iatrogène Membre supérieur KT Central Thrombose veineuse superficielle D ’une veine variqueuse (« para-phlébite ») Pas de risque emboligène sauf atteinte crosse ou réseau profond D ’une veine saine  recherche TVP et cancer sous-jacent Chez un sujet jeune : recherche anomalies de la coagulation Sujet âgé : phlébite sans cause évidente : recherche cancer latent En l ’absence de cause trouvée : importance du suivi car celle-ci peut s ’exprimer plusieurs mois voire années après.

VII- Complications  PRECOCES : Embolie pulmonaire : 40% des TVP proximales se compliquent d ’embolie pulmonaire Extension proximale : A dépister par la surveillance de l ’évolution sous traitement et mesure des diamètres Récidive : A l’arrêt du traitement  TARDIVES : Maladie post-phlébitique : Insuffisance veineuse profonde et/ou occlusion persistante Œdème Pigmentation cutanée : dermite ocre, dermite de stase Ulcère des jambes Récidive tardive

VIII- TRAITEMENT Anticoagulants : - Héparine ou HBPM, relais précoce par AVK - AVK pendant 3 mois si pas d ’embolie pulmonaire et disparition de la cause favorisante Contention élastique : - Impérative pour prévenir les risques de maladie post- phlébitique - Avant le premier lever - Bandes type Biflex® puis bas à varices (classe 3) pendant 3 mois - En cas d ’incontinence veineuse séquellaire importante : contention à vie - Pose pied à l’équerre - Compression dégressive du pied à la racine du membre

EMBOLIE PULMONAIRE I DEFINITION : Oblitération brutale, totale ou partielle, du tronc de l ’artère pulmonaire ou d ’une de ses branches, le plus souvent par un caillot qui provient d ’une thrombose veineuse profonde. Urgence fréquente (50 à 100 00 cas / an en France). Mortalité importante en l ’absence de traitement Erreurs diagnostiques fréquentes. II PHYSIOPATHOLOGIE : Oblitération artérielle pulmonaire Ventilation de zone non perfusée Pneumo-constriction (hypoxie locale) Elévation des résistances pulmonaires Surcharge de pression VD EFFET SHUNT BAISSE DU DEBIT CARDIAQUE

Epidémiologie en France 20000 décès / an 12 % de mortalité intra hospitalière 30 % de mortalité si retard diagnostique 80 % des EP découvertes à l’autopsie n’étaient pas diagnostiquées.

III- Diagnostic clinique VI- Examens complémentaires en urgences Les signes sont non spécifiques  Importance du terrain Douleur thoracique Polypnée, le plus souvent angoissante Toux sèche, hémoptysie Tachycardie, fébricule Examen pleuro-pulmonaire normal Signes de gravité : insuffisance ventriculaire droite, état de choc, cyanose IV- EXAMENX COMPLEMENTAIRES EN URGENCES : E.C.G. : valeur des ECG comparatifs Radiographie de thorax au lit souvent normale Gazométrie artérielle : hypoxie-hypocapnie Bilan d ’hémostase : TP, TCA, Plaquettes D-dimères : Sensibilité 95% mais non spécifique

V- Confirmation diagnostique Choix selon possibilités locales ou gravité de l ’EP La scintigraphie pulmonaire Injection IV de microsphères marquées couplée éventuellement à une ventilation par des gaz marqués Non spécifique : pas de différence entre embolie pulmonaire, atélectasie, bulle d ’emphysème, pneumopathie Aboutit à : Faible probabilité / Probabilité intermédiaire / Forte probabilité TDM thoracique spiralé (coupes milllimétriques) Injection d’iode IV Bonne spécificité et sensibilité Rapide et facilement accessible La recherche de la thrombose veineuse sous-jacente Doppler MI / Phlébo Echocardiographie Recherche signe de cœur pulmonaire aigu (EP grave) L’angiographie pulmonaire (devenue exceptionnelle) car invasive Injection d ’iode dans chaque artère pulmonaire Plusieurs incidences (dégager les bases) Contre indiquée si HTAP sévère > 50 mmHg Permet le diagnostic et la quantification de l ’embolie pulmonaire

IMAGE 3

IMAGE 4

IMAGE 5

IMAGE 6

VI- EVOLUTION VII- TRAITEMENT 10 à 25% de décès à 1 an 1%  CPC post-embolique 5 à 10% de récidive à 1 an VII TRAITEMENT : Hospitalisation systématique (Réa si grave) Repos strict (environ 48 h) O2 nasal Traitement anticoagulant (si pas de CI) Héparine standard (HBPM) Relais précoce par AVK (ex : Sintrom, Préviscan) Durée 3 à 6 mois Surveillance : Tolérance du traitement (plaquettes) Efficacité clinique et Biologique (TCA / TP - INR) Mesures spécifiques pour phlébite membres inférieurs

LES HEPARINES Héparines non fractionnée : Se lie à l ’antithrombine III et inactive le facteur Xa et la thrombine (liaison simultanée à AT III et thrombine). La dose doit être exprimée en UI Surveillance des plaquettes deux fois par semaine pendant 21 j Surveillance de l ’efficacité du traitement par le TCA en cas de traitement curatif Voies : veineuse continue, veineuse discontinue (toutes les 2 heures) ou sous-cutanée (2 ou 3 injections par jour) Introduire les AVK entre le 3ème et le 5ème jour avec un recouvrement de 4 jours. Héparines de bas poids moléculaire (en première intention sauf EP grave) Fragments d ’héparine pouvant se lier à AT III mais trop court pour se lier simultanément à thrombine : pas d ’action anti-thrombine mais inactivation du Facteur Xa Modifient peu le TCA, efficacité appréciée par activité anti-Xa (3 à 4 heures après injection sous-cutanée) Inutile de la mesurer si traitement préventif Surveillance plaquettaire idem (thrombopénies plus rares) Administration en deux injections sous-cutanées par 24 heures.

VIII- CAS PARTICULIERS EP grave = mauvaise tolérance hémodynamique : Clinique : choc, syncope, insuffisance cardiaque droite Echocardiographie : souffrance VD Traitement : thrombolyse IV en urgence. Exceptionnellement thrombectomie chirurgicale. EP récidivante sous ou avec CI aux anticoagulants : Filtre cave

IX- LES ANTI-VITAMINES K PPSB (II, VII, X, IX)  Délai d ’action Baisse de la synthèse hépatique des facteurs vitamines K dépendants PPSB (II, VII, X, IX)  Délai d ’action Equilibre 3-4 jours avec Tromexane 5-6 jours avec Sintrom 7-9 jours avec Préviscan Forte fixation aux protéines plasmatiques Passent la barrière foeto-placentaire et dans le lait maternel Efficacité jugée sur le taux de prothrombine ou temps de Quick Exprimé en INR : International Normalized Ratio (rapport entre l’activité de la thromboplastine utilisée et la thromboplastine de référence). Thrombose veineuse Embolie pulmonaire Fibrillation auriculaire Prothèse mécanique INR 2-3 INR 2.5 - 3.5

X- INTERACTIONS Apports nutritionnels en Vitamine K : choux, crudités, brocolis, avocats, oignons, huile de poisson Augmentation de l ’effet par défixation protéique : Aspirine, A.I.N.S. Sulfamides (hypoglycémiants, antibactériens) Fibrates (clofibrate, fénofibrate) Anticonvulsivants (Di-Hydran, Dépakine) Miconazole (Daktarin) Diminution de l ’absorption digestive : Anti-acides, Questran, Charbon activé, laxatifs Diminution de la synthèse endogène de Vitamines K : Antibiotiques large spectre Accélération de la dégradation des AVK : Rifampicine, Méprobamate, Barbituriques, Di-Hydan, Tégrétol et alcool