Niek Koning Université de Wageningen Politique agricole, développement et échanges internationaux
L agriculture est le démarreur du développement: cest la demande des paysans qui crée les débouchés qui permettent l industrie à se développer. Lindustrie fournit des nouveaux entrants et marchés aux agriculteurs et des emplois pour ceux qui quittent les champs. Quand son économie se développe, un pays peut profiter des échanges internationaux – par exemple exporter des produits industriels et importer des vivres pour satisfaire à la demande croissant de ses consommateurs (comme la Corée). Mais (comme la Corée) il faut commencer par soutenir et protéger le secteur agricole.
Manque de soutien au secteur agricole mène à la stagnation Sans soutien, les paysans ne peuvent pas investir et sont attrapés dans un cercle vicieux de pauvreté et de dégradation de sols. Par conséquent, lindustrie ne peut pas se développer. Les jeunes partent pour les villes mais ne trouvent pas demploi. Ils se battent pour trouver des emplois publiques, ce qui mène à des bureaucraties inefficaces payées par surtaxer les paysans.
Pourquoi protection? Avant la Révolution Industrielle, laccroissement de population faisait hausser les prix agricoles, stimulant les paysans à investir sans nécessité de protection. Depuis la fin du 19me siècle, l industrie et le transport modernes ont entraîné la surproduction agricole à léchelle mondiale, abaissant les prix, de sorte que le progrès agricole était menacé. Cest pourquoi tous les pays développés ont commencé à protéger leurs paysans.
Population et rapport des prix de blé et salaires en Angleterre, (population en millions; prix de blé / salaire comme indices avec 1300 = 100)
Le mouvement pour la coordination multilatérale de la protection agricole La protection purement nationale conduisait au dumping. Dès années 30, des organisations paysannes, la Société des Nations, lONU (et pour quelque temps même lUSDA) ont lutté pour des accords internationaux sur les produits de base. Cette coordination multilatérale était frustrée par des intérêts commerciaux puissants qui: –empêchaient la conclusion d accords pour les produits tropicaux –refusaient de soumettre la protection des pays développés aux disciplines multilatérales Labsence de coordination a abouti à un conflit entre EU et UE sur le dumping de céréales et des plantes oléagineux H. Wallace
LUruguay Round Le compromis entre EU et UE: les soutiens de prix devaient être diminués, mais les paiements directes étaient exemptés. C était la monopolisation du droit à la protection (avec continuation de dumping sous forme déguisée) par les pays riches. Les autres pays sont forcés de diminuer leur soutiens, y inclus leurs droits de douane. La Banque Mondiale et le FMI ont fait pression sur les pays en voie de développement de ne pas utiliser lespace qui leur est donné par le traitement spécial et différencié dans lOMC.
La Banque Mondiale, le FMI et la mauvaise gouvernance La Banque Mondiale et le FMI critiquent les gouvernements Africains qui surtaxent leurs paysans pour payer des bureaucracies inefficaces. Mais ces institutions ne voient pas que sans soutien et protection de lagriculture, le développement nest pas possible et la stagnation engendra la mauvaise gouvernance. Ces institutions critiquent le caractère du chauffeur sans lui permettre de brancher les câbles de démarrage.
Comment améliorer les rapports des prix pour les agriculteurs? Les pays en voie de développement peuvent former des zones économiques quappliquent des droits de douane à leurs frontières extérieures pour assurer des prix internes qui permettent les agriculteurs dinvestir. Des accords internationaux avec limitation de loffre sont nécessaires pour soutenir les prix des produits tropicaux dans les marchés mondiales. Pour finir le dumping, les pays développés doivent accepter des quotas maximums pour leurs exportations agricoles et des quotas minimums pour leurs importations. (Un tel système permettrait aussi de rétablir le taux de soutien pour les agriculteurs de ces pays.)