HYPEREOSINOPHILIE.

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Transcription de la présentation:

HYPEREOSINOPHILIE

Hyperéosinophilie > 500 / mm3 Cas clinique (1) Patient de 43 ans Adressé par médecine du travail Bilan systématique: hyperéosinophilie à 1900 / mm3 Définition Hyperéosinophilie > 500 / mm3

Cas clinique (2) Parmi ces éléments de l’interrogatoire, lesquels sont pertinents pour explorer l’hyperéosinophilie? A- Atcd de colique néphrétique il y a 2 ans B- Pas d’allergie connue C- Profession: comptable D- Séjour en Afrique centrale il y a 6 mois E- Aucun traitement en cours

Cas clinique (2) Parmi ces éléments de l’interrogatoire, lesquels sont pertinents pour explorer l’hyperéosinophilie? A- Atcd colique néphrétique il y a 2 ans B- Pas d’allergie connue C- Profession: comptable D- Séjour en Afrique centrale il y a 6 mois E- Aucun traitement en cours

Hyperéosinophilie: Etiologies En première intention, toujours penser à: Allergie Parasitoses Médicaments

Cas clinique (3) En raison du voyage, quelles parasitoses devez-vous évoquer? A- Bilharziose B- Paludisme C- Filariose D- Ankylostomose E- Anguillulose

Cas clinique (3) En raison du voyage, quelles parasitoses devez-vous évoquer? A- Bilharziose B- Paludisme C- Filariose D- Ankylostomose E- Anguillulose

Cas clinique (4) La recherche de ces parasitoses est négative. En fait, ce patient aime jardiner et il ne nettoie pas toujours très bien ses radis avant de les manger… Voici la radio de thorax faite en médecine du travail:

Syndrome de Löffler

Cas Clinique (5) Quels sont les diagnostics envisageables? A- Toxocarose B- Ascaridiose C- Distomatose D- Myiase E- Trichinose

Cas Clinique (5) Quels sont les diagnostics envisageables? A- Toxocarose B- Ascaridiose C- Distomatose D- Myiase E- Trichinose Toujours évoquer les parasitoses métropolitaines même en cas de voyage en zone tropicale!!!

Parasitoses & hyperéosinophilie Evolution de l’éosinophilie selon le temps: HE élevée et durable si impasse parasitaire ex: toxocarose Pics successifs si autoinfestation ou réinfestation ex: anguillulose, oxyurose HE très modérée (500 à 1000 / mm3) si absence de phase tissulaire (uniquement endocavitaire) ex: oxyurose, trichocéphalose Courbe de Lavier si la parasitose évolue d’un seul tenant ex: ascaridiose, ankylostomose

Parasitoses autochtones HE Lavier Löffler Clinique Diagnostic Toxocarose +++ - + Anmx domestiques Sérologie Ascaridiose ++ Aliments souillés EPS > Sérologie Distomatose Cresson / Hépatite Sérologie + EPS Trichinose Myalgies, oedèmes Myiase Pseudofuronculose Extériorisa° larve Oxyurose Enfant / Prurit anal Scotch test Taeniasis Anorexie / boulimie Anneaux ds selles Hydatidose Hépatomégalie Trichocéphalose Asymptomatique EPS

Parasitoses tropicales HE Lavier Löffler Clinique Diagnostic Filarioses: 1/Loa loa +++ - Migration SC Sérologie 2/F. Lymphatique Elephantiasis 3/Onchocercose Nodules SC, œil Bilharziose Hématurie, s. dig Sérologie + EPS Anguillulose Larva currens cutané Ankylostomiase + Anémie ferriprive

Hyperéosinophilie et allergie Eosinophilie modérée (500 à 1000) Contexte souvent évocateur: Terrain atopique Rhinite, conjonctivite Asthme Dermatite atopique, urticaire Examens complémentaires: Prick tests IgE totales IgE spécifiques (RAST et Phadiatop)

Cas particulier: HE et asthme « non atopique » 3 causes à évoquer: Syndrome de Widal: Polypose nasale Intolérance AAS et AINS Churg et Strauss: Asthme tardif et sévère ANCA + (pANCA) type MPO Aspergillose bronchopulmonaire allergique: Moules bronchiques IgE sériques élevées Imagerie

Hyperéosinophilie et médicaments Enquête médicamenteuse systématique devant une HE Parfois, clinique associée: Prurit, rash, urticaire Dyspnée, toux sèche, PNP interstitielle DRESS Très nombreux médicaments incriminés Régression à l’arrêt du traitement

Hyperéosinophilie: causes rares Cancers Solides ou hémopathie Maladies auto-immunes: Vascularites: Churg et Strauss+++ Pemphigoïde Atteinte d’organes: Poumon à éosinophiles (de Carrington) Gastro-entérite à éosinophiles

Syndrome d’hyperéosinophilie essentielle (SHE) HE > 1500 / mm3 > 6 mois Sans étiologie retrouvée Lésions viscérales possibles: Fibrose endomyocardique (dépistage systématique) Atteinte neurologique (tb comportement, mononeuropathie) Atteinte cutanée

SHE: 3 formes Forme myéloïde: Forme lymphoïde: Forme idiopathique Élévation vit B12 et tryptase Transcript de fusion: FIP1L1-PDGFRA Moindre efficacité des corticoïdes Forme lymphoïde: Atteinte cutanée (urticaire, lésions maculo-papuleuses prurigineuses) HyperIgE Immunophénotypage lymphocytaire Étude clonalité T (réarrangement TcR) Forme idiopathique

Causes rares d’hyperéosinophilie orientation selon le contexte clinique Manifestations pulmonaires Pneumonie chronique à éosinophiles de Carrington Aspergillose bronchopulmonaire allergique Pneumopathies médicamenteuses Syndrome hyperéosinophilique Angéite de Churg et Strauss Arthralgies - Polyarthrite rhumatoïde - Sarcoïdose Myalgies Dermatomyosite Manifestations cutanées - Pemphigus, dermatite herpétiforme - Prurit chronique Affection maligne - Cancer digestif, respiratoire, utérin avec métastases (foie, os) Histiocytose maligne Maladie de Hodgkin, Vaquez Maladies systémiques - angéite d’hypersensibilité Périartérite noueuse Syndrome de Shulman Syndrome digestif - Gastro-entérite à éosinophiles Rectocolite hémorragique Hépatite chronique active Pancréatites Maladie de Crohn ou de Whipple Pas de cause décelable Eosinophilie > 1500 éléments/mm3 depuis au moins 6 mois

Pièges Diminution de l’hyperéosinophilie si HE & corticothérapie: Prise de corticoïdes Infection bactérienne HE & corticothérapie: Efficacité rapide en général Penser à l’anguillulose si séjour en zone tropicale: Difficile à mettre en évidence (sérologie et EPS) Traitement systématique avant corticothérapie Ivermectine (Stromectol®): 2cp à 6mg (prise unique)

Conclusion Importance interrogatoire et anamnèse En première intention: Parasitoses autochtones ± tropicales Allergies Médicaments (enquête systématique) Penser au traitement parasitaire d’épreuve Albendazole (Zentel®): 1cp/j x 3j puis 1cp à J15 (oxyurose)