Surveillance hémodynamique et monitorage Melle Lefèvre Félicie Melle Madjalian Laure
La surveillance hémodynamique en continu se réalise avec l’aide d’un scope ou moniteur. Le scopage ou monitorage désigne : La surveillance des paramètres vitaux, associée à la présence d’alarmes sonores en cas d’anomalie des valeurs. Les alarmes peuvent être de 2 types : Alarme standard Alarme critique.
Les paramètres surveillés en continu sont généralement : La FC La PA ou la TA La FR La SpO2 Le delta PP
D’autres paramètres peuvent être monitorés en continu tels que : Le débit cardiaque et l’index cardiaque L’ ETCO2 (patient intubé nécessitant une capnométrie ) La pression intra craniênne La température…
La fréquence cardiaque C’est le mécanisme électrophysiologique de la contraction des ventricules. C’est-à-dire le nombre de battements cardiaques (pulsations) par unité de temps (généralement la minute). Normes : 60 à 80 pulsations/min au repos Surveillance : Tachycardie : > 100 pulsations/min Bradycardie : < 50 pulsations/min
La pression artérielle La pression artérielle correspond à la pression du sang dans les artères. On parle aussi de tension artérielle, car cette pression est aussi la force exercée par le sang sur la paroi des artères, elle tend la paroi de l’artère. La « tension » résulte de la « pression » et de l’élasticité de la paroi. Le résultat sera exprimé en mmHg.
Elle est exprimée par 2 mesures : La pression maximale au moment de la contraction du cœur (systole), La pression minimale au moment du « relâchement » du cœur (diastole). Si on énonce la tension sous la forme d'un seul chiffre, il s'agit alors de la pression artérielle moyenne (PAM) exprimée en mmHg.
Normes : 120/80 Surveillance : Hypertension artérielle : en général > à 150 de systole Hypotension artérielle : en général < à 80 de systole.
La fréquence respiratoire La fréquence respiratoire est le nombre de cycles respiratoires (inspiration et expiration) par minute, mesurés chez un individu. C'est un signe vital, au même titre que la fréquence cardiaque ou la tension artérielle, et une anomalie de la fréquence respiratoire est un signe de souffrance ou d'adaptation de l'organisme.
Norme : 15 mouvements par minutes plus ou moins 2. Surveillance : Apnée : désigne l'arrêt de la ventilation. On parle aussi d'arrêt respiratoire ou d'arrêt ventilatoire. Polypnée : Désigne une augmentation de la fréquence respiratoire > 25 mvts/mn
La SpO2 Permet de détecter les carences en oxygène et d’adapter la conduite à tenir. SpO2 : saturation de l’hémoglobine en oxygène par oxymétrie de pouls. Le « P » signifie saturation pulsée. Norme : 92 à 100 %
Le delta PP Il s’agit de la mesure de la variation de la pression artérielle pulsée, différence entre 2 crêtes. Il permet de savoir s’il faut remplir un patient ou mettre des cathécolamines. Si delta PP > à 13% signe que le patient est vide = remplissage.
Le débit cardiaque et index cardiaque Le débit cardiaque est la quantité de sang éjectée par les ventricules cardiaques, c'est-à-dire le volume éjecté à chaque battement cardiaque multiplié par la fréquence cardiaque par minute. N : 5,5 L/mn L’index cardiaque est la quantité de sang expulsée par chacun des ventricules, par minute et par mètre carré de surface corporelle. N : 2,6 à 3,8 L/mn/m² Pour les surveiller plusieurs techniques notamment : Le PICCO Le cathéter de Swan Ganz. Le cardioQ
Le picco Principe de thermo dilution transpulmonaire. Permet de monitorer le débit cardiaque (DC) ainsi que l’index cardiaque (IC). Permet la compréhension d’une défaillance hémodynamique et une adaptation thérapeutique avec remplissage et ou catécholamines.
Le cathéter de Swan Ganz Sonde intra cardiaque dont l’introduction se fait par abord veineux central traversant l’oreillette droite, le ventricule droit et dont l’extrémité distale est situé dans l’artère pulmonaire. But : surveillance hémodynamique invasive. Permet de mesurer les pressions de remplissage, le débit cardiaque et la saturation du sang en O2 de sang mêlé (à partir de l’artère pulmonaire). Permet la compréhension d’une défaillance hémodynamique et une adaptation thérapeutique avec remplissage et ou catécholamines.
CardioQ Monitorage cardiovasculaire et gestion du remplissage : Doppler œsophagien, il mesure le Débit cardiaque, l’index cardiaque et le volume d'éjection systolique de manière non-invasive. Accès en temps réel à une estimation du volume circulant, Détection précoce et rapide d’une hypovolémie, Intervention rapide pour optimiser le fonctionnement cardiaque.
L’ETCO2 La mesure du CO2 dans l'air expiré donne 2 types de renseignements : L'élimination du CO2 par les poumons, Les changements de la production du CO2 au niveau tissulaire et son transport vers les poumons par le système circulatoire. La capnographie permet de monitorer la production de CO2, la perfusion pulmonaire et la ventilation alvéolaire.
Norme : 38 à 42 mmHg Surveillance : Hypocapnie : hyperventilation, baisse du débit cardiaque, baisse du métabolisme, hypothermie. Hypercapnie : hypoventilation, augmentation du débit cardiaque, hyperthermie maligne per-anesthésique.
En l'absence de CO2 expiré chez un patient intubé 2 solutions : - Intubation œsophagienne - Arrêt cardiaque
Les autres paramètres monitorables PIC : Pression intra craniênne. N<10mmHg mesure de la pression régnant dans le parenchyme. PIV : Pression intra vésicale. N<10mmHg mesure de la pression intra abdominale. Température centrale (rectale ou œsophagienne) essentiellement pour les patients curarisés.
Conclusion Ne pas oublier que le monitorage ne dispense pas de l’observation des signes cliniques. L’IDE doit surveiller l’apparition de sensation de soif, de froid, pâleur, conjonctives décolorées, de marbrures, d’une baisse brutale de la diurèse… L’association du monitorage et de la surveillance clinique permet une réduction du délais d’intervention et donc une optimisation de la prise en charge du patient.