ASPECTS DIGESTIFS DE L’INFECTION PAR LE VIH
PLAN Données générales Tube digestif haut Tube digestif bas 2.1 : atteintes oesophagiennes ++ 2.2 : atteintes de l’estomac et du duodénum 2.3 : atteintes tumorales Tube digestif bas 3.1 : infections virales 3.2 : infections bactériennes 3.3 : infections parasitaires ++ 3.4 : diarrhées idiopathiques 3.5 : diarrhées aux antirétroviraux ++ Foie, voies biliaires et pancréas Proctologie VIH et muqueuse digestive conclusion
1. Données générales Fréquence Organe riche en cellules immunocompétentes « ouverture » sur le milieu extérieur En « histoire naturelle » : 80 à 100 % des pts pays en développement parfois prédominance : slim disease depuis HAART (1996) : prévalence révélation du VIH par 1’infection opportuniste (migrants, …) patients en échappement effets secondaires ARV ( diarrhées…) ++
atteinte possible de tous les organes Tube et voies biliaires Organes pleins : foie, pancréas Incidence et sévérité liées au niveau immunitaire Barre des 200 CD4/mm3 importance des lésions fréquence des récidives définition sida à l’inverse sédation spontanée si restauration immune Étiologies infectieuses (germes opportunistes) ++ Mais fréquence des causes « idiopathiques » des causes iatrogènes (pas dans les PED !)
2. Tube digestif haut
2.1 atteintes de l’œsophage Candidose ++ : Dysphagie Tout signe digestif « haut » Diagnostic : Si mycose buccale Et/ou ATCD = pas de fibroscopie Traitement: Fluconazole Prévention : candidose buccale
Infections virales CMV Herpès CD4 < 50 Odynophagie Fibroscopie + + Ulcérations Inflammation Biopsies Autre localisation : œil ? Traitement Gancyclovir Foscarnet Herpès
Ulcère idiopathique Même tableau que CMV TTT « opposé » Biopsies ++ corticoïdes, thalidomide
2.2 atteintes de l’estomac et du duodénum Gastrites/duodénites idiopathiques fréquentes Gastrites /duodénites virales : rares Gastroparésie fréquente sous estimée fragmentation des repas Duodénites à M.A.I.: rares
2.3 atteintes tumorales Maladie de Kaposi Atteinte cutanée pas obligatoire Estomac surtout Asymptomatique ++ Pas de dépistage systématique Pas de traitement
Lymphome Douleurs Fibroscopie indispensable aspect biopsies Mauvais pronostic
3. tube digestif bas = diarrhée !
3.1 infections virales CMV Herpès : rectum + + < 50 CD4 Diarrhée + douleurs ± fièvre coloscopie ++ biopsies Autre localisation ? Herpès : rectum + +
3.2 infections bactériennes Gram – Salmonelles, shigelles, campylobacter Clostridium difficile Sous estimées Sélection par ATB Gravité possible Toxine dans les selles Ou endoscopie évocatrice métronidazole
3.3 infections parasitaires diarrhées chroniques Protozoaires émergents opportunistes Cryptosporidies Intestin grêle Diarrhées hydriques abondantes afébriles hypersécrétion malabsorption Diagnostic facile Traitement ? Paromomycine = 0 Nitazoxanide ?
Parasites conventionnels : Microsporidies Rares Diagnostic difficile Pas de traitement Isospora belli Zone tropicale surtout Diagnostic facile (EPS) Diagnostic utile Cotrimoxazole efficace Récidives quasi obligatoires TTT entretien Parasites conventionnels : Amibes, giardia…
3.4 diarrhées idiopathiques Fréquentes Cause Germe non identifié/fiable VIH : entéropathie à VIH colite « inflammatoire » : conflit immunitaire Pullulation microbienne (anaérobies) Diarrhée aux antirétroviraux Prise en charge attitude pragmatique TTT d’épreuve TTT symptomatique Réhydratation + support nutritionnel précoce
3.5 diarrhées aux antirétroviraux Principale cause des diarrhées depuis 1996 Possibles si déficit immun peu important En début de TTT surtout chronicisation possible Tous possiblement en cause mais surtout DDI Nelfinavir et anti-protéases TTT symptomatique mais nécessite parfois l’arrêt du médicament
4. Foie et voies biliaires Pancréas
4.1 atteintes hépatiques Hépatites chroniques C et B: Co-infections fréquentes : modes de transmission identiques Évolution + rapide de l’atteinte hépatique Impact réciproque probable depuis les HAART : pb de morbi-mortalité Réponse au TTT moins bonne Évolution vers bi-thérapies Hépatites médicamenteuses Intolérance + fréquente Névirapine, efavirenz, D4T, antiprotéases
4.2 atteintes biliaires Cholangites sclérosantes Révélées par douleurs / cholestase échographie Causes : Idiopathiques : VIH ? CMV ou protozoaires opportunistes Impact minime des TTT spécifiques : lésions cicatricielles Explorations invasives que si douleurs Opacification rétrograde Sphinctérotomie endoscopique
4.3 pancréas Atteintes rares Atteintes iatrogènes ++ DDI Localisations de granulomatoses
5. proctologie Problèmes + fréquents/pop.générale Habitudes sexuelles Déficit immunitaire Pathologies hémorroïdaires, fissures, fistules… IST et condylomatose Problèmes de cicatrisation
6. VIH et muqueuse digestive Porte d’entrée ? Transmission verticale : In utero : déglutition liquide amniotique Post partum : allaitement Homosexuels : rectum et cavité orale muqueuse « haute » > estomac (Hcl) Mécanisme ? Rôle de la ç M modèle animal Nombreuses dans rectum et amygdales Pas de récepteur CD4 Transport particules virales / pas de réplication Puis transfert dans lamina propria
Réservoir ++ / sanctuaire site « marqueur » plus précoce que le sang Lamina propria Riche ++ en Ly (> sang) réplication ++ CV (> sang) Atrophie villeuse: entéropathie en 15 j (macaque) T4 plus précoce que dans le sang Effondrement rapide (macaque) | diarrhée si HAART : repopulation plus précoce Porte d’entrée du VIH Réservoir ++ / sanctuaire site « marqueur » plus précoce que le sang
CONCLUSION points importants
Pathologies opportunistes devenues rares depuis les trithérapies restent un problème majeur dans les PED surtout infectieuses candidose oesophagienne diarrhées chroniques (parasitaires + + ) Fréquence des diarrhées aux ARV Problèmes « pronostiques » et thérapeutiques posés par les hépatites virales chroniques