Eléments de génétique canine Pr Dominique GRANDJEAN

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Transcription de la présentation:

Eléments de génétique canine Pr Dominique GRANDJEAN Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort CEA 2004

Transmission des caractères génétiques Tares d’origine génétique Modes de sélection Choix des reproducteurs Lecture du pedigree CEA 2004

TRANSMISSION DES CARACTERES GENETIQUES CEA 2004

TRANSMISSION DES CARACTERES GENETIQUES Qu’est-ce qu’un caractère génétique ? Les chromosomes, supports de l’hérédité Transmission des caractères : les lois de l’hérédité Présentation du plan CEA 2004

Qu’est-ce qu’un caractère génétique ? Aussi appelé caractère héréditaire Expression visible d’un ou de plusieurs gènes CEA 2004

Exemples de caractères génétiques Aptitudes naturelles Morphologie Voici quelques exemples de caractères génétiques, héréditaires. Ceux auxquels on pense le plus fréquemment sont les caractères morphologiques de base : corpulence, longueur de poil, couleur de robe, forme de la tête, comme on le voit sur cette photo d’un jeune bull terrier et d’un labrador. Mais font également partie des caractères génétiques les aptitudes naturelles du chien comme l’arrêt chez le chien d’arrêt (ici un braque allemand), l’aptitude à la conduite d’un troupeau… Exemple de maladie génétique : l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle, atteint des chiots de moins de 3 mois, chez le braque allemand par exemple Maladies génétiques CEA 2004

TRANSMISSION DES CARACTERES GENETIQUES Qu’est-ce qu’un caractère génétique ? Les chromosomes, supports de l’hérédité Transmission des caractères : les lois de l’hérédité Présentation du plan CEA 2004

Support de l’hérédité Un noyau contenant de l’ADN dans chaque cellule de tout être vivant L’ADN est organisé en chromosomes 39 paires de chromosomes chez le chien Génome: ensemble des chromosomes Génome hérité pour moitié du père et pour moitié de la mère « tout est en double » CEA 2004

Support de l’hérédité Génotype : informations contenues dans les gènes, ou patrimoine héréditaire Phénotype : apparence, expression des gènes et influence de l’environnement CEA 2004

Support de l’hérédité Gène: petite partie de chromosome, situé à un endroit précis, appelé « locus » CEA 2004

Support de l’hérédité Pour chaque gène, il existe plusieurs versions appelées « allèles » Chez un même chien, on a deux allèles identiques ou différents Exemple : pour le gène B, on a deux allèles possibles: B+ noir b marron (ou chocolat) Le gène B représente la couleur de base de l’eumélanine, noire ou marron. La robe noire uniforme est rencontrée dans de nombreuses races : le labrador, le terre-neuve, le berger belge gronendael, le caniche, le schnauzer…et bien d’autres . La robe marron est également présente dans la gente canine, souvent les chiens marrons ont la truffe de couleur foie, et les yeux noisette. Races: labrador (chocolat), cocker américain, avec panachure : berger australien, dalmatien, doberman, braque allemand… Il ne faut pas confondre le marron et le fauve CEA 2004

Support de l’hérédité (B+, B+)= noir ou (b,b)= marron …? À suivre… 2 Allèles identiques=individu homozygote pour ce gène (B+, B+)= noir ou (b,b)= marron Lorsque le chien possède les 2 mêmes allèles, il est facile de savoir de couleur sera le chien. Par contre si les allèles sont différents, de quelle couleur sera le chien ? C’est ce que nous verrons un peu plus tard… 2 Allèles différents=individu hétérozygote pour ce gène …? À suivre… (B+,b)= CEA 2004

TRANSMISSION DES CARACTERES GENETIQUES Qu’est-ce qu’un caractère génétique ? Les chromosomes, supports de l’hérédité Transmission des caractères : les lois de l’hérédité Présentation du plan CEA 2004

Transmission des caractères Formation des cellules sexuelles (spermatozoïde et ovocyte): échange de morceaux de chromosomes et dissociation Les cellules sexuelles contiennent 39 chromosomes CEA 2004

CEA 2004 Exemple du guide de l’élevage canin page 141 B: black=noir, b: brown=marron, L: poil long, i: poil court Les gènes sont présents en double au départ de la formation des cellules sexuelles, mais ils peuvent s’enjamber, fusionner en un point et échanger ainsi des morceaux de matériel génétique de façon égale en quantité (nombre de gènes échangés identiques) mais pas forcément en qualité (allèles différents si le chien est hétérozygote pour ce locus). Ensuite les chromosomes se séparent, on obtient donc 4 types de combinaisons possibles dans le spermatozoide, dont deux combinaisons qui n’existaient pas au départ. Ceci est un exemple pour deux gènes seulement. , il faut s’imaginer que ces échanges sont possibles pour des milliers de gènes… CEA 2004

Transmission des caractères Fécondation : réunion des chromosomes d’où 39 paires de chromosomes dans la cellule-œuf, futur chiot… CEA 2004

Transmission des caractères Chaque spermatozoïde ou ovocyte reçoit une information différente Lors de la fécondation, le réassemblage de l’information se fait au hasard « la loterie  » Lors de la fécondation il y a réassemblage des chromosomes issus de chaque cellule sexuelle, la cellule-œuf ainsi constituée possède donc 39 paires de chromosomes, mais avec des combinaisons entre allèles qui peuvent être très différentes de celles des parents…surtout si les parents étaient hétérozygotes, c’est-à-dire possédaient deux allèles différents pour un même gène. CEA 2004

Transmission des caractères Deux catégories de caractères Caractères qualitatifs: ils définissent une qualité (couleur fauve ou noire, oreilles dressées ou tombantes…)   Caractères quantitatifs: ils peuvent se mesurer (taille au garrot, poids, longueur du fouet…) CEA 2004

Hérédité des caractères qualitatifs « blanc ou noir », ou « oui ou non » CEA 2004

Hérédité des caractères qualitatifs 2 Allèles identiques = individu homozygote (B+, B+)= noir ou (b,b)= marron Au niveau des caractères qualitatifs, les lois de l’hérédité sont assez simples à comprendre. C’est binaire, blanc ou noir. Revenons sur l’exemple précédent. Nous avons vu que pour les chiens homozygotes, on peut déterminer leur couleur. Pour le chien hétérozygote porteur de l’allèle noir et de l’allèle marron, de quelle couleur sera-t-il ? Noir? Marron ? Marron et noir ?…il sera noir, car l’allèle noir est dominant. 2 Allèles différents = individu hétérozygote (B+,b)= Noir ? marron et noir ? Marron ? CEA 2004

Hérédité des caractères qualitatifs Quand B+ est présent au moins une fois chez un chien, le chien est noir B+ (noir) est l’allèle dominant b (marron) est l’allèle récessif L’allèle B+ est « plus fort »que l’allèle b, il s’exprime donc à tous les coups ! CEA 2004

Hérédité des caractères qualitatifs Quelle sera la distribution des couleurs dans une portée selon la couleur des parents ? Les prévisions statistiques sont toujours possibles…mais pas toujours vérifiées ! CEA 2004

Exemple concret Mâle noir Bb (porteur du gène marron) * femelle marron bb 50% de chiots noirs et 50% de chiot marrons B b Bb bb CEA 2004

CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs « du plus clair au plus foncé » ou « du plus petit au plus grand » CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs Caractères quantitatifs: ils peuvent se mesurer (taille au garrot, poids, longueur du fouet…) En fait les plus nombreux dû à l’addition d’un grand nombre de « mini-gènes », qui ont chacun un petit effet Par exemple pour les couleurs, on peut imaginer que chaque mini-gène est responsable de l’augmentation de l’intensité de la couleur. Par exemple dans le fauve, on a le fauve clair, le fauve orangé, le fauve soutenu, le fauve foncé…à chaque fois il faut un mini-gène de plus pour passer d’une nuance à l’autre. [bien sûr ceci est très schématique] Ce phénomène d’addition des gènes se comprend bien également pour la taille (on peut « gagner » des centimètres ») ou le poids. CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs Tout descendant présente une valeur intermédiaire entre celle de ses deux parents Exemple : poids Croisement chien mâle de 15 kg avec chienne de 35 kg Quel sera le poids moyen des descendants? Les chiots de cette portée auront un poids adulte compris entre 20 et 30 kg en moyenne CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs MAIS… les effets de l’environnement peuvent être importants (conditions de vie et d’entraînement) Exemple : lévrier de course Les effets de l’environnement sont importants…certes…mais « on ne fera jamais d’un âne un cheval de course ». Si le potentiel génétique n’existe pas chez un âne, on aura beau essayer toutes les techniques d’entrainement, il plafonnera forcément à un certain niveau de performance… l ’héritabilité est un paramètre statistique valable pour une population donnée, à un moment donné. L’héritabilité vise à apprécier dans quelle mesure, pour un caractère donné, les individus apparentés (un ancêtre commun à moins de 5 générations d ’écart) se ressemblent plus que les individus non apparentés. De la façon si le cheval de course est mal nourri, mal entrainé et malade, il n’ira pas bien loin non plus, peut être même moins loin que l’âne bien nourri et entrainé…mais il avait les dispositions pour courir vite : c’est l’hérédité de prédisposition. Il existe un potentiel, si l’environnement est favorable il s’exprimera, si l’environnement est défavorable il ne s’exprimera pas ou peu, mais on ne peut pas aller au delà de ce potentiel. CEA 2004

« Potentiel génétique » « hérédité de prédisposition » Certains caractères sont plus ou moins héritables Exemple : taille au garrot, aboiement à l’ordre CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs Héritabilité élevée : le phénotype reflète assez bien le génotype, on peut donc sélectionner d’après l’apparence Exemple: morphologie (conformation de la tête, ossature…) CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs Héritabilité faible : le phénotype reflète assez mal le génotype, l’environnement exerce beaucoup d’effets Exemple : longévité CEA 2004

Hérédité des caractères quantitatifs Héritabilité moyenne : cas le plus fréquent Exemple : vitesse de croissance Selon l’alimentation, insuffisante normale ou très énergétique on aura des vitesses de croissance différentes CEA 2004

Conclusion Il faut bien donc bien distinguer : Phénotype : apparence du chien (morphologie, allures, comportement, aptitudes…) Génotype : patrimoine héréditaire du chien CEA 2004

Conclusion Le patrimoine héréditaire du chien représente un potentiel Quelques caractères sont simples à déterminer et leur transmission est connue, on peut alors prévoir l’apparence du chiot De nombreux caractères ne s’exprimeront qu’en présence de certains facteurs du milieu CEA 2004

TARES D’ORIGINE GENETIQUE CHEZ LE CHIEN CEA 2004

Quel rapport entre génétique et maladie ? Rapport direct : un ou plusieurs gènes suffisent seuls à induire une anomalie ou une affection (exemple : hémophilie), Ou si un ensemble de gènes induit une prédisposition pour une affection (exemple : dysplasie coxo-fémorale) Ce sont les tares génétiques au sens strict Cependant de façon indirecte, la sélection de l’hypertype entraîne l’apparition d’affections particulières (exemple : brachycéphale et problèmes respiratoires) En effet la réponse à la question « la maladie de tel chien est-elle d’ origine génétique ? » n’est pas « oui » ou « non », mais plus complexe. Il peut y avoir apport direct, prédisposition héréditaire qui ne s’exprimera pas toujours (cf génétique quantitative et influence de l’environnement), ou rapport indirect en rapport avec les particularités raciales de l’individu…qui souvent ne sont pas considérées comme des tares par les cynophiles mais comme des critères raciaux (exemple : absence de poils chez les races de chiens nus, brachycéphalie, nanisme dysharmonieux des bassets) CEA 2004

Quelques définitions Caractère congénital : caractère présent dès la naissance qu’il soit d’origine génétique ou non Caractère héréditaire : caractère qui suit les lois de l’hérédité (transmis par les parents) À ne pas confondre…en effet un défaut peut être présent dès la naissance chez un chiot et ne pas être génétique (=héréditaire), par exemple si la chienne a reçu un traitement médicamenteux particulier pendant la gestation, les chiots peuvent être malformés. D’autre part il ne faut pas oublier que certaines maladies héréditaires, d’origine génétique tout à fait démontrée, ne sont apparentes que lorsque le chien est adulte…voire jamais dans certains cas (pénétrance incomplète du gène en question, décès du chien avant l’âge d’apparition des symptômes…) on se heurte ici aux limites du dépistage des tares héréditaires…en effet on pourrait imaginer tester (comme cela se fait dans l’espèce humaine) le code génétique de chaque chien pour savoir si il ne va pas être atteint, à plus ou moins long terme, d’une maladie héréditaire, ou si il ne va pas la transmettre à sa descendance…mais ces tests génétiques ne concernent que très peu de maladies du chien,on a donc deux choix : -  »attendre » que les chiens présentent des symptômes - ou travailler sur la généalogie pour savoir quels sont les individus porteurs CEA 2004

Plus de 250 anomalies d’origine génétique 90 sont dues à un gène récessif 15 sont dues à un gène dominant 45 sont dues à plusieurs gènes agissant ensemble Les autres anomalies n’ont pas de déterminisme connu Génétique qualitative / quantitative Le déterminisme est donc assez souvent inconnu… Maladies dues à un gène récessif et maladies dues à un gène dominant font appel aux lois de la génétique qualitative, la transmission est donc simple et il est assez facile de déterminer les génotypes et phénotypes des chiens à partir d’une généalogie suffisamment riche et précise. Pour les maladies dues à plusieurs gènes (système polygénique), on fait appel aux lois de la génétique quantitative. L’environnement peut avoir donc des effets favorables ou défavorables sur l’expression de la maladie, et on a souvent plusieurs stades de gravité croissante dans ces maladies. La connaissance du génotype d’un chien au regard de ce type de maladie est difficile à établir, parfois même la connaissance du phénotype n’est pas évidente (cas des maladies qui s’expriment tardivement) CEA 2004

Origine génétique des maladies Maladies dues à un gène récessif Maladies dues à un gène dominant Maladies dues à plusieurs gènes CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Les plus fréquentes Allèle malade (m) et allèle sain (S) m/m est malade, m/S est porteur sain, S/S est sain Exemple de croisement selon le génotype des parents CEA 2004

Mâle porteur sain *femelle porteuse saine Exemple de croisement Mâle porteur sain *femelle porteuse saine m S mm mS SS CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Exemples de croisement et leurs résultats CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Fréquence des sains non porteurs et des porteurs sains en fonction de la fréquence des malades dans le cas d’une maladie due à un gène récessif Étant donné qu’avec 10 % de malades apparents, on a environ la moitié de la population qui est porteuse, on comprend que ce type de maladie est difficile a éradiquer… CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Mesures préventives: Organiser un dépistage systématique Ne pas utiliser de chien malade ou de porteur sain pour la reproduction Pour repérer les porteurs sains , il faut étudier la généalogie (ascendants, descendants, frères et sœurs) Le dépistage systématique est essentiel. L’utilisation des chiens atteints ou porteurs peut être autorisée si l’effectif de la race est trop faible ou si la proportion d’animaux porteurs est trop grande…mais bien évidemment il ne faut pas espérer voir disparaître la tare rapidement dans ce cas. CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Si un des parents est malade (m/m), le chiot est porteur sain ou malade m mm S mS m S mS CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Si un chien apparemment sain est accouplé à une chienne apparemment saine (m/S ou S/S) et qu’il naît au moins un chiot malade (m/m), les deux parents sont porteurs sains (m/S) m S mm mS SS CEA 2004

Exemple d’arbre généalogique Autosomique : l’anomalie est portée par un autosome, c’est à dire un chromosome non sexuel. La maladie atteint donc indifféremment mâles et femelles. Les carrés sont les mâles, les ronds les femelles. Blanc=sain (phénotypiquement dans le premier tableau, génotypiquement dans le second tableau), noir= malade, bicolore=porteur, losange=sexe inconnu (le chiffre indique le nombre de chiot de la portée) On voit très clairement que l’anomalie saute des générations. CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif L’élimination de la tare est fastidieuse (beaucoup de tests de dépistage) lente (la tare « saute » des générations) CEA 2004

Maladies dues à un gène récessif Exemples : Anomalie de l’œil du colley Epidermolyse bulleuse jonctionnelle Alopécie des robes diluées Ostéodystrophie cranio-mandibulaire CEA 2004

Épidermolyse bulleuse jonctionnelle Osteodystrophie cranio-mandibulaire : affection proliférative touchant de préférence les os du crâne (machoîre inférieure, bulle tympanique) atteint le plus fréquemment les terriers écossais (ici un west highland white terrier). Les signes cliniques apparaissent entre 4 et dix mois et sont : anorexie, douleur à la manipulation de la tête et de la bouche. La machoîre inférieure est déformée, le chiot a du mal à ouvrir la gueule. Sur une radio l’os est prolifératif avec un aspect laineux. Ces proliférations osseuses régressent dans plus de 50% des cas passé l’âge d’un an. Épidermolyse bulleuse jonctionnelle : défaut d’expression d’une protéine essentielle dans le derme : le collagène (VIII) race atteinte : Braque Allemand et autres Les chiots sont atteints dès l’âge de 2-3 mois, la peau part en lambeaux, les chiots sont euthanasiés. Le club de race français a mis en place un programme d’éradication qui repose sur un test génétique par une prise de sang (un des rares qui existent), on peut ainsi détecter les reproducteurs porteurs. Anomalie de l’œil du Colley Ostéodystrophie cranio-mandibulaire W.H.W.T. de 8 mois CEA 2004 Images Point Vétérinaire

Origine génétique des maladies Maladies dues à un gène récessif Maladies dues à un gène dominant Maladies dues à plusieurs gènes CEA 2004

Maladies dues à un gène dominant Les plus rares Tout individu possédant un allèle malade est atteint (M/s ou M/M) Pas de porteur sain s M Ms M s MM Ms ss CEA 2004

Maladies dues à un gène dominant Mesures préventives : Dépistage systématique Exclusion des chiens atteints de la reproduction L’éradication de la tare est alors très rapide CEA 2004

Exemple d’arbre généalogique Tout individu a au moins un parent atteint…mais parfois on peut avoir des portées indemnes ! CEA 2004

Maladies dues à un gène dominant MAIS… Possible expression tardive de l’anomalie, après la mise à la reproduction, d’où un problème d’éradication La maladie peut être moins grave chez les hétérozygotes (M/s) que chez les homozygotes (M/M) Beaucoup d’anomalies à pénétrance incomplète: la maladie ne s’exprime pas (ou partiellement) chez les individus censés être malades d’après leur génotype CEA 2004

Maladies dues à un gène dominant Exemples : Hypotrichose des races de chiens nus, dans ce cas l’homozygote n’est pas viable Paralysie congénitale du larynx (apparaît entre 4 et 14 mois) Cataracte congénitale dans certaines races (pénétrance incomplète) CEA 2004

Cataracte congénitale Berger Allemand, 4 mois Chien chinois à crête (variété poilue ou non). Très souvent chez les chiens nus la denture est incomplète, voire absente, en effet les poils et les dents ont la même origine embryologique. Chez le Berger Allemand, il a été démontré que la cataracte congénitale se transmettait selon un mode dominant. La cataracte apparaît entre 3 et 6 mois, et intéresse au départ la partie centrale de l’œil (comme c’est la cas sur la photo). La vision est plus ou moins troublée selon la proportion de champ visuel restant pour le chien. Attention, la cataracte congénitale peut dans certains cas ne pas être héréditaire (origine inflammatoire, toxique…) Cataracte congénitale Berger Allemand, 4 mois CEA 2004

Origine génétique des maladies Maladies dues à un gène récessif Maladies dues à un gène dominant Maladies dues à plusieurs gènes CEA 2004

Maladies dues à plusieurs gènes Ensemble de gènes défavorables et action de l’environnement Hérédité de prédisposition (notion de génétique quantitative) Se référer à « on ne fera pas d’un âne un cheval de course » Ce n’est pas parce que des études on montré qu’en diminuant fortement l’alimentation et l’exercice chez des chiots issus de lignées dysplasiques on obtient moins de chiens dysplasiques, que la dysplasie de la hanche est due aux seuls facteurs alimentation et exercice…Si des chiens ne portant pas de gènes de la dysplasie sont sur-nourris et font beaucoup d’exercice, ils ne développent pas de dysplasie (exemple un peu extrême) CEA 2004

Maladies dues à plusieurs gènes L’éradication de la tare est très difficile Il faut favoriser les individus sains ou les moins atteints, car ces individus ont théoriquement moins de gènes défavorables que les autres… CEA 2004

Maladies dues à plusieurs gènes Exemples : Dysplasie coxo-fémorale Cryptorchidie ou ectopie testiculaire Dysplasie du coude (fragmentation de l’apophyse coronoïde et non union du processus anconé) CEA 2004

Même si les deux parents sont sains, on a des dysplasiques chez les chiots. Des chiots apparemment non dysplasiques peuvent naître de deux parents dysplasiques. CEA 2004

Conclusion Grand nombre de maladies d’origine héréditaire prouvée ou supposée chez le chien Mise en place d’une politique d’éradication au sein d’un élevage ou d’un club de race : toujours difficile, cependant il ne faut pas tomber dans les excès (ignorer l’anomalie ou écarter trop de chiens de la reproduction) Une réduction trop forte du nombre des reproducteurs potentiels entraîne un appauvrissement génétique très préjudiciable CEA 2004

SELECTION EN ELEVAGE CANIN CEA 2004

But de la sélection en élevage canin Produire des chiots correspondant aux caractéristiques recherchées par l’éleveur Exemples: bon chien de chasse, bon chien de compagnie, bon chien d’exposition de beauté… CEA 2004

Les méthodes de sélection La sélection sur l’apparence La sélection généalogique La consanguinité L’out-crossing CEA 2004

La sélection sur l’apparence Ou sélection phénotypique On ignore la recherche généalogique On accouple deux reproducteurs dont l’apparence est celle désirée On suppose une bonne corrélation entre phénotype et génotype CEA 2004

La sélection sur l’apparence Les résultats : Bons pour des caractères qualitatifs (couleur de robe de base) Bons pour une héritabilité élevée (morphologie) Globalement aléatoires, progrès lents Enrichissement génétique intéressant Attention à la dérive génétique sur les caractères non soumis à la sélection (beauté/comportement ou longueur de poil/aplombs) CEA 2004

Les méthodes de sélection La sélection sur l’apparence La sélection généalogique La consanguinité L’out-crossing CEA 2004

La sélection généalogique On cherche à prédire la valeur génétique d’un reproducteur par l’appréciation de ses ancêtres, descendants et collatéraux La précision de la méthode augmente avec le nombre de chiens apparentés examinés CEA 2004

La sélection généalogique Exemple : couleur de robe l’allèle noir est dominant sur l’allèle marron (exemples : doberman, labrador, terre-neuve) Pour obtenir uniquement des chiots noirs dans une portée issus de deux parents noirs, on va chercher à vérifier que les parents ne sont pas porteurs du gène « marron », notamment qu’un ancêtre n’est pas marron CEA 2004

B BB b Bb B b BB Bb bb Phénotype : noir [B] Phénotype : marron [b] Génotype : (bB) ou (BB) Génotype : (bb) B BB b Bb B b BB Bb bb CEA 2004

La sélection généalogique Pour transmettre « à tous les coups » les bons gènes, il faut que les reproducteurs soient homozygotes pour les caractères recherchés D’où l’usage de la consanguinité CEA 2004

Les méthodes de sélection La sélection sur l’apparence La sélection généalogique La consanguinité L’out-crossing CEA 2004

La consanguinité Accouplement des individus apparentés dans le but de fixer leurs caractères génétiques à l’état homozygote Individus apparentés si au moins un ascendant commun sur 5 générations Création d’une lignée Attention : on peut aussi bien fixer des qualités que des défauts… Si les chiens sont homozygotes pour un certain nombre de caractères, ils les transmettront avec une fréquence plus élevée. Par exemple si on cherche à créer une lignée de chiens tout blancs, on accouple les blancs avec les blancs pendant plusieurs générations et au bout d’un certain temps on obtiendra que des chiots blancs dans les portées. C’est très facile avec un caractère de couleur simple, c’est beaucoup plus difficile avec des aptitudes au travail… On peut également retrouver des défauts à l’état homozygote, qui s’exprimeront alors chez les chiots issus de l’accouplement consanguin…cela veut dire que malheureusement ce mariage là en particulier n’est pas bon et que les deux parents sont porteurs sains (mais ne l’expriment pas car c’est un caractère récessif par exemple) CEA 2004

Les défauts ne sont pas créés La consanguinité Les défauts ne sont pas créés par la consanguinité, ils sont révélés (allèle récessif) CEA 2004

Degré de consanguinité Consanguinité serrée : accouplement Père/fille Consanguinité large : accouplement entre cousins éloignés CEA 2004

La consanguinité Avantage : Fixer des qualités satisfaisantes pour l’éleveur Inconvénients : Appauvrissement génétique Fixe des défauts CEA 2004

Les méthodes de sélection La sélection sur l’apparence La sélection généalogique La consanguinité L’out-crossing CEA 2004

L’out-crossing ou croisement de lignées Utilisation d’un autre courant de sang dans un élevage plus ou moins consanguin But : combiner les qualités des deux lignées, apporter de la « vigueur hybride » ATTENTION on parle ici de la « retrempe » dans une même race avec des courants de sang différents et non de la retrempe au sens strict qui utilise deux races différentes assez proches. CEA 2004

L’out-crossing Avantages : Enrichissement génétique Possible production d’excellents sujets Portée théoriquement homogène Inconvénient : Les chiots produits sont hétérozygotes, ils transmettront mal leur phénotype CEA 2004

L’out-crossing On peut cependant utiliser ces chiots comme reproducteurs avec l’une ou l’autre des lignées de départ CEA 2004

Application des méthodes de sélection L’utilisation combinée de plusieurs méthodes est la plus intéressante (sélection sur l’apparence et sur la généalogie) Les éleveurs de chiens le font par intuition L’ensemble des chiens d’une même race ne devraient pas être consanguins, par contre il peut exister des lignées consanguines au sein d’une même race CEA 2004

Conclusion Les grands principes : Se donner des priorités : ne retenir au départ qu’un petit nombre de caractères à améliorer Se rappeler que les caractères qualitatifs sont plus rapides et plus faciles à fixer que les caractères quantitatifs CEA 2004

Conclusion L’accouplement de sujets génétiquement éloignés peut donner des chiots exceptionnels, mais sans doute pas de bons « (t)raceurs » La consanguinité favorise la fixation des caractères en augmentant l’homozygotie Le croisement entre lignées permet l’enrichissement génétique « raceurs »: qui transmettent leur apparence « à tous les coups » (ou presque), on peut facilement reconnaître chez leurs descendants les caractères transmis par les parents, c’est comme une « marque de fabrique ». CEA 2004