Le modèle IS-LM.

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Transcription de la présentation:

Le modèle IS-LM

Le modèle keynésien Hypothèse fondamentale Rigidité des prix et des salaires à CT Insuffisance de la demande globale Changement de perspective : La demande de biens détermine le niveau de production et d’emploi. Il s’agit donc d’une théorie de la demande agrégée Possibilité d’un équilibre de sous-emploi : chômage involontaire Les raisons de l’insuffisance de la demande globale Critique réelle de la loi de Say : Problème de l’incertitude et la fonction de consommation. Critique monétaire et de la théorie quantitative de la monnaie

Le modèle IS-LM Le modèle IS-LM est un modèle économique, qui transcrit des éléments de la Théorie générale de John Maynard Keynes en termes néoclassiques. Il a été proposé par John Hicks en 1937 dans Mr Keynes and the "Classics": A Suggested Interpretation et aménagé par Alvin Hansen (d'où son autre nom de modèle Hicks-Hansen). Le modèle permet d'établir un équilibre général à la réunion de deux marchés : Le marché des biens et services, qui lie épargne et investissement, (investments and savings, d'où IS). Le marché monétaire, qui lie offre et demande de monnaie (liquidity preference and money supply, d'où LM). L'équilibre conjoint de ces deux marchés détermine le niveau d'équilibre de la demande et du taux d’intérêt.

Le modèle IS-LM Le modèle IS-LM est devenu le « modèle standard » en macroéconomie. Un apport essentiel du keynésianisme (et d'IS/LM) est l'existence potentielle de chômage d’équilibre, qui est alors un équilibre de sous emploi ; la cause en est une rigidité à la baisse des salaires. Cette situation est impossible en termes strictement néoclassiques, où le chômage est nécessairement le résultat d'un déséquilibre. En effet, dans le modèle néoclassique, le prix du travail s'ajuste naturellement jusqu'à ce que l'offre et la demande de travail soient équilibrées.

Le modèle keynésien Propension à consommer Revenu des ménages Rendement des investissements Taux d’intérêt Demande de consommation Demande d’investissement Niveau de la demande effective Niveau de la production Niveau de l’emploi

La courbe IS La courbe IS trace la relation entre le taux d’intérêt et le niveau du revenu national qui prévaut sur le marché des biens et services (B&S). Le taux d’intérêt est donc une variable réelle (taux de rendement interne du dernier investissement réalisé dans l’économie). Nous partons de l’équilibre keynésien, cad de la dépense prévue en économie fermée: où E = Dépense prévue C = Consommation des ménages I = Investissement G = Dépenses publiques

La dépense prévue Nous posons: Nous obtenons donc: Cette équation nous montre que la dépense prévue dépend du niveau de production Y, et des variables exogènes d’investissement programmé et de politiques budgétaires.

La dépense prévue Dépenses prévue: Dépenses prévue PMC 0<PMC<1 Revenu, production(Y)

Dépense effective et équilibre macroéconomique Nous faisons maintenant l’hypothèse que les dépenses prévue et effectives sont égales. Ceci se justifie par le fait que lorsque les producteurs ont réalisé leurs prévisions, ils n’ont plus de raisons de modifier ce qu’ils font. Par conséquent: Où Y est la dépense effective. Il est essentiel de comprendre la signification de demande effective au sens de Keynes. Elle signifie qu’elle correspond aux prévisions des producteurs quant à l’état de la demande, mais rien ne garantit qu’elle correspond au plein emploi.

Dépense effective et équilibre macroéconomique Dépenses effective Dépense prévue: Dépenses prévue Revenu d’équilibre keynésien 45° Revenu, production(Y)

La réalisation de l’équilibre macroéconomique Dépenses effective Dépenses prévue Dépense prévue: E Y Baisse non prévue des stocks. Les entreprises vendent plus qu’elles ne produisent. Elles embauchent, ce qui augmentent le revenu Y vers Y* Revenu d’équilibre keynésien 45° Y Y* Revenu, production(Y)

La réalisation de l’équilibre macroéconomique Dépenses effective Y E Augmentation non prévue des stocks. Les entreprises vendent moins qu’elles ne produisent. Elles débauchent, ce qui diminue le revenu Y vers Y* Dépenses prévue Dépense prévue: 45° Y* Y Revenu, production(Y)

Politique budgétaire et multiplicateur Dépenses effective E2 E1 1. Une hausse des dépenses publiques… Dépenses prévue 2. …entraîne une hausse plus que proportionnelle du revenu. 45° Y1 Y2 Revenu, production(Y)

Le multiplicateur keynésien Pourquoi observons-nous que ? L’idée du multiplicateur est basée sur le fait que le processus de production est situé dans le temps. Augmentation de l’épargne Δ(Y-T) × PME Augmentation des dépenses publiques ΔG Augmentation du revenu ΔY Augmentation de la consommation Δ(Y-T) × PMC

Le multiplicateur keynésien Pourquoi observons-nous que ? Il y a la présence d’une boucle: consommation-revenu-consommation: Variation initiale des dépenses publiques ΔG Première variation de la consommation PMC × ΔG Deuxième variation de la consommation PMC2 × ΔG Troisième variation de la consommation PMC3 × ΔG Etc.

Le multiplicateur keynésien La définition formelle: Plus la propension marginale à consommer est importante, plus l’effet multiplicateur est important

Les différents multiplicateurs

Construction de la courbe IS L’équilibre keynésien n’est que la première étape de la construction de la courbe IS. Il montre ce qui détermine le revenu de l’économie pour tout niveau donné de consommation prévue, de dépenses publiques prévues et d’investissement prévu. Il fait pourtant l’hypothèse irréaliste que le niveau d’investissement est fixe. Or, nous savons que le niveau d’investissement dépend négativement du taux d’intérêt r. Écrivons donc: I= I(r).

Construction de la courbe IS 3. …ce qui déplace vers le bas la droite de dépense prévue… Dépenses E=Y 4. …et diminue le revenu plus que proportionnellement. Y2 45° Y1 Revenu, Production Y 1. Une hausse des taux d’intérêt… Investissement Taux d’intérêt r r1 I1 Revenu, Production Y r2 r2 5. La courbe IS synthétise ces changements r1 IS 2. …réduit l’investissement prévu… I2 Y2 Y1

Construction de la courbe IS Dépenses E=Y Plus le taux d’intérêt est élevé, plus le revenu est faible. Plus le taux d’intérêt est faible, plus le revenu est important. 45° Y2 Y1 Revenu, Production Y Investissement Taux d’intérêt r r1 I1 Revenu, Production Y r2 r2 r1 I2 Y2 Y1

La courbe LM La courbe LM trace la relation entre le taux d’intérêt et le niveau du revenu national issue du marché des encaisses monétaires. Le taux d’intérêt est donc également une variable monétaire (renonciation à la liquidité). Cette relation est basée sur la théorie de la préférence pour la liquidité. Elle postule que le taux d’intérêt s’ajuste pour égaliser l’actif le plus liquide de l’économie: la monnaie. Nous partons de l’offre d’encaisse monétaire: où M = l’offre d’encaisse monétaire, variable exogène dépendant de la politique économique de la banque centrale P = niveau général des prix , variable exogène

La courbe LM La demande d’encaisses monétaires part de l’hypothèse que les gens détiennent de la monnaie car elle constitue un actif parfaitement liquide : elle permet des transactions immédiates. Les motifs de la demande d’encaisses monétaires sont triples: motif de transaction, motif de précaution, motif de spéculation. Le motif de spéculation joue un rôle particulier. Le coût de détention de cette monnaie n’est pas rémunéré, à l’inverse d’un placement bancaire ou obligataire. Il s’agit donc du coût d’opportunité de détention de la liquidité. Quand les taux augmentent, les gens préfèrent détenir une fraction moindre d’encaisses monétaires.

La courbe LM La demande d’encaisses monétaires réelles dépend donc du taux d’intérêt:

La théorie de la préférence pour la liquidité: L1 Demande L1(Y) La demande d’encaisses monétaires pour motif de transaction ou de précaution est indépendante du taux d’intérêt. Elle dépend directement du niveau de revenu Y Taux d’intérêt r

La théorie de la préférence pour la liquidité: L2 La demande d’encaisses monétaires pour motif de spéculation est une fonction inverse du taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé (faible), plus les agents vont vouloir placer leur argent, diminuant (augmentant) la demande de liquidité. Taux d’intérêt r Trappe à liquidité Demande L2(r)

La théorie de la préférence pour la liquidité: L1 + L2 Taux d’intérêt r Demande d’encaisses monétaires pour tous motifs Motif de transaction et de précaution Motif de spéculation L1(Y) L2(r) L1(Y) + L2(r) =L(Y,r)

La théorie de la préférence pour la liquidité Offre Taux d’intérêt r r* Demande L(Y,r) Encaisses monétaires réelles: M/P

La théorie de la préférence pour la liquidité 1. Une baisse de l’offre de monnaie… r2 2. …accroît le taux d’intérêt. Taux d’intérêt r r1 Demande L(Y,r) Encaisses monétaires réelles: M/P

Construction de la courbe LM 2. Ce qui fait augmenter le taux d’intérêt. Revenu, Production Y Y2 Y1 Taux d’intérêt r r2 r1 O 3. La courbe LM synthétise ces changements Taux d’intérêt r 1. Une hausse du revenu accroît la demande de monnaie… L(Y2,r) LM r1 L(Y1,r) Encaisses monétaires réelles L(Y,r)

Construction de la courbe LM Taux d’intérêt r Taux d’intérêt r L(Y2,r) LM r2 r2 r1 r1 L(Y1,r) Y1 Y2 Revenu, Production Y Encaisses monétaires réelles L(Y,r) La courbe LM traduit le taux d’intérêt qui équilibre le marché monétaire pour tout niveau de revenu donné. La théorie de la préférence pour la liquidité nous apprend que le taux d’intérêt équilibre la demande de monnaie pour une offre donnée d’encaisses monétaires réelles.

Construction de la courbe LM Revenu, Production Y Y Taux d’intérêt r r1 O1 Taux d’intérêt r r1 Encaisses monétaires réelles L(Y,r) L(Y1,r) LM2 2. …et, pour une production donnée, augmente les taux d’intérêt, et déplace la courbe LM vers le haut. r2 1. Une réduction de l’offre d’encaisses monétaires réelles déplace la courbe d’offre d’encaisse monétaires réelles vers la gauche… r2 O2

L’équilibre à court terme Nous disposons à présent de tous les éléments du modèle IS-LM, dont les deux équations sont: Dans le modèle, les éléments de politique budgétaire G et T, de politique monétaire M et le niveau des prix P sont exogènes. Les points situés sur la courbe IS représentent l’ensemble des couples de point Y et r qui équilibrent le marché des biens et services. Les points situés sur la courbe LM représentent l’ensemble des couples de point Y et r qui équilibrent le marché monétaire.

L’équilibre macroéconomique dans le modèle IS-LM Revenu, production(Y) Taux d’intérêt IS LM Le point d’intersection des courbes IS et LM représente l’équilibre simultané sur le marché des biens et services et le marché des encaisses monétaires réelles… …pour toute valeur donnée de G et de T (politique budgétaire), de M (politique monétaire), et de P (niveau général des prix). Y* r*

La théorie des fluctuations économiques (CT) Théorie de la préférence pour la liquidité Équilibre keynésien Courbe IS Courbe LM Modèle IS-LM Courbe d’offre agrégée Courbe de demande agrégée Explication des fluctuations économiques

L’explication des fluctuations économiques à l’aide du modèle IS-LM

Politique budgétaire Politique monétaire Utilisation du modèle IS-LM pour expliquer l’impact de chocs exogènes sur les variables endogènes au modèle (taux d’intérêt et revenu national) Politique budgétaire: recette fiscale, dépenses publiques Politique monétaire: offre de monnaie

La courbe IS et la politique budgétaire La politique budgétaire intervient sur le demande agrégée de biens et services, via G et T. De telles modifications influencent la dépense prévue, et donc affectent la courbe IS. Les déplacements de la courbe IS affectent à leur tour les variables endogènes, donc le revenu et le taux d’intérêt.

Augmentation des dépenses publiques (ΔG>0) 1. Une hausse des dépenses publiques déplace la courbe IS vers la droite à hauteur de (ΔG/1–PMC)… IS2 Revenu, production(Y) Taux d’intérêt LM 3. …et augmente le taux d’intérêt (à offre de monnaie M constante) r2 2. …ce qui accroît le revenu national…. r1 IS1 Y1 Y2

Diminutions des recettes fiscales (ΔT<0) 1. Une baisse des recettes fiscales déplace la courbe IS vers la droite à hauteur de (ΔT×PMC/(1–PMC))… IS2 Revenu, production(Y) Taux d’intérêt LM 3. …et augmente le taux d’intérêt (à offre de monnaie M constante) r2 2. …ce qui accroît le revenu national…. r1 IS1 Y1 Y2

Equilibre keynésien et modèle IS-LM Il faut remarquer la différence entre l’équilibre keynésien et équilibre macro-économique du modèle IS-LM, plus réaliste et plus complexe. Dans l’équilibre keynésien, toute variation de G, T ou I s’effectue à taux d’intérêt constant, exogène. Dans le modèle IS-LM, toute variation de G, T ou I induit inévitablement une variation du taux d’intérêt

L’effet d’éviction de l’investissement quand ΔG>0 1. Une hausse des dépenses publiques déplace la courbe IS vers la droite… IS1 LM Taux d’intérêt 2. …à hauteur de (ΔG/1–PMC)… r2 YIS-LM 3. …mais le revenu croît plus faiblement car à offre de monnaie constante, seuls le taux d’intérêt est susceptible de rétablir l’équilibre. La différence entre Yk et YIS-LM s’appelle l’effet d’éviction de l’investissement. r1 Y1 Yk Revenu, production(Y)

La courbe LM et la politique monétaire La politique monétaire influence le taux d’intérêt qui équilibre le marché monétaire pour tout niveau de revenu donné. Selon la théorie de la préférence pour la liquidité, pour tout niveau donné de revenu, un accroissement de la demande d’encaisses monétaires réelles induit une baisse des taux d’intérêt. En d’autres termes, la courbe LM se déplace vers le bas.

Interaction entre politique budgétaire et politique monétaire Les deux politiques ne sont pas indépendantes l’une de l ’autre, puisque chacune joue sur les même variables endogènes : Le taux d’intérêt Le revenu Par exemple en 1993, le Président Clinton a décidé de réduire la déficit budgétaire par la hausse des impôts (ΔT>0). Que pouvons-nous dire de cette politique ?

Objectif 1 Maintenir constante la masse monétaire 1. La hausse des impôts déplace la courbe IS vers la gauche… r LM1 2. …ce qui diminue le revenu…. Y2 r1 3. …et diminue le taux d’intérêt (la baisse du revenu réduit la demande de monnaie). IS1 r2 IS2 Y1 Y

Objectif 2 Maintenir constant le revenu national IS2 1. La hausse des impôts déplace la courbe IS vers la gauche… r LM1 LM2 2 …mais la banque centrale augmente l’offre de monnaie … r1 4 …mais diminue les taux d’intérêt. r2 3. …ce qui maintient constant le revenu… IS1 Y Y

Objectif 3 Maintenir constant le taux d’intérêt 2 …mais la banque centrale réduit l’offre de monnaie … LM2 IS2 1. La hausse des impôts déplace la courbe IS vers la gauche… r LM1 r 3. …ce qui maintient constant le taux d’intérêt… 4 …mais diminue dramatiquement le revenu national. Y2 IS1 Y1 Y

Chocs exogènes dans IS-LM Nous pouvons classer les chocs selon leur action sur la courbe IS (le marché des B&S) et/ou sur la courbe LM (marché monétaire) Courbe IS Choc sur l’investissement (prophéties auto réalisatrices) Choc sur la demande de biens de consommations (↑ confiance → ↑ consommations) Courbe LM Choc sur la demande de monnaie (Carte bancaire)

Termes à retenir Demande et offre agrégées Chocs macroéconomiques (de l’offre et de la demande) Politique de stabilisation Stagflation Modèle IS-LM Courbe IS – Courbe LM Multiplicateur keynésien Équilibre keynésien Théorie de la préférence pour la liquidité

Exercice 1 Période Variation des dépenses (ΔG) Variation du revenu (ΔY) Épargne (ΔS) 1 1000 100 2 … 10 Le gouvernement d’un pays décide de relancer l’économie par une relance budgétaire de 1000 milliards d’unité monétaire. La propension marginale à consommer est de 0,9. Calculer l’effet total sur la variation du revenu et de l’épargne après 5 périodes, après dix périodes. Effectuez le même calcul en utilisant le multiplicateur des dépenses.

Exercice 2 Période Variation des dépenses (ΔI) Variation du revenu (ΔY) Épargne (ΔS) 1 500 2 … 10 Un choc exogène vient rétablir la confiance des entrepreneurs, ce qui se traduit par une augmentation de 500 milliards d’unité monétaire des investissements. La propension marginale à consommer est de 0,6. Calculer l’effet total sur la variation du revenu et de l’épargne après 5 périodes et après dix périodes. Effectuez le même calcul en utilisant le multiplicateur de l’investissement.

Exercice 3 Clarifiez la notion de demande effective de Keynes.

Le modèle IS-LM en économie ouverte

Le modèle IS-LM en économie ouverte: Mundell-Fleming L’hypothèse centrale : une petite économie ouverte avec parfaite mobilité de capitaux Le taux d’intérêt de l’économie est déterminé par le taux d’intérêt mondial r*. Donc r=r*. Il est supposé constant à court terme. Exportations nettes (X-M)

Construction de la courbe IS* 3. …ce qui déplace vers le bas la droite de dépense prévue… Dépenses E=Y 4. …et diminue le revenu. Y2 45° Y1 Revenu, Production Y 1. Une hausse du taux de change… Exportation nettes Taux de change e1 NE1 Revenu, Production Y e2 e2 5. La courbe IS synthétise ces changements e1 IS* 2. …réduit les exportation nettes… NE2 Y2 Y1

Construction de la courbe LM* 1. La condition d’équilibre du marché monétaire et le taux d’intérêt mondial… LM* Revenu, Production Y Y1 Taux de change e 3. …indépendamment du taux de change e. Taux d’intérêt r LM r = r* r* Y1 Revenu, Production Y 2. …déterminent le niveau du revenu…

L’équilibre macroéconomique en économie ouverte (IS*-LM*) Revenu, production(Y) Taux de change e LM* Le point d’intersection des courbes IS* et LM* représente l’équilibre simultané sur le marché des biens et services et le marché des encaisses monétaires réelles… …pour toute valeur donnée de G et de T (politique budgétaire), de M (politique monétaire), et de P (niveau général des prix). ….le taux d’intérêt étant maintenu constant au niveau du taux mondial. e* IS* Y*

La politique budgétaire expansionniste en taux de change flottant 1. Une politique expansionniste déplace la courbe IS vers le droite… Revenu, production(Y) Taux de change e LM* e2 2. …ce qui accroît le taux de change… e1 3. …et laisse inchangé le revenu. IS1* Y*

La politique monétaire expansionniste en taux de change flottant Revenu, production(Y) Taux de change e LM1* LM2* 1. Une politique expansionniste déplace la courbe LM* vers le droite… e2 2. …ce qui diminue le taux de change… e1 3. …et augmente le revenu. IS1* Y1 Y2

Le système du taux de change fixe Fixer le taux de change signifie que la banque centrale se tient prête en permanence à maintenir le taux de change au niveau annoncé… …en achetant ou vendant sa devise nationale contre des devises étrangères En régime de taux de change fixes, seule une dévaluation (dépréciation du taux de change) ou réévaluation (appréciation du taux de change) peut modifier la valeur du taux de change.

La politique budgétaire expansionniste en taux de change fixes 1. Une politique expansionniste déplace la courbe IS vers le droite… Revenu, production(Y) Taux de change e LM1* LM2* 3. Mais la banque centrale intervient pour accroître l’offre de monnaie, ce qui induit un déplacement vers la droite de la courbe LM*… 2. …ce qui devrait accroître le taux de change. e ef 3. …et augmente le revenu, en laissant inchangé le taux de change. Y2 IS1* Y1

La politique monétaire expansionniste en taux de change fixes Revenu, production(Y) Taux de change e LM1* LM2* 1. Une politique expansionniste déplace la courbe LM* vers le droite… 2. …ce qui devrait diminuer le taux de change… ef 3. …et augmenter le revenu…. 4. Mais la banque centrale intervient en réduisant l’offre de monnaie de manière à ce que le taux de change revienne à son niveau initial. Une politique monétaire expansionniste ne peut donc exister en taux de change fixe. e IS1* Y Y2

Le modèle de Mundell-Fleming Synthèse de l’impact des politiques économiques Flottants Fixes Y e NX Expansion budgétaire ↑ ↓ Expansion monétaire Restriction des importations

Le modèle IS-LM appliqué à l’histoire économique et sociale

Florence Owens Thompson La grande dépression Black Thursday Wall Street, 1929 Florence Owens Thompson The Migrant Mother (1936)

La grande dépression Le krach de 1929 est consécutif à une bulle spéculative, qui commence vers 1927, amplifiée par le nouveau système d'achat à crédit d'actions (1926; avec une couverture de seulement 10 %). Le taux d'emprunt dépend du taux d'intérêt à court terme, et la pérennité de ce système dépend donc de la différence entre le taux d'appréciation des actions et ce taux d'emprunt.

La grande dépression 1929: hausse des taux d'intérêt en avril 1929 Le remboursement des intérêts va devenir supérieur aux gains boursiers De nombreux investisseurs sont alors contraints de vendre leurs titres pour couvrir leurs emprunts, ce qui va pousser les cours à la baisse et déclencher une réaction en chaîne. C'est en septembre 1929 que les cours atteignent leur plus haut niveau historique.

La grande dépression

La grande dépression

La grande dépression

La grande dépression Les nombreux investisseurs qui ont emprunté pour spéculer sont contraints de liquider leurs positions Le cycle s'emballe le lundi 28 (Lundi noir ou Black Monday). Les banques n'interviennent pas, contrairement au jeudi précédent. L'indice Dow Jones perd 13 % (260,64), un record qui ne sera battu que par le lundi noir de 1987.

La grande dépression Le 29 octobre (Mardi noir ou Black Tuesday), l'indice Dow Jones perd encore 12 % (230,07) Entre le 22 octobre et le 13 novembre, l'indice Dow Jones passe de 326,51 à 198,69 (-39 %), ce qui correspond à une perte virtuelle de 30 milliards de dollars. Le 8 juillet 1932, l'indice Dow Jones tombe à 41,22, son plus bas niveau depuis sa création en 1896.

Les faits de la grande dépression Variables Unité 1929 1932 1936 Taux de chômage % pop. Active 3.2 24.1 17.0 PIB réel 109 de 1958 US $ 203.6 144.2 193.2 Consommation 139.6 114.8 138.4 Investissement 40.4 4.7 24.0 Dépenses publiques 22.0 24.2 31.8 Taux d’intérêt nominal - 5.9 2.7 0.8 Offre de monnaie 109 de US $ 26.6 21.1 29.6 Niveau des prix Déflateur du PIB (1958 = 100) 50.6 40.2 42.7 Encaisses monétaires réelles 52.6 52.5 62.9 Sources: Historical Statistics of the United States, US Department of Commerce, Washington DC, 1975.

Les causes de la grande dépression L’hypothèse de la dépense 1. La chute de la consommation et de l’investissement résidentiel déplacent la courbe IS vers le gauche… r LM1 2. …ce qui diminue le revenu et diminue le taux d’intérêt Y2 r1 3. … Ce qui est conforme à l’évolution du revenu et des taux d’intérêt observée après 1929. IS1 r2 IS2 Y1 Y Y2

Les causes de la grande dépression L’hypothèse monétaire 1 …l’offre de monnaie se réduit… LM2 r LM1 3 …et augmente le taux d’intérêt. r2 Y2 2. …ce qui diminue le revenu national… r1 IS Y1 Y

Taux d’intérêt nominal Modification de IS-LM Revenons au modèle IS-LM de base: Taux d’intérêt nominal

Modification de IS-LM En fait, l’investissement dépend du taux d’intérêt réel, c’est-à-dire de la différence entre le taux d’intérêt nominal et de l’inflation anticipée par les investisseurs: Taux d’intérêt réel anticipé Taux d’intérêt nominal

Les causes de la grande dépression L’hypothèse monétaire de déflation 1. La déflation fait chuter l’investissement productif et déplacent la courbe IS vers le gauche (et domine l’effet Pigou)… r LM1 2. …ce qui diminue à la fois le revenu et le taux d’intérêt Y2 r1 3. … ce qui est conforme à l’évolution du revenu et des taux d’intérêt observée après 1929. IS1 r2 IS2 Y1 Y

La politique de la relance de Chirac en 1975: le contexte La relance Chirac a été décidée pour faire face au premier choc pétrolier. Suite à l’effondrement massif du PIB de la France, on décide une politique de relance de l’investissement productif. Ce programme vise à la fois les entreprises privées et les collectivités locales. (50 milliards de francs en francs courants 1975).

La politique de la relance de Chirac en 1975: les modalités Pour stimuler l’investissement, on prévoit une réduction des impôts (ΔT<0) et un abaissement du coût du crédit (ΔI>0). L’État engage aussi des dépenses budgétaires supplémentaires (ΔG>0) pour financer des équipements.

La politique de Chirac en 1975 sous la forme IS-LM 1. Une hausse des dépenses publiques (ΔG>0), de l’investissement (ΔI>0) (ΔT<0) et une réduction des impôts (ΔT<0) déplacent la courbe IS… IS2 Revenu, production(Y) Taux d’intérêt LM 3. …et augmente le taux d’intérêt (à offre de monnaie M constante) r2 2. …ce qui accroît le revenu national…. r1 IS1 Y1 Y2

La politique de la relance de Chirac en 1975: les résultats Il y a bien une reprise de l’activité économique mais le déficit public se creuse (ΔG>0 et ΔT<0) ainsi que le déficit commercial (augmentation des importations stimulées par la relance). Ce double déficit va devenir trop lourd à gérer, conduit à des tensions sur le marché des changes : les résultats économiques de la France faiblissant, sa monnaie se déprécie et en voulant lutter contre cette dépréciation (en rachetant du franc), la France aggrave encore son déficit. On abandonne cette relance et on change de Premier Ministre : Plan d’austérité, le plan Barre.

La politique de la relance de Mauroy en 1981: le contexte De nouveau, tentative de relancer l’activité par une politique de stimulation de la demande globale. Relance, non pas par la stimulation de l’investissement productif, mais par celle de la consommation.

La politique de la relance de Mauroy en 1981: modalités Fortes augmentations des dépenses budgétaires Augmentation du SMIC ( de prés de 40% entre juin 1981 et mars 1983) Création de plus de 110 000 emplois Aide directe à l’emploi Soutien aux secteurs en difficultés : 100 milliards de FF

La politique de la relance de Mauroy en 1981: modalités Impact réduit sur le taux de croissance (+ 0,3% en 1981 et +1,2% en 1982), puis baisse de nouveau. on calcule le multiplicateur keynésien et on pense qu’il n’est plus en 1982 que de 1.05 contre 1.5 en 1963. Creusement du déficit public Creusement du déficit commercial (niveau recors, - 150 milliards de FF en 1984) Abandon de cette politique : Plan d’austérité Delors et fin des politiques de relance…. …Cette succession de politique de relance et de politique d’austérité s’appelle politique du « stop and go »

Comparaisons et leçons Conjonctures et structures Le plan de relance de 1975 joue sur la relance de l’investissement productif. Celui de 1981 sur celle de la consommation. Les mesures prises en 1975 sont purement conjoncturelles, les mesures prises en 1981 sont censées engager des modifications économiques plus profondes et durables, elles engagent le budget de l’Etat sur plusieurs années. Ce sont des politiques structurelles. La conclusion en est que cela crée non pas une augmentation temporaire du déficit public mais bel et bien ce que l’on appelle un déficit structurel.

Comparaisons et leçons La faiblesse du multiplicateur En 1975, tous les pays mettent en œuvre des politiques de relance semblables au plan Chirac. En 1981, seule la France persiste dans la politique de soutien à la demande En 1981, lorsque il y a déperdition (effet d’éviction ou fuite), elle se fait au profit des pays avec lesquels on échange. La politique de la relance n’a fait que stimuler les dépenses des ménages, essentiellement orientée alors vers les biens importés, et relançant ainsi la production dans les pays exportateurs vers la France. Les autres pays ont déjà mis en vigueur des politiques d’austérité et dans le contexte international d’alors, personne ne croît plus en l’efficacité d’une politique de la relance par la demande.