Utilisation du Serment du jeu de Paume de J. L David (1791) Au cours du chapitre sur la Révolution, Le Serment du jeu de paume, de David, peut être utiliser pour atteindre différents objectifs. Voici quelques informations, diapositives powerpoint et liens qui peuvent en faciliter l’analyse avec des élèves. Lien : L’Histoire par l’image
Avertissement Ce powerpoint n’est ni une séquence ni une séance. L’objectif était seulement ici de proposer des outils pour utiliser dans le cadre du cours sur la Révolution le dessin de Jacques Louis David évoquant le Serment du jeu de Paume. Selon le vœu du professeur, une analyse de celui-ci peut trouver sa place à différents moments de la séquence aussi bien lors de l’étude de l’année 1789 qu’en bilan, les élèves devant retrouver les personnages, faits et notions évoqués en cours. Les nouveaux programmes de 4ème, lancés en 2011, devant faire une place essentielle à l’histoire de l’art, il est peut être légitime de consacrer un peu plus de temps qu’auparavant au courant néoclassique et à la manière dont David tâche de donner une dimension héroïque à cette scène. C’est aussi l’occasion d’analyser avec les élèves les distorsions entre ce qui s’est passé et ce que représente David, les raisons de ces distorsions et les objectifs du peintre. Si l’on va plus loin avec sa classe, on peut aussi montrer que ce qui s’est passé a donné à l’œuvre son sujet mais qu’elle a contribué, par sa future notoriété, à donner au fait son statut d’événement. Sont donc fournis ici une fiche de synthèse sur l’œuvre et le peintre, et quelques diapositives powerpoint prêtes à l’emploi. Pensez à chercher les liens hypertextes vers internet ou d’autres diapositives dans les textes ou sur les images. Les commentaires ne sont pas destinés tels quels aux élèves. Le site L’Histoire par l’image propose une analyse intéressante du dessin. Il sera très utile de s’y reporter.
Contexte historique Ces quelques lignes sont en partie empruntées au texte de Robert FOHR et Pascal TORRÈS sur le site L’Histoire par l’image et à l’article de Wikipédia sur J.L David. Il peut être précieux de s’y reporter pour plus de détails. Cet événement fondateur de la Révolution française constitue une étape symbolique dans la destruction de l’absolutisme. L’ouverture des états généraux avait suscité une querelle de procédure : le tiers état souhaitait la réunion des trois ordres ainsi que le vote par tête, le vote par ordre donnant nécessairement la majorité au clergé et à la noblesse. Face au refus du roi, le tiers état se proclama Assemblée nationale et appela les deux autres ordres à le rejoindre. Louis XVI fit fermer la salle de réunion des députés. Ces derniers se portèrent alors dans la salle du Jeu de paume. Le 20 juin 1789, ils prêtèrent serment de ne jamais se séparer avant d’avoir rédigé une Constitution. Jacques-Louis David est né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles Il est considéré comme le chef de file de l’École néoclassique dont il incarne le style pictural et l’option intellectuelle (régénérer les arts en développant une peinture que les classiques Grecs et Romains, selon la propre formule de David, auraient sans hésiter pu prendre pour la leur). À la suite de la fête de la Fédération, David se lance dans la réalisation d’un tableau évoquant ce serment. Il présente le dessin que nous étudions ici au salon de 1791. C’est l’idée de la fête unificatrice (comme celle de la Fédération) qui préside donc à l’exécution de ce chef-d’œuvre dont la destination, voulue par la Constituante, était la salle des séances de l’Assemblée. Le destin du Serment du Jeu de paume est à l’image de la mouvance révolutionnaire : la souscription lancée par les jacobins pour financer sa réalisation n’aboutit point. La Constituante décida de financer l’œuvre de David aux frais du « Trésor Public », mais l’engagement progressif de l’artiste dans la Révolution et le fossé qui se creusa entre les modérés et les extrémistes rendirent caduque cette divinisation de l’unité nationale, et la toile ne fut jamais achevée.
Le peintre : J. L. DAVID 1748 - 1825 Néo-classique, il bénéficie déjà d’une certaine notoriété en 1790. Il a peint le Serment des Horaces en 1784.
On peut montrer que David donne dans ce tableau une véritable définition de la nation. Il le fait grâce à la mise en scène des personnages, en en faisant des archétypes parfois bien éloignés de la personnalité des députés. Certains, représentés ici, n’étaient même pas présents lors du serment. On peut faire travailler les élèves directement sur l’image en leur demandant de repérer les différentes scènes et les contrastes qu’expose le peintre. On peut aussi conduire les élèves à aller chercher sur le site l’Histoire par l’image des précisions intéressantes sur chaque personnage. Les mouvements des personnages et les lignes de fuite concourent à évoquer l’unité des députés.
David donne une définition de la nation
Le moine, le curé et le protestant représentent la paix religieuse Le moine, le curé et le protestant représentent la paix religieuse. La nation unit les différentes confessions. Mirabeau et le père Gérard représentent la diversité des tempéraments. La nation unit les forts et les faibles. Le riche notable et petit curé fraternisent. La nation unit les riches et les pauvres. Maupetit de la Mayenne, malade est soutenu par deux jeunes hommes. La nation unit la jeunesse et la vieillesse. Martin Dauch refuse de prêter serment. Un député le protège. Il est libre de son choix. La nation repose sur l’adhésion, pas la contrainte.
Comment David montre-t-il l’unité qui transcende les différences ?
Bilan : définition de la nation La nation est la réalisation de l’unité par delà les différences. C’est l’adhésion d’êtres égaux à un projet commun.
David exprime le lien qui unit le peuple et les députés encore en 1790 Par un jeu de regard entre les spectateurs de la scène et les députés, David indique que les députés sont en fait les représentants du peuple. Les députés, lors de la fête de la Fédération et encore en 1791, sont parfois qualifiés de « père du peuple », ce qu’évoque peut-être David par la présence d’enfants.
David évoque le rôle du peuple
Les représentants du peuple Prieur de la Marne Les représentants du peuple Les pères du peuple
Bilan : les rapports entre le peuple et les députés Les députés ne sont que les représentants du peuple, qui est souverain. En 1790, très populaires, ils apparaissent cependant comme les pères du peuple et de la nation.
David intègre le spectateur à la scène Il y parvient en déplaçant Bailly qui tourne le dos aux députés, ce qui ne fut bien sûr pas le cas.
Bailly s’adresse aux députés Bailly s’adresse à chacun de nous, citoyen
David donne un souffle épique au geste des députés, l’identifiant ainsi aux actes des Grecs et des Romains Pour représenter le vent entrant par la gauche, David a placé les députés dans la largeur et non la longueur de la pièce. Mais pour pouvoir exposer ses différentes scènes, il a donc dû dessiner le mur de fond plus large qu’il n’est en réalité. On peut avec les élèves travailler sur les divergences entre le dessin et la photographie de la salle aujourd’hui, tant en ce qui concerne la position des personnages que la reconstitution du bâtiment. Le caractère héroïque des personnages peut être abordé par une comparaison avec d’autres œuvres du peintre, comme le Serment des Horaces (un autre serment) et l’ébauche du Serment du jeu de paume sous forme anatomique. Enfin, allusion au Parnasse de Raphaël, Barère semble rédiger l’épopée comme Ennius prenant note des propos d’Homère.
L’histoire en marche
dans le sens de l’histoire vers l’avenir dans le sens de l’histoire
Le Serment des Horaces, de David, 1784
Ébauche, David, 1791
Le Parnasse, de Raphaël, 1509
Trois diapositives supplémentaires pour montrer que David n’est pas le seul à avoir mis en scène sur le moment les épisodes de la Révolution, et leurs acteurs, notamment les députés. Plus un zoom sur le serment de La Fayette, par David, lors de la Fête de la Fédération. Durant l’année suivante, le « Héros des deux mondes » perd la confiance des jacobins et de David. On peut aussi retrouver avaec les élèves les instruments de David que l’on retrouve dans le Serment du jeu de paume : nuages, vent, rayons solaires, obliques…
La Fête de la Fédération, de Charles Théver
La Fête de la Fédération, de Charles Monnet, 1790
Le Serment de la Fayette sur l’autel de la patrie, de J. L David, 1790
Documents : Le Serment du jeu de paume (esquisse), de J. L David, 1791, musée national du château de Versailles Le Serment du jeu de paume (ébauche), de J. L David, 1791, musée national du château de Versailles Autoportrait, de J. L David, 1794, musée du Louvre Le Serment des Horaces, de J. L David, 1784, musée du Louvre Le serment de La Fayette sur l’autel de la patrie, de J. L David, 1790, musée Carnavalet La Fête de la Fédération, de Charles Théver, 1790, musée Carnavalet La Fête de la Fédération, de Charles Monnet, 1790, BNF