Thématique 5 : Les villes Thématique 5 : Les villes. L’expansion des villes de l’Occident chrétien et leur affirmation comme des cadres politiques, économiques et sociaux au XIIIe siècle La ville est un sujet qui permet de brasser toutes les thématiques de la question de médiévale Quelques pistes pour les mettre en interaction
Des évidences : dépasser des idées reçues Un cloisonnement entre villes et campagnes La ville est un épiphénomène au Moyen Age (kyste) La ville s’oppose aux logiques féodales La bourgeoisie, un ferment de remise en cause de l’ordre féodal La ville, un espace d’égalité et de liberté …
Les villes européennes s’épanouissent au XIIIe siècle Les villes européennes s’épanouissent au XIIIe siècle. Capitales, grands centres d’échanges ou de productions, elles cherchent à obtenir leur autonomie politique grâce à des privilèges La croissance des villes participe du phénomène général de croissance démographique et économique amorcée dès les XIe et XIIe siècles et qui s’affirme au XIIIe siècle (10 % de la population selon certains auteurs ; 25 % en Italie centrale et septentrionale, seul véritable foyer d’urbanisation avec les Flandres).
Dynamisme lié à l’essor du grand commerce Dynamisme du féodalisme L’essor des villes s’appuie sur une double dynamique liée au féodalisme et au renouveau du grand commerce. Dynamisme lié à l’essor du grand commerce Occident chrétien, Monde byzantin, arabo-musulman Expansion commerciale et connexion avec le grand commerce international Échanges (produits à haute valeur ajoutée), circulation des marchands S’assurer des débouchés et un accès aux produits orientaux (comptoirs, privilèges, empire colonial, croisades) Une interface mais aussi un espace de productions artisanales, manufacturées ; banques, changes … Pôles centraux qui animent les échanges à toutes les échelles Villes Enrichissement des villes, en particulier des élites marchandes Échanges (agricoles, artisanaux), monétarisation des campagnes, migrations Acquisition de terres et de droits féodaux par les marchands, qui aspirent à imiter les modes de vie aristocratiques et à constituer un lignage noble Campagnes Dynamisme agricole des campagnes, production de surplus commercialisables, accroissement de la rente féodale Dynamisme du féodalisme
Les villes cherchent à s’affirmer comme des entités politiques autonomes, avec leurs propres lois, leurs propres institutions Palais du souverain « États » Volonté du souverain de contrôler les communes (prélever des impôts, imposer sa justice, ses lois, utiliser les milices urbaines…) Conflits avec le souverain pour constituer une entité indépendante (Italie du Nord) / soumission des « bonnes villes » pour accroître leurs privilèges Les villes cherchent à obtenir leur émancipation politique et à pouvoir gérer la fiscalité, la justice, élire leurs magistrats…) Villes Seigneurialisation des communes, qui considèrent leurs campagnes environnantes comme relevant de leurs juridictions (droit, fiscalité, corvées) Soumettre les nobles qui contestent cette prise de pouvoir sur « leurs campagnes », conflits Obtenir des chartes de franchises économiques de l’autorité comtale ou épiscopale mais aussi des libertés plus politiques (reconnaissance de l’autonomie juridique et politique de la communauté) Château du seigneur Campagnes « Le mouvement communal est moins un défi à la féodalité qu’un mode d’insertion dans la société féodale » Le développement des Communes favorise aussi un essor administratif pour territorialiser leurs pouvoirs
Des relations horizontales d’association, communautaire Des relations sociales et politiques complexes au sein des villes, qui participent d’un encadrement complexe des citadins Espace de liberté (« air de la ville rend libre »), d’enrichissement pour les marchands Des relations horizontales d’association, communautaire Ville Des cives, qui se sont affranchis de l’autorité de leur seigneur par une charte de franchises (serment commun, conjuratio) Un espace socialement hiérarchisé (magnats, popolo grasso, popolo minuto ; une organisation règlementée des métiers) Organisation des citadins en arts, en confréries … Un espace politique confisqué par une oligarchie « bourgeoise et foncière » qui s’appuie sur les Arts majeurs Relation fusion-exclusion avec les magnats Des relations verticales de dépendance et de domination Chaque citadin appartient à une consorteria (contrade), à un clan familial (clients de familles nobles), à un quartier … Espace confronté à des crises urbaines vers la fin du XIIIe siècle dont les acteurs sont le popolo minuto, souvent encadré par des membres opportunistes de l’élite
Les héritages des monuments médiévaux sont des indicateurs de la vitalité et de la structuration des villes médiévales Un espace polycentrique, concentrant des fonctions politiques, économiques, culturelles, des activités économiques variées (toponymie) Ville Des paysages urbains typiques qui montrent de nombreux lieux de pouvoirs dans les villes (palais communaux, beffroi, murailles ; halles, aménagements portuaires ; tours nobles ; cathédrales ; universités …) Des paysages urbains qui relèvent aussi les politiques urbanistiques des communes, des rois qui veulent structurer l’espace public (palais, rues, murailles …) ou créer de nouvelles villes (bastides, villes neuves…) Les indicateurs de leur croissance démographique et urbaine (les murailles, les couvents mendiants, nouvelles paroisses …)
Villefranche de Rouergue Aigues-Mortes